Bien sûr il faut aimer un tant soit peu le philosophe d'Argentan pour apprécier ce pamphlet. Les autres grinceront des dents à la lecture de cet obus de 75 littéraire.
Car
Onfray défouraille à tout va et tire à vue sur tous les accapareurs de paroles que sont devenus les politiques.
Ce livre est le "journal" des présidentielles 2017 . A sa lecture beaucoup ne manqueront pas de taxer
Onfray de populiste, et même, n'hésitons pas à charger la mule, " de faire le jeu du Front National". Il n'en a cure, et c'est précisément l'une des fautes majeures qu'il reproche aux politiques : de constamment crier au loup fasciste dès que l'on prétend penser autrement que la doxa TINA (There Is No Alternative).
Onfray, qui se dit toujours de gauche (gauche libertaire ?!) , ne supporte plus les donneurs de leçons tous issus du même moule, qu'ils soient de gauche ou de droite.
Dans ses têtes de turc il accorde une mention spéciale à
François Hollande pour lequel il a des mots très durs. La gauche semble d'ailleurs concentrer la plupart de la mitraille : Mélanchon ? une girouette imbue d'elle-même ,
Benoît Hamon ? un "Petit Chose" élu sciemment pour faire perdre le PS, les Ecolos ? des arrivistes (Placé, Dufflot, de Rugy...) tous fascinés par le Pouvoir. Rassurez vous la Droite a droit aussi à sa volée de plombs. Seuls sont, relativement , épargnés les petits candidats. Normal, car ils sont, comme
Onfray, souvent souverainistes et décidés à sortir de l'Euro, sinon de l'Europe, du moins dans sa version TINA actuelle.
Quant au gagnant (dont
Onfray avait pressenti l'élection inéluctable plusieurs mois avant) il cumule tous les rejets.
Dont celui d'être le candidat obligé si l'on ne veut pas revoir les noires périodes de Vichy. A cet égard
Onfray pointe l'incroyable indécence que furent à quelques jours de l'élection sa visite à Oradour-sur-Glane et au Mont Valérien. Des visites de "com" destinées à refaire le coup de Chirac en 2002.
Bon on arrête là, parce que la politique n'est-ce-pas.....
Une lecture jouissive, à condition bien sûr de partager les idées de l'auteur. Sinon on pourra toujours brûler le livre...