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sur 3541 notes
En vacances et en carence de bouquins, je me suis penchée sur la bibliothèque familiale. J'ai donc trouvé Acide Sulfurique, un roman que j'avais lu lors de sa parution il y a une quinzaine d'années. La lecture fut brève, une paire d'heures. Tout au long de cet ouvrage, je me suis bien gardée de commettre le péché d'anachronisme, en effet Amélie Nothomb a publié ce bouquin en 2005 soit quelques années après l'apparition de la téléréalité (du moins en France) . Il est certain qu'aujourd'hui le voyeurisme et ses conséquences sociales est un sujet maintes fois abordé et donc entré dans notre quotidien. Au fil des années, les stars de la téléréalité ont su par ailleurs travestir leurs succès, échecs ou encore humiliations publiques en une notoriété leur permettant notamment d'occuper les médias ou la sphère artistique.
A travers ce jeu de téléréalité macabre, Amélie Nothomb aborde notamment la distance nécessaire, si elle n'est physique, mais du moins sociale entre le bourreau et la victime. Sans distance, l'empathie fait son nid et l'oppression tombe comme un soufflet. La non communication et le matricule sont fondamentaux dans la déshumanisation surtout si la distance physique est impossible. Toutefois, sans distance, bourreaux et victimes existent toujours mais les rôles semblent devenir interchangeables comme matérialisé dans le triangle de Karpman.
Il est vrai que le "jeu" évoqué dans ce roman peut dérouter. Mais même si "notre téléréalité" n'est pas liée à une torture et une mort physique, il n'en demeure pas moins que les participants sont à la fois victimes et bourreaux, offrant aux téléspectateurs les "condamnés". Une condamnation qui s'assimile pour les "éliminés" à une mort sociale assimilable selon leur perception à la mort physique.
En clair un roman qui choque, oui, mais moins par sa lecture que par la réflexion que nous pouvons faire sur nos choix de société. Car oui, que nous nous prenions au jeu ou que nous soyons piqués de curiosité, nous sommes tous spectateurs et responsables.
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Quand on imagine une émission de télé-réalité, on pense à quelques imbéciles qui se pavanent en maillot de bain devant une piscine. Et pourtant, Amélie Nothomb a ici trouvé l'idée parfaite pour faire monter l'audience : un camp de concentration version réelle, avec famine, coups et morts version réalité.

Quand vous lisez cela, vous allez certainement vous dire que l'humanité, quoique déjà bien abrutie, ne peut pas s'abaisser à ça. Et pourtant, ce concept a soulevé en moi certaines questions : n'avez-vous jamais regardé une émission de télé-réalité pour vous « vider la tête » ou pour se moquer de la faiblesse d'esprit des candidats ? N'y a-t-il pas quelques chansons que vous connaissez par coeur alors que vous haïssez profondément leur parole, qui n'ont pas grand chose de français ? Jusqu'où sommes-nous près à nous abaisser, dans la bêtise ?

J'espère que l'on ne se rendra pas compte trop tard que nos actions, même celles de regarder un film sur son canapé, ont un impact. Je prends ce livre comme un avertissement, Amélie Nothomb tire ici la sonnette d'alarme contre l'espèce humaine. À nous de l'entendre.
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Acide Sulfurique d'Amélie Nothomb, editions livre de poche
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Résumé : le cadre de ce roman d'anticipation est un camp de concentration qui sert de décor pour une émission de télé-réalité.
Une émission de télé-réalité, nommée "Concentration", vient d'être lancée. On y filme des prisonniers, choisis au hasard parmi la population et enlevés par rafles. Leurs conditions de vie sont épouvantables : ils sont peu nourris, insultés, battus par des surveillants appelés "Kapos". Chaque jour, deux prisonniers sont choisis et tués, sous le regard des caméras. Zdena, une des kapos, tombe éperdument amoureuse de Pannonique, héroïne du livre et prisonnière connue sous le matricule "CKZ 114". La kapo veut absolument connaître son nom, et est prête à tout pour cela, même à tuer les prisonniers qui sont proches de Pannonique. Pendant ce temps, les médias s'offusquent de l'horreur de l'émission, ce qui incite de plus en plus de gens à la regarder. "Concentration" arrive au paroxysme du scandale quand les producteurs décident d'accorder le choix des prisonniers tués au public. Les téléspectateurs votent en masse, de plus en plus de personnes regardent l'émission.
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Avis : Il y a un véritable fossé entre les personnes qui apprécient et n'apprécient pas les livres d'Amélie Nothomb. Soit on l'Adore soit on l'Abhorre surtout pour ce livre qui traite d'un sujet qui fait encore ravage, je l'ai lu pour un cours de français en 5ème et pour moi c'est un j'aime.  Car l'auteure sait mettre en lumière un aspect de la vie, de la société ou de l'être humain qui fait mal, qui blesse et qui dérange et nous en faire prendre conscience. Ici le sujet principal est la télé-réalité, mais ce livre traite également de la lâcheté et de la cruauté humaine, la même qui a eu lieu durant la seconde guerre mondiale.
Jusqu'où ces émissions inintéressantes, superficielles et absolument synthétiques sont prêtes à aller pour faire de l'audience ? Des cris, larmes, et pseudos histoire d'amours on en a suffisamment vus. Pourquoi ne pas recréer des camps de concentrations, y séquestrer, affamer, battre et assassiner des personnes choisies au hasard dans la rue ? C'est peut être poussé un petit peu à l'extrême mais cela ne risquerait-il pas d'arriver ? Je pense que cela a le mérite d'être médité.. 

Les médias arriveront-ils à de telles extrémités un jour ou y aura-t-il des gens encore suffisamment sains d'esprit pour empêcher cela ? Il y a de quoi se poser la question..
Mais une question m'a réellement interpellée dans ce roman, quels sont les réels responsables ? Les organisateurs qui ont eu ne serait-ce que l'idée de cet enfer retransmis sur écrans? Les politiciens n'ayant pas eu le cran d'arrêter cela? Ou bien les téléspectateurs qui encouragent ces émissions en les regardant, puisque s'ils les boycottaient elles s'arrêtaient...
Pour en revenir au lire en lui même il est addictif, on veut savoir ce qu'il va advenir de Pannonique et si quelqu'un aura de courage de mettre un terme à cette télé-réalité abjecte. le style de l'auteur est aussi génial. 

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Mon édition ne comporte pas réellement de résumé sur la quatrième de couverture et c'est aussi bien comme cela. Acide sulfurique est le genre de roman qui se passe de résumé. Je ne savais pas à quoi m'attendre en l'ouvrant et c'était parfait.

Comme pour la plupart des romans d'Amélie Nothomb que j'ai lus, j'ai été happée dès les premières pages. L'écriture est fluide et va à l'essentiel, pas de mots superflus. Que des mots forts et imagés. C'est sans doute la qualité que j'aime le plus chez Nothomb. Cette capacité qu'elle a de dire tant de choses avec une économie de mots. Qualité que je suis loin de posséder. C'est sans doute la raison pour laquelle je l'admire autant.

Ce roman est noir et présente la nature humaine dans ce qu'elle a de plus dégoûtant. le voyeurisme à son extrême. C'est une critique de la télé-réalité, mais surtout de ceux qui la consomment sans se poser de questions.

Malgré toutes ces qualités, je me dois d'être honnête. Même si ma lecture a été intense, elle fera sans doute comme les autres romans que j'ai lus de l'auteure. Vite consommée, vite oubliée. J'admire l'écriture, mais les histoires sont vite oubliées.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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J'ai mis une étoile de plus pour le postulat de départ que je trouve culotté : une chaîne de télé décide de remettre au goût du jour un camp de concentration pour en faire une émission de téléréalité.

Le reste c'est du Nothomb tout craché : des situations improbables, des dialogues excessifs, des bons mots, une réflexion sur le langage et le prénom, un questionnement sur Dieu et aussi un peu d'humour.

J'ai aimé relire ce livre qui fait partie de mes Nothomb favoris.
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Un Nothomb surprenant sur le thème on ne peut plus actuel de la télé-réalité et ses dérives...

Jusqu'où serait-on capable de pousser le vice du voyeurisme et la passivité de notre société devant les pires cruautés...

Un livre qui fait vraiment réfléchir...

Le petit reproche quand même, je trouve qu'au fur et à mesure de ses ouvrages, Nothomb tombe de plus en plus souvent dans la facilité...

On y trouve toujours la bonne idée, son style nous entraine, et on retombe un peu en chemin comme un soufflé en se disant que la réflexion aurait probablement pu être poussée plus loin...

Mais cela reste un bon Nothomb
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La première phrase déja dit tout : le voyeurisme, la fascination, la bêtise des hommes ...
un bon livre qui permet de réflechir.
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J'aime l'humour noir, j'aime Amélie Nothomb.
Et là, je suis gâté, presque trop.
Acide sulfurique est une fable sur la télé-réalité. Celle-ci y atteint des sommets de bêtise et d'abjection puisque pour plaire aux téléspectateurs, on a recréé les camps de concentration où la misère et la détresse des prisonniers sont montrées dans toute leur horreur vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Evidemment, tout en soulevant des flots de protestations, l'audience connait des niveaux jamais atteints et plus la polémique s'épanouit, plus il y a de gens qui regardent ce programme immonde.
Dans cette atmosphère épouvantable, s'élève une figure juvénile qui focalise l'intérêt des téléspectateurs.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas trop en dévoiler sur l'intrigue sauf qu'il y a une brève allusion justifiée à Boule de Suif de Maupassant.
Ce qui est le comble, c'est que dans cette atmosphère délétère, Amélie Nothomb conserve souvent un ton léger qui permet de supporter la situation. Seule sans doute cette auteur pouvait-elle se permettre de créer un univers aussi morbide et immoral.
Je ne lui ai pas donné la note la plus élevée, parce que je n'aurais pas écrit la fin de cette façon ; mais ce n'est qu'un point de vue personnel.
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Je crois que ce bouquin et son thème, que je trouve pourtant très intéressants, auraient été beaucoup plus forts si l'auteur n'émaillait pas son récit de références intellos (moi j'aime deviner toute seule les intertextualités, pas qu'on me les foute sous le nez en me disant: "tiens, vois comme je suis cultivée!") et si les personnages étaient plus crédibles et ne parlaient pas tous comme des profs de fac: l'identification aurait été plus forte et l'émotion du coup, plus prégnante. (Et sérieusement, Pannonique, c'est pas un prénom, c'est une invitation à se faire taper dessus).
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Voilà un moment que je souhaite lire un livre d'Amélie Nothomb. Entre certains de mes amis qui sont fans et d'autres qui apprécient beaucoup moins le style atypique de cette auteure, je voulais me faire ma propre opinion.
Je ressors d'Acide sulfurique avec un avis très positif.
La plume de Mme Nothomb ne m'a absolument pas déçue, je l'ai trouvé très belle et fluide, avec un joli vocabulaire. C'est en partie grâce à elle que j'ai lu ce roman d'une traite.
J'ai aussi beaucoup aimé le message que fait passer l'auteure… En voyant toutes les télé-réalités d'aujourd'hui plus pathétiques les unes que les autres, ce roman amène à ce demander jusqu'où les hommes seraient capables d'aller dans ce genre d'émissions.
Dans Acide sulfurique, « Concentration » est mis en place : des personnes sont prises au hasard dans la rue pour être déporté dans un camp de concentration. Là-bas, ce qu'ils endurent, leur agonie est filmée en permanence pour être ensuite diffusé à la télévision, où des milliers de téléspectateurs suivent l'émission en direct.
À l'identique d'Hunger Games, on retrouve un « jeu » dont le principe est de laisser voir mourir de pauvres innocents sous l'oeil d'une caméra, et donc sous les yeux de tout le pays.
Le personnage de Pannonique est agréable, attachant quoiqu'un peu trop « parfait ». Celui de Zdena m'a semblé plus intéressant, plus atypique, on a du mal à se faire un avis sur elle.
La fin m'a elle aussi beaucoup plût, bien qu'un peu rapide et prévisible à mon goût.
Une belle découverte qui ne sera probablement pas mon dernier Nothomb.
Lien : http://bouquinonslecturejeun..
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