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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Attention, si le conte du Chaperon Rouge vous a fait froid dans le dos quand vous étiez petits, ce roman peut tout aussi bien vous faire froid dans le dos en tant qu'ado/adulte: l'auteure n'y va pas de main morte. Ce qui arrive à ces personnages est horrible, et Pascaline Nolot nous le montre sous tous les angles (violences physiques et sexuelles, harcèlement par exemple).

Même si certains passages étaient un peu plus longs que les autres, l'arrivée de nouveaux personnages et les quelques retournements de situation parviennent à redonner du rythme avant même que l'on ne décroche de sa lecture!

Bien que je ne sois pas fan de thrillers ou de récits horrifiques, la cruauté du récit me semble juste. Voilà à quoi aurait pu ressembler le quotidien du chaperon rouge. Difficile de distinguer l'homme de la bête, le sauveur du bourreau… Même si le personnage de Rouge se veut un peu naïf et puéril (comme l'était le petit chaperon du conte traditionnel), l'autre personnage féminin important dans ce roman apporte une lecture beaucoup plus adulte de cette destinée tragique (et qui malheureusement, reste encore très actuelle).

[Risque de spoil]
A la fin de ma lecture, une question me reste tout de même à l'esprit, je me demande ce que les autres lecteurs et lectrices pourraient me répondre.
Je ne peux m'empêcher de penser que le personnage clé de cette histoire est avant tout Sylviane. Nous suivons bien la jeune Rouge, qui porte un chaperon, emporte un panier et parcourt les bois pour retrouver la grand-mère, mais je trouve que le personnage de Sylviane est plus convaincant. N'aurait-elle pas fait un meilleur chaperon rouge? Mais dans cette hypothèse, le roman n'aurait peut-être pas été publié dans une collection pour adolescents… Que pensez-vous de cette dimension mère-fille ? Rendez-vous sur notre Instagram pour en discuter 👀
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C'est une lecture qui ne laisse pas indemne ! Avec un style assez direct mais empruntant un langage désuet propre au conte, Pascaline Nolot nous embarque dans la vie de Rouge. Marginalisée par son village, elle porte une malédiction. Toutes les jeunes filles doivent aller dans la forêt voir la mère-grand lorsqu'elles ont leurs premières règles. Et cette malédiction serait liée à Rouge ou à sa mère. Nous suivons le récit du point de vue de Rouge et nous avançons donc dans la confusion et l'ignorance dans laquelle elle vit. Quelques flash-backs nous permettent de comprendre progressivement les enjeux. A la fin, j'étais retournée... et révoltée !
Pascaline Nolot revisite très bien le conte, qui était à l'origine (dans celui de Perrault) un avertissement pour les jeunes filles. La manière dont la peur se propage et dont la superstition permet de "rationnaliser" est déployé de manière magnifique. La question de la violence sociale et du rejet de la différence ou de l'inexpliqué est aussi abordé.
Attention, je divulgache : En ces temps où l'Eglise est secoué par les abus et par la manière dont elle elle les a couvert, ce conte est une belle démonstration de la manière dont la honte et le silence justifient l'horreur.
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L'ensemble des contes qui ont bercé nos enfances est à l'origine bien loin de la version édulcorée que nous a vendu par la suite les studios Disney. Rouge reprend le grand classique du Petit Chaperon Rouge, avec sa Mère-Grand et le terrible loup. Cependant, le Grand Méchant Loup a un tout autre visage que celui dont nous avions peur enfant… L'histoire de Rouge montre un côté beaucoup plus réaliste de ce qui peut arriver à une adolescente à peine sortie de l'enfance. le texte est d'ailleurs assez violent psychologiquement et physiquement. Si vous vous mettez ne serait-ce qu'une seconde dans la peau de Rouge, votre coeur saignera. C'est une jeune fille qui va affronter bien des horreurs de la vie, mais qui fera preuve d'une telle force. Entre humiliations, tentative de meurtre, tentative de viol, et surtout l'histoire de sa propre mère… Accrochez-vous car vous allez être bien secoué !

[...] Lire la suite
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A de rares exceptions, je fais une confiance aveugle à ce nouveau label des éditions Pocket : "Les étoiles montantes de l'imaginaire" qui très souvent fut un dénicheur de pépites et autres belles plumes pour moi. Ici avec Rouge, je partais en plus confiante, ayant lu auparavant l'avis plus qu'enthousiaste d'Audrey qui m'avait déjà conseillé il y a peu le dieu dans l'ombre duquel je rapproche ce titre et qui avait été un coup de coeur.


Les revisites de contes, cela a toujours été mon dada, aussi bien en roman qu'en album jeunesse, enfin surtout en album jeunesse, car les romans, eux m'ont parfois déçue dans mes attentes. J'aime quand les revisites se font dans soit dans des ambiances très drôles et décalées, soit dans un fantastique sombre et un peu effrayant. C'est ce dernier choix qu'a fait Pascaline Nolot ici et j'en fut ravie.


Il faut dire qu'on avait déjà quelques indices avec les couvertures inquiétantes des versions poche et grand format, mais en plus dès qu'on ouvre le volume, nous sommes accueillis par les mots percutants de Charles Perrault : "Rien au monde, après l'espérance, n'est plus trompeur que l'apparence.", et ceux très sombres de Pascaline qui vont donner le ton de son histoire : elle sera riche, sombre, mordante et entêtante !

"Rouge. Les babines se teintèrent d'écarlate tandis que les crocs lacéraient la viande. Enragées par les gerbes de sang qui jaillissaient des chairs à vif, les mâchoires broyaient les os sans pitié et les panses affamées se gavaient."

Rouge c'est l'histoire implacable de femmes dans la décor ancien et patriarcal d'une ancienne ruralité où tout était sujet à mysticisme. On y fait la connaissance d'une enfant qui fut appelée Rouge à cause la tâche qui occupe la moitié de son, pourtant, beau visage. Rejetée de tous, sujet d'opprobre et de moqueries, voire de persécutions, elle sera envoyée, comme la tradition le veut dans la mystérieuse forêt bordant le village dès qu'elle aura ses premiers sangs et y fera alors des découvertes sombres et cruelles sur la société l'ayant envoyée là et son propre passé.

J'ai de suite été frappée par le ton très cru, sombre et violent de l'autrice, mais également poétique et émouvant, qui veut faire de cette histoire un récit coup de poing pour dénoncer un patriarcat certes ancien dans ce décor mais avec des relents très actuels. Pascaline va ainsi avec talent et brio mélanger inspirations moyenâgeuses et fantastiques avec défense du droit des femmes, et ce sera percutant ! L'histoire de Rouge, cela pourrait être celle de bien des jeunes filles et cela le fut et l'est encore. L'histoire de sa mère est encore plus représentative et c'est le drame qui me ravagea tout au long de l'histoire.


J'ai ainsi beaucoup aimé plonger dans cette sombre ambiance fantastique à l'ancienne, à l'époque où les contes pour enfants n'avaient pas été aseptisés par Disney mais revêtaient encore une belle cruauté nécessaire pour appréhender les dangers du monde. Ici, c'est avec un mélange du Petit Chaperon Rouge et d'Hansel et Gretel que l'autrice nous fait aller à la rencontre de Rouge, qui va se perdre en forêt et faire la rencontre d'une femme qu'on présuppose sorcière, le tout en compagnie de loups bien étranges, tandis que son petit monde, lui, est resté tranquillement au village à vivre sa vie campagnarde faire de mauvais tours, mauvaises langues, et moments heureux au détriment des autres. Mais surtout tandis qu'une vérité cachée se terre.

Le choix de double narration fait par l'autrice d'entrée de jeu fut fort judicieux. Cela apporta mystère et tension dès le début de l'histoire, mais aussi âpreté et sordidité, nous empêchant de lâcher le livre avant d'avoir compris l'ampleur de ce qu'il s'était passé. En nous faisant remonter les sources du drame et de la folie de la mère de Rouge, Pascaline Nolot nous prend aux tripes et nous les retourne littéralement car elle ose décrire et raconter l'indicible, et ce, sans prendre de gant. C'est pourtant malheureusement quelque chose de fort banal. le conte vient ainsi ici au service de la dénonciation tour à tour du viol des femmes, des mariages forcés de femmes, des persécutions des femmes différentes, mais aussi du caractère fallacieux de ces violeurs qui se croient tout permis à cause de l'impunité qu'ils reçoivent et des vrais héros qui sont bien souvent méconnus. C'est âpre, c'est sombre, c'est violent.

La mise en scène choisie par l'autrice fut une merveille de poésie fantastique pour moi. Elle a littéralement fait vivre ces lieux que traverse Rouge et qui vont participer à sa métamorphose, malheureusement pas forcément lumineuse et positive comme on l'entend habituellement, mais du moins éclairante : celle de la réalisation de ce que c'est d'être une femme dans cette société et des dangers encourus, ainsi que de la façon de se prémunir. Il y a un discours très puissant sur les femmes qui doivent apprendre à se défendre et se méfier seule car elles doivent pouvoir aussi compter sur elles-mêmes et pas seulement sur les autres et sur les hommes. L'utilisation de la forêt comme révélateur fut donc un élément qui m'a beaucoup plu. Source de peur mais aussi source de vie et de renouveau, l'autrice montre le voile qui la recouvre et la richesse cachée qu'on peut y puiser. J'aurais aimé parcourir ce lieu tellement imprégné de magie au féminin.

Il faut cependant vivre l'histoire de Rouge pour en ressentir toute la puissance. Elle est rude, elle fait mal. L'autrice ne nous épargne pas et ce ne sera pas une sinécure que d'assister à sa métamorphose de fille à femme. C'est plutôt un parcours du combattant où l'avertissement de Perrault sera toujours vrai : il faut se méfier des apparences. Mais une puissante beauté s'y cache et derrière les nombreuses épreuves vécues par Rouge, il est beau de voir une femme toujours prête à se relever et à se battre, sans jamais rien lâcher, apprenant à se faire confiance et à s'apprécier. Car il est également beaucoup question des apparences extérieures effectivement dans ce titre. On dénigre l'héroïne pour son apparence non conforme qu'on attribue au malin, comme actuellement quelqu'un de différent de la norme peut être moqué sur les réseaux sociaux et surtout une campagne à charge. Là c'était des maltraitances IRL, désormais c'est sur les RS, mais c'est la même chose ! Et pourtant, on sait bien qu'il y a de la beauté en toute chose, comme le démontre à nouveau l'autrice ici, mais cela a toujours besoin d'être montré.

Le seul défaut pour moi de ce roman, c'est qu'il manque peut-être un peu de nuances sur les hommes. Ce sont tous des pourritures dans ce titre, il n'y en a pas un pour sauver l'autre, même chez les loups. L'autrice semble avoir eu besoin de les rendre tous monstrueux, même ceux dont l'apparence - justement - ou les mots auraient pu nous faire croire le contraire. Je veux bien qu'on nous montre que derrière des belles paroles, un beau visage, un homme peut être un prédateur, mais qu'absolument tous les hommes de l'histoire soient mauvais, c'est un peu trop. SPOILER :

Je peste souvent sur les titres à destination de la jeunesse, mais ici l'autrice et son éditeur montrent qu'on peut leur offrir un texte puissant, intelligent et dur sans qu'on ait besoin d'édulcorer. Prévenir les jeunes des dangers de la vie passe par là. Édulcorer sans cesse, c'est passer à côté. En reprenant pour cela les contes, sources originelles de prévention pour les plus jeunes, l'autrice se place dans cette lignée fantastique éducatrice que j'aime tant. Son histoire est dure, rude, bouleversante, chamboulante, révoltante mais puissante et marquante. On ne l'oubliera pas. On n'oubliera pas l'histoire et le combat de Rouge et des femmes autour d'elle.

PS / Si vous avez aimé, l'autrice parle à nouveau des violences faites aux femmes dans le court texte Gris comme le coeur des indifférents chez ScriNeo cette année. A lire ;)
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Finaliste du plib 2021, Rouge est une revisite moderne du conte du Petit Chaperon Rouge avec une touche quasi-horrifique. L'auteure reprend les bases du conte en y intégrant les protagonistes principaux tout en leur donnant un nouveau rôle. Malgré cela, on s'éloigne du conte originel tout en conservant son aspect sombre, voire en l'accentuant. La morale y est différente et les thématiques abordées sont encore d'actualité.

Dans ce récit, Rouge est une jeune fille maltraitée et rejetée par son village en raison de sa tâche de naissance et sa malformation au visage. On la pense aussi être le fruit d'une “union” entre sa mère et le diable. de plus, le village est contraint à une malédiction depuis sa naissance et la rend responsable de leur malheur. En effet, à chaque fois qu'une fille a ses premières menstrues, elle est contrainte d'être envoyée chez une sorcière et n'en revient jamais. Cela accentue la méfiance des habitants à l'égard de Rouge ainsi que la cruauté de leurs actes envers elle.

Rouge est un personnage à qui on s'attache facilement, on ressent ses peines, son désespoire, sa peur d'être rejetée toute sa vie. Et pourtant j'ai eu l'impression qu'elle avait de l'espoir en elle, elle s'est forgée un fort caractère et tous ses malheurs la construisent pour sa vie d'adulte. Elle grandit au fur et à mesure du récit et le lecteur est spectateur de ça. Il y a des scènes dures à lire mais de beaux messages sont véhiculés. L'auteure va droit au but dans ses propos et ne passe pas par quatre chemins.

Le consentement est un sujet très développé dans le récit et fait écho à la mouvance d'aujourd'hui. On y parle aussi d'apparence, de la beauté intérieure et de l'âme.

Les notions de superstitions et de religion sont également présentes et prennent une grande part du récit pour au final nous faire réfléchir sur leurs conséquences.

L'alternance des chapitres entre passé et présent apporte une certaine dynamique au récit, tout en étant un moyen de distiller au fil des pages des informations et révélations permettant de comprendre l'intrigue. J'ai cependant trouvé certaines longueurs et certaines scènes m'ont fait ressentir un certain malaise. Toutefois, ce fut une lecture intéressante avec un prologue que je n'avais pas vu venir.

En bref, ce roman mérite sa place dans les finalistes du plib 2021 tant par l'intrigue qui revisite totalement le conte d'origine, les sujets abordés et la qualité de l'écriture. Il mérite d'être lu par le plus grand nombre, même si je le déconseille aux plus jeunes et aux plus sensibles ✨
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Une fois le bouquin commencé, c'est difficile de le lâcher et pour tout vous dire on l'a lu en deux petits jours seulement. Mais si cette réécriture nous a plu, c'est selon nous parce qu'elle s'éloigne quand même assez du conte traditionnel pour nous parler de notre monde actuel. Derrière cette édition magnifique, (car disons-le haut et fort, le travail de Gulfstream est d'une grande beauté entre les pages teintes et la couverture qui attire FORCEMENT le regard), se cache une histoire vraiment bien contée.

Le talent de narratrice de Pascaline Nolot est indéniable. On a parfois eu du mal avec l'usage répété de certains mots visant à donner une coloration moyenâgeuse à l'ouvrage qui ne nous semblaient pas nécessaires mais dans l'ensemble le ton et le vocabulaire employé nous aide vraiment à nous plonger dans un autre temps, en un autre lieu.

RougePascaline Nolot : conte moderne
En avril 2020 aurait dû sortir en librairie le roman Rouge de Pascaline Nolot. Aujourd'hui, on vous explique pourquoi vous devriez laisser sa chance à ce roman une fois le confinement terminé.

Tous les accrocs à la littérature, aux livres, aux librairies ou aux bibliothèques seront heureux de foncer en librairie se faire un plaisir et soutenir une petite librairie en PLS après deux mois de confinement à se faire tirer dans les pattes par les rois des salauds (l'article où on te parle d'un livre qui te fait comprendre pourquoi Amazon c'est des salauds, c'est là).
Le Sheïtan on vous dit.

Bref, loin d'être ici pour bavasser sur un démon contemporain, on est ici pour parler d'une réécriture de conte sauce 2020 (coucou la transition aussi légère que le pas cadencé d'un éléphant). Avant ça, petit disclaimer, on n'est pas ENCORE (un jour peut-être. Never stop believing in your dreams) des blogueuses stars et cette chronique ne résulte donc pas de l'envoi d'un SP. On remercie notre chère soeur qui travaille dans le monde de l'édition et nous a laissé jeter un oeil sur cette petite perle un peu avant l'heure. ♥

Rouge est un roman éponyme qui nous raconte donc l'histoire de Rouge, jeune fille rejetée par la quasi totalité de son village de par son physique particulier. La tâche de vin qui lui orne la moitié du visage et les conditions dans laquelle elle est née lui vaut une pelletée de quolibets et ce ne sont pas les villageois de Malombre qui vont l'empêcher de se rendre auprès de la Grand-Mère une fois son heure venue, une fois ses premières règles arrivées. Une malédiction planant sur le village, ce dernier se voit forcer de livrer les jeunes filles venant juste d'avoir eut leurs premières menstrues pour des raisons obscures à la Grand-Mère, une sorcière qui se trouve à quelques lieues, dans le Bois-Sombre.

Voilà pour le résumé sauce Alberte. Passons à notre avis. Et dans un premier temps déjà, il faut le dire.
ON A ADORÉ.

Mais pourquoi nous direz-vous ? Tata Alberte n'étant pas très réécriture habituellement, elle s'est laissée prendre par cette histoire qui est, comme on s'y attendait un peu, un vrai page-turner. Une fois le bouquin commencé, c'est difficile de le lâcher et pour tout vous dire on l'a lu en deux petits jours seulement. Mais si cette réécriture nous a plu, c'est selon nous parce qu'elle s'éloigne quand même assez du conte traditionnel pour nous parler de notre monde actuel. Derrière cette édition magnifique, (car disons-le haut et fort, le travail de Gulfstream est d'une grande beauté entre les pages teintes et la couverture qui attire FORCEMENT le regard), se cache une histoire vraiment bien contée.

Le talent de narratrice de Pascaline Nolot est indéniable. On a parfois eu du mal avec l'usage répété de certains mots visant à donner une coloration moyenâgeuse à l'ouvrage qui ne nous semblaient pas nécessaires mais dans l'ensemble le ton et le vocabulaire employé nous aide vraiment à nous plonger dans un autre temps, en un autre lieu. Et franchement en temps de confinement on attendait que ça d'être transportée comme ça par un roman.

Nous avons pour notre part adoré le personnage de Rouge qui, à l'inverse de toutes les héroïnes de YA qui sont en vogue en ce moment, a ses faiblesses et fait pourtant preuve d'un grand courage. de nombreuses scènes poignantes, dégoutantes et révoltantes jalonnent l'ouvrage et l'autrice n'épargne pas son lecteur. Sincèrement, on est loin des clichés du YA et ça fait ma foi grand bien ! L'écriture globale des personnages de l'ouvrage nous a beaucoup plu car personne n'est vraiment clair. L'ambivalence de chacun d'entre eux ne les rend que plus humains et parfois, plus cruels encore.

Le reste de ma chronique ici ↓
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Je m'étais gardé Rouge de Pascaline Nolot pour lire au début de l'hiver. Avec sa couverture aux arbres décharnés et ses allures de conte macabre inspiré du Petit Chaperon Rouge, le roman semblait parfait pour le mois de novembre, afin de rester dans une ambiance Halloween un peu rêveuse. Alors, qu'ai-je pensé de ce récit ?

Pascaline Nolot propose une autre vision du Petit Chaperon Rouge. Elle reprend les éléments principaux du conte d'origine pour donner une relecture plus proche du ton du conte d'origine, qui, comme beaucoup, étaient assez violents. Ici, nous suivons Rouge, une jeune fille défigurée par une tâche de naissance. Cette particularité physique fait qu'elle est rejetée du reste du village, d'autant plus que sa mère a perdu la raison suite à un événement traumatique. Lors de ses premières règles, elle est contrainte de quitter Malombre pour aller rencontrer la Grand-Mère, que l'on prétend être une sorcière, guidée par des loups. Sur le chemin, elle fera également la rencontre de Chasseur.

Si tous les marqueurs du conte sont là, le roman joue vite avec nos attentes pour nous proposer des éléments inattendus. le livre est une invitation à nous méfier des apparences, qui peuvent être trompeuses. Chasseur est-il vraiment le héros que tout le monde prétend ? Quelle est la véritable nature de la terrible Grand-Mère ? Pourquoi le Père François est-il le seul à prendre soin de la jeune Rouge ? Une grande partie du récit reprend ainsi le travestissement du conte original du Loup en Grand-Mère pour l'appliquer à différents personnages, construisant une histoire tout en faux-semblant qui piègent habilement les lecteurs.

Si le récit est souvent très sombre, c'est pour mieux souligner la cruauté du monde dans lequel évolue Rouge. En filigrane, ce sont les violences faites aux femmes qui reviennent le plus souvent. Toutes les nuances en sont évoquées : viol, violence, insultes, injonctions à la beauté, mariages forcés… C'est parfois très frontal, puisqu'un viol et une tentative de viol sont montrés dans le récit (heureusement, c'est loin d'être accessoire à l'histoire). Parfois c'est plus symbolique, avec notamment le fait que les filles doivent quitter le village dès leurs premières règles, qui rappellent certaines pratiques dans des cultures au sein desquelles les femmes doivent quitter la communauté le temps de leurs règles.

En outre, le récit aborde les phénomènes d'embrigadement et d'effets de groupe. On constate très rapidement que Rouge est rejetée par pure superstition. Malombre est un village où règnent les superstitions, les rumeurs et les mauvaises langues, ce qui implique bien sûr l'apparition de boucs émissaires. Grand-Mère fera elle-même remarquer que la tâche de naissance de la jeune fille n'est qu'un prétexte. Même si elle était née avec un physique plus normal, elle aurait sans doute été maltraitée car sa mère a perdu la raison. Même si le récit est dirigé à un public jeune, ces aspects font du roman une lecture parfois difficiles car il y demeure un désespoir assez constant et une violence parfois crue qui rend le récit très mature.

Le récit tire également son épingle du jeu car l'autrice construit très bien ses personnages. Rouge est très bien écrite. Jeune fille qui aurait pu paraître un peu niaise devant une passivité de façade devant la cruauté des villageois, elle dévoile une personnalité débrouillarde et opiniâtre une fois laissée à elle-même, mais toujours avec une certaine sagesse. Sans être parfaite, elle se laisse parfois piégée par les apparences, elle a une évolution réaliste et bien rythmée au fil des pages. le personnage du Père François est également surprenant de par les révélations qui l'entourent. Il n'y a guère que la Grand-Mère qui, malgré une idée de départ intéressante, se montre un peu trop verbeuse et théâtrale à mon coût.

Le roman fonctionne également grâce à une écriture très maîtrisée. La plume est fluide et agréable. Pascaline Nolot trouve un bon équilibre entre description et action, et parvient même à placer des termes parfois vieillis avec assez de parcimonie pour que cela participe à l'immersion du lecteur dans une époque qui semble bien éloignée de la nôtre. Mais sans tomber dans un phrasé qui aurait pu paraître trop ampoulé et artificiel qui aurait nuit au récit.

Bien écrit, ce conte macabre joliment réinterprété est une très bonne surprise ! L'autrice propose une histoire sombre pour mettre en exergue la violence faite aux femmes, la superstition, les foules aveugles et le danger des apparences. Sans concession, la plume nous emmène à la suite d'une héroïne qui connaîtra bien des déboires et devra surmonter bien des dangers. le récit reprend les codes du conte originel du chaperon rouge pour en proposer une version à la fois cruelle et moderne. La lecture est parfaite pour la période d'Halloween.
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Quand a commencé la lecture commune, je ne me souvenais plus du résumé et j'ai préféré me laisser surprendre par l'histoire. Eh ben je peux dire que j'ai été choquée, estomaquée, horrifié par les événements de l'histoire et plus particulièrement par les agissements des villageois.

! Certains passages peuvent choquer !

Tout d'abord la plume de l'autrice est très réaliste avec un brin de poésie. On ressent très fort les choses et en quelques mots, les images se forment dans notre tête. Des images qui pour la plupart son insoutenables et difficile à laisser passer alors franchement bravo pour cette prouesse.

Rouge subit humiliations et brimades constamment parfois même pire. On a qu'une seule envie c'est de la réconforter et lui faire ouvrir les yeux parce que parfois bon sang, elle en aurait bien besoin ! J'ai beaucoup apprécié son évolution lente mais cohérente.

Par contre point négatif pour moi, la lenteur de certains chapitres et cette coupure dans l'histoire nous perdant dans le rythme. de temps en temps, l'histoire revient sur des passages du passé pour éclairer des éléments de l'histoire et cela casse la dynamique même s'ils sont très intéressant.

Au final, je reste assez perplexe par ma lecture. Quelques points négatifs mais je suis totalement épatée par ce que l'on ressent vis à vis l'histoire et du traitement abject de Rouge.

Mais quelle beauté ce livre avec cette couvertures et ces pages rouges !
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Si je m'attendais à un récit plus horrifique et que j'aurais aimé moins de longueurs, j'ai tout de même été emportée par ce récit dénonciateur, une réécriture subtile du chaperon rouge façon chasse aux sorcières qui fait la part belle aux différences.

Dès les premières pages, j'ai adoré l'ambiance et le désespoir qui se dégage du récit. Nous suivons Rouge, une jeune fille persécutée par sa différence et qu'on dit être la fille de Lucifer en personne. Son histoire va nous apparaître petit à petit au travers de flashback, puis de révélations après avoir atteint la chaumière de la Grand-Mère, cette sorcière qui réclame à Malombre ses filles à cause d'un sombre marché. Rien n'est épargné à Rouge, le récit est fort, sombre, et on se demande à chaque fois quel nouvel obstacle va devoir franchir la jeune fille.

Malheureusement j'ai trouvé le récit un peu long. Les personnages ressassent beaucoup, on change parfois de point de vue pour nous répéter ce que l'on sait déjà et c'est assez pénible. J'ai également trouvé que l'histoire mettait une éternité à atteindre le moment où Rouge arrive à la chaumière de la Grand-Mère. Au final les révélations sont assez surprenantes, j'ai vraiment aimé la façon dont l'auteure traite la noirceur humaine, avec beaucoup de nuances. J'aurais aimé que celle ci soit plus cru, que certaines scènes soient plus poussées, notamment les scènes de viols, mais bon, n'oublions pas que c'est un livre jeunesse...

Les thèmes de ce livre sont importants et intéressants. On parle de différence, consentement, de place de la femme et d'apparence. Dommage que ces sujets soient noyés dans un style trop soutenu et parfois trop longuet. le livre aurait gagné à être plus court pour donner le vrai coup de poing attendu.
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Ce roman m'a fait sortir de ma zone de confort, il m'a surprise.

C'est un remake de conte, mais à la mode original (pas la version disney rose bonbon, mais la version où la belle au bois dormant se réveil dans les douleurs de l'enfantement). Un monde sombre, pas mal de suspens, des thèmes durs abordés tout du long. Bref, à ne pas mettre entre toutes les mains.

La fin ne m'a pas convaincue, c'est le thème de trop pour ce roman déjà chargé, et elle arrive pour moi comme un cheveu sur la soupe. Mais dans l'ensemble, ça reste un livre bien écrit et travaillé, notamment dans le style d'écriture.

Chronique complète sur le blog :
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