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EAN : 9782911438028
197 pages
Diabase (11/07/2002)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Jocelyne Ollivier-Henry a partagé pendant sept ans la vie des Inuit du village le plus septentrional du Groenland. Elle nous offre un double témoignage : celui de son aventure personnelle et celui de la vie quotidienne d'une des dernières communautés inuit vivant de chasse et de pêche
c'est JOH qui a été se geler dans le grand nord

Olivier Kophides, qui s'appelle en fait Cypris Kophides est éditrice chez Diabase
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cette ancienne professeur d'Éducation Physique a vécu tout d'abord trois ans dans une famille sàmi en Finlande années pour étudier la gymnastique féminine finlandaise. Puis, elle part étudier les Inuits au Groenland. Tout d'abord, elle arrive en 79 dans l'île d'Umanak, dont le nom signifie « île en forme de coeur », et elle monte encore plus au nord. Elle passe actuellement la plupart de son temps dans le village de Siorapaluk, le village le plus septentrional du Groenland à 78°N de latitude. Là, au milieu des 62 habitants elle découvre une vie simple, mais riche. . Les Inuits lui ont appris à conduire un attelage de chiens, à fabriquer ses propres vêtements, ses armes, sa nourriture, elle témoigne de la précarité de la situation des Inuits, mais redécouvre l'hospitalité et la solidarité. « À cette latitude, la nuit polaire dure de la fin octobre à la mi-février. le froid enserre davantage encore le paysage d'un corset de neige et de glace ».
Suivant les phases lunaires, seule lumière alors existante, la nuit change de couleur. « Elle se colore d'un bleu-gris diaphane, [mais] peut aussi être d'un noir profond. » Pour le « Qavdlunaq » (grand sourcil, c'est-à-dire un non Inuit) « la nuit polaire est une mise à l'épreuve, il n'a plus de repères. La lune est alors son seul guide ». Aussi, quand la lune se lève, « on a l'impression que le jour se lève quand l'astre apparaît, tout rond, plein, magique, accompagné de la brillance féerique des étoiles. La nuit claire donne le signal pour les départs en traîneau ; la nuit noire, c'est l'inactivité, la patience, l'attente… ».
« La nature, c'est elle qui décide, et c'est l'homme qui subit. Dans cette confrontation, les sens s'aiguisent, on entend battre son coeur, on fixe des mirages, on se croit surveillé, épié, on éprouve l'angoisse d'être suivi. ». Cette peur, qui vient en fait du silence, est souvent décrite par tous ceux qui ont vécu sous ces latitudes où plus aucun bruit ne vient déranger le silence de la banquise. C'est une des caractéristiques qui avait frappé Roland Schlich lors de son expérience dont il a ramené un film superbe et un livre « Enterrés volontaires au coeur de l'Antarctique ».

Parmi les traditions et légendes, nombreuses, « l'Inuk » (l'homme qui peut dire « j'ai tué un ours ») sert de repère dans le temps ». Son exploit lui permet en effet de ramener de la nourriture pour toute la communauté, et évite à celle-ci la famine (voir le « Traité des Peaux »). « l'ours est assimilé à un homme, et la bête qui se laisse tuer a pour mission de rendre visite à ses frères humains afin de les aider. »
Le retour du soleil est également un repère très attendu.


Parmi les traditions, il y a la transmission de la mémoire. « Lorsqu'un enfant naît, il ne reçoit pas immédiatement de prénom. de nombreuses semaines peuvent s'écouler entre la naissance et le baptême, pendant lesquelles on lui donnera un surnom affectueux. Ensuite, le jeune enfant reçoit souvent le prénom d'un parent décédé dans l'année. Car le prénom est porteur d'âme. le nouveau-né fait revivre l'ancêtre disparu : il prend sa personnalité et ses qualités. L'esprit du défunt aide cet enfant et le soutient au fil des années. ».
Naturellement, il y a aussi les fêtes et la colonisation qui apporte son lot de misères. « le chant et la danse au tambour servaient à transmettre les légendes et les contes, à invoquer l'esprit des morts, à régler les conflits ». « Ils furent interdits en 1721, quand le christianisme fut introduit au Groenland. » « Jadis, ces rites étaient accompagnés de pratiques chamaniques. Mais celles-ci disparurent au fil du temps. Il semble que les anciens aient abandonné cette religion des ancêtres… à moins qu'ils ne la gardent dans leur for intérieur. ». le parallèle des Nations Primitives avec les peuples noirs d'Afrique, fut elle Centrale ou du Sud, de leur évolution face à la colonisation et la « pacification » via les conversions et la soumission aux nouvelles religions est frappante. Les conséquences aussi, hélas.
« Sila naalagaavoq », le temps est bien le maître.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Lorsqu’un enfant naît, il ne reçoit pas immédiatement de prénom. De nombreuses semaines peuvent s’écouler entre la naissance et le baptême, pendant lesquelles on lui donnera un surnom affectueux. Ensuite, le jeune enfant reçoit souvent le prénom d’un parent décédé dans l’année. Car le prénom est porteur d’âme. Le nouveau-né fait revivre l’ancêtre disparu : il prend sa personnalité et ses qualités. L’esprit du défunt aide cet enfant et le soutient au fil des années
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Dans chaque maison, il y a un « objet médiateur » : la tasse. Toute la journée, « l’arnaq » (la femme) veille à ce que les thermos soient toujours remplies pour le visiteur de passage. C’est en effet une règle d’or d’avoir sa demeure ouverte à tout le monde. ». Cependant, la discrétion est la règle dans cet espace confiné. «Parfois, les personnes en présence restent en silence
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Le 18 février, on sait à quel endroit il va apparaître. On le guette, on le salue, on le fête. C’est le printemps, pour deux mois. Chacun exulte : « Seqineq ! Le soleil ! ». ». « Bientôt, dehors, on entendra brusquement le cri : « Kuura ! L’eau du torrent coule ! ». « Avec le dégel, c’est aussi le silence du paysage d’hiver qui s’estompe. »
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