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Citations sur La donation (15)

Au fil du temps, le premier prénom a disparu, et le second, celui que j’avais voulu, s’est imposé. J’avais réussi à me fausser compagnie.
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J'imagine que la transmission d'une génération à une autre, qui contient, en filigrane, l'idée de la mort de nos parents, nous renvoie tout naturellement à la nôtre. Ou, ce qui revient au même, nous conduit à relire notre propre vie sous leur regard. Est-ce la raison pour laquelle tout est soudain remonté à ce moment précis ? Certains revoient leur existence défiler à l'approche de la mort. D'autres dans un cabinet d'analyste. Brusquement, c’est dans une étude de notaire que j'ai cru tout comprendre.
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Dans le wagon, un groupe d’Anglais rentrait d’un tour organisé des châteaux de la Loire. Leurs valises portaient cette étiquette : Handle with care. J’ai pensé «oh, yes do handle me with care. And don’t touch me, I’m full of tears... ». (Deux octosyllabes qui rimaient presque. Il faudrait que j’en parle à Eva pour savoir si ça marche comme ça aussi en anglais. À mes yeux, en tout cas, care est l’un des mots les plus doux de cette langue : Take care of yourself, will you... Mieux encore : Bear in mind how much I care... Sans parler du mythique My baby just cares for me et de la voix veloutée de Nina Simone que je me repassais en boucle dans mon iPod - c’était quasiment la seule chanson que j’avais avec I will survive et c’est si bon quelqu’un qui se fiche de tout sauf de vous et vous donne le moyen de survivre).
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Décidément, j’aime cette image. L’amour et l’étouffement. Le trait d’union entre les morts et les vivants, la beauté d’une fleur minée par une force invisible qui finira peut-être par l’asphyxier, et cette incroyable prolifération souterraine, à la fois source d’énergie et de destruction, avec, au centre, quelque chose de l’ordre de l’amour, un calice qui ne résistera qu’à condition que quelqu’un tranche ce lien invisible visant, toujours et toujours, à la reproduction du même.
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Et les choses, ce n'est pas impossible, la rassuraient davantage que les humains.Parce qu'elles ne nous trahissent pas.Qu'elles témoignent de nous et qu'elles nous sont fidèles-d'une fidélité humble et silencieuse.
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Et soudain, c'était pire encore. Nous étions plantées là, devant les agapanthes, et je m'apercevais que j'incarnais pour elle une forme de vacuité contemporaine : l'être de façade, un tableau de Magritte derrière lequel il n'y aurait rien. Quelqu'un qui se pense au fait des affaires du monde et n'en retient que l'apparence. Quelqu'un qui croit tout décoder mais demeure au fond le véritable naïf.

Et si c'était moi qui risquais de passer à côté des choses ? La vie était-elle au-delà de ce que j'en comprenais ? Etait-ce cela qu'elle voulait me faire sentir aujourd'hui ? Etait-ce cela la véritable donation ?
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"Vous vous souvenez ? a dit ma soeur. Cette fille... Si..., à l'époque, c'était la grande affaire dans le village. Cette fille mère qui avait accouché - déjà, scandale ! - d'un bébé noir ! Et qui, pour se défendre, répétait à qui voulait l'entendre "je le savais, il y avait un grand Noir que je croisais dans la rue et qui me regardait d'un drôle d'air"."
J'ai repensé à la vie d'un village, à ses aberrations, ses rancunes, ses jalousies, ses brouilles dérisoires transmises de génération et génération pour des raisons souvent complètement oubliées.
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Entre douze et quatorze ans, je fais de mon mieux. Quand Maman est en phase dépressive, elle est "oppressée". Dès le réveil, des idées noires l'assaillent. Une cage de fer enserre sa poitrine. Elle a du mal à respirer. Dans ces moments-là, il me revient une phrase de Samuel dans le livre des Rois. Une phrase que le père Carreau nous faisait recopier au catéchisme :
"Lorsque l'esprit de Dieu était sur Saül, David prenait sa harpe et jouait de sa main. Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui."
Mais j'avais beau jouer du piano, c'était fichu pour la journée. Il est vrai que ce n'était pas la harpe de David. Seulement des Inventions de Bach criblées de fausses notes.
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La version de Papa était toujours la même : "Votre mère est une personnalité haute en couleur. Elle a, comme tout le monde, des hauts et des bas, mais comme c'est une Italienne, les hauts sont plus hauts et les bas plus bas..." Stop, c'était fini, ça s'arrêtait là. Il n'aimait pas en parler. D'ailleurs, il n'aimait guère parler en général. C'était un méditatif, un silencieux. Au fil du temps, il s'effaçait peu à peu lui aussi.
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" Dans l'orangerie, il y avait une exposition de photos prises par les patients sur le thème des mains. Main au tricot, main à la cigarette, mains jointes en prière, main recroquevillée autour d'une tasse de café, mains serrant les bras croisés de leur propriétaire : toutes ces mains solitaires agrippaient quelque chose. Et ces doigts contractés, aux phalanges crochetées, on aurait aimé les déplier un à un pour qu'ils se détendent lentement et que ces mains se laissent aller à être simplement des mains. Des mains tranquilles et qui se donnent. Des mains qui pèsent le poids d'une main."
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