Californie, 1930. le journaliste Gayle Hudson est chargé d'écrire un article sur une jeune fille, qui attend le jour de son exécution dans la prison de San Quentin. June Madero a 17 ans , et est accusée de vols et meurtres, avec son complice David O'Reilly. Ils se rencontrent dans leur ville d'enfance, Yerington, dans le Nevada. June est abandonnée par
sa mère, David vit avec un père alcoolique qui le bat régulièrement. Tous deux vont fuir la ville, pour rejoindre Los Angeles afin de trouver du travail. Mais la Grande Dépression a touché les États-Unis de plein fouet, le chômage explose et le travail se fait rare. June et David vont vivre de petits larcins, puis commettre des meurtres dès que d'autres se mettront sur leur route... Elle va raconter son histoire au journaliste, une histoire d'amour, d'espoir, de violence et de poussière.
J'ai été littéralement happée par ce roman :c'est une histoire à la Bonnie and Clyde, le style y est fluide, et on s'attache entièrement aux deux héros. Dès leur rencontre, voir même dès leur enfance pour June, ils savent que l'espoir est un mythe auquel ils se raccrochent pourtant. Plus leur vie sera intense, plus elle en sera courte, et tant mieux, semble nous dire June. le lecteur est définitivement pris par leur histoire d'amour, leur aventure, mais aussi leur quête de liberté. Criminels véreux, pasteur libidineux, parents absents ou mauvais, tous ces personnages rencontrés sur leur chemin baliseront le destin de ces deux jeunes, dont le seul tort sera d'avoir rêvé d'une vie plus pure et plus juste...
Il est intéressant que l'auteur nous fasse partager l'opinion de June : enfant écrasée au début par le poids de la tristesse et de la résignation, puis jeune fille qui prend de l'assurance au contact de David et qui va même jusqu'à devenir son alter-ego, plus que sa simple amante. Un beau portrait, qui fait exploser le carcan dans lequel sont enfermées les femmes à l'époque... June vole, négocie avec des malfrats, tue et si elle le fait, c'est par instinct de survie, pour arriver avec David au bout de la route, aboutir à une vie meilleure. Cela fait-il d'eux des monstres méritant la peine de mort ? L'intelligence du récit est de nous montrer June et David comme de vraies personnalités, à la psychologie fouillée, ils ne sont jamais de simples silhouettes de faits divers sordides. On vit avec eux dans leur misère sociale, on se prend à croire en l'espoir avec eux, on surprend leurs instants de bonté et l'amour intense qui les unit, l'un remotivant l'autre, chacun ne vivant et tuant que pour l'autre, on observe intensément leur rage de vivre. Rage qui emplit le récit d'un rythme captivant, d'une tension du début jusqu'à la fin.
Le climat de pauvreté et de misère est parfaitement rendu, et offre un sombre écrin à la balade sanglante des deux amoureux. Une superbe promenade de l'amour et de la mort.
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