Amélie voit son rêve devenir réalité : elle est embauchée pour un an dans la prestigieuse entreprise Yumimoto, au Japon, pays dans lequel elle a passé une partie de sa vie et qui la fascine. Mais dès les premiers jours, elle constate les règles en entreprise nipponne et surtout se fait rabaisser pour son zèle occidental...
Je n'ai pas aimé ce livre. On ne peut pas parler de déception, puisque je rangeais avant même ma lecture Nothomb dans la même catégorie d'auteurs que Musso et
Pancol, ce qui est loin d'être un privilège à mes yeux.
Disons qu'outre les passés antérieurs, les subjonctifs passés et les mots rares et précieux utilisés parfois à outrance au point de supposer que l'auteur a passé toute son écriture le nez collé à un dictionnaire des synonymes juste pour tenter de donner un peu plus de couleur littéraire à son histoire, je n'ai pas non plus apprécié le style égostiste.
L'auteur refuse de se présenter comme une victime des dures lois de la société nipponne à l'égard des étrangers et de sa vision du travail (qui là-bas donne plus qu'un statut à tout employé et est plutôt une fin en soi), et exhibe à travers ses pages son masochisme limite jouissif et donc malsain qui consiste à se laisser rabaisser comme c'est pas permis. Vivre dans une autre culture impose certes d'apdoter les règles qui la régissent, mais pas au point d'accepter l'humiliation constante, le dénigrement raciste et l'injustice. L'auteur accepte de se laisser retourner le cerveau, on est presque dans l'endoctrinement, et elle semble se complaire de tout ça. Il y a vraiment un paradoxe quand elle explique qu'elle est absolument attirée, fascinée par cette civilisation, alors qu'elle retient constamment ses fous rires face à une telle incompatibilité culturelle...
Je pense à toutes ces personnes qui idéalisent une civilisation, un pays et ses habitants (le Japon est justement l'une de ces destinations rêvées pour beaucoup de Français), mais qui ne connaissent pas le centième de ce que la vie là-bas peut représenter et impliquer. La vision que nous avons de ces civilisations est généralement très tronquée. L'exemple des Chinois qui crisent en arrivant dans un autre pays, notamment dans cette Europe tant romantisée à leurs yeux, n'est pas unique et vaut bien dans le sens inverse ; j'ai le sentiment que les médias et les gens tendent à oublier ce fait.
Enfin, je n'avais jamais vu un auteur se mettre autant en avant qu'
Amélie Nothomb. Elle a beau être excentrique, se scénariser sur la couverture de son propre livre est d'un égocentrisme et d'un narcissisme à en blaser plus d'un. Tout ça sans parler de son "bilan" éditorial en toute fin de roman, plus apparent à de la vanité qu'à de la fierté.
Lien :
http://livriotheque.free.fr/..