Nous vivions une époque ridicule où imposer à un jeune de lire un roman en entier était vu comme contraire aux droits de l'homme. Je n'avais que trois ans de plus que Pie. Pourquoi avais-je échappé au naufrage ?
(page 44)
Couchée sur le lit, j'imaginais que j'étais un tramway, moins pour me nommer désir que pour ignorer ma destination. J'aimais ne pas savoir où j'allais.
(...) j aime la solitude. L unique raison valable de la quitter c est l amour.
Vous et moi, nous sommes des êtres délicats, nés dans un peuple de brutes. C'est pour cela que nous sommes des solitaires.
"La jeunesse est un talent, il faut du temps pour l'acquérir." (p. 87)
Découvrir la chambre de quelqu'un est toujours intrusif.
"Intarissable, la mère de mon élève se mit à me montrer les photos d’un nombre édifiant de tasses, soucoupes, assiettes, chocolatières, compotiers, qu’elle avait achetés à des familles plus illustres les unes que les autres. Le premier quart d’heure, je crus périr d’ennui. Le deuxième, je le souhaitai."
Le premier quart d’heure, je crus périr d’ennui. Le deuxième, je le souhaitai.
(page 75)
Cézanne avait un ami que tout le monde trouvait nul sans intérêt. Un jour qu'il n'était pas là, son entourage questionna Cézanne : comment pouvait-il éprouver de l'amitié pour ce type ? Poussé dans ses derniers retranchements, Cézanne finit par répondre : "il choisit bien les olives".
Aimer un roman ne signifie pas nécessairement qu'on aime les personnages.
(page 37)