AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 3584 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
(Relecture)

Etonnant comme on peut changer. J'avais un mauvais souvenir de ma première lecture d'il y a plus de 10 ans, me rappelant que j'avais trouvé ce Amélie Nothomb bizarre et trop éloigné de ses histoires habituelles.
A la relecture je l'aime beaucoup ! Et je dirais même que c'est du Amélie Nothomb pur jus !

Cette histoire rappelle le principe des émissions de téléréalité où on enferme des gens pour les voir vivre. . mais aussi mourir. Car ici il est question d'un camp de concentration d'un genre nouveau : on enferme les gens pour donner du spectacle aux téléspectateurs.

Et dans toute cette horreur il y a une beauté, elle s'appelle Pannonique, belle et intelligente jeune femme qui va tenter de sauver ses amis.
C'est sans compter la Kapo Zdena, les téléspectateurs et les organisateurs de ce jeu, qui fait aussi penser aux jeux romains.

Bref un "charmant" univers où excelle le style nothombien : l'amour, le don de soi, les beaux mots et les réparties, la grande culture.

Un Amélie Nothomb réussi, à mon avis actuel !
Commenter  J’apprécie          70
Première incursion pour moi dans l'univers d'Amélie Nothomb et j'ai vraiment apprécié.

Concentration est le nouveau jeu de téléréalité : les participants le sont contre leur gré, ils se voient attribuer un numéro, un matricule, sont envoyés aux travaux forcés, sont nourris de soupe claire et de croutons de pain rassis. Encadrés par des Kapos plus cruels et pervers les uns des autres, qui sélectionnent chaque jour les candidats éliminés et envoyés à la mort, ceux qui restent le sont que pour un temps et n'ont au final aucune chance de survivre.

Et…. L'émission marche, bat tous les records d'audience…

Amélie Nothomb nous offre une critique sombre des dérives de la société actuelle dans un monde dystopique finalement pas si loin du notre, ça fait froid dans le dos.

La plume de l'auteure est agréable, le roman est d'une grande originalité, je vais poursuivre ma découverte de cette auteure : )
Commenter  J’apprécie          30
Acide sulfurique est une fable dystopique qui dépeint les proportions extrêmes atteintes par la télé-réalité. le programme TV "Concentration" met en scène des détenus, sélectionnés aléatoirement lors de rafles ; et les kapos, leurs gardiens et bourreaux qui n'hésitent pas à abuser de leur pouvoir pour exciter l'audience. Ces derniers organisent des mises à mort de détenus, qui sont le clou du spectacle.

Ce jeu cruel n'est pas sans évoquer Hunger games (où nous n'avons pas non plus accès au monde réel, celui des spectateurs) ou même Squid games (par l'expérimentation sociale, l'observation des comportements humains pris dans l'effet de groupe).

Le texte accorde beaucoup d'importance aux dialogues, ce qui n'est pas inhabituel chez Nothomb. Ne s'embarrassant pas d'une narration qui pourrait pourtant convenir à ce genre de thématique, elle choisit un format épuré, nous plongeant immédiatement dans l'univers concentrationnaire d'une société mal définie, dans un futur difficile à estimer. Cela permet néanmoins d'en faire une fable intemporelle, dont la lecture bien que rapide porte à réfléchir.

La déshumanisation que subissent les détenus est fidèle au cliché : coups, brimades, privation du droit à la parole, de leur nom, remplacé par un matricule tatoué sur le bras. Deux personnages se distinguent : la kapo Zdena, brutale, cruelle et laide, et la détenue CZ114 sur laquelle elle n'a de cesse de s'acharner, et dont la beauté éblouit et fascine tous les participants du programme. La relation entre les deux personnages est centrale dans le roman et contribue au succès de l'émission. Zdena est une machine de guerre qui s'adoucit par l'amour grandissant et improbable qu'elle voue à CZ114.

De son vrai nom Pannonique, CZ114 est la seule qui se rebelle, s'emparant de la parole pour tenir tête à l'autorité, cherchant à provoquer une prise de conscience de la part du public : "Spectateurs, éteignez vos télévisions ! Les pires coupables c'est vous !". La violence n'a plus de sens que par le spectacle : "Tu fais ce que tu veux, kapo Zdena, mais devant les caméras". Les coups doivent être filmés, montrés, commentés. Cela questionne sur la satisfaction que nous éprouvons à notre tour en tant que lecteurs, des souffrances injustes infligées aux détenus. Comment arrêter la machine infernale ?

Pannonique, par son courage et son aura, endosse son statut d'héroïne, d'Antigone moderne. le miracle intervient quand elle ose dévoiler son nom, bravant l'interdit et satisfaisant ainsi la curiosité de tous. Elle devient "dame" aux yeux des autres détenus, repère dans leur désespoir, promettant le retour de la "civilisation" dans ce monde de brutes, ce qui est aussi renforcé par l'emploi volontaire du vouvoiement par tous les détenus entre eux. Révéler son nom amplifie par ailleurs sa beauté déjà insoutenable, Pannonique devient figure christique, sur fond de réflexions religieuses et métaphores bibliques ; esthétique que Nothomb maîtrise à la perfection.

La parole seule est garante d'espoir et de justice.
"Si tu parles tu meurs ; si tu ne parles pas, tu meurs. Alors parle et meurs".
Commenter  J’apprécie          10
Plume acide, comme je l'aime. Pousse au questionnement et représente malheureusement la société amatrice de TV réalité (même si c'est largement poussé à l'extrême). L'aspect camps de concentration est peut-être un peu fort, mais tout est fait pour choquer.
Commenter  J’apprécie          10
Comment faire rire avec l'horreur ? Demandez à Amélie ! En toute simplicité, elle vous répondra qu'il suffit d'organiser un Loft Story à Auschwitz.
Un carnage moral. Mais c'est irrésistiblement drôle. Par moment. Non, pas toujours. On a quand même droit à une belle analyse de société. Mais quel prénom magnifique pour héroïne !
Ce huis clos n'était pas sans rappeler un certain voisin un tantinet envahissant, et rien que ça, déjà, c'est réjouissant.
L'autosatisfaction des kapos et des spectateurs/détracteurs, c'est du petit-lait.
Le chocolat, c'est le pompon.
Je ne vous en dirai pas plus, je vous laisse découvrir cet ovni.
Commenter  J’apprécie          40
Un roman lu il y a déjà longtemps...
Acide sulfurique, d'Amélie Nothomb, m'avait beaucoup plu.
Une critique acerbe et juste de notre société et de toutes ses dérives.
C'est un livre qu'il serait dommage de ne pas avoir lu, je vous le conseille chaleureusement !!!
Commenter  J’apprécie          10
Même si ce roman est assez loin d'être mon préféré d'Amélie Nothomb, je dois reconnaître que c'est néanmoins une très bonne satire de la téléréalité. Ainsi, elle démontre à quel point sont nombreux les spectateurs qui regardent ce genre d'émissions sans intérêt et leur impact sur l'audience et donc, sur leur durée d'existence.
Amélie Nothomb aborde également par cette fiction comment était le traitement dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.
Ainsi, nous suivons divers protagonistes détenus dans ce jeu nommé "Concentration" où une jeune fille qui n'a pas froid aux yeux va vite devenir l'héroïne, celle-ci se nomme Pannonique. Cette dernière est la seule à qui je me suis plus ou moins attachée dans cette histoire. En fait, il m'a manqué un petit quelque chose pour que je ressente les émotions ou de la compassion envers les personnages. Aussi, j'ai eu dû mal à m'imprégner le décor et l'horreur qu'ils subissent.
Malgré cela, l'intrigue est originale et bien pensée et surtout, ça se lit vite tant on est tout de même pris dans l'histoire et que les chapitres sont courts. L'écriture également de l'autrice y est pour beaucoup.
Pour conclure, "Acide sulfurique" est tout de même un petit roman qui a le mérite d'être lu et qu'il faut découvrir si l'on apprécie Amélie Nothomb car ça sort de l'ordinaire comme souvent avec cette autrice.
Lien : https://les-breves-de-celine..
Commenter  J’apprécie          40
En vacances et en carence de bouquins, je me suis penchée sur la bibliothèque familiale. J'ai donc trouvé Acide Sulfurique, un roman que j'avais lu lors de sa parution il y a une quinzaine d'années. La lecture fut brève, une paire d'heures. Tout au long de cet ouvrage, je me suis bien gardée de commettre le péché d'anachronisme, en effet Amélie Nothomb a publié ce bouquin en 2005 soit quelques années après l'apparition de la téléréalité (du moins en France) . Il est certain qu'aujourd'hui le voyeurisme et ses conséquences sociales est un sujet maintes fois abordé et donc entré dans notre quotidien. Au fil des années, les stars de la téléréalité ont su par ailleurs travestir leurs succès, échecs ou encore humiliations publiques en une notoriété leur permettant notamment d'occuper les médias ou la sphère artistique.
A travers ce jeu de téléréalité macabre, Amélie Nothomb aborde notamment la distance nécessaire, si elle n'est physique, mais du moins sociale entre le bourreau et la victime. Sans distance, l'empathie fait son nid et l'oppression tombe comme un soufflet. La non communication et le matricule sont fondamentaux dans la déshumanisation surtout si la distance physique est impossible. Toutefois, sans distance, bourreaux et victimes existent toujours mais les rôles semblent devenir interchangeables comme matérialisé dans le triangle de Karpman.
Il est vrai que le "jeu" évoqué dans ce roman peut dérouter. Mais même si "notre téléréalité" n'est pas liée à une torture et une mort physique, il n'en demeure pas moins que les participants sont à la fois victimes et bourreaux, offrant aux téléspectateurs les "condamnés". Une condamnation qui s'assimile pour les "éliminés" à une mort sociale assimilable selon leur perception à la mort physique.
En clair un roman qui choque, oui, mais moins par sa lecture que par la réflexion que nous pouvons faire sur nos choix de société. Car oui, que nous nous prenions au jeu ou que nous soyons piqués de curiosité, nous sommes tous spectateurs et responsables.
Commenter  J’apprécie          60
Et si l'Homme n'apprenait jamais de ses erreurs ? Si l'horreur des camps pouvait devenir un spectacle dans un monde voyeuriste. Rien de tel que de voir les autres souffrir et si en plus on peut décider de leur sort sans se salir les mains et sans bouger de son canapé.
Amélie Nothomb pointe avec justesse les dérives d'une société dans laquelle la télé-réalité occupe de plus en plus d'espace. Ce n'est pas mon préféré d'Amélie Nothomb mais il est très marquant.
Commenter  J’apprécie          30
Entre télé-réalité et camp de concentration, il fallait oser. Et le résultat proposé par Amélie Nothomb est réussi. Une histoire courte et efficace, dans un style qui coule. Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu un roman d'Amélie Nothomb et je ne regrette pas cette pause dans cet unvers glauque d'une émission. Les réflexions sur la pauvreté de la télé-réalité sont assez évidentes mais redoutablement efficaces.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (8568) Voir plus



Quiz Voir plus

acide sulfurique

1.Quel était le métier de Pannonique?

a.bouchère
b.paléontologue
c.directrice d’école

10 questions
321 lecteurs ont répondu
Thème : Acide sulfurique de Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *}