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Citations sur Marya, une vie (19)

Elle aimait lire pour le plaisir quand elle avait fini son travail ; ses lecteurs de la nuit tenaient de l'enchantement, lui procuraient une satisfaction qu'elle ne trouvait jamais dans la journée. Une joie illicite, infiniment précieuse. Il lui semblait à ces moments-là qu'elle échappait à sa propre conscience pour se glisser dans celle de l'auteur... dans le rythme de sa prose. Désincarnée, entièrement absorbée, elle traversait le paysage imaginaire d'un autre, s'apercevant qu'il ressemblait au sien, tout en étant absolument différent -surprenant, intrigant, irrésistible.
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"L'éternel sablier de l'existence se renverse encore et encore, et toi avec, tel un grain de poussière".
Elle relisait Nietzsche moins pour se consoler que pour y trouver la confirmation de son chagrin.
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Marya rêve à des murs blancs frais, à une cellule de couvent à la fenêtre grillagée, avec un petit autel sur lequel sont posées une image du Christ, une bible et une bougie votive. Vêtue de blanc, un chapelet sur la hanche, elle évolue discrètement. Mais, quand elle demande au père Shearing son avis sur les soeurs cloîtrées, il paraît surpris, incrédule. Il s'oppose avant tout, dit-il, au fait de leur enfermement qui oblige les autres à prendre soin d'elles. Et - il ne peut s'empêcher de continuer - "chacune des nonnes se glorifie d'être l'épouse du Christ ! Transformant le malheureux Jésus en un cheikh de harem, un polygame, un maniaque.
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Marya nota un aphorisme de Nietzsche. Les expériences terribles posent le problème de savoir si ceux qui les traversent ne sont pas eux-mêmes une chose terrible.
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Marya nota un aphorisme de Nietsche. Les expériences terribles posent le problème de savoir si ceux qui les traversent ne sont pas eux-mêmes une chose terrible.
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Si l'homme essaie d'atteindre Dieu par la discipline de l'intelligence le seul Dieu accessible est celui d'Aristote... Dieu, mouvement immobile, pensée à l'état pur... Dieu pour lequel la création est dépourvue de sens et l'individu inexistant. C'est le Dieu qui échappe à tous les critères que nous cherchons, un Dieu à part entière, non spécifiquement un Dieu semblable à l'homme; car tel apparaît le Christ dans le mystère de l'incarnation.
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Les murs étaient ornés de dessins au fusain qu'elle avait faits, des croquis de personnages imaginaires et quelques autoportraits; quand elle était trop tendue ou excitée pour dormir après des heures d'étude ou après un examen, elle prenait un crayon et dessinait ce qui lui passait par la tête - les doigts animés d'une énergie étrange, sporadique. Les murs lui renvoyaient le reflet austère de son propre visage. Les pommettes marquées, les yeux noirs, les sourcils touffus... Elle s’enlaidissait volontairement; c'était une consolation, une forme de vanité inversée. Qui est-ce? demanda une fois l'une des filles de l'étage. Un homme? Une femme?
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Les actes commis dans la décharge - par les enfants les plus âgés à l'égard des plus jeunes - n'étaient jamais évoqués au-dehors. Il existait une logique secrète inhérente au lieu, semblable à celle qui régnait dans la cour d'école ou sur le chemin de halage, où les adultes ne venaient presque jamais.
Un no man's land, un monde clos où le langage n'avait pas cours, où la seule issue était la fuite, si l'on courait assez vite ; ou la soumission.
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Tiens-toi immobile. Ne bouge pas. Ne dis rien.
Comme si Marya Knauer avait besoin de ces recommandations.
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Et s'il n'est pas trop tard alors, si aucun autre visiteur n'est venu, si le prêtre semble disposé à l'écouter, Marya se confiera à lui comme elle l'a fait dans le passé. "Qu'est-ce qui vous perturbe, Marya ?" demande t-il ; la douceur de sa voix, son attention souriante lui donnent envie de s'agenouiller devant lui, de presser son visage brûlant contre ses mains, de renoncer à sa fierté, sa rage son malheur... à tout ce qu'était Marya, la condamnant à la malédiction.
Elle est désespérément seule, mais elle hait les autres ; elle déteste qu'on la touche ; parfois un simple mot, un sourire, une minauderie suffisent à la faire frémir. Elle se jure de ne rien oublier et de se venger un jour.
Elle ne hait pas les autres, c'est faux. (Elle ment tout le temps, un mensonge entraîne l'autre, en un cycle inépuisable). En réalité, elle est malade de jalousie, elle se ronge d'amour, elle est épouvantée... Elle aimerait s'abaisser (s'humilier ?) en la présence des autres... C'est elle-même qu'elle déteste vraiment : Marya stupidement fière de son intelligence, Marya et son corps répugnant, innommable.
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