Il était une fois en France, Tome 3 : Honneur et police

Suite de cette excellente série BD sur la seconde guerre mondiale. le vent tourne, la guerre ne sourit plus aux forces de l'Axe. Joseph Joanovici, qui s'est tellement enrichi dans ses trafics avec les forces allemandes, comprend qu'il lui faut désormais garantir son avenir. Il va devenir le bienfaiteur d'un réseau de résistance « Honneur et Police », dont il sauve certains membres, grâce à ses contacts dans les forces d'occupation. Il fait ce qu'il faut, tout en jouant par moments double jeu, trahissant les uns ou les autres. Un jour, financer la Résistance, un autre, payer les uniformes de la Carlingue. Survivre est compliqué pour un ferrailleur juif. Et sa famille, qu'il maintient au loin pour la protéger ne le comprend plus.
Joseph a désormais des protecteurs dans les deux camps et n'attend plus que la Libération, au plus vite.
La complexité de la situation est parfaitement rendue par le dessin, plus sombre.
Pas de temps morts dans l'intrigue, le scénario est bien pensé. Une réussite.

Ce troisième tome se lit très vite car il s'y passe beaucoup de choses et le scénariste ne s’appesantit pas sur les explications : c'est souvent au lecteur de deviner les liens de cause à effet entre les différents événements.
Joseph, à force de gagner des millions en vendant des métaux aux Allemands, ne sait même plus où les planquer en attendant de pouvoir les blanchir. Il a alors une idée lumineuse qui va lui permettre d'écouler ses billets tout en se rachetant une respectabilité : il va offrir des fonds et ses services à la Résistance. Il devient membre du réseau Honneur et Police et se débrouille pour être vu dans toutes les activités de la Résistance par des personnes qui pourront témoigner de son intégrité. Il fait notamment libérer de nombreux résistants, mais c'est à coup de millions qu'il y parvient car l'Allemand qu'il doit désormais arroser est très très gourmand.
Dans le même temps, il rencarde un petit arriviste de la Gestapo pour qu'il puisse démanteler ce même réseau de résistants !...
Il y a vraiment de quoi devenir schizophrène et dans cet épisode, Joseph frôle à nouveau la mort de très près. On le voit même, pour la première fois, totalement désespéré à un moment donné, tentant de trouver du réconfort auprès de sa femme qui le repousse.
Ce tome se termine au moment du débarquement, qui n'est pas une bonne nouvelle pour tout le monde et chacun cherche à sauver sa peau et ses biens.
Encore un excellent épisode, très tendu, avec des scènes d'actions en vignettes longues, quasiment comme des scènes de cinéma. Comme dans les deux autres, on se demande constamment comment Joseph va s'en sortir et jusqu'où il va aller, et puis surtout, que va-t-il devenir après la libération ? Réponse dans le tome 4.

Monsieur Joseph a bien du tracas. Doté d'un flair quasiment infailible, il a senti le vent tourner. Sans vraiment se douter de l'issue finale, il sent bien que les Allemands ne resteront pas toujours et il lorgne aussi du côté de la Résistance. Il va ménager la chèvre et le chou.

Tout en dénonçant quelques réseaux, il graisse la patte d'officier allemands pour libérer des prisonniers. Il fait imprimer des tracts ou des brassards du FFI tout en fournissant des uniformes pour les rafles de Juifs...

Il paie même de sa personne lors des parachutages. A un résistant qui s'en étonne, il répond "pour que tout le monde puisse attester que j'y étais".

Se taisant pour protéger son frère, sa femme ou ses filles, il creuse ainsi un fossé entre ses proches et lui. Sa femme ne le comprend pas, mais il ne lui explique rien. En Normandie, les forces alliées ont débarqué. Joseph change sa femme et ses filles de planque. Il sait que le plus dur reste à venir.

Lâche, opportuniste, commerçant, résistant, rusé, père de famille... Joseph Joanovici est tout cela et bien davantage encore.

Les auteurs ont le bon goût de ne pas prendre position. Ils semblent renvoyer le lecteur à une introspection intense... "qu'aurais-je fait à la place de Monsieur Joseph".

Cette série dont le titre est une sorte de clin d'oeil au cultissime «Once upon a time in America» de Sergio Leone, demeure excellente au fil des tomes.

Le premier tome, servi sous forme d'enquête, mettait brillamment en place les personnages et l'empire de monsieur Joseph, illettré et ancien ferrailleur devenu milliardaire au fil des magouilles. le deuxième, se déroulant durant la période de l'occupation allemande obligeait déjà l'ami Joseph à faire des choix difficiles afin de protéger sa vie et son empire. Lors de ce troisième volet, c'est l'Empire allemand qui vacille, contraignant Joseph à faire de nouveaux choix difficiles. Si, avec l'arrivée des nazis en France, la moindre erreur de la part de notre juif roumain pouvait s'avérer fatale et pas seulement au niveau financier, les nombreux faits d'arme de notre ami débrouillard durant l'Occupation risquent de fortement compromettre son avenir au sein d'une France libérée du joug nazi.

Le personnage de Joseph Joanovici constitue toujours la véritable force de cette histoire. Inspiré du personnage réel, cet immigré roumain qui s'est construit une immense fortune pendant l'Occupation et qui manoeuvre avec grande efficacité au milieu de fonctionnaires, policiers et juges corrompus, est d'une ambiguïté extrêmement intéressante. Passant de victime attachante à fourbe cupide et déloyal, de collabo à résistant, Joseph montre aussi bien ses faiblesses que ses qualités et contribue au réalisme de ce récit. Anticipant la débâcle allemande, l'homme doit à nouveau retourner sa veste et tenter de redorer son blason auprès de la résistance. Partagé entre une conscience qui commence à peser très lourd et un attrait constant pour un argent aussi sale que la guerre qu'il finance, l'éternel opportuniste se retrouve le cul entre deux chaises, tout en perdant toute emprise sur cette famille qu'il délaisse affectivement depuis le début du conflit.

A travers les choix et la destinée de Joseph Joanovici les auteurs baignent le lecteur dans la réalité de l'occupation allemande et démontrent la complexité de l'âme humaine. Abordant les thèmes de l'antisémitisme, de la collaboration et de la résistance à travers son « héros », l'auteur livre un personnage touchant et torturé, ainsi qu'une tranche d'histoire des plus intéressantes.

Graphiquement, le dessin de Sylvain Vallée contribue également de nouveau grand réalisme de l'histoire. le découpage de cette histoire assez dense est également parfaitement maîtrisé.

Brillant !
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BD subtile sur la période trouble de l'occupation. Tout n'est pas blanc ou noir, quoique, plutôt noir, on va dire des nuances de noirs, cela colle beaucoup plus à la réalité, telle qu'on l'imagine. le dessin est de grande qualité également.

L'art de retourner sa veste.

La guerre prend une autre tournure. Les allemands comptent de moins en moins d'amis, les alliés de plus en plus.
Il est temps d'investir dans la résistance…

Encore un excellent opus de cette série, où Joseph va devoir se faufiler entre les deux camps, pour sauver sa tête.

Vallée est toujours aussi impressionnant au dessin, et Nury nous offre un régal de scénario.
Heureusement quand même que l'on est que spectateurs dans toutes ces combines. Comme Joanovici le dis à son frère, "tiens-t'en au métal, le reste, c'est trop salissant".
(plus d'avis sur PP)

Toujours autant d'intérêt à suivre le parcours chaotique mais déterminé du petit ferrailleur. Où l'on voit qu'après avoir fourbi l'ennemi et s'être enrichi, Monsieur Jo n'a ni scrupules ni remords et investit dans la résistance en essayant de se donner bonne conscience.

La suite, vite.

Troisième tome et c'est toujours aussi prenant ! L'ambiance, le scénario, l'écriture, tout ! Ça donne envie de continuer.