Il y avait bien plus de croyants aux États-Unis que de laïcs ; parmi eux, la grande majorité était chrétienne. Un chrétien convaincu acceptait l’idée que, si telle était Sa volonté, Dieu pouvait lui parler directement ; il aurait été illogique d’être un chrétien croyant et de nier que Dieu ou le Christ ait ce pouvoir. Au regard de ses croyances, Luther Dunphy n’était pas fou ; par ses actes, il avait enfreint la loi, mais pas à la manière d’un fou. (p. 312)
Papa disait donc, pas à Maman (qui n'était pas venue marcher avec nous, et était restée à la table de pique-nique avec sa machine à écrire), mais à nous, qu'il n'y avait pas de "mal", mais qu'il y avait un "paradis", à condition de se souvenir que le "paradis" n'était rien d'extraordinaire ni d'étonnant; peut-être simplement une promenade le long du rivage, un jour venteux de la fin septembre; rien de mémorable en soi, mais si vous vos rappelez que nous l'avons faite, que nous étions ici ensemble, que nous nous sommes arrêtés pour déjeuner à Bay Point, que même si ce n'était pas le déjeuner du siècle nous étions ensemble, tous les cinq, quoi qu'il puisse arriver par la suite ... Ça, c'est le "paradis", Compris, les gosses?
D'accord, Papa, avions-nous dit. Nous étions gênés quand Papa nous parlait comme à des adultes, trop "sérieusement".
Dans leur religion ( pour autant q'il la comprenne) il importait peu qu'une grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste, l'avortement était contre la loi divine. L'avortement etait un péché, un crime et une honte parce que c'était le "massacre d'innocents". On ne prononçait pas le mot à haute voix.
« Dans leur religion […], il importait peu qu’une grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste, l’avortement était un péché, un crime et une honte parce que c’était le ‘massacre des innocents’. On ne prononçait pas le mot à haute voix. » (p. 225)
« Il avait sauvé des vies. La vie de jeunes filles et de femmes. Des filles qui avaient essayé d’avorter elles-mêmes par honte. » (p. 224)
« Elles venaient le trouver en proie au désespoir. Elles venaient le trouver à la nuit tombée, et elles venaient parfois sous un déguisement. » (p. 218)
« Le corps d’une femme ou d’une jeune fille violé par l’instrument de l’avorteur, comme a été violé son âme. Car celles que le Seigneur destine à être mères subissent souvent un lavage de cerveau et n’ont aucune idée de ce à quoi elles consentent. Une femme ne sait pas ce qu’elle veut. Surtout quand elle est enceinte et que son état mental est bouleversé par ce qu’on appelle les hormones. » (p. 20)
« Défendre les enfants à naître. Un homicide justifiable. » (p. 24)
« L’Armée de Dieu sait que chaque meurtrier avorteur tué signifie des vies d’enfants sauvés. » (p. 18)