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Citations sur Ce regard en arrière (22)

Etre libre (juin 1995) : Non que les vacances au soleil aient acheté la révolution, à vrai dire, mais elles rendent les gens heureux, et créent un domaine où ils se sentent autonomes. D’avoir en perspective pour l’avenir une chose merveilleuse adoucit le présent même s’il est presque insupportable, et les vacances sont plus faciles d’accès que le paradis. On voit bien à la manière dont se comportent les vacanciers que les vacances au soleil sont devenues le cœur d’un monde sans cœur.
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Et ils ont raison. Il n’y a pas de moyen efficace de compatir à la douleur du monde. Qui est un lieu atroce, infiniment pire que nous ne voulons le reconnaître. Nous occultons, sous un nuage de "comment" destiné à faire diversion, la vérité simple que les hommes ont fait de cette planète une chose horrible. Même si les événements du 11 septembre et la folie de tout ce qui en a résulté ont peut-être soulevé un coin de la nappe de brouillard où nous tâtonnons d’habitude. Le monde est d’une injustice féroce, et le seul répit contre l’injustice est conquis par la force.

Les Etats ignorent la bonté. Ils éliminent les scélérats ici et en soutiennent d’autres là-bas. Ils alimentent la folie en testostérone, parmi les civils comme au sein de l’armée. Des cultures entières, y compris à Hollywood, glorifient la violence. La guerre distrait à merveille de l’injustice. Nous regardons des photos d’enfants qui souffrent – des yeux immenses dans des têtes osseuses penchées sur des petits corps malingres qui traverseront la vie sans jamais connaître la sensation d’avoir le ventre plein. Et nous regardons tomber les missiles qui ont coûté des milliards. Et nous passons notre chemin. (p.284)
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Il (John McGahern) m'avait offert, alors qu'il n'en avait pas les moyens, un exemplaire des "Lettres à un jeune poète" de Rilke. Maintenant je vois que John, en dépit de son allure miteuse et provinciale et privée de considération, près de déchaîner la haine de l'Irlande meurtrière de l'époque, avait déjà compris le conseil de Rilke qui formule le voeu "que vous trouviez assez de patience en vous-mêmes pour supporter et assez de simplicité pour croire. Confiez-vous toujours davantage à tout ce qui est difficile et à votre solitude.
Il y aurait matière à tristesse aujourd'hui, car le passage se termine ainsi -- "Pour le reste, laissez faire la vie. Croyez-moi, la vie a toujours raison." La vie est finie pour John. p340
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Temples du commerce p161
Il n'y a pas de place pour l'altruisme humain dans une ville vouée à la vente et à l'achat. L'un des réconforts du shopping, même, c'est qu'il vous fait oublier que vous êtes humain. Sur un mail (au sens de boulevard) commercial, il n'y a pas d'humains. Alors qu'il y avait des humains dotés de pouvoir et de responsabilités dans les vieilles confiseries, boutiques de journaux, crémeries.
Celui qui possède toutes ces chaînes de magasins n'est pas là, et personne ne se soucie de savoir s'il vous manque une livre pour atteindre le prix demandé ou si vous avez mal aux pieds ou si vous n'arrivez pas à lire les étiquettes parce que vous avez oublié vos lunettes. Personne ne se soucie de vous. Et pourtant on exploite la personne que vous êtes.
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Le bien-être émotionnel des femmes et des enfants ne comptait pour rien dans l'Irlande patriarcale -- moins que rien si par-dessus le marché ils étaient pauvres. Et "hors de l'Eglise", comme tout enfant irlandais apprenait à psalmodier dans son Petit Catéchisme, "il n'est point de salut".
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Les écoles du sadisme (4 mars 1996)
Aux yeux du monde, on ne pouvait faire plus respectable que d'avoir une fille religieuse.
.... Si devenue nonne vous rêviez de partir dans une mission, ils vous obligeaient à enseigner les maths en banlieue. Si vous aviez des dons intellectuels, ils vous confiaient la charge d'une cuisine. Des générations de jeunes femmes ont adhéré à cette méthode, se sont humiliées et autodisciplinées, et ont confessé des péchés d'orgueil chaque fois que leur parfaite docilité les lâchait. Elles se flagellaient et jeûnaient et déversaient des flots de prières afin de faire entrer la cheville ronde de leur être dans le trou carré qu'on leur présentait. Pas étonnant que certaines d'entre elles soient devenues folles.
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Les hommes ne sont pas les forts, les femmes ne sont pas les faibles, et la maternité ne fait pas la valeur d'une femme. Il nous faut des moyens véridiques, spéciaux, de décrire la diversité humaine. p91
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Si nous en savions plus sur leur compte, elles nous feraient moins peur. Nous verrions avec quelle richesse elles réagissent aux plus petites miettes qui tombent de notre table. C’est à nous, aux puissants de changer. Nous avons construit la société où cette enfant sans défense a été violée et forcée à la maternité. C’est nous qui avons fait cela, pas eux. Nous sommes passés devant leurs roulottes délabrées avec le regard aveugle des touristes. Et nous recommencerons demain. (p.216)
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A quoi peut-on s’attendre, dans une société si atrocement divisée entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, sinon que certains de ces derniers se repaissent des premiers ? Nous acceptons qu’un tiers de la population vive en dessous du seuil de pauvreté. Nous acceptons que seule une poignée des plus exceptionnels parmi les enfants des pauvres atteignent le niveau des études supérieures. Nous acceptons des exemples énormes de cupidité et de corruption dans la vie publique. Nous acceptons les valeurs du matérialisme. Alors qu’est-ce que nous espérons – qu’on nous laisse tranquilles, nous qui avons tous les privilèges ? (p.37)
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Il n'y a pas de moyen efficace de compatir à la douleur du monde. Qui est un lieu atroce, infiniment pire que nous voulons le reconnaître. Nous occultons, sous un nuage de "comment" destinés à faire diversion, la vérité simple que les hommes ont fait de cette planète une chose horrible.

"Un monde d'indifférence"
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