Mon père…Pourquoi les femmes pleurent-elles?- Elles pleurent leurs hommes disparus…enlevés par nos ennemis de la tribu des Grands Namaquas.- Mais alors, pourquoi les hommes pleurent-ils?- Ils pleurent pour leur tenir compagnie.- Mon père, pourquoi pleures-tu?- Parce que …Je suis leur chef. Leur souffrance est aussi la mienne. Et toi, mon fils, n’as-tu pas envie de partager les larmes de ton peuple?- Non, moi, Atar Gull, je ne pleurerai jamais. Jamais…
- Combien nous reste-t-il de nègres?
- 17, capitaine.
- Tous bien vendables, au moins? Quelle allure ont-ils?
- Bah... J'irais pas jusqu'à dire qu'ils sont gras, mais bon... Ainsi va le commerce, tous les planteurs le savent. [...]
- 17. Sur une bonne centaine, au départ de l'Afrique! Il était temps qu'on arrive...
Beufry: - Le gouvernement de la Jamaïque offre une prime de 60 guinées pour le supplice de tout esclave reconnu coupable de meurtre ou de vol. Il vous suffit de saisir votre vieil impotent, de lui adjoindre deux témoins -blancs, cela va de soi- qui l'accusent de vol... et de le faire pendre... De la sorte, vous ferez d'une perte, un profit... sans compter que cela motivera les autres à travailler jusqu'à la fin de leurs jours!
Will: - C'est ingénieux... Mais est-ce vraiment moral?
- Moral? Je vais vous dire, ce qui n'est pas moral... Tous les planteurs me payent pour traquer les esclaves qui ont fui leurs plantations... Un vrai fléau, ces nègres "marrons". Ils se terrent dans les parties les plus reculées de l'île. Il est bien difficile de les déloger... et quand ils sortent de leur tanière, ces "empoisonneurs", c'est pour mener des razzias sans pitié contre d'honnêtes gens comme vous et moi!
« Maintenant, Tom Will n’a plus que moi au monde… et je souhaite que cela dure. » (p. 73)
32 nègres, race de Petits Namaquas, sains, vigoureux et bien constitués, de l'âge de 20 à 30 ans. 19 négresses à peu près du même âge, dont deux pleines et une ayant un petit de quelques mois, que le vendeur offre noblement par-dessus le marché. 11 négrillons et négrillonnes de 9 à 12 ans.
_ Ton navire est à moi, désormais, ainsi que ta vie.
_ Mais... je ne vous ai rien fait !
_ Non, rien. Je préfère ça. C'est plus cruel, plus injuste. Si tu m'avais porté grief, ce ne serait qu'un vengeance...
_ Je... Je suis marié, et...
_ Marié ? Tant mieux ! As-tu des enfants, comme tout bon chrétien qui se respecte ?
_ Un f... fils.
_ Parfait ! Je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Brulart. Tu ne veux pas savoir quel sort je te réserve ? Moi, j'ai envie que tu saches... Je veux contempler ta face de bourgeois, pendant que tout espoir t'abandonne.
Si l'esclavage n'est pas mauvais, rien n'est mauvais.
« Ils ont enfin renoncé à manger leurs prisonniers pour pouvoir nous les vendre. » (p. 12)
« Moi, Atar Gull, je ne pleurerai jamais. Jamais. » (p. 4)
Que ça vous serve de leçon ! On ne touche pas à la marchandise.