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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre sur les violences conjugales mais l'auteur Joyces Carol Oates est très douée sur la psychologie de ses personnages.
Nichola ( mère de Abby) perpétuellement terrifiée par le comportement de Lew ( père d'Abby) jaloux ,violent ,vétéran de la guerre d'Irak ,accro à différentes sortes de drogues et la petite Abby que l'on


retrouve 24 heures après son mariage avec Willem ,au prise d'un cauchemar récurrent : un champ peuplé d'ossements humains dans lequel elle erre à l'infini . de confession en confession, 20 ans plus tard Abby partage avec Willem ce qu'elle n'a avoué à personne...
Porté par une écriture nerveuse oscillant entre le présent et l'enfance torturée d'Abby,on va à LA POURSUITE de la surprenante vérité d'une famille .Grâce à la densité, la psychologie de ses personnages nous sommes tenus en haleine jusqu'à la fin du livre .
Encore un roman de Joyce Carole Oates que j'ai dévoré . À lire absolument !
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Joyce Carol Oates est une autrice qui force l'admiration par son impressionnante bibliographie, généralement des pavés. Ces romans ne laissent pas indifférents, soit par la force de leur style, souvent glauque et dérangeant, soit par la qualité des intrigues ou par le choix et l'étendue des thèmes, portrait d'une société américaine divisée.

Ici, le format est inhabituellement court, l'autrice se concentre ainsi sur l'ambiance particulièrement pesante, frappant de ses mots pour parler de sujets qui lui sont chers : les thèmes de l'enfance ravagée et du sentiment de culpabilité chez l'enfant.

*
Depuis la disparition de ses parents dans des circonstances inconnues alors qu'elle avait seulement cinq ans, Abby se réveille chaque nuit terrorisée par les mêmes cauchemars, où elle se voit enfant, seule, errant dans un champ verdoyant jonché de crânes et de squelettes humains semblant danser au milieu des hautes herbes. Les cauchemars sont si vifs et si précis qu'ils semblent davantage des souvenirs refoulés.

« Dans le rêve il n'y a que le moi enfant, son moi le plus authentique, sans défense, tout comme un chevreuil nouveau-né est sans défense, même dépourvu d'odeur.
Sans défense comme une enfant abandonnée par sa mère.
Sans défense comme une enfant qu'une tante a prise chez elle par pitié après que ses parents l'ont abandonnée. »

Devenue adulte, ses problèmes semblent résolus, mais la veille de son mariage, Abby est à nouveau aux prises de ces affreux cauchemars. Au lendemain de sa nuit de noce, l'esprit distrait par les rêves de la nuit, elle se fait renverser par le bus qu'elle venait à peine de quitter.
Alors qu'Abby est allongée sur son lit d'hôpital, son mari, Willem, se demande s'il s'agit d'un accident ou d'une tentative de suicide. En effet, il ne sait que peu de choses sur la femme qu'il vient d'épouser. Il n'a jamais rencontré aucun membre de sa famille. Son passé lui est inconnu et toute question s'y rapportant est source de malaise et de silence. Même son prénom ne semble pas être le sien.

« Tout ce qui m'arrive de mal, je le mérite.
Je ne mérite rien de ce qui m'arrive de bien. »

Abby se remet lentement de ses blessures. Souvent endormie, ses rêves en toile de fond nous font remonter le cours du temps : les fils temporels s'entrelacent, le présent et le passé s'imbriquent. D'autres voix se font entendre se mêlant à la sienne, permettant de lever le voile sur les terribles secrets qui entourent la disparition de ses parents. On comprend mieux les fêlures cachées de la jeune femme qui a construit son histoire sur des non-dits, l'absence de mots et d'explication des adultes.

*
Ce titre est très révélateur de l'atmosphère de ce roman, l'autrice nous manipule, brouille les pistes jusqu'aux dernières lignes. Car qui poursuit qui ?

Poursuite, ce sont ces terribles cauchemars qui l'assaillent et la tourmentent.
Poursuite, ce sont les blessures psychologiques d'une enfant trop jeune pour comprendre .
Poursuite, c'est le sentiment de responsabilité et de culpabilité de cette fillette.
Mais Poursuite, c'est aussi un « jeu » pervers, celui d'un chat et d'une souris .

*
Entre tragédie de l'enfance et drame social, roman d'amour et thriller psychologique, Joyce Carol Oates réussit le tour de force d'imprimer à son roman une atmosphère voilée et obscure où se diffuse un sentiment d'étrangeté, d'incertitude et de menace. Elle nous emprisonne dans cette tragédie familiale où dominent le silence et la fureur.
Le récit se construit lentement, laissant le suspense monter graduellement. On pénètre dans le quotidien de la fillette et l'intimité de ses parents. le mystère se découvre peu à peu, révélant les raisons de ses cauchemars, de son manque d'assurance, de ses peurs, de ses silences.

Sans jamais tomber dans le mélodrame, la narration est soigneusement maîtrisée, entretenant le sentiment que le temps et l'espace s'unissent autour de ces cauchemars inquiétants qui isolent et fragilisent la jeune femme. L'écriture de l'autrice est précise, efficace, tendue, sombre, percutante, entièrement vouée à l'analyse psychologique de ses personnages, à leurs émotions, à leurs sentiments, à leur errance. On a l'impression d'entrer dans la tête des personnages.

Le rythme s'accélère jusqu'à la dernière ligne droite qui a fini de me déstabiliser.

*
Récit d'une enfance volée, d'un traumatisme et d'une culpabilisation, ce roman psychologique d'une profonde noirceur sociale se concentre sur moins de 300 pages.
Il m'a plu par son écriture impudique, son format serré, son histoire touchante mais aussi troublante, la psychologie fouillée de ses personnages. Mais la lecture a été aussi pour moi, par moments, inconfortable par son atmosphère anxiogène et tragique, par son écriture implacable sans aucune trace d'humour permettant de reprendre son souffle, par la force de la narration qui creuse les liens familiaux, décortique et dissèque la complexité des émotions et des sentiments.
Une sorte de « Je t'aime, moi non plus ».

**
Je remercie tous mes compagnons pour cette aventure commune, la lecture de J. C. Oates s'est enrichie de la multiplicité de nos regards.
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Je ne connaissais par cette auteure (honte sur moi) et je n'ai donc aucun point de comparaison.
C'est une sorte de roman psychologique qui se déroule en plusieurs temps, avec une remontée dans le passé de la protagoniste (photo de couverture) pour expliquer le présent, par bribes.
Cette narration se fait à plusieurs voix, parfois bien distinctes parfois entremêlées, donnant une impression de chaos mental.
Celui-ci fait pendant au déséquilibre, aux fragilités exacerbées des personnages.
On est plongé dans une description assez intimiste, assez déstabilisante de l'univers des états-unis périphériques lorsque la situation des hommes et femmes est socialement sur le fil.
Un bon petit roman psychologique.
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Abby , vingt ans, tout juste mariée , un matin d'avril d'une éclatante lumière avec le gentil , bienveillant , compréhensif, très amoureux , Willem Zengler , étudiant en médecine .

Le lendemain même, en descendant d'un trottoir elle est renversée par un autobus : poumon perforé , clavicule et cinq côtes cassées , le chauffeur du bus , confus , dit qu'elle avait l'air «  d'être en train de décider quelque chose » ..
Sa convalescence est peuplée de terribles cauchemars qui effraient son jeune mari ., l'amenant à se poser des questions à propos de la supposée famille d'Abby ? .
Et Pourquoi ses nuits sont - elles tourmentées , habitées par des souvenirs effrayants : un champ peuplé d'ossements humains d'un blanc laiteux dans lequel elle errerait à l'infini ?
Oui , pourquoi ?
Qu'a t- elle vécu enfant auprès de son père , vétéran d'Irak ?
Accro à l'alcool et à toutes sortes de drogues ?
Ce roman magistral, dense, complexe , non linéaire, en trois parties , chapitres courts , titres plus ou moins terrifiants «  Solution finale , » «  , Suicide », «  Traque » , « « Menottes «  Repérage » «  surveillance » «  attaque » , «  mission accomplie » plonge le lecteur au coeur de zones troubles , les ombres du passé familial d'Abby, un passé de petite fille abandonnée , peuplé de détails sordides , de violence , de drame , d'abandon , d'ossements fantomatiques , de sévices , de colère , de douleur , de cauchemars …..d'horreurs liées à la guerre , à la jalousie , à la folie …
La vérité se fera jour ……petit à petit ….

Je ne peux rien dévoiler ,mais je tiens à saluer avec force l'immense talent presque «  machiavélique » de cette grande auteure américaine prolifique ,poétesse , femme de lettres , nouvelliste , dramaturge ….

Il n'y a qu'elle pour nous tenir sur le fil, en haleine jusqu'à la dernière phrase .
Je ne sais pas combien de livres j'ai lu de J. C Oates , je ne les compte plus , ( une quinzaine au moins ) bluffée à chaque fois par son savoir faire , son imagination, son intelligence, sa finesse psychologique, son incroyable talent …
Un thriller psychologique bouleversant , féroce , illuminé par une ode universelle bienveillante à l'amour, malgré les tragédies lu d'une traite ….évidemment .
Sitôt acheté , sitôt lu ….

On ne résiste pas à cette grande artiste de la chose littéraire ! .
Attention, c'est violent !
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Abby et Willem viennent de se marier. Lui vient d'une famille où la religion cadre la vie et la régit.Elle cauchemarde et ne semble sure de rien. Poursuite va nous plonger dans l'enfance d'Abby pour expliquer le présent.

Roman que l'on peut qualifier de nerveux , glauque, dérangeant. C'est très bien écrit, et l'on va à l'essentiel. C'est le couple qui se fracture, l'homme qui rentre de la guerre avec tous les troubles qui peuvent l'accompagner.
C'est une histoire banale malheureusement d'un couple qui se déchire et laisse derrière lui des innocents fracturés à vie.
Roman court mais d'une grande intensité qui s'appuie sur le passé pour expliquer le présent.
C'est réussi
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Ouh là que ce livre est dur, très dur, noir, très noir..... On commence avec des pages lumineuses mais rapidement apparaît un poids un quelque chose qui cloche....
Abby est mariée depuis moins de 24 h à Willem. Ils s'aiment tous les deux. Et pourtant.... Accident ? Crise ? Tentative de suicide ? Abby est à l'hôpital, de multiples blessures.... Mais une plus forte domine : son incapacité à accepter le bonheur, cette chance que pour elle on ne peut lui donner.
.
Pour la comprendre, il va falloir plonger dans la vie de ses parents, Nicola et Lew. Là ça va être carrément glauque. Oppressant, douloureux. Psychologiquement difficile. Un père narcissique, odieux, violent. Une mère qui réussit provisoirement à lui échapper. On ne peut pas imaginer autre chose que l'inéluctable.... Si tout ce qui tourne autour de la violence contre les femmes, les féminicides etc passez votre chemin, là c'est rude, très rude....
Et tout se projette sur la pauvre gamine.....
L'histoire des parents obère la vie de leur enfant.
.
Un livre douloureux, pas facile, que j'ai eu du mal à lâcher.
Mais aussi des pages lumineuses que les pages plus sombres finissent par voiler....
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Glauque.
C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour qualifier ce livre.
Je l'ai emprunté à la bibliothèque (je l'avais réservé), je l'ai lu très vite, revenue chez moi j'avais déjà parcouru la moitié de l'ouvrage, et je vais le rendre très rapidement aussi.
Certes, le résumé donne une idée du roman.
Ce qui me fait le qualifier de glauque, et non de gore, est qu'il s'agit à la fois d'un roman psychologique et d'un roman social, non d'un thriller cherchant à tout prix l'escalade sanglante, sans s'intéresser aux personnages et à ce qui a conduit à voir une jeune femme d'une vingtaine d'années faire des cauchemars récurrents.
Abby a pourtant tout pour être heureuse. Elle vient de se marier avec Willem, qui l'a imposé à sa famille en dépit de leurs préventions. Une jeune fille dont on ne sait rien ! Une jeune fille dont la famille ne vient même pas au mariage ! La famille de Willem appartient à une branche très stricte de la religion catholique, ajoutant interdit sur interdit. Pas de rapports sexuels avant le mariage (classique), pas de tabac, d'alcool ou de soda (cela l'est moins), pas de vernis à ongle fantaisie pour les femmes… Willem a beau être croyant, il se questionnera sur le fait que cela puisse réellement importer à Dieu que l'on boive des sodas ou que les femmes se mettent du vernis. le lendemain du mariage, Abby est renversée par un bus et Willem, qui s'est marié pour le meilleur et pour le pire, ne quittera pas le chevet de sa femme, se moquant royalement de son apparence physique (la coupe de cheveux, la barbe ? On oublie) et de ce que sa famille peut penser.
Si nous suivons le retour à la vie d'Abby, prénom qu'elle s'est choisi, prénom dont le but est de tirer un trait sur le passé, nous suivons l'enfance de Myriam Frances, cette petite fille dont les parents l'ont « abandonné » quand elle avait cinq ans. Plutôt, nous suivons les délires du cerveau malade de son père. Critique de l'armée américaine ?. Elle est en tout cas incapable de prévoir les dérives, les dérapages de ses soldats qui reviennent au pays, incapable aussi de voir les problèmes qu'ils avaient déjà avant de s'engager. Critique de la misogynie ordinaire, de l'incapacité à protéger les femmes victimes de violence avant qu'il ne soit trop tard. Dans la manière de se comporter d'Abby au début du livre, j'ai revu la manière dont, trop souvent, les femmes doivent se comporter face aux hommes insistants, ses hommes qui peuvent très vite se mettre en colère si une femme ne répond pas correctement à leurs paroles.
Poursuite est un livre court mais il faut vraiment être bien accroché pour le lire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Poursuite, c'est :
- l'action en justice pour réprimer un crime ou un délit,
- se lancer après une personne pour l'atteindre,
- le fait de continuer une action entamée.

Trois définitions qui pourraient se référer aux trois premiers chapitres :
- “Le jeune époux” pour l'action en justice,
- “La danse des squelettes” pour la chasse,
- “Matin de noces” pour les questions qui perdurent : “Tu croyais que tu pourrais nous oublier ? Tu croyais qu'on allait t'oublier?”

Vous ne me trouvez pas claire ? C'est normal ! Car on s'interroge beaucoup en lisant :
- Qu'est-ce qui est réel ? Qu'est-ce qui est cauchemar ?
- Qu'est-ce qui est présent ? Qu'est-ce qui est passé ? Qu'est-ce qui n'a pas existé ?
- Qu'est-ce qui concerne Abby et Willem ? Et Nicola et Lew ? Ou tous en même temps ?

Joyce Carol Oates est vraiment une fantastique reine du suspense. On la trouve là où on ne l'attend pas et quand on croit savoir, on se trompe encore. le fil se tord et se retord, mais tout est finalement limpide. Poursuite traite de l'enfance, de la religion, des vétérans de l'Irak.

Sa marque de fabrique : des récits intelligents, sur les Etats-Unis d'aujourd'hui, avec une approche qui déstabilise, pour le plus grand plaisir des lecteurs ! A lire, si vous ne la connaissez pas encore ! Attention, vous risquez de devenir fan !

Je remercie mes acolytes de lecture commune, même si cette fois-ci, je n'ai pas pu être très présente dans les échanges !

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Abby , 20 ans, vient de se marier. le lendemain de ses noces, elle se fait renverser par un bus : accident ou geste prémédité ? Il faut dire que la jeune fille semble plutôt perturbée par un cauchemar récurrent depuis l'enfance, avec crânes et squelettes sur fonds d'herbe verte ...

La première partie de ce court roman tourne autour d'Abby, dans le coma, et de son tout jeune mari qui cherche à comprendre cette femme qu'il connaît finalement si peu. La deuxième revient sur son enfance et met en scène les parents d'Abby : père vétéran de la guerre d'Irak, revenu, comme tant d'autres, profondément marqué psychologiquement et physiquement , et mère terrifiée par le comportement de son mari.

Paranoïa, violence conjugale, traumatismes de l'enfance.... thèmes lourds et climat oppressant pour ce roman à l'écriture nerveuse et terriblement efficace qui en fait un bon thriller psychologique.
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« Dans les herbes hautes, les os éparpillés ensemble donnaient (presque) l'impression de danser. Gisant là où ils étaient tombés à cette époque très lointaine. »
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Abby est une jeune femme perturbée, sujette à d'horribles cauchemars qui la maintiennent souvent dans un état passablement brumeux. Ce matin-là, plongée dans ses pensées, elle semble ne pas voir le bus arriver lorsqu'elle s'engage sur la chaussée.
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Dans ce roman à quatre voix, nous découvrons peu à peu des pans de l'enfance d'Abby. Les phrases courtes se succèdent, et donnent un effet nerveux au roman. Un style nécessaire, indispensable pour retranscrire les réflexions des personnages. le père notamment, dont les pensées digressent en permanence, comme coupées au couteau, mettant l'accent sur sa folie passionnelle.
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Avec 𝑃𝑜𝑢𝑟𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒, Joyce Carol Oates nous offre un récit incisif et dramatique, maintenant le lecteur sous tension, grâce à une alternance des points de vue et des périodes.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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