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Citations sur La part des flammes (161)

Comme son regard s'attardait sur lui un peu plus longuement que les convenances ne le permettaient, il leva la tête vers elle et la dévisagea. Rougissant dans la pénombre, elle sentir palpiter en elle une émotion souterraine dont elle avait oublié l'existence. Elle se détourna et reflua dans l'ombre, savourant cette douce morsure du désir qui s'accrochait à l'instant et ne cherchait nulle absolution.
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Son regard l'avait fait fondre comme les rayons d'une aube incendiée réveillent la forêt sous le givre.
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Elle avait besoin de marcher, de retrouver la pulsation enfiévrée de la ville sous son pas, le concert de protestations des cochers, les coups de sifflet stridents des tramways à impériale, tout ce remue-ménage de vendeurs à la sauvette qui tentaient d'arrêter la foule pressée, les bourgeois amidonnés, les petites dames élégantes traversant pour aller cher leur couturière ou s'engouffrer dans ces nouveaux temples de la consommation qui avaient pour noms le Bon Marché, la Samaritaine ou le Printemps. La vie parisienne rechargeait l'énergie de Violaine et son animation incessante opérait une transfusion de sang, rejetant ses humeurs noires dans l'eau boueuse des caniveaux.
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Violaine de Raezal se disait que s’il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu’en laissant mourir certaines choses en soi.
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LA MARQUISE DE FONTENILLES n'en finissait pas de la faire attendre dans cette antichambre aux allures de Bonbonnière. Érodé par l'impatience et la nervosité, l'assurance de Violaine de Raezal s' effritait. Elle espérait tant de cette entrevue! La marquise était un des sphinx de dentelle vêtus qui gardaient les portes du Bazar de la Charité. Sans son accord, la comtesse de Raezal avait peu de chances d'y obtenir une place de vendeuse.
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Après qu'elles eurent quitté la duchesse, elles entrèrent ensemble dans le torrent furieux des candidats à la survie, main dans la main pour ne pas être arrachées l'une à l'autre. Quelques femmes avançaient à contre-courant, hagardes, les cheveux en partie consumés, cherchant un enfant, une sœur, une mère. Une enseigne de comptoir enflammée s'écroula en grondant sur l'une d'elles qui tomba pour ne plus se relever ; déjà le feu était sur elle et la garda. Dans les flammes et la fumée, on n'y voyait plus à trois mètres. Le feu avait barré les fenêtres avant qu'on ait pu les ouvrir, il fermait le chemin aux victimes entassées dans la partie gauche du Bazar, il avançait vite, escorté de crépitements, de chuintements, de sifflements lugubres. La foule terrifiée trébuchait sur des cadavres en grande partie calcinés dont les crânes éclataient à la chaleur dans un craquement sinistre.
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Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.
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Tout lire lui avait donné le vertige et une faim grandissante du monde. Elle y avait perdu le peu de déférence qu'on lui avait inculquée. Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables ; à percevoir au-delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir. Mais la lecture avait aussi précipité sa chute. Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d'une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre. On en sortait sans s'en rendre compte, on avait un pied dansant à l'extérieur et la cervelle enivrée, et quand on recouvrait ses esprits, il était trop tard. La terre était pleine de créatures saturées d'elles-mêmes qui prenaient plaisir à vous foudroyer pour les fautes qu'elles s'interdisaient, les libertés qu'elles prenaient dans l'ombre, les extases qui venaient mourir près d'elles sans qu'elles se soient permis d'y goûter. Châtier était le tonique qui ranimait leur coeur exsangue.
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Enfant, Constance avait développé le don de disparaitre en elle-même quand elle devinait, derrière le vibrato excédé de sa mère, sa volonté d'user de son autorité pour la réduire à l'obéissance.
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Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre.
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