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3,58

sur 1805 notes
J'avais lu ce livre il y a bien longtemps, à l'époque où je dévorais tout Amélie Nothomb, et où elle ne me laissait pas encore sur ma faim.

Je n'avais pas spécialement apprécié ce livre-là, comparé à Hygiène de l'assassin, ou encore Stupeur et tremblements, ou bien d'autres titres haletants. Mais un passage avait résonné avec violence, celui de son viol. J'avais perçu au plus profond de mes entrailles que la prêtresse de l'écriture frappait vrai. Aïe, à l'époque déjà ça m'avait fait mal.

Amélie, une vraie résiliente. On n'oublie jamais, on vit avec.
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Amélie Nothomb retrace une partie de sa jeunesse avec ce roman. de la boulimie à l'anorexie il n'y a qu'un pas. Un pas que l'auteur franchi.

Les romans d'Amélie Nothomb ont une caractéristique. C'est qu'ils se lisent vite.
J'avoue ne pas avoir tellement accroché avec celui-ci. J'avoue ne pas avoir été en phase avec l'auteure. Et pourtant la notion de faim qu'elle dévoile dans son livre ne m'est pas étrangère aussi bien avec la nourriture (je suis gourmande) qu'avec les livres ( je suis extrêmement gourmande).
Je n'ai pas compris plus que cela l'enfant non plus, ni parfois les actes des parents. J'ai franchement du mal a accepter et comprendre un père servant un whisky a sa fille d'une dizaine d'année. J'ai aussi d'une certaine façon envié la chance qu'elle a eu d'avoir un père qui voyageait autant. Quelle richesse !

Il faut avouer que j'ai toujours trouvé cette auteure très étrange, mais avec le peu qu'elle raconte dans cette biographie on peut le comprendre aisément....
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C'est avec avidité que j'ai lu cet ouvrage d'Amélie Nothomb.
Je ne suis pas déçue de cette première lecture découverte d'une auteure que j'avais jusque là snobée pour de multiples et fallacieuses raisons: son hypermédiatisation sans doute et son côté déjanté: "je me la joue un tantinet sorcière". Bon passons au roman, belle autobiographie de son enfance jusqu'au moment où elle se lance dans l'écriture, quand elle retrouve son Japon bien aimé.
Enfant surdouée, le passage à l'adolescence est une bien dure épreuve, Amélie parle sans fausse pudeur de son alcoolisme infantile, de son anorexie entre treize et quinze ans, et même si les mots sont crus ils ne sont jamais vulgaires!
J'ai trouvé l'écriture de cet ouvrage très fine et fluide, elle a à la fois la douceur des perles de rivière et le vrombissement d'une cascade de montagne.
Un excellent moment de lecture et une bien belle rencontre, il me tarde de découvrir d'autres ouvrages d'Amélie Nothomb!
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Dans « Biographie de la faim », Amélie Nothomb décortique sous le prisme de la faim son univers, et l'univers tout court. Un parti pris loufoque pour raconter son enfance de fille de diplomate aux 4 coins du monde. Dis-moi quelle est ta faim, je te dirai qui tu es. Dis-moi de quoi ton peuple a faim, je te dirai quel pays tu es. Un pitch un peu dingue ? En fait, il est surtout très digne d'Amélie Nothomb.

Elle me plaît bien cette idée de dérouler ainsi le fil d'une vie, en contant son alimentation, ses besoins et désirs au sein de la cellule familiale ou son appétence pour la connaissance. L'auteure est une créature qui cultive une farfelue vision des choses et son grain de folie vous attend en embuscade à chaque ponctuation. Soyez donc prévenus.

Moi qui m'étais un peu ennuyée avec les derniers opus, j'ai démarré ce roman en me demandant : suis-je lassée de son excentrique plume ? Je me disais que sa folie ne savait plus me surprendre, qu'avec l'âge, l'araignée que j'élève (précieusement) au plafond de mon crâne avait appris à narguer la sienne…
Mais avec « Biographie de la faim » je retrouve l'excitation des premiers romans. le plaisir revenu, j'avale goulûment les mots, je dévore les pages, Amélie me donne envie de chocolat, d'ivresse, d'ailleurs, de frasques, elle réveille mon esprit fantasque. Elle conte une enfance à part, à son image. Impossible de se projeter. Au fond, qu'importe, elle m'emmène sur des terres inconnues, fantaisistes, improbables. du Japon qu'elle chérit tant, à Pékin, au Bangladesh, à New-York… Avec son verbe flamboyant, son surprenant talent, l'auteure épluche sa faim de sucre, de chocolat, de spéculoos, d'eau ou d'alcool. de l'excès à la privation, ses « troubles » alimentaires ont la saveur d'une géopolitique réinventée par une enfant terrible. Pile c'est tragique, face diablement joyeux. Et enfin l'adolescente découvre la gourmandise suprême : le roman à lire ou à écrire…

Un seul petit bémol, il m'est arrivée de ressentir une certaine gêne devant sa provocante excentricité, cette posture est littéraire avant tout mais surtout si adulte ! Donc pas toujours identifiable à l'enfant qu'elle raconte.

Ne cherchez pas trop de sens à mes lignes. Telle sa biographie, ma chronique n'a de sens que si vous décidez de parler à mon araignée. Un humble hommage Dame Amélie…
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La faim est la constante de l'enfance et de l'adolescence d'Amélie Nothomb : faim de découvertes, de vie, de connaissances, d'ivresse, de nourriture divine et spirituelle, refus de la faim, douleur de la faim, souvenirs de l'appétit parfois salvateur, parfois destructeur…La faim, c'est ce sentiment universel qui nous relie tous.

Biographie de la faim est probablement un de mes livres préférés d'Amélie Nothomb. Un régal à lire, une écriture délicate, vive et posée en même temps, qui dégage une grande puissance poétique. Comme toujours, Amélie Nothomb me surprend. On commence ses ouvrages comme on engage spontanément une conversation chaleureuse à un moment inattendu avec un inconnu : une digression, ici sur le Vanuatu, pays qui n'a jamais connu la faim. On ne sait pas vers quoi ça va nous mener, mais on sait dès les premiers mots qu'on va savourer l'instant. Souvent évoquée dans ses livres, la nourriture est un sujet fort de l'auteur, qui entretient une relation sensuelle et parfois ambiguë avec elle. Dans cette oeuvre, l'auteur relate son appétit gargantuesque pour toutes les choses de la vie, une faim féroce et inextinguible pour le monde et la volonté de le comprendre. La faim, qui alimente nos rêves et nos existences, qui est pour l'auteur un moteur de l'être et des sociétés : «toute nation est une équation qui s'articule autour de la faim».

Cet ouvrage est un voyage : au sens propre, bien sûr, car Amélie, nous conduit dans ses souvenirs qui se sont construits beaucoup en Asie (Japon, Chine, Bangladesh), mais aussi aux États-Unis, notamment dans la grande pomme. Mais c'est davantage encore un voyage intérieur où l'auteur ravive la flamme de ses émotions passées, de son vécu, de ses questionnements, mariant le recul des années et le prisme du regard de l'adulte à une innocence toute enfantine par moments. Avec authenticité, parfois légèreté elle se livre et évoque cette partie de sa vie. Enfant surdouée, sa vie prend un tournant au moment de l'adolescence et elle évoque les passages douloureux de cette époque : un viol non prononcé directement mais décrit par métaphore (un des passages qui m'a serré la gorge), l'anorexie, le combat contre ce corps qu'elle n'aime pas voir grandir.
Mais beaucoup de joie aussi : celle de ses années à New York (« la liesse ! » en dit-elle, je comprends son exaltation !), des moments passés avec sa soeur adorée et leurs festins de lectures partagés ensemble, sa gourmandise, surtout de sucre (source il est vrai parfois aussi de frustration face aux interdits), une pulsion de vie qui se transmet dans son récit d'un bout à l'autre.
Et en fil conducteur, des réflexions sur la nostalgie du Japon, sur la Chine maoïste et les horreurs qui s'y perpétraient, qu'elle ne comprenait pas toujours au vu de son jeune âge mais un climat pesant qu'elle pouvait ressentir, tout comme l'horreur de la misère au Bangladesh soulevait son coeur. Car le père d'Amélie était diplomate et son métier a beaucoup fait voyager l'auteur qui a conscience qu'au milieu de tant de misère, c'était une personne privilégié, qui a notamment de par sa curiosité, son entourage et son contexte de vie, pu développer des connaissances et un regard aiguisé sur le monde. Autobiographie donc, mais aussi ouvrage de réflexion sur notre rapport à la faim, question de survie, d'existence, de désir.

Amélie Nothomb signe ici un roman captivant, où on ne sait pas toujours où l'on va atterrir au fil des pages mais qui se révèle être une promenade fort agréable, où elle dévoile de nombreux aspects de sa personnalité dans une prose tour à tour passionnée,caustique, légère, grave et douce. On croit s'entretenir avec elle tout au long de cette lecture et on se peut s'empêcher de se sentir nous aussi envahi par cette faim qui la talonne et la rend si vivante.


Lien : http://wp.me/p12Kl4-CJ
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Ce qu'il y a de bien avec Nothomb, c'est que chaque fois, elle nous propose quelque chose de vraiment différent. Et c'est quand même impressionnant, vu la vitesse à laquelle elle sort ces titres. Ici, elle nous propose un roman très intimiste sur ses premières années de vie. Son enfance au Japon, en Chine, aux USA, au Bangladesh, en Birmanie, en Inde... et j'en passe surement. Une enfance remplie de paysages tous différents les uns des autres, des us, des coutumes, des gens croisés, sans être jamais les mêmes... Un fil conducteur pour ce récit : la faim... Celle de la nourriture, qui habite ce livre, celle de l'eau et son trouble de potomanie, celle de la vie, celle de l'alcool, aussi, celle des gens, des souvenirs... Ce creux au ventre, qu'on veut combler, cette envie de se rendre à satiété, sans jamais y arriver. Cette faim qui la fait manger, beaucoup, et puis, de moins en moins, jusqu'à l'anorexie... Ce livre regorge donc d'instantanés de sa vie, d'odeurs, de parfums, de goûts... Une enfance itinérante, mais qui ne manque jamais de ressources...
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Il y a deux ans, la lecture de « Péplum » avait coupé court à ma découverte d'Amélie Nothomb. Une lecture interrompue avant le mot fin tant ce dialogue confus m'était pénible… Une lecture qui avait fait suite à celle d'« Antéchrista » et à celle de « Les Catilinaires », modérément appréciés…
Un peu de classement dans la bibliothèque me fait tomber sur « Biographie de la faim »… Pas de lectures en cours, rien d'urgent, je me lance !

Bon ! C'est lisible… Un texte « autobiographique » couvrant la période de l'enfance de l'auteur qui à l'époque suivait bon gré mal gré les mutations à l'étranger de son père, diplomate… On parle de boulimie, mais aussi d'anorexie ; de potomanie (absorption d'eau en grande quantité) ; d'alcoolisme juvénile… bref, du Nothomb dans toute sa splendeur, pas toujours plausible. Il reste de cette lecture quelques belles pages sur la vie d'expatriés au Japon… en Chine, également… une évocation de la vie au Bengladesh aussi, qui m'a tant rappelé le Pakistan où je fus moi-même expatrié…

« La faim, c'est moi », lit-on en quatrième de couverture… Non, pour moi, la faim, c'est Knut Hamsun dont le roman « Faim » est un chef d'oeuvre... Bon… comme dit plus haut, cette « biographie de la faim » est lisible, même si vous êtes comme moi un peu « chatouillé » par l'emploi immodéré du subjonctif imparfait dans un texte où le style général ne le porte pas ... Lisible…

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Et si la faim régissait nos vies à notre escient ? Amélie Nothomb exploite cette idée dans Biographie de la faim où, une fois n'est pas coutume, elle reviendra sur les années de son enfance et de son adolescence, ajoutant du mythique à une légende déjà façonnée suite aux Stupeur et tremblements et Métaphysique des tubes.


Cette fois encore, Amélie Nothomb se définit comme personnage central de son roman et se dote de cette caractéristique qu'elle juge rare : la faim. Elle examine le mot et joue avec sa polysémie, abordant non seulement la faim comme manifestation biologique et appétence pour le sucré, mais aussi la faim comme curiosité intellectuelle, comme besoin d'amour, comme appétit de vivre et comme souffrance sublimée jusqu'à l'extase. La faim : la notion est tellement évidente qu'on se demande ce qu'il est possible d'en dire. Et pourtant, la faim serait une des sensations les moins éprouvées de la société occidentale, repue et gonflée jusqu'à l'explosion. Amélie Nothomb glorifie cette faim qu'elle a su reconnaître et cherche à la conserver toujours aussi virulente dans sa manière d'appréhender le monde. Cette sensation compose les différentes étapes de sa vie comme autant de mets aux saveurs nuancées.


La faim est à l'origine de chaque acte. Au Japon, la recherche frénétique du sucré est prétexte à la mise au point de ruses habiles et d'alchimies fantastiques. A New-York, l'ivresse des alcools se mêle aux ambiances excessives et musicales des soirées mondaines. A Pékin, la désertion du corps par l'anorexie ouvre les portes d'un horizon calme et désert consacré aux lectures effrénées et à la traduction de l'Iliade et de l'Odyssée. Amélie Nothomb ne délaisse jamais une faim pour une autre et se montre aussi inspirée lorsqu'il s'agit d'évoquer le plaisir de la manducation et du jeûne, l'extase des nourritures intellectuelles, ou le bonheur éclatant qui naît de l'absorption de l'amour de l'autre.


« de longues recherches m'ont menée à ce constat : l'aliment théologal, c'est le chocolat.
Je pourrais multiplier les preuves scientifiques, à commencer par la théobromine qu'il est seul à contenir et dont l'étymologie est criante. Mais j'aurais un peu l'impression d'insulter le chocolat. Sa divinité me semble précéder les apologétiques. »


On peut croire ou non à la véracité autobiographique du roman d'Amélie Nothomb, mais limiter l'intérêt de sa Biographie de la faim à cette seule question serait aussi décevant que déjeuner dans un restaurant gastronomique alors qu'on souffre de sinusite. Tout ce qu'Amélie Nothomb écrit n'est peut-être –et certainement- pas aussi exact qu'elle le prétend, mais démêler le vrai du faux ou –mieux encore- accepter chaque étape rocambolesque de sa biographie comme on tolère les ruses des contes de fées, permet de jouir pleinement de l'originalité du regard qu'elle porte sur la vie, considérée comme un miracle ou, en tout cas, comme une aventure exaltante, aussi riche et variée qu'il existe de manières différentes de la déguster.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Château Mercier, Sierre, Valais, Suisse - Lundi 28 janvier 2019
Dans ce lieu mythique surplombant la petite ville valaisanne, Amélie Nothomb a donné rendez-vous à son public et aux curieux du coin.
Les places sont limitées. Mais la chance m'a souri et c'est impatiente que j'ai pris place dans la salle à manger du Château centenaire pour cette rencontre littéraire hors du commun.
Amélie Nothomb, invitée par la journaliste Manuella Maury, s'est prêtée à un dialogue lumineux, enrichi d'extraits de "Biographie de la faim" lus par la comédienne Olivia Seigne.
Il n'a fallu qu'une minute pour que je sois complètement sous le charme de cette soirée hors du temps, de cette Amélie Nothomb se livrant sans faux-semblant, humblement, de cette biographie puissante, de ces trois femmes exceptionnelles, réunies pour nous faire vivre les plus belles des émotions.
Une soirée qui restera gravée dans ma mémoire.

Un mois plus tard, je décide de me plonger dans la lecture de ce roman autobiographique émouvant qui décrit avec pudeur et violence les soifs et les faims spirituelles et corporelles de cette Amélie-enfant si sensible, si éveillée et déjà capable d'un discernement hors du commun.
Et la magie a opéré à nouveau.
Plus qu'un livre, cet ouvrage est une parcelle de vie palpitante, tendre, douloureuse, émouvante, riche qui a fait jaillir en moi de nombreux émois, questionnements et envies de partage.
Un livre, une rencontre qui resteront à jamais gravés dans mon coeur.
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Mon deuxième Amélie Nothomb après Attentat. Et pas mon dernier.

Biographie de la faim est un voyage.

Un voyage qui commence une digression consacrée à Vanuatu, le pays qui n'a jamais connu la faim, la vraie.

De cette digression, elle conclut que Vanuatu est "l'expression géographique de [s]on contraire" et qu'il n'y a rien de plus terrible que de ne pas connaître la faim.

"La faim, c'est moi. (...) Par faim, j'entends ce manque effroyable de l'être entier, ce vide tenaillant, cette aspiration non tant à l'utopique plénitude qu'à la simple réalité : là où il n'y a rien, j'implore qu'il y ait quelque chose."

S'ensuit un voyage autour du monde au gré des postes de son père diplomate, raconté avec la candeur et l'humour décapant de la petite fille puis de l'adolescente : le Japon, la Chine, New-York, le Bangladesh.

Amélie a toujours faim. Faim d'apprendre, de comprendre, les us et coutumes des pays dans lesquels elle vit, les comportements des adultes qu'elle trouve bien immatures...

Autobiographique, ce bref ouvrage traite aussi, sans avoir l'air d'y toucher, à des sujets graves comme son alcoolisme ou son anorexie d'adolescente.

Une lecture comme aucune autre. Rafraîchissante, divertissante, drôle, caustique, instructive...bref, du Nothomb !
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