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3,45

sur 1338 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai eu ma période Amélie Nothomb, j'ai lu par exemple six de ses livres en 2006. J'avais un rythme de lecteur plus rapide que son rythme d'écriture, ce qui est une gageure quand on la connait ! J'appréciais, et apprécie toujours, son art de façonner l'alliance entre un sujet et un angle original pour l'aborder, sa manière de jouer et tourner autour de ce sujet avec une grande habileté. Mais à force de la lire, j'ai eu l'impression d'une recette, j'ai ressenti un manque de profondeur, j'ai vu en elle une illusionniste douée mais qui nous fait repartir de ses spectacles les mains et le coeur vides.

Dans la vie, je ne retourne jamais à mes anciens amours. En littérature, l'exercice est moins destructeur et il est tentant d'aller jeter un coup d'oeil à une oeuvre plus récente pour voir si et comment une auteure a évolué. J'avais lu les romans "autobiographiques" (Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes, Biographie de la faim...) et les romans "concepts" (Hygiène de l'assassin, Les Catilinaires, Les Combustibles). Ici, Nothomb semble avoir mélangé les genres. Elle nous conte son rapport au courrier des lecteurs, ce que ça lui apporte, ce que ça lui coûte... et invente également une correspondance avec un soldat américain obèse qui conçoit son problème de poids comme une réponse aux traumatismes vécus sur le front.

C'est donc l'occasion pour l'auteur d'aborder l'obésité comme elle sait le faire avec d'autres thèmes, en cherchant à comprendre, à disséquer le regard de la société, les enjeux autour de cette question totalement d'actualité dans nos société de la surconsommation. Et elle entretient du coup le flou sur tout ce qu'elle dit de façon plus générale sur son habitude de répondre au très nombreux courrier qu'elle reçoit puisque l'on comprend qu'il y a une partie totalement fictionnée... mais où est la limite et où nous parle-t-elle sincèrement ? Et d'ailleurs, un auteur nous parle-t-il forcément sincèrement, même dans une autobiographie ?

Certains retournements vers la fin pourraient brouiller les pistes dans l'autre sens... mais cela reste tout de même du Nothomb habituel. Avec en plus une pirouette finale que j'ai trouvé presque ridicule et que je vous laisse découvrir, un petit numéro de cirque de l'illusionniste qui aurait peur de la vérité qu'une autre fin aurait affronté en face.
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Même s'il est bien écrit et se lit facilement, j'avoue que la lecture de ce bouquin m'a laissée perplexe.
Le sujet est plutôt atypique mais, à mon sens, relativement glauque. Quant aux deux protagonistes, ils m'ont semblé aussi délirants l'un que l'autre. J'ai trouvé la toute fin un brin absurde, un peu bâclée, comme si Amélie Nothomb ne savait plus comment se dépêtrer de son affaire.
Néanmoins, le côté surprenant de cette histoire, son développement et la réflexion qu'il suscite, ont retenu mon attention tout au long de ma lecture.
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N°911– Mai 2015

UNE FORME DE VIE- Amélie Nothomb – Albin Michel.

Au départ de ce roman, une improbable lettre d'un lecteur à laquelle l'auteur choisit de répondre (c'est rare mais ça arrive). Elle a été écrite par un soldat de 2° classe américain lors de la deuxième guerre d'Irak qui lui demande de le comprendre. On pourrait s'attendre à de longues litanies sur ce conflit, sur les combats, mais pas du tout, il l'entretient sur… son obésité ! Surtout qu'il la cultive, malgré une certaine forme de culpabilité, comme une rébellion contre l'armée et qu'à titre personnel il la vit comme une sorte de dédoublement de sa personne. Ainsi commence un échange de correspondance qui nourrira (sans mauvais jeu de mots) la créativité de l'auteure et son intérêt pour cet homme.

C'est un roman sur les relations épistolaires qui peuvent exister entre un écrivain et ses lecteurs et c'est vrai que pour un tel exercice il faut au moins être deux, à condition bien sûr que l'auteure accepte de s'y prêter, ce qui, à mon sens, reste une hypothèse d'école. Pour faire plus vrai, elle se met elle-même en scène et invente ce militaire, Melvin Marpple qui, bien sûr a pris l'initiative de ces missives. Au départ on sent le désespoir dans les mots du soldat puis rapidement Amélie Nothomb lui propose de faire du Body-Art, de devenir un artiste de sa propre graisse, c'est à dire de faire de son défaut un avantage. Cette idée transforme sa vie, lui donne un sens. Cet état d'obèse devient une protestation contre l'intervention américaine en Irak, une sorte « d'art engagé ». Puis cette entreprise s'emballe, il faut à Melvin, comme à tout artiste, une notoriété ; un galeriste belge accepte, à la demande d'Amélie, d'assurer la publicité de cet acte créatif et la supercherie est révélée, malgré elle.

Suivent des aventures un peu rocambolesques où le lecteur tombe un peu des nues mais qui mettent en valeur l'imagination créatrice de l'auteure ainsi que l'atteste l'épilogue. Il y a beaucoup de développements sur l'écriture, sur la souffrance qui peut la motiver pour un auteur, le rapport entre l'écrivain et son lecteur, les avantages de leur rencontre éventuelle …J'ai surtout senti dans ce roman une occasion pour l'auteure de parler d'elle, de se présenter comme quelqu'un d'affable, d'attentif à l'autre, ce qu'elle est peut-être, même si dans cette affaire elle est un peu naïve (ne le sommes-nous pas tous parfois ?). Elle admet cependant avoir été bernée et pour finir se croit investie de pouvoirs miraculeux. En revanche, la supercherie révélée, la personnalité de Melvin devient émouvante. Elle montre un être désemparé, seul et abandonné de tous, perdu dans une société qui ne veut plus de lui, mais qui a cependant la force de sortir de cette condition ne serait-ce que pendant un moment. Sa vie d'errance s'est transformée en une addiction pour l'ordinateur et la nourriture au point qu'elle est devenue aussi insupportable que celle qu'il avait auparavant. Je trouve que la démarche de Melvin, qui est un mensonge, est finalement salvatrice pour lui. Il a l'intelligence de mettre Amélie Nothom à contribution à cause d'un de ses personnages, c'est à dire quelqu'un de fictif qui, par ce truchement prendrait vie. Ainsi a-t-il, peut-être un peu malgré lui habité ce personnage du militaire qu'il n'a pas pu être, la réaction positive de l'auteur l'ayant en quelque sorte adoubé, lui redonnant une dignité, « une forme de vie ».

Ce que je retiens aussi c'est le plaisir qu'on peut avoir (c'est mon cas) de recevoir et d'écrire une lettre rédigée à la main sur du papier avec de l'encre, qu'on glisse dans une enveloppe et qu'on poste même si actuellement internet permet à la fois la rapidité et l'efficacité de l'échange, au point que cet exercice d'écriture à la main est ravalé au rang d'une antiquité !

Cela peut sembler être un texte à deux voix mais en réalité le lecteur en est le témoin privilégié, presque de confident. Pourtant je n'ai pas vraiment accroché, un peu comme dans tous les romans d'Amélie Nothomb, que je lis davantage pour ne pas ignorer le phénomène littéraire qu'elle représente et m'en faire une idée que par réel intérêt. Comme toujours j'ai trouvé cela bien écrit, cela m'a procuré une lecture agréable et surtout rapide.

©Hervé GAUTIER – Mai 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
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Oyez, oyez la bonne nouvelle : le dernier poulain d'Amélie est bon, comprenez que le Nothomb 2010, Une forme de vie, nous réconcilie avec la romancière après un millésime 2009, le voyage d'hiver, qui s'apparentait à de la piquette.
Ce nouvel opus est familier, guère épais (ce n'est toujours pas Guerre et paix), plus proche de la longue nouvelle que du court roman et truffé de mots savants pour épater la galerie. Opistographie, quel joli mot à placer dans un dîner en ville, n'est-il pas ? Amélie est une graphomane impénitente, cela on le savait déjà, et la correspondance régulière qu'elle entretient avec ses lecteurs lui a donc donné l'idée d'un roman. Egocentrisme ? Tout à fait, mais assumé, et qui se teinte d'une auto-dérision bienvenue et d'un humour réjouissant.
Au-delà de ses considération, plus profondes qu'il n'y parait, sur l'art épistolaire, l'aspect fictionnel d'Une forme de vie a aussi son intérêt. Qui d'autre que Nothomb aurait pu inventer ce personnage de soldat américain en Irak qui a fait de son obésité un symbole de résistance avant de la transformer en oeuvre d'art potentielle (sic) ? Cela nous vaut quelques pages monstrueuses sur le gavage volontaire de drogués de la nourriture. On se demande bien où Nothomb veut nous emmener avant qu'elle n'auto-détruise son argument, en une pirouette qui ressemble à un hara-kiri. Plus fort encore, elle flingue la totalité de son histoire dans les dernières pages qui frisent le grand n'importe quoi. C'est une manipulation éhontée de sa horde de lecteurs qui n'en peuvent mais et, en creux, une invitation à réfléchir sur notre propre crédulité.
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Amélie Nothomb correspond avec de très nombreux lecteurs. Son attention est particulièrement attirée par la lettre d'un soldat américain basé à Bagdad. Au fil des missives, il lui révèle son obésité, vécue comme un acte politique, voire une oeuvre d'art. Un roman épistolaire grinçant, burlesque et plein d'auto-dérision, une réflexion sur la fiction et une mise en abîme du métier d'écrivain. Pas le meilleur opus de l'auteur mais une lecture toutefois réjouissante.
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Telle une bouteille à la mer, Melvin Mapple adresse une courte lettre à l'auteure Amélie Nothomb. Il lui fait part qu'il est un jeune soldat américain basé en Irak et qu'il ne doute pas de la compréhension de celle-ci face à sa souffrance. Décontenancée, elle lui adresse ses livres. Melvin la remercie par retour de courrier en lui précisant qu'il a déjà lu tous ses livres. le quiproquo s'installe entre eux ainsi qu'une correspondance.

Les romans d'Amélie Nothomb sont souvent construits autour d'un sujet précis, ce qui en font des romans originaux et particuliers. Ses idées sont vives, minutieusement structurées et argumentées. Ses réflexions sont intéressantes et intelligentes. Son écriture est simple, fluide et claire. Son ton est incisif mais bienveillant.
Quand je la lis, ce n'est pas tant l'histoire du roman qui m'intéresse mais plutôt le décorticage du sujet qu'elle aborde et ce qui me scotche le plus c'est la façon dont elle pose et construit ses textes courts. Je suis toujours à l'affût de phrases « uppercut » et quand ça arrive, je jubile. Dans ces moments-là, je la trouve brillante.
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Comment dire ..... le dernier livre que j'avais lu d'Amélie Nothomb n'était déjà pas passé ....mais je me suis dit que c'était peut être un accident ....et bien non ...Celui là est pire encore ....
Même procédé d'écriture. C'est une obsessionelle et lorsqu'elle pense avoir trouvé une bonne idée elle l'a triture dans tous les sens jusqu'à l'overdose ....du lecteur....
Parce que pour elle , je pense que ça doit avoir un effet thérapeutique alors que pour moi, c'est limite de la torture psychique. Les raisonnements sont simplistes " si je lui écris ça , il va me répondre ça " digne d'une petite fille qui essaie encore de comprendre comment gérer la relation à l'autre. Et puis j'en ai marre de ses problèmes de bouffe, depuis le temps qu'elle a le doigt coincé dans son nombril, elle aurait du comprendre que la réponse est ailleurs. Dommage mais à moins d'un miracle de la part de son psy, je n'y retournerais pas, je tiens à ma peau.
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Sur la quatrième de couverture, une seule phrase : à la fois étrange et mystérieuse. Elle nous annonce la tonalité de ce roman où Amélie Nothomb correspond avec un de ses nombreux lecteurs. Très vite, il se présente comme un soldat américain en souffrance basé en Irak, il lui raconte son quotidien, son mal être.
Dans ce roman, nous découvrons les relations qui peuvent s'établir entre un auteur à succès et ses lecteurs.
Amélie Nothomb personnalité souvent fantasque, nous révèle un caractère plus complexe.
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Un Amélie Nothomb très narcissique.
La prolixe auteur(e) belge y parle beaucoup d'elle-même et de sa scriptomanie. Chaque jour de sa vie, elle entretient une riche correspondance avec tous ses fans
A la limite de la confession et de la fiction, elle évoque ici une relation épistolaire (réelle ? imaginaire ?) avec un solda américain basé en Irak et devenu obèse.
On retrouve dans ces pages l'Amélie Nothomb dont on a l'habitude : son narcissisme, ses excentricités, ses personnages paroxysmiques, difformes, solitaires.
Alors bien sûr, cette petite musique que l'auteur nous assène chez Albin Michel chaque 1er septembre est un peu lassante.
Les charmes du commencement, quand on découvrait "Hygiène de l'Assassin" ou "Le sabotage amoureux", se sont fanés.
Mais ne boudons pas notre plaisir ! Ce livre mineur d'Amélie Nothomb est plus distrayant que bien des ouvrages prétentieux et nombrilistes ....
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On retrouve le genre d'intrigue qui me plaît chez cette autrice : situation banale au départ qui finit par déraper. Les lecteurs qui ont apprécié « Hygiène de l'assassin », « Cosmétique de l'ennemi » ou bien encore « Les catilinaires » apprécieront « une forme de vie ».

Je ne suis pas en mesure de hiérarchiser ces romans, car j'avoue que je ne lis pas tous les romans d'Amélie Nothomb, et je ne suis pas le genre de fan à attendre le dernier roman de la rentrée littéraire de l'autrice. N'empêche que ses romans sont prenants, originaux pour le moins, et pouvant amener à s'interroger sur pas mal de thème.

Ce roman date de 2010, et j'ai appris par ce roman, qu'Amie Nothomb aime correspondre avec ses lecteurs. Elle part de ce postulat pour nous raconter une histoire fictive : elle, Amélie Nothomb, reçoit une lettre d'un soldat américain qui se retrouve engagé en Irak. Il raconte ses peurs, ses angoisses de soldats, et sa manière propre à lui et à quelques-uns de ses compagnons, de compenser cette terrible période en mangeant énormément. Il prend donc du poids, jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une « forme de vie » à la marge.

Un échange épistolaire va donc avoir lieu entre l'autrice et ce soldat. Amélie Nothomb s'interroge sur l'opportunité de donner suite à cette correspondance, d'autant plus qu'elle semble ne pas trouver les mots justes pour que ce soldat interprète mal ses intentions. Malgré tout, se noue une sorte d'obsession pour elle d'en savoir plus sur lui. Les échanges sont assez rapides, autant que l'administration peut l'être lors d'échange de courriers entre soldats et la vie civile. Mais parfois, le soldat reste silencieux. L'autrice devient d'autant plus obsédée par lui, elle cherche absolument à garder contact avec lui.

Amélie Nothomb excelle dans les romans, sans histoire a priori : elle part d'un postulat simple au départ, et puis ça finit par déraper et se finir en cacahuètes. Je ne spoile pas : je vous laisse découvrir comme ça se termine. J'adore ce concept qui fait que le lecteur commence à lire les premières pages qui semblent toute légères. La montée en pression se fait petit à petit, jusqu'à l'accélération de l'intrigue dans les dernières pages.

C'est court comme d'habitude, donc pas de quoi hésiter à s'y plonger. J'ai bien aimé, même si j'ai largement préféré les 3 romans cités plus haut. Je confirme néanmoins que cette autrice est à découvrir !

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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