📖 «
Une forme de vie »... Mais de quoi peut-il donc bien s'agir ? le titre ne m'évoque rien... Passons à la quatrième de couverture : « Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau. »
Hmmmm... très bien, il s'agirait donc d'un échange épistolaire à première vue. Je tente, me jetant à l'aveugle, comme à chaque fois, dans les livres de Nothomb.
📖 Et quelle aventure ! Je crois que pour ce cru (et certainement pour tous les autres), il faut adhérer dès la première page, sinon c'est l'indigestion totale. J'avais besoin d'air, donc j'y ai trouvé mon compte. L'histoire est assez farfelue, puisqu'il s'agit d'un dialogue épistolaire entre un soldat américain en mission à Bagdad et l'auteure elle-même. La raison de la première lettre ? le soldat souffre comme un chien, il est obèse et il sait que la Belge peut le comprendre. Intriguée, l'auteure répond et ainsi naît cette relation de papier, nourrie par la curiosité de l'une et le besoin de s'épancher de l'autre. Au point de se laisser berner ?
📖 Loufoque et ironique, Nothomb remet au centre du débat les problèmes liés à la nourriture et au physique comme preuve d'un mal-être profond, non sans second degré. Mais elle tisse aussi une toile de fond, plus profonde, sur ses échanges épistolaires, les demandes farfelues qu'on lui adresse, les appels au secours qu'on lui jette au visage, bref le deus ex-macchina qu'on attend qu'elle soit et qu'elle voudrait être, sans pour autant pouvoir répondre aux attentes. Non,
Amélie Nothomb ne peut pas sauver le monde, et encore moins un Americain obèse qui se cache derrière ses lettres pour se sentir exister. Autant aller titiller les militaires sur leur sol pour mettre fin à la torture du costume trop grand pour soi !