On sort de cette lecture désespéré. Et pourtant on a ri presque à chaque page.
Ce catalogue des folies de notre époque est navrant.
Onfray acte le triomphe inéluctable de la bêtise et de la veulerie, la mort de l'intelligence et le culte de la mort qui sont en train de détruire notre civilisation et nous avec.'
Je ne vais pas le paraphraser, c'est inutile, et je serais bien incapable d'y mettre son esprit et son talent.
Alors de quoi parle-t-il ? de beaucoup de choses et dans de nombreux domaines, hélas.
Pour vous mettre en appétit, quelques perles pêchées au hasard, en me limitant cependant à ce qui est drôle. Il y a beaucoup de choses qui ne le sont même pas, et même ce qui l'est ne l'est pas tellement tant la bêtise qu'il traduit est énorme et navrante.
Dans le prochain James Bond le rôle-titre sera joué par une femme noire. L'auteur se demande si dans sa prochaine biographie
Angela Davis sera incarné par un homme blanc.
L'UNEF a rebaptisé du nom de Beyoncé un amphi de la fac de Nanterre.
Une militante féministe a souhaité que, pour éviter les viols,tous les mâles subissent une vasectomie à dix huit ans (ce qui d'ailleurs ne permettrait nullement d'atteindre le but recherché. Une autre, constatant que les relations hétérosexuelles comportent nécessairement une part de violence, se pose la question de leur interdiction. L'église suédoise a proclamé Greta Tunberg "successeur du Christ"
Je m'arrête là. Parce qu'en feuilletant le livre, je retrouve l'information suivante : dans les années soixante dix, les autorités de Berlin-Ouest ont confié des enfants sans abri à des pédophiles estimant qu'il pourrait en résulter des conséquences positives. Et là ce n'est plus drôle du tout.
Et je n'aurais pas dû écrire cette chronique :'ordonner mes idées sur le livre s'est révélé profondément deprimant.
En me relisant je ressens le besoin d'ajouter un post scriptum. le plus effrayant dans ce livre est peut-être l'abominable histoire de ces livres retirés de bibliothèques scolaires de l'Ontario pour cause de cancel culture et brûlés en public. Les organisateurs ont eu la bonté de préciser que les cendres seraient utilisées " pour quelque chose d'utile ", par exemple comme engrais. Mais quand on commence à brûler des livres on finit souvent en brûlant des gens. On peut penser aux auto da fe médiévaux... où à la dernière fois où on a brûlé des livres en Europe. Curieux que les grandes consciences toujours prêtes à déceler le nazisme dans ce qu'elles appellent "propos nauséabonds" n'est rien senti cette fois -ci. Un rhume, peut-être ?