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sur 1345 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne lis plus de romans d'Amélie Nothomb depuis longtemps avec l'avis péremptoire ' je n'aime pas ' .
Puis ayant appris que ce roman évoquait les relations épistolaires même si les miennes sont sous forme de mails , époque oblige , j'ai eu envie de lire ce livre .
Dire que j'ai adoré serait exagéré , peut-être tout simplement que même si je la défends ardemment , la littérature belge n'est sans doute pas assez exotique pour moi . Et puis je trouvais que les romans d'Amelie Nothomb se lisaient trop rapidement d'autant plus pour moi qui lis très vite , et dernier point qu'elle n'était pas assez ' conteuse ' .
Malgré ces petites mises au point , quelques légères déceptions sur le roman qui ne me fait pas fait vibrer pour que ce soit un coup de coeur , j'ai été ravie sur la façon dont l'auteur traite les relations épistolaires , j'ai d'ailleurs épinglé quelques phrases , ah quelle merveilleuse trouvaille ces deux correspondants qui se découvrent avec le plaisir aigu d'un Robinson Crusoe qui rencontre Vendredi , l'émotion est au rendez - vous , oui les correspondants se donnent la réplique , ont du répondant .
Chacun écrit mais en pensant à l'autre , on sent le vécu chez l'auteur qui ( je ne le savais pas ) répond à environ 2000 correspondants , chapeau à Amelie , petit clin d'oeil d'ailleurs à cet accessoire sans lequel il n'y aurait pas d'Amelie Nothomb .
Moi perso je ne trouve pas que ces pages où elle livre une part d'elle -même soit nombriliste , au contraire c'est ça qui la rend proche , très humaine et je revois mon jugement à l'emporte pièce sur l'auteur qui me permet également de dire avec un plaisir non dissimulé ' il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ' , tout ça pour dire que je ne suis pas une imbécile et le dire soi- même c'est nombriliste et bien j'assume .
Oui désolée mais ça fait tellement de bien de me lâcher un peu sur le site ...
Et j'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur , il y a des passages assez critiques sur la guerre , les EU , pas très politiquement correct ça non , et bien ça me plait .
Je vais encore lire l'auteur , oui et le prochain ce sera 'Les combustibles ' .....
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C'est vrai qu'avec les romans d'Amélie Nothomb, on ne sait jamais à quoi s'attendre et je crois que c'est cela qui me plait. Parle-t-elle réellement d'elle et uniquement d'elle ou de la Amélie Nothomb auteure et pont barre, avec quelques petits concepts à ce qu'elle est vraiment ? Nul ne le sait réellement et on a beau dire "j'ai tout lu d'Amélie Nothomb", ou "je connais sa vie sur le bout des doigts", c'est entièrement faux car malgré tout ce qu'elle veut bien nous livrer (ou pas), elle reste avant tout quelqu'un d'énigmatique. Et si c'est elle qui nous manipulait, nous, lecteurs, en réalité, depuis le début ?

Ici, il s'agit de la correspondance (fictive ? ) de la romancière avec un soldat basé en Irak avant que les Américains ne retirent leurs troupes. Ce dernier, Melvin Mapple, a trouvé son propre moyen de se révolter contre l'horreur qui se déroule chaque jour sous ses yeux. Avec quelques camarades, afin de soulager leur conscience, une fois rentrés à la base, leur propre moyen de lutte est d'ingurgiter le plus de nourriture possible et sans pour autant se dégoûter : il en sont fiers, du moins c'est ce que notre correspondant va, au fil des pages, arriver à s'imaginer. Melvin, sans s'en rendre compte, réalise sa propre oeuvre d'art. C'est sur ce point qu'ils s'entendent avec l'auteure et entre eux, en plus d'une véritable correspondance qui va s'installer sur des moins, va naître une certaine sorte de respect mutuel et d'amitié presque, pourrait-on dire.

Il est vrai que les bombardement qui sont réalisés en Irak ne sont pas détaillés et cela aurait pu mettre le puce à l'oreille du lecteur mais comment ce dernier pourrait-il remettre en cause le récit d'un homme qui a volontairement sacrifié une bonne partie de sa vie pour sa patrie, et il était d'ailleurs loin d'être le seul (et ne sera d'ailleurs jamais ni le premier ni le dernier). Des hommes comme lui, qu'ils soient rachitiques ou obèses ne devraient être que loués alors pourquoi lui et ses copains sont-ils la risée de tout le campement militaire ?

Un roman, qui, comme tous ceux de l'auteure belge, se lit extrêmement rapidement et est comme toujours écrit avec un style simple et léger (quoique, pas tant que cela si l'on y réfléchit bien en voulant décrypter tous les non-dits qui se trouvent entre les lignes ou encore ce que la romancière dénonce au travers de ses propos). Un roman que je ne peux encore une fois que vous recommander d'autant plus qu'à la page 56 exactement, elle y fait référence à Truman Capote (comprendra qui veut) et rien que cette simple évocation vaut de l'or pour moi !
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Tout part d'une étrange lettre d'un soldat américain en Irak, qui raconte à Amélie comment la souffrance du front l'a conduit à devenir obèse. Amélie en profite pour raconter comment elle répond systématiquement à tous les courriers, avec une préférence pour les concis et efficaces. On devine qu'il doit y avoir du vrai dans tout ça, c'est une mise en abyme très réussie, assez drôle et ironique. Comme d'habitude, je trouve l'écriture vraiment de qualité, c'est une belle langue, recherchée et efficace ! Et bien entendu, la chute vaut son pesant de cacahuètes, rien que pour ça cette courte lecture vaut le coup !
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Amélie, c'est simple : on « adore » ou on « déteste », c'est l'un ou l'autre et rarement de juste milieu. Après il y a « du bon » et du « moins bon » c'est selon, et très fluctuant. Moi, je suis une afficionada.

Connaissant son style fluide, court et rapide à lire, j'avais ce livre depuis longtemps en stock mais je laissais « couler et j'en privilégie la lecture en « entre deux », après certaines « plongées » en eaux profondes sur des thrillers bien « gore ». Je les trouve «rafraichissants » en fait! Chacun d'eux sont autant de surprises, de découvertes invraisemblables et de fantaisies sans cesse renouvelées.

J'adore entre autre, ses propos acides mais non dénués d'un certain humour décalé, ses descriptions au vitriol des situations les plus burlesques. Reine des histoires biscornues sorties de nulle part,, elle a le goût du mot juste, de la phrase dépouillée de toutes fioritures, directe et efficace.

Ses personnages ont toujours des noms très originaux et étranges tels que : Pretextat Thar, Pannonique, Textor Texel, Palamède, Elemirio Nibal, Epiphane Otos, Zoïle et Astrolabe etc..

Cet opus-ci, est à la fois autobiographique et fictionnel. Si les relations épistolaires entretenus avec ses lecteurs sont bien réels (elle a plus de 2.000 correspondants réguliers) et ses réflexions au sujet de l'écriture et ses rapports aux autres sont sincères, l'échange entre ce 2nd classe est totalement inventée (mais basé quand même sur un fait reconnu qu'est l'obésité dans l'armée américaine).

Le G.I. Melvin lui adresse donc une missive depuis Bagdad où il est basé, convaincu qu'Amélie est probablement la seule à pouvoir le « comprendre » et donner une « sens à sa vie ». Intriguée et déconcertée, elle va donc lui répondre. Une relation épistolaire va ainsi voir le jour et arriver à un échange totalement surréaliste vers la fin.

Le sujet central semble être l'obésité. le soldat Mapple en est affligé et ce de manière exponentielle, puisqu'il veille consciencieusement à continuer de prendre du poids en s'empiffrant de la manière la plus gargantuesque possible. On note au passage la récurrence du thème de la nourriture dans les écrits d'Amélie, abordé sous différents angles (anorexie, ivresse du Champagne etc...)

Il justifie son obésité et la revendique même presque fièrement. En effet, Il rentre des combats écoeuré par ses exactions sur des civils innocents et se jette sur la nourriture (pour « oublier » ou se punir ?). Il voit sa « boulimie » indécente comme une lutte contre le stress. Il en fait un acte de rébellion, de sabotage en protestation contre l'intervention militaire US en Irak, un acte de résistance politique. Ici, l'obésité est relevée au rang de concept philosophique voire d'Art. On peut y voir aussi une forme de suicide pour se déculpabiliser… Il y a aussi la peur de l'image renvoyée et redoute le rejet des siens en cas de retour dans son pays. Il va jusqu'à considérer son « amas de graisse » comme une femme qu'il surnomme « Shéhérazade » qui se fond en lui en une étreinte amoureuse, intime et fusionnelle. Il personnalise ses tissus adipeux en leurs donnant un nom.

On assiste à une quête et un besoin d'être compris, reconnut, accepté. Il cherche à donner une signification à sa vie, « exister » en somme, tout simplement qui équivaudrait à lui reconnaitre (et se reconnaitre lui-même) une certaine « forme de vie ». Exister à tout prix même au travers du regard d'un autre.

Les interrogations de l'auteure quant à la correspondance, la relation à soi et aux autres, les considérations sur l'écriture en général sont abordées. Certain le perçoive comme de l'égocentrisme de sa part. Je ne le pense pas. Elle s'interroge aussi sur l'évolution des rapports épistolaires, sur le « suivi » des réponses (succession de lettres qui répondent aux réponses illustré par des souvenirs d'enfance).

D'autre part, le livre ne semble pas manquer de profondeur au contraire malgré le fait qu'il soit « court ». Pour en saisir le sens, il faut prendre de la distance par rapport à l'histoire et «sortir» de l'interprétation au 1er degré.

Et ce qui est génial, c'est justement de partir sur une histoire de base lambda un tant soit peu plausible, voire même banale et prendre soudain un virage à 190° pour partir sur un tout autre éclairage et aboutir à une fin tout aussi excentrique que son auteure et totalement absurde et irréaliste! Car enfin, qui peut imaginer de telles « chutes » à part elle ? D'où l'appellation de « style Nothombien » qui « dérange » parfois parce que déstabilisant.

Une fin audacieuse et complètement extravagante … D'aucuns diront que la fin n'est plus crédible parce que farfelu mais le roman par définition est une « fiction ». Donc a-t-il vraiment besoin d'être crédible pour autant ?
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Les romans d'Amélie Nothomb sont toujours courts, mais elle va toujours droit au but. Pas de fioriture, une histoire toujours simple et racontée avec simplicité. C'est ce qui me plait dans son écriture.
Ici, l'histoire se fait plus personnelle, puisqu'Amélie se met elle-même en scène à travers une correspondance avec un soldat américain, soldat qui décrit les travers de l'Amérique à travers ses lettres.
L'exercice est au final plaisant et se lit très bien. le final est surprenant. Bref, une lecture plaisante.
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Toujours aussi "dantesquement" déjanté, ce roman grodiloquent nous en dit long sur les problèmes de largeurs.
Plus sérieusement, c'est une réflexion sur le rapport de l'auteur à l'écriture et aux individus, à travers le récit de sa relation épistolaire avec un homme obèse, reclus et affabulateur, qui tente d'échapper à l'exclusion par la grâce de ses lettres à Amélie. Cette histoire surréaliste est écrite avec tellement de présence, sans détachement, qu'on pourrait la croire vécue par l'autrice. C'est du bon Nothomb, il nous dit beaucoup sur elle à travers l'argument narratif.
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En 2012, après avoir lu Ni d'Eve ni d'Adam, j'avais écrit à Amélie Nothomb pour vérifier si elle répondait elle-même au courrier de tous ses lecteurs. Je ne savais pas qu'elle avait publié ensuite Une forme de vie, traitant d'une correspondance avec un GI étasunien en poste en Irak.
En 2012, je travaillais en Asie. Une amie bibliothécaire m'envoyait chaque mois trois livres en français, mais jamais les plus récentes publications.
Amélie Nothomb a bien répondu à ma lettre, mais je ne fais pas partie de ses correspondants réguliers. J'écrivais moi-même toutes les semaines à une cinquantaine d'amis (par courriel principalement), mais je dois dire que peu me répondaient, sans doute parce que j'écrivais trop, même si j'essayais de ne pas dépasser la page recto-verso préconisée par Amélie Nothomb pour ne pas lasser.
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Il y a l'histoire avec laquelle on entre dans le roman : un soldat américain en Irak qui devient obèse en réaction à sa condition. Il y a la forme: une relation épistolaire qui s'intensifie. Et puis comme souvent il y a un aspect de la vie de l'auteur: sa relation avec le courrier qu'elle reçoit avec avec les auteurs de ces lettres. J'ai l'impression que l'objet principal du roman est ce troisième aspect. Un roman intéressant qui a dû contribuer à augmenter encore le volume de courrier reçu par Amélie Nothomb.
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Melvin Mapple, 39 ans, est un militaire américain. Il entame une correspondance avec Amélie Nothomb. Obèse, il lui raconte avoir pris 100 kg depuis qu'il se trouve basé en Irak. Il dit : « De toutes les drogues, la bouffe est la plus nocive et la plus addictive. Il faut manger pour vivre, paraît-il. Nous, nous mangeons pour mourir. C'est le seul suicide à notre disposition. Nous semblons à peine humains tant nous sommes énormes, pourtant ce sont les plus humains d'entre nous qui ont sombré dans la boulimie. Il y a des gars qui ont toléré la monstruosité de cette guerre sans tomber dans aucune forme de pathologie. Je ne les admire pas. Ce n'est pas de la bravoure, c'est un manque de sensibilité de leur part. » Il mange, donc, pour se réconforter, en réponse aux horreurs auxquelles il participe, de même que pour se révolter contre un gouvernement qui envoie ses hommes combattre dans une guerre absurde basée sur un mensonge : la présence d'armes de destructions massives. J'ai bien apprécié cet opus nothombien, prétexte pour explorer le rôle de l'écrivain et le rapport aux lecteurs.
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J'ai retrouvé un certain enthousiasme pour l'écriture d'Amélie avec cette forme de vie. Voici encore un de ces romans ou Amélie se met en scène. Cela se fait au travers d'une relation épistolaire avec un soldat obèse américain, basé en Irak. Cette échange est prétexte a disserter sur l'essence de l'écriture des lettres, sur la réalité de l'amitié quand elle ne prend forme que par des mots, sur l'obésité bien sûr, et sur elle même ... C'est sans doute sur les thématiques qui lui sont le plus proches qu'Amélie réussit le mieux et offre le plus de fulgurance dans son écriture. Elle est moins convaincante sur le sujet de l'obésité, ou plutôt m'a donne une impression plus laborieuse. Il n'en reste pas moins que l'ensemble forme une belle réussite, offrant en miroir narcissisme et dégoût de soi, solitude et ouverture au monde.
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