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EAN : 9782234071148
336 pages
Stock (30/05/2012)
3.69/5   67 notes
Résumé :
Orpheline de père, abandonnée par sa mère, Marya Knauer est confiée à son oncle et sa tante. Elève brillante mais solitaire, confrontée à la peur et à la cuauté, elle se plonge avec passions dans les études.

Dans ce livre aux forts accents autobiographiques, Joyce Carol Oates donne à voir de façon magistrale comment la littérature peut changer une destinée.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je me demandais, , à la fin de cette lecture, si le plus grand talent de Joyce Carol Oates n'est pas celui de la coupure, du non exprimé, de ce qu'il y aurait à oublier impérativement sinon…
"Ne commencez pas à pleurer", disait la mère à ses enfants," sinon vous ne pourrez plus vous arrêter.."

C'est une écriture de l'urgence, tendue, ponctuée par de grands blancs. Des absences. Des ailleurs?
"Elle s'évadait, elle était là sans être, ailleurs devint un lieu familier, hors de la lumière et de l'ombre. Un espace creux, réel, où elle pouvait se blottir. Elle y respirait, écoutant le battement paisible de son coeur. Là elle ne pouvait être surprise ni blessée, elle ne risquait pas d'entendre les paroles qui ne lui étaient pas destinées."

Et loin de cet ailleurs, derrière un mur bien construit pierre après pierre, il y a la vision du cadavre de son père assassiné que sa mère l'oblige à voir à 8 ans, la disparition de cette mère qui les abandonne ensuite sans aucune nouvelles chez un oncle, le cousin Lee qui de 8 à 14 ans ne cesse " d'entrainer de force sa cousine dans la décharge pour y accomplir un acte qu'ils n'auraient su nommer ni l'un ni l'autre ", , ce cousin Lee "auquel elle serait condamnée à penser une bonne partie de sa vie, elle le haïssait, elle était terrifiée par lui dans ses longs rêves éveillés ( oubliés des années, revenus brusquement à sa mémoire lors d'une crise tardive), elle complotait contre lui; jamais elle ne l'oublia."
Et puis le premier enseignant qui reconnaît son talent ( "vous avez une imagination fertile", dit-il..) mais qu'elle martyrise, comme les autres.

Le prêtre mourant , objet d'un amour absolu , parce que là est peut être le salut: de toute façon "Dieu voyait l'être intérieur, la véritable Marya Knauer; Il ne la jugerait pas cruellement comme ses camarades de classe. Certes, elle était une « Knauer « avant tout- elle vivait dans la campagne, près de la route d'Innisfail, au bord de Canal Road- ses deux parents avaient disparu dans des circonstances mystérieuses; ces facteurs, suffisamment scandaleux dans le monde des humains et dans le petit univers fébrile du lycée d'Innisfail, où ils provoquaient la pitié, le mépris, l'élèveraient aux yeux de Dieu, s'Il était juste. Naître une seconde fois, être lavé des péchés de ses parents, libéré de son passé, du moins pour un temps…"
Et la soirée fatale avant le départ à l'université.

Alors Marya travaille, jusqu'au bout de ses forces .
"Le temps est l'élément dans lequel nous existons, nota solennellement Marya dans son journal. Soit il nous porte, soit il nous engloutit.Elle acquit la certitude terrible que chaque moment qui n'était pas consacré à son travail était un erreur. Comme si on pouvait tuer le temps , écrivait Thoreau, sans blesser l'éternité."
Le travail comme le rosaire infiniment répété .. Et cette " terreur particulière ,qu'elle savait être de la folie.. Qu'il faut toujours contenir: "elle pouvait commettre n'importe quel péché, mais jamais elle ne s'autoriserait à être faible".Sinon.. "alors les eaux se referment sur vous. Cette phrase obsédait Marya".

Quel roman, encore, avec sans doute des éléments autobiographiques(?)
Ce n'est qu'à la fin du livre, après sa liaison avec un journaliste, un double, mort dans un accident de voiture, qu'il semble que le mur de Marya commence à s'effriter.
"Sers toi de tes difficultés, expose les, utilise-les à ton avantage " lui disait-il.
Je ne pense pas qu'il faille aller chercher beaucoup plus loin pourquoi cet écrivain écrit autant..






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Le roman commence par l'abandon de Marya et ses deux frères après la mort de leur père. La mère les confie à Everard et Wilmar, frère du père de Marya.
Marya est solitaire, elle apprend à intérioriser ses émotions, elle a une intelligence très supérieure aux autres ce qui va lui permettre d'obtenir des bourses et de poursuivre ses études. Elle nourrit pendant des années un complexe de supériorité du à son passé et à sa force de travail qui l'isole. Si elle réussit bien dans sa carrière professionnelle il n'en va pas de même du côté sentimentale. le roman se termine quand Marya retrouve les traces de sa mère, et reçoit de celle-ci une réponse à son courrier.
Un bon roman d'apprentissage, j'ai beaucoup apprécié ce roman, comment l'auteur nous révèle l'intime et l'inconscient de son personnage, par contre la rencontre avec Sylvester là je dois dire je n'ai pas tout compris. Je vais poursuivre ma rencontre avec cet auteur.
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Recueillie à 8 ans par un oncle et une tante, Marya se construit une vie solitaire. Au centre de sa forteresse, il y a la connaissance, qu'elle chérit et entretient ardemment, par la lecture et le travail scolaire. Autour, faisant rempart, il y a son sentiment d'être différente, voire supérieure, par son intelligence autant que par ses ambitions. Excluante vis-à-vis des autres humains, elle se montre aussi exclusive si l'un d'eux parvient à créer une relation avec elle.
Joyce Carol Oates rend d'ailleurs très habilement cette réalité en consacrant chaque partie de son roman à un personnage, la mère, le cousin, le prof d'anglais, l'amoureux adolescent, la grande amie de la fac, le directeur de thèse, etc. À chaque fois les autres s'effacent. À chaque fois, la relation, qui débute sous de bons auspices, s'altère peu à peu, se fait agressive, possessive, intrusive ou dominatrice, comme pour prouver à Marya qu'elle avait eu raison de verrouiller tout accès à son coeur et son esprit. Et à chaque fois, le lien se rompt brutalement : dispute, fuite dans une autre ville ou encore décès brutal de l'autre figure du duo. Marya se retrouve seule et continue son ascension. Jusqu'à la rencontre suivante.
Ce portrait d'une intellectuelle solitaire, volontaire, inadaptée à la vie banale dont se satisfont les autres, exclue de ce fait des relations "normales", est d'une finesse et d'un réalisme admirables. Sans doute l'autrice doit-elle cette réussite au fait qu'elle se soit inspirée de sa propre vie, du moins en ce qui concerne le parcours scolaire, académique et littéraire. Mais il ne suffit pas d'avoir des anecdotes ou des souvenirs pour bâtir un roman. Il faut aussi les talents de la romancière. L'agencement des différentes partie, décrit plus haut, la précision et la justesse des multiples rôles mis en scène, la fluidité de la plume et les questionnements abordés font partie de ces talents, que Joyce Carol Oates maîtrise à la perfection.
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Je découvre Joyce Carol Oates avec Marya, une vie. Même s'il est très bien écrit et si le premier chapitre s'annonçait bien, la lecture est vite devenue soporifique. le livre, jusqu'à la fin, me glissait littéralement des mains et se retrouvait à terre, ce qui avait pour effet de me réveiller. Je reprenais la lecture en revenant sur quelques paragraphes précédemment lus pour me les remettre en mémoire. Mais c'était plus fort que moi, les paupières s'alourdissaient de nouveau et le livre tombait encore. Mais têtue, je voulais aller au bout.
Il s'agit de la vie de Marya, comme le titre l'explique bien ? Dans le chapitre premier, la petite fille a 8 ans. Un drame est en train de se jouer : la mort du père. Marya et ses deux petits frères sont confiés à son oncle paternel et sa femme. La mère disparaît, on ne sait comment ni pourquoi. Est-elle morte ? C'est ce qui est sous-entendu. On voit évoluer Marya dans cette famille où elle sera discrètement harcelée sexuellement par son cousin Lee de 4 années son aîné et pendant pratiquement 6 ans et dont elle ne parlera jamais.
Ensuite, les chapitres suivants retracent les différentes parties de la vie de Marya, de collégienne à professeur de littérature et écrivain, avec comme fil conducteur, un autre personnage principal, par chapitre, ce qui en fait une histoire en elle-même dont il ne sera pas fait référence dans le suivant. Ils se terminent un peu en queue de poisson, comme la fin du livre, où elle retrouve sa mère qui était toujours vivante.
Je n'ai pas trouvé un grand intérêt dans ce livre, en partie autobiographique. Mais je lirai un autre livre de cet auteur pour confirmer ou infirmer cet avis mitigé.
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Présenté comme un roman à caractère autobiographique, ce ne sera pas une lecture qui me laissera un souvenir impérissable. Pourtant les premières pages consacrés à l'enfance de Marya sont très belles, Marya est une enfant à qui la vie n' a pas fait de cadeau, brillante, elle excelle dans un domaine les études, c'est une enfant solitaire plus elle grandit et plus elle va se détacher volontairement ou non de ses camarades d' école, de lycée, dans ses premières années de facultés elle se consacre à corps perdu à l' étude. En bref, sa vie entière tourne autour du savoir.
Au final plus le récit avance, plus Marya grandit et plus j' ai fini par me lasser de son histoire, le ton s' alourdit, Joyce Carol Oates donne l' impression de ne pas aller au bout de sa réflexion. C'est un peu dommage.
Un ouvrage aux pistes intéressantes mais qui n'est pas à mon sens le meilleur de cette auteur.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Marya rêve à des murs blancs frais, à une cellule de couvent à la fenêtre grillagée, avec un petit autel sur lequel sont posées une image du Christ, une bible et une bougie votive. Vêtue de blanc, un chapelet sur la hanche, elle évolue discrètement. Mais, quand elle demande au père Shearing son avis sur les soeurs cloîtrées, il paraît surpris, incrédule. Il s'oppose avant tout, dit-il, au fait de leur enfermement qui oblige les autres à prendre soin d'elles. Et - il ne peut s'empêcher de continuer - "chacune des nonnes se glorifie d'être l'épouse du Christ ! Transformant le malheureux Jésus en un cheikh de harem, un polygame, un maniaque.
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Elle aimait lire pour le plaisir quand elle avait fini son travail ; ses lecteurs de la nuit tenaient de l'enchantement, lui procuraient une satisfaction qu'elle ne trouvait jamais dans la journée. Une joie illicite, infiniment précieuse. Il lui semblait à ces moments-là qu'elle échappait à sa propre conscience pour se glisser dans celle de l'auteur... dans le rythme de sa prose. Désincarnée, entièrement absorbée, elle traversait le paysage imaginaire d'un autre, s'apercevant qu'il ressemblait au sien, tout en étant absolument différent -surprenant, intrigant, irrésistible.
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Et s'il n'est pas trop tard alors, si aucun autre visiteur n'est venu, si le prêtre semble disposé à l'écouter, Marya se confiera à lui comme elle l'a fait dans le passé. "Qu'est-ce qui vous perturbe, Marya ?" demande t-il ; la douceur de sa voix, son attention souriante lui donnent envie de s'agenouiller devant lui, de presser son visage brûlant contre ses mains, de renoncer à sa fierté, sa rage son malheur... à tout ce qu'était Marya, la condamnant à la malédiction.
Elle est désespérément seule, mais elle hait les autres ; elle déteste qu'on la touche ; parfois un simple mot, un sourire, une minauderie suffisent à la faire frémir. Elle se jure de ne rien oublier et de se venger un jour.
Elle ne hait pas les autres, c'est faux. (Elle ment tout le temps, un mensonge entraîne l'autre, en un cycle inépuisable). En réalité, elle est malade de jalousie, elle se ronge d'amour, elle est épouvantée... Elle aimerait s'abaisser (s'humilier ?) en la présence des autres... C'est elle-même qu'elle déteste vraiment : Marya stupidement fière de son intelligence, Marya et son corps répugnant, innommable.
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Les murs étaient ornés de dessins au fusain qu'elle avait faits, des croquis de personnages imaginaires et quelques autoportraits; quand elle était trop tendue ou excitée pour dormir après des heures d'étude ou après un examen, elle prenait un crayon et dessinait ce qui lui passait par la tête - les doigts animés d'une énergie étrange, sporadique. Les murs lui renvoyaient le reflet austère de son propre visage. Les pommettes marquées, les yeux noirs, les sourcils touffus... Elle s’enlaidissait volontairement; c'était une consolation, une forme de vanité inversée. Qui est-ce? demanda une fois l'une des filles de l'étage. Un homme? Une femme?
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"L'éternel sablier de l'existence se renverse encore et encore, et toi avec, tel un grain de poussière".
Elle relisait Nietzsche moins pour se consoler que pour y trouver la confirmation de son chagrin.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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