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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel bonheur de tomber sur un style pareil ! Récit au présent et surtout au passé d'un vétéran du Vietnam Même si on le sait, là on prend vraiment conscience que ce sont des gamins qui ont une arme entre les mains. Une puissance d'écriture qui met le lecteur dans le feu de l'action. L'auteur a le don des descriptions qui en fait un texte très visuel avec des scènes fortes inoubliables. Sensible, honnête, intelligent, profond. Une grande oeuvre ! S'il n'y avait qu'un livre à lire sur la guerre du Vietnam, ce serait celui-là.
La première page présente Tim O'Brien. Il est dit : " Ce best-seller, vendu à plus de deux millions d'exemplaires, a été sélectionné parmi les meilleurs livres du siècle par le New York Times et est aujourd'hui enseigné dans les lycées et les universités."
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La guerre du Viêt-nam a depuis longtemps quitté les pages de l'actualité et pourtant elle a profondément marqué l'Amérique. Depuis, on a inventé " la guerre propre" faite de drones et de technologie, comme si une guerre pouvait être propre. J'ai beaucoup apprécié ce livre qui remet les choses à leur juste place, celle des morts, de la peur, des cauchemars … et des succédanés pour les exorciser. Les protagonistes ne sont pas les décideurs, ce ne sont pas des héros courageux de légende, ils subissent en essayant de ne pas sombrer. Cette lecture n'est pas particulière agréable à lire, mais elle est salutaire. le style, paradoxalement poétique, et la construction, faite d'anecdotes vraies ou imaginaires, exhalent l'authenticité.
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A PROPOS DE COURAGE de TIM O'BRIEN
Quand il était parti au Vietnam le lieutenant Jimmy Cross, l'unité où avait été affecté Tim, avait emporté les lettres de Martha qu'il ouvrait régulièrement le soir. Ils avaient tous emmenés des affaires selon leurs goûts, anti moustiques, savons, chaussettes, drogue, mais tous avaient des photos, ceci en plus de leur charge normale, leurs armes et éventuellement celles qu'ils avaient pris à l'ennemi. Jimmy avait aussi du cognac, des vitamines et le galet de Martha, se demandant si elle l'aimait autant que lui l'aimait. Drôle de guerre, la nuit les mortiers, le jour les francs-tireurs, pas vraiment une bataille. Dans leur unité, Lavander meurt d'une balle dans la tête en allant pisser, certains blaguent, d'autres sont désenchantés ou résignés, certains jouent les machos, ce jour là, Jimmy brûle lettres et photos. Il joue son rôle, laisse Martha à sa place. Des années plus tard Jimmy rendra visite à Tim O'Brien, des retrouvailles difficiles, puis la parole prit le dessus, ils échangèrent les souvenirs, Martha, avec laquelle rien ne s'était concrétisé. Souvenir d'une guerre d'attente, « creuser des tranchées, écraser des moustiques », restent des images des fragments. Les histoires, vraies ou fantasmées qu'on se raconte le soir comme celle de Mark qui avait fait venir Mary Ann sa petite amie qui serait finalement partie avec un groupe de bérets verts. Puis O'Brien revient sur son départ au Vietnam, été 1968, sa tentative de passer au Canada, sa rencontre avec Elroy qui gère un hôtel sur la frontière près du lac, leur relation comme père et fils, un homme bienveillant qui ressent le désespoir de Tim.
Un livre témoignage de Tim O'Brien sur sa guerre au Vietnam, la vie de sa section, l'avant et l'après. C'est la guerre à travers les détails de la vie quotidienne, les petits moments, la sensation de ne pas comprendre pourquoi et comment on en est là. Des histoires d'hommes, 19/22 ans qui découvrent un univers où l'on tente de survivre à peine sorti du cocon familial et de l'école.
Un roman autobiographique écrit sans fioritures qui a eu un énorme retentissement à sa sortie aux États Unis.
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Faulkner disait que nous disposons tous d'un territoire pas plus grand qu'un timbre-poste, et que ce qui importe n'est pas sa superficie mais la profondeur à laquelle on le creuse.
Avec Tim O'Brien, que ceci résonne fort. "À propos de courage", paru en 1990 sous le titre "The things they carried", raconte en vingt-deux chapitres l'expérience de la guerre du Vietnam, dans un livre d'une force inoubliable.

Dans "Les choses qu'ils emportaient", premier chapitre du livre, les soldats emportent des milliers de choses - des porte-bonheurs, des lettres, des pêches au sirop au boîte, du fil dentaire, une fronde, une hache de guerre, des casques en acier, des grenades, des mines, des armes -, mais ils portent aussi la terrible puissance des armes qu'ils emportent, ils portent les maladies, les virus du Vietnam, ils portent le pays lui-même, sa terre et ses ambigüités ; ils portent l'intangible, le chagrin, la terreur, l'amour, la nostalgie et leur réputation. La force du récit est contenue dans ces liens que l'écrivain tisse entre l'expérience intime, les conflits intérieurs du soldat, et les événements et objets extérieurs de la guerre.

L'auteur raconte l'horreur de la guerre, et toute son ambigüité, l'ennui et la monotonie, la peur, la culpabilité, la mort des illusions sur soi-même, la mort tout court, et puis certains moments de beauté, de calme, l'envie de déserter, de s'envoler loin de la zone des combats et enfin, quand la guerre s'arrête, le manque profond de ne plus faire partie de cette communauté de combattants, la douleur de ce ressenti qui ne peut être partagé et qui parfois est fatal.

Tim O'Brien crée des histoires qui soignent, qui maintiennent les morts en vie et permettent de continuer à vivre, après cette expérience humaine ultime et déchirante – mais surtout il nous montre, par ses commentaires intégrés aux récits, comment il fabrique des fictions pour dire la réalité. Les histoires sont fictives mais les émotions plus réelles et puissantes que celles de n'importe quel autre récit de guerre. La vérité est toujours relative, fluctuante, c'est aussi la grande leçon d'humilité de Tim O'Brien.

«Si, à la fin d'une histoire de guerre, vous vous sentez ragaillardi, ou si vous avez l'impression qu'une parcelle de rectitude a été sauvée d'un immense gaspillage, c'est que vous êtes la victime d'un très vieux et très horrible mensonge. La rectitude n'existe pas. La vertu non plus. La première règle, me semble-t-il, est qu'on peut juger de la véracité d'une histoire de guerre d'après son degré d'allégeance absolue et inconditionnelle à l'obscénité et au mal.»

«Cette histoire me réveille.
Dans les montagnes, ce jour-là, je vis Lemon se tourner de côté. Il rit et dit quelque chose à Rat Kiley. Puis il esquissa un demis-pas bizarre, sortant de l'ombre et se retrouvant en plein soleil, et le chargeur piégé de 105 explosa et l'envoya dans un arbre. Il y avait des morceaux suspendus partout, alors Dave Jensen et moi-même reçûmes l'ordre de tout nettoyer et de récupérer les morceaux. Je me souviens de l'os blanc de l'un de ses bras. Je me souviens des morceaux de peau et de quelque chose de jaune et de mouillé qui devait être les intestins. le carnage était horrible, et je le porte en moi. Mais ce qui me réveille, vingt ans plus tard, c'est Dave Jensen en train de chanter Lemon Tree tandis que nous ramassions les morceaux.»
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À propos de courage raconte comment l'auteur Tim O'Brien a vécu la guerre. Il comment il a reçu la mauvaise nouvelle de son engagement, comment il a vécu la guerre et son après guerre. Dans ce livre, il y a du vrai et du faux. O'Brien le dit lui-même. Cependant, tout cela sert à montrer ce que peux être l'enfer d'une guerre où des jeunes de 18 ans vont se faire tuer sans même savoir pourquoi.

Ces jeunes participent à des combats et développent une camaraderie. Malheureusement plusieurs d'entre eux meurent et ceux qui reviennent sont parfois traumatisés de ce qu'ils ont vu où ce qu'ils n'ont pas pu faire pour sauver plus de vie.

Il y a aussi une certaine colère dans ce roman contre ceux qui se disent patriotes et qui louangent la guerre sans eux-même l'avoir fait.

Je crois que ce récit peux s'appliquer à presque toutes les guerres. Si on recueillait les témoignages des soldats qui ont été en Afghanistan ou en Irak, l'image générale serait la même mais dans un milieu différent. C'est un bon livre pour comprendre ce que vivent personnellement les soldats en guerre.
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"Une histoire de guerre véridique n'est jamais morale. Elle n'est pas instructive, elle n'encourage pas la vertu, elle ne suggère pas de comportement humaniste idéal, elle n'empêche pas les hommes de continuer à faire ce que les hommes ont toujours fait. Si une histoire vous paraît morale, n'y croyez pas. Si à la fin d'une histoire de guerre, vous vous sentez ragaillardi, ou si vous avez l'impression qu'une parcelle de rectitude a été sauvée d'un immense gaspillage, c'est que vous êtes victime d'un très vieux et horrible mensonge. La rectitude n'existe pas. La vertu non plus".

Enrôlé à 22 ans dans la guerre du Viet-Nam, l'auteur (pas encore écrivain), ne veut pas y aller, ne veut pas partir de chez lui, a peur, ne veut pas mourir, ne veut pas tuer, mais ne veut pas décevoir sa famille et la collectivité à laquelle il appartient, fuit, hésite, tremble, part, se retrouve jeté dans une guerre dont il ne veut pas. Et revient, toute innocence perdue.

Hommage aux hommes cachés sous la tenue de GI, A propos de courage, fait des souvenirs de O'Brien, est un livre de guerre qui finalement ne parle pas de la guerre elle-même mais de l'impact qu'elle a dans la conscience des hommes qui la font, par la souffrance et la folie qu'elle génère ; de la dimension surréaliste dont elle est faite (la splendeur étrange de la jungle, l'irruption de la mort) ; de ce qu'elle détruit en chaque homme (le soldat tué par O'Brien). Dans ce livre, peu de scènes de guerre, pas de scènes de carnages. Mais des vies explosées, noyées, dans un quotidien fait de peur, de bruit, de fascination, de confusion ; des hommes effrayés en mode de survie. Et ce qui émerge de tout ça, c'est l'importance et le pouvoir du récit dans ce chaos, rédemption pour O'Brien, réconfort pour les soldats au coeur de la jungle, même si la morale et la vérité ne sont pas au rendez-vous.
Un livre doté d'une grande force d'évocation, à la fois poétique et lucide, subtil et puissant, fait de boue et d'humanité.

Un dernier extrait pour preuve : "Le jour, les francs-tireurs leur tiraient dessus ; la nuit, c'était les coups de mortier ; mais il n'y avait pas de batailles, seulement une marche sans fin, de village en village, sans but, sans rien perdre ou gagner. Ils marchaient pour marcher. Ils cheminaient lentement, bêtement, penchés en avant pour résister à la chaleur, sans penser, tout de sang et d'os, simples grogneurs, combattant avec leurs jambes, grimpant sur les collines et redescendant dans les rizières, traversant les rivières, remontant, redescendant sans cesse, toujours en train de se coltiner des choses, un pas, puis un autre, puis un autre, puis un autre encore, mais sans volonté, sans intention, parce que c'était automatique, c'était de l'anatomie, et la guerre n'était qu'une question de posture et de transport, se coltiner était tout, une sorte d'inertie, une sorte de vide, une lassitude du désir, de l'intellect, de la conscience, de l'espoir et des sentiments humains"
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Un livre qu'il est difficile de refermer quand on l'a commençe. Une écriture pleine d'intelligence et vibrante d'authenticité. Avec Kent Anderson, cet auteur me semble incontournable pour qui s'interesse à la guerre du Viêt Nam.
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Un chef d'oeuvre. Une note parfaite.

Le déroulement du récit, l'écriture serrée, les descriptions saisissantes, les personnages plus grands que nature, les réflexions sur une guerre à laquelle le protagoniste n'adhère pas et son regard sur les combattants et l'ennemi.

Troublant. Dérangeant. Admirable. À lire.
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"À propos de courage"...plus qu'un simple récit, un plongeon dans l'esprit d'un homme envoyé au Viêtnam et qui, d'une certaine façon, restera engloutie dans les entrailles de ce pays. La guerre, les amis, les amis que l'on perd, la vie ailleurs, l'espoir et puis finalement la guerre encore. Tim O'Brien n'a qu'une mission: nous raconter le Viêtnam, pas les combats qui font rage mais les esprits des hommes qui se délient. le survivant O'Brien n'a qu'un devoir: raconter pour l'éternité, le Viêtnam et la guerre, les amis qui ne sont plus, les souvenirs qui rongent la nuit et le criminel qui, un jour, s'est soudainement réveillé en lui pour ne jamais se rendormir.
"À propos de courage" est un livre de vie où cohabitent des soldats fantômes, une certaine idée de la mort et peut être même aussi, une certaine idée de la vie.
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