plus tard, j'ai appris l ethymiologie du mot maladie. c'était " mal à dire". Le malade était celui qui avait du mal à dire quelque chose. son corps le disait à sa place sous la forme d une maladie. idee fascinante qui supposait que si l on réussissait à dire, on ne souffrirait plus.
Déjà ce goût de mort dans la saveur des choses, qui les rendait si sublimes et si déchirantes. Les orchestres de la nostalgie future accordaient leurs instruments.
Au lycée français de New-York se produisit un phénomène inquiétant : dix petites filles de ma classe tombèrent amoureuses de moi. Et moi, je n'étais amoureuse que de deux d'entre elles. Il y avait là un problème mathématique.
En pays de prospérité et d'apaisement, je n'eusse peut-être pas eu les crocs jusqu'à l'apaisement. C'est dans les films de guerre qu'on assista aux plus beaux baisers du cinéma.
Avec les hommes, c'était autrement simple : les aimer ou être aimée d'eux était une pure donnée de l'esprit. J'aimais mon père et mon père m'aimait. Je n'y voyais pas la moindre trace de complexité et, du reste, je n'y pensais pas.
Décidément, le monde était bien curieux. Et il y avait des langues à n’en plus finir. Il n’allait pas être simple de s’y retrouver, sur cette planète.
Le rêve des physiciens est de parvenir à expliquer l’univers à partir d’une seule loi. Il paraît que c’est très difficile. À supposer que je sois un univers, je tiens en cette force unique : la faim.
Existe-t-il civilisation plus brillante, plus ingénieuse ? Les Chinois ont tout inventé, tout pensé, tout compris, tout osé. Étudier la Chine, c’est étudier l’intelligence.
Oui, mais ils ont triché. Ils étaient dopés : ils avaient faim.
Les peuples ont ceci de commun qu’ils ont forcément connu la famine au cours de leur histoire. La disette, ça crée des liens. On a de quoi se raconter.
Ce prénom est là-bas aussi rare que chez nous Prétextât ou Éleuthère, mais l’onomastique nippone est coutumière de l’Hapax. (p. 183)