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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette deuxième partie de son autobiographie, l'autrice parle sans fard de ses expériences, ses anecdotes,des événements majeurs de ses années en Irlande et aux États-Unis ,où elle a passé du temps pour écrire et pour aimer.
Ses propos vont et viennent et se cristallisent sur ce qui la hante depuis l'enfance et l'enferme dans une posture infernale.
La solitude est omniprésente, subie ou voulue.
Avec force et lucidité, elle questionne son parcours et son quotidien de femme vieillissante. Elle décrit fort bien les différences culturelles de l'Irlande et de l'Amérique, ces contradictions qui peuvent s'appliquer à sa personnalité.
On ne peut rester insensible à ses mots,c'est sincère, touchant,humble.

Nuala O'Faolain était une femme indépendante, libre et accomplie qui a voyagé,aimé, et qui a eu du succès sur le tard.Mais elle est restée au fond d'elle cette petite fille perdue à la quête inaccessible.
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Décidément, Nuala O'Faolain m'intéresse. Suite au succès de ses Mémoires publiées sous le titre de "On s'est déjà vus quelque part?" -oui, le titre est franchement pas terrible..- six ans plus tard, et à quelques années seulement de son décès, elle décide d'écrire sur cette période où de simple chroniqueuse elle est devenue célèbre en Irlande, mais également publiée aux Etats-unis et en Australie.
D'apparence relativement décousue, on y perçoit une trame, une petite mort puis lentement une renaissance. L'auteure nous livre, mais avec pudeur, humour et en gardant une certaine réserve, sa vie et ses tourments de femme vieillissante, seule, solitaire et pas loin de l'alcoolisme. le fantôme de ses parents, de sa mère surtout, hante le roman de la première à la dernière page, contre qui elle garde rancune et qu'elle refusera de pardonner pour son alcoolisme et son indifférence envers ses 9 enfants.
Ce roman est un va-et-vient constant entre l'Irlande et les Etats-Unis, l'enfance , les années de solitude de sa vie de femme et la sexagénaire qu'elle est maintenant. D'une écriture résolument contemporaine et d'un récit qui se veut de prime abord anecdotique se révèlent toute la profondeur de l'angoisse et des questionnements d'une femme qui ne cesse de se chercher et d'essayer de se comprendre, tout comme elle essaye de mettre un nom sur ce que signifie d'être Irlandais (du Sud et du Nord), ou d'être une femme, tout simplement, une femme sans enfant et seule.
Auparavant, j'avais lu l'Histoire de Chicago May, que j'avais beaucoup aimé pour son style, et je retrouve ici, encore, cette écriture qui fouille et tente de révéler.
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Je suis tombée par hasard sur ce livre, publié il y a 10 ans aux Editions 10-18 et je l’ai acheté tout de suite car c’est le seul de Nuala O’Faolain que je n’avais pas encore lu.

« J’y suis presque » n’est pas un roman mais un bouleversant témoignage de l’auteure sur sa vie professionnelle et surtout personnelle. Nuala O’Faolain se livre sans fards à ses lecteurs mais elle a eu la délicatesse auparavant de demander leurs avis et leurs avals à ses 8 frères et soeurs.

» Quand un frère ou une soeur lit des Mémoires, le matériau est un no man’s land, à la fois trop proche et trop distant. Je pense que ce doit être comme de lire des lettres qu’on a soi-même écrites ; même si on les a écrites il y a peu de temps, on dirait déjà qu’elles ont été rédigées par quelqu’un de presque étranger. »

Si le succès de « On s’est déjà vu quelque part » lui a apporté l’indépendance et l’aisance financière, cela n’a pas apaisé ses tourments alors qu’elle abordait la cinquantaine, ni comblé sa solitude : « Il y avait des gens, dehors, qui m’aimaient ou qui auraient pu m’aimer ou qui en tout cas m’avaient dans leurs pensées. Mais j’étais résolue à ne pas laisser entrer l’amour. Ou à ne pas coopérer avec les actions de l’amour. Si mon coeur devait être touché, alors ce devait être de telle manière que je n’aie pas à lever le petit doigt. »

Et pourtant, elle rencontrera l’Amour à nouveau, provoquant elle-même la rencontre qui allait déboucher sur une belle histoire. Toutefois, la petite fille ( profondément blessée et marquée par le comportement de sa mère alcoolique) qui sommeille en elle fera tout pour parasiter cette relation et compromettre la suite. Nuala O’Faolain est là particulièrement touchante. Elle est décédée d’un cancer en 2008.



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J'y étais déjà, favorable à la grande Nuala O'Faolain, après avoir lu "On s'est déjà vu quelque part?" Et je le suis plus encore après avoir lu "J'y suis presque", écrit dans la foulée. le talent de cette écrivaine irlandaise éclate dans ces Mémoires ironiques, sévères, d'une rare profondeur. J'ai décidé de vous proposer quelques extraits, plus parlants peut-être. Nuala O'Faolain restera une femme irlandaise lucide, qui aura réussi dans ce pays que j'aime tant mais dont j'ai déjà dit qu'il n'avait pas été exemplaire, à faire bouger les choses au delà du journalisme et de la littérature?

Nuala O'Faolain trouve des mots de tous les jours pour évoquer sa solitude, son penchant pour l'alcool et sa fratrie nombreuse (neuf enfants d'une mère elle-même alcoolique).Elle écrit aussi divinement sur l'Amérique et le 11 septembre. Et surtout à l'âge de soixante ans elle nous parle de l'âge venant avec une lucidité et une détermination qui, si elles vacillent parfois, demeurent inébranlables. Je tiens ce récit pour une oeuvre de toute première importance.

Un petit florilège, ce que je fais rarement mais je voudrais tant faire découvrir ou mieux connaître ce livre:
"La cinquantaine, c'est l'adolescence qui revient de l'autre côté de la vie adulte-le serre-livres correspondant-avec ses troubles de l'identité, ses mauvaises surprises physiques et la force qu'il faut pour s'en accommoder"

"Il se peut que je commence à m'apaiser au sujet de mon père, mais je pense que je serai à jamais hantée par ma mère. Cependant, je ne suis plus sûre que la meilleure chose soit de lui pardonner, et ça aussi me donne de l'espoir. Il se joue plus ici et maintenant que jamais auparavant et c'est beaucoup, beaucoup plus tard dans la vie. Pourquoi ne pas s"armer de courage pour rompre avec elle cette fois-ci?Pour lui dire de se débrouiller toute seule, enfin?"

"En grimpant sur mes propres mots et ceux des autres, le trajet n'a cessé de me pousser plus haut. L'écriture m'a ramenée des mondes souterrains. J'ai été mon propre Orphée"

A noter aussi les mots troublants et magnifiques sur la dualité Irlande-Amérique qui est au coeur de presque toute la prodigieuse littérature irlandaise. J'ai appelé cela "Le regard d'Aran sur Ellis Island". Se plonger dans "J'y suis presque", après "On s'est déjà vu quelque part?" c'est toucher au plus près le mal de vivre mais aussi la paix d'écrire de part et d'autre de l'Atlantique.
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