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Citations sur La part des flammes (161)

Elle avait besoin de marcher, de retrouver la pulsation enfiévrée de la ville sous son pas, le concert de protestations des cochers, les coups de sifflet stridents des tramways à impériale, tout ce remue-ménage de vendeurs à la sauvette qui tentaient d'arrêter la foule pressée, les bourgeois amidonnés, les petites dames élégantes traversant pour aller chez leur couturière ou s'engouffrer dans ces nouveaux temples de la consommation qui avaient pour noms le Bon Marché, la Samaritaine ou le Printemps. La vie parisienne rechargeait l'énergie de Violaine et son animation incessante opérait une transfusion de sang, rejetant ses humeurs noires dans l'eau boueuse des caniveaux.
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(...) s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.
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Ainsi, Violaine avait trouvé en elle la force, inépuisable, d'aller vers les autres et de les réunir, allégeant le poids de solitude de ces vies au cloisonnement étanche où l'on étouffait lentement.
Chaque fois qu'elle pensait à la duchesse d'Alençon - et elle pensait souvent à elle - Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.
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C'est maisons de fous altéreraient la raison de n'importe qui… Et c'est pourquoi nous avons résolu, une
de mes amies et moi, d'organiser son enlèvement.
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- Jamais elle ne trouvera de mari. C'est fini, continua-t-elle, les larmes lui montant aux yeux.
- Peut-être la voudra-t-il encore, lui...
- Allons, il n'est pas stupide à ce point, rétorqua Amélie.
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L'Américaine ne s'effarouchait pas d'être réveillée au petit matin par les cris montant des ateliers, et trouvait à ce quartier le charme des princesses déguisées en souillons et des palais enfouis sous les ronces .
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Chaque fois qu'elle pensait à la duchesse d'Alençon - et elle pensait souvent à elle -, Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes, encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.
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Mère Marie-Dominique de l'Enfant Jésus s'était un jour appelée Joséphine de Mortemer. Elle appartenait à la branche cadette d'une famille d'ancienne noblesse qui s'était illustrée quatre siècles durant au service du roi avant d'être décimée par la Révolution. Dans sa lignée, on ne comptait pas moins de vingt-sept ancêtres décapités, dont neuf l'avaient été pour leurs exploits dans la guerre des chouans. Ces hauts faits et le prestige de son nom eussent dû assurer à la jeune héritière un brillant mariage. Malheureusement elle était affligée d'une scoliose si prononcée qu'elle avait déformé sa silhouette au sortir de l'enfance. À l'âge de dix-huit ans, traitée par les siens avec la condescendance qu'on réserve aux laides, Joséphine de Mortemer avait choisi d'entrer en religion.
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Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables ; à percevoir, au-delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir.
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– Allons-y, ma chérie, dit-il en lui tendant le bras avec enthousiasme, comme s’il l’invitait à une promenade au Bois suivie d’un lunch au Pré Catelan.
– Un instant, mon ami, un instant, soupira-t-elle, se retenant au bord de la table.
Il l’examina avec étonnement.
– Qu’y a-t-il, mon ange, vous êtes souffrante ?
– Non, non, ce n’est rien sûrement, protesta-t-elle, blême. Un léger vertige. Accordez-moi une minute, ça va passer.
– Auriez-vous attrapé le mal d’Augustine ?
– Non, ce n’est pas ça. Toutes ces lignes que j’ai lues tout à l’heure dans le journal me donnent le vertige. Ces corps aux entrailles béantes… Rien que d’y penser, la tête me tourne. Mais ce n’est rien, ça va déjà mieux.

Elle lut dans les yeux de Pierre-Marie la culpabilité qu’elle espérait. Ces hôpitaux surchargés de victimes dans un état épouvantable n’étaient-ils pas des lieux trop éprouvants pour une épouse sensible et impressionnable ?

– Ma chérie, je suis confus…, bredouilla-t-il. Je n’aurais pas dû vous proposer de m’accompagner. Vous êtes livide ! Je vais y aller seul. Voulez-vous que je vous aide à vous allonger un instant ?
– Mais mon ami, et Violaine ? Ma place est auprès d’elle…
– Non, restez là, reposez-vous pendant mon absence. C’est un ordre !

Léonce d’Ambronay adressa un sourire exténué à cet époux aimant qui savait si bien la protéger des réalités de ce monde. Et qui voyait un ange de bonté là où se tenait une petite créature qui demeurait en surface de la vie, arborant ses principes chrétiens telle une parure de diamants étincelants et vides.
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