J'ai découvert
Rosa Bonheur lors d'une exposition consacrée à son oeuvre l'année dernière au musée d'Orsay.
Je n'ai pas forcément été séduite par ses tableaux animaliers, mais j'avoue que son coup de pinceau est d'une précision incroyable.
C'est surtout sa philosophie de vie qui m'avait interpellée.
Rosa Bonheur était avant tout une femme libre, indépendante, affranchie de tous les tabous et de toutes les contraintes que subissaient encore les femmes au XIXe siècle.
Cet album destiné à la jeunesse retrace sa vie et s'attache plus particulièrement à son amour des animaux.
Je n'ai pas spécialement adhéré au ton utilisé ici. Il me paraît trop démagogue dans le sens où il enjolive le rapport de l'artiste avec les animaux.
Certes, qu'ils soient domestiques ou sauvages, à quatre pattes ou à plumes,
Rosa Bonheur vouait aux animaux une passion illimitée. Mais, avec le recul que l'on a de nos jours, mettre des animaux en cage est loin d'être une preuve d'amour. Et c'est bien ce que faisait
Rosa Bonheur.
En lisant cet album, j'ai été gênée qu'on puisse dire que
Rosa Bonheur était une grande protectrice des animaux alors qu'elle agissait plutôt comme une enfant éblouie et gâtée qui tenait à rassembler toute une ménagerie chez elle sans tenir compte de la nature sauvage de l'animal.
Il faut bien sûr replacer les éléments dans leur contexte mais c'est surtout le parti pris de l'auteur s'adressant à des enfants qui me laisse dubitative.
Que ce soit au niveau narration ou graphisme, cet album, bien documenté, reste cependant trop lisse à mon goût.