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sur 558 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A Oakland, en Californie, doit avoir lieu un grand pow-wow, festival culturel communautaire qui rassemblera quantité d'Amérindiens venus de tous les Etats-Unis, pour, notamment, une compétition de danses traditionnelles. Parmi les organisateurs et participants, une douzaine de personnages ignorent que leurs destins seront bientôt liés : comme autant de mèches ou de traînées de poudre dispersées mais convergeant à leur insu vers une commune explosion finale, leurs histoires individuelles ouvrent le récit, semblant d'abord de petites nouvelles dont le fil rouge serait le mal-être identitaire qui condamne leurs protagonistes d'origine indienne à la marginalisation, à l'alcoolisme, à la toxicomanie ou à la délinquance, mais où on s'apercevra bientôt que ces derniers ont bien plus de points communs qu'ils ne pourraient l'imaginer eux-mêmes, sans parler de la tragédie qui les attend.


Après une percutante et bouleversante introduction sur l'ethnocide des Indiens d'Amérique et la gageure que représente le fait d'être Amérindien aujourd'hui, la première moitié du livre ressemble à une juxtaposition d'exemples, d'extraits de vie criants d'authenticité, qui, s'ils peuvent risquer de perdre un tantinet le lecteur qui devra faire preuve de patience pour comprendre où on l'emmène, font toucher du doigt un marasme accablant et sans espoir.


Puis, les fils de toutes ces histoires commencent à s'entremêler pour dessiner un motif encore plus effroyable, comme si la gangrène avait fini par se développer sur tant de blessures négligées, amorçant une véritable bombe à retardement dont le lecteur, atterré, ne pourra plus qu'attendre l'explosion.


J'ai trouvé dans cette lecture une très forte proximité avec l'auteur camerounaise Alexandra Miano, qui, dans Les aubes écarlates, explique l'emprise de la violence en Afrique subsaharienne par le pourrissement inconscient d'un sentiment confus de honte et de perte d'identité, entretenu par l'absence de reconnaissance explicite par la communauté internationale des torts causés par la traite négrière et la colonisation.


Curieusement, les guerres indiennes et les massacres des populations d'Amérique ne figurent pas à ce jour parmi les génocides officiellement recensés par l'Organisation des Nations Unies.


La non-reconnaissance de la violence est une autre violence aux effets d'autant plus terribles que, parce qu'ils sont plus souterrains, on ne s'aperçoit pas qu'ils empêchent toute reconstruction : « La plaie ouverte par les Blancs quand ils sont arrivés et ont pris ce qu'ils ont pris ne s'est jamais refermée. Une plaie non soignée s'infecte. Devient une plaie d'un type nouveau, de même que l'histoire de ce qui s'est réellement passé est devenue une histoire d'un nouveau type. Toutes ces histoires que nous n'avons pas racontées pendant si longtemps, que nous n'avons pas écoutées, font simplement partie de ce qu'il faut soigner. »


D'origine cheyenne, l'auteur sait de quoi il parle. Son discours dépasse toutefois largement la seule cause amérindienne : ce livre est un cri, un appel au droit d'exister, une incitation à oser enfin regarder la réalité en face de part et d'autre, à raconter le passé et les souffrances qui résultent encore aujourd'hui de toutes les colonisations, et qui font le lit actuel et futur d'explosions de violence incontrôlées et incontrôlables. Une lecture sombre et pas toujours facile, mais éloquente et admirablement menée, qui mérite qu'on s'y accroche et qui nous concerne tous.


Prolongation sur les pow-wow dans la rubrique le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un roman tragique, jeune et moderne sur l'identité amérindienne. C'est un cri, une pulsation urbaine un peu confuse et désordonnée, mais pleine d'élans lyriques passionnés . A ce titre, c'est une lecture intéressante.
Tommy Orange est le descendant de survivants d'un génocide, et ce passé terrible, suivi de la relégation sociale d'un pays raciste est lourd à porter, difficile à transmettre.
Il nous raconte dans une forme classique du roman chorale, le destin de personnages résidant à Oakland. Tous ces Autochtones, comme ils se nomment, vivent mal leur présent. On est dans l'attente du grand Pow Wow de la région et cela interroge leur attachement culturel à la tradition, eux qui ont adopté internet, smartphones, imprimantes 3D, ou drones...
Ils sont confits dans l'alcool , drogués, en rupture familiale, victimes de violences, ou petits délinquants, des blessures de pauvres en Amérique, au chômage ou avec de petits boulots, se demandant où est leur place quand ils sont métis, mais toujours là et vivants, dans un présent compliqué. Le croquis est terrible sur l'état sanitaire d'une population dépressive et suicidaire à espérance de vie limitée.
Le chemin, c'est la solidarité et la transmission, c'est le projet de Dene , le documentariste , sur la collecte de témoignages , c'est Edwin, le futur écrivain et sa glaçante relecture du génocide , c'est la grand mère qui se faire lire des passages de textes de Louise Erdrich, c'est le chant , la danse, l’art et la culture vivante et renouvelée ...
Un premier roman urgent et sincère qui transmet des siècles de douleur , à découvrir.
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Tommy Orange a choisi une structure assez simple pour son beau premier roman, Ici n'est plus ici : un prologue et 4 parties, chacune étant divisée en chapitres relativement courts, voire très courts dans la dernière, tous portant en titre le nom d'un personnage ; à ces chapitres s'ajoute un entracte au milieu de la deuxième partie. Si la structure est relativement simple, la narration est complexe. On va suivre successivement 12 personnages (14, si on compte les petits-enfants de Jacquie) qui s'expriment à la première personne ou que l'on voit par les yeux d'un narrateur à la troisième personne. Une des interventions de Thomas Frank se fait à la deuxième personne. Dans la dernière partie, le narrateur est toujours à la troisième personne, mais le lecteur a déjà compris le drame qui se noue… le personnage principal de chaque chapitre, celui dont le nom est proposé en titre, devient un personnage secondaire d'un ou de plusieurs autres chapitres, car tous les protagonistes sont inter-reliés, que ce soit par des liens familiaux, des rencontres souvent dramatiques, des lieux, des addictions, etc., qu'ils en soient conscients, qu'ils le découvrent au fil du récit ou qu'ils l'ignorent jusqu'à la fin.
***
C'est un beau roman que j'aurai sans doute chroniqué de façon plus enthousiaste s'il n'avait pas été couvert de tant de louanges. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être un peu déçue. Quantité de personnages sont effleurés, et je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour certains d'entre eux. Aux noms cités en tête des chapitres s'ajoutent de nombreux autres personnages ; je m'y suis perdue plus d'une fois, au point de ne plus chercher à vérifier qui était qui. Par ailleurs, quand l'auteur « sort » du roman dans le prologue et l'entracte, moments très forts, les explications se font plus didactiques et appuyées. Je reconnais évidemment les grandes qualités de ce premier roman, mais j'avoue être infiniment plus sensible aux dénonciations des conditions de vie des Amérindiens et aux persécutions qu'ils ont subies et subissent encore dans romans de Louise Erdrich, par exemple. Bref, une belle découverte tempérée de gros bémols.
***
Au Canada, à la télévision, dans les années 70, il y avait aussi la Mire à tête d'Indien, celle qui est décrite au tout début du prologue de ce roman. Je ne sais plus quand elle a été supprimée. Je croyais n'avoir pas eu conscience à l'époque qu'il s'agissait d'une mire. Pourtant, dans mon souvenir, j'avais placé la tête au centre, ce qui ne laisse aucun doute. J'ai eu besoin d'aller voir la représentation sur Wikipédia pour me convaincre qu'elle était bien au-dessus de la mire, telle que la décrit l'auteur, et non pas en plein milieu…
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Un Indien dans la ville...
Il a raison Tommy Orange, cette image-là n'est pas naturelle dans la représentation spontanée que la culture blanche a construite des Indiens d'Amérique. Et pourtant ils y sont aujourd'hui, dans les villes américaines, et c'est ce que l'auteur a voulu mettre en lumière dans ce roman, même si ladite lumière est crue, blafarde, et plutôt colorée de violence et de désespoir.
Au cours de ma lecture, j'ai visionné et découvert quelques vidéos de pow-wow urbains. Au coeur de l'intrigue de "Ici n'est plus ici", ces grands rassemblements inter-tribaux dans des stades ou gymnases dans lesquels les différentes tribus dansent, parées de leurs plus magnifiques tenues traditionnelles, sont fascinantes à regarder. L'impression laissée est à la fois grandiose et tragique; c'est celle d'une énergie primale unique et d'un gâchis épouvantable, à l'image de tous ces personnages que Tommy Orange met en scène avant de les faire converger vers la violence incandescente du pow-wow final.
Une mise en scène et en lumière à la fois réussie pour la vigueur et la clarté de la focale portée sur son sujet, mais à mon avis un peu noyée dans un trop grand nombre de personnages insuffisamment aboutis, et affadie par le format que je commence à trouver lassant du roman choral où les voix se succèdent à chaque chapitre, et qu'un peu trop de jeunes auteurs américains appliquent à la sortie de leurs cours de creative writing.
Cela reste néanmoins un livre et un auteur à découvrir et suivre pour sa plume sidérante d'énergie et d'authenticité.
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Je remercie tout d'abord le Picabo River Book Club et les éditions Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir en avant-première ce roman prometteur de la rentrée littéraire, le tout premier de son auteur, Tommy Orange.

Ce roman, c'est déjà un prologue tel un uppercut, histoire de bien planter le décor, de faire prendre conscience des infamies perpétrées à l'encontre des indiens. Comprendre aussi qu'au fil du temps, ces derniers se sont adaptés aux changements qui leur étaient imposés, s'habituant par exemple à vivre en ville.

Car ce roman, au joli titre plein de mélancolie, évoquant la perte, parle des indiens non pas des réserves ou des plaines, mais de ceux habitant en milieu urbain. Des personnages conscients de leurs cultures, de leurs traditions, avec l'envie de perpétuer celles-ci, mais en même temps meurtris. Car le tableau est en effet assez sombre, entre ravages de l'alcoolisme et violences conjugales.

La construction de ce roman m'a également particulièrement séduit : de nombreux personnages (pas toujours évident de s'y retrouver néanmoins…) liés par la préparation d'un grand pow-wow à Oakland, dans la baie de San Francisco. Des existences disparates (quoique…), certains personnages contribuant à l'organisation de l'évènement, d'autres imaginant au contraire tirer sournoisement profit de celui-ci, mais tous ces destins unis autour cet objectif… jusqu'à l'issue tragique.

Ce roman choral, porté par une écriture pleine de verve et de poésie, relate une histoire forte et émouvante… une vraie réussite !
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" être indien en Amérique n'a jamais consisté à retrouver nos terres..notre terre est partout ou nulle part ".
C'est pour cela que Tommy Orange offre, dans ce roman la voix chorale à 12 personnages, 12 récits, 12 vies d'indiens urbains !
Les Blancs, non contents de leur avoir volé leurs terres, leur ont volé leur image et, c'est Hollywood qui a largement diffusé aux U.S et dans le monde une approche quasiment folklorique, même schématique de leur véritable identité.
En prologue, il présente l'état actuel de ces Autochtones dans l'Oakland en plusieurs chapitres, mais en fait : ce sont les témoignages de ces 12 Indiens qui au travers de leur existence évoquent : l'alcoolisme, le rejet , la drogue, la violence, la misère, l'argent, l'isolement, la misogynie qui les touchent, alors qu'ils cherchent leurs racines, leurs identités, leurs familles, leurs traditions ! Ils espèrent à l'occasion du Pow-Wow d'Oakland se rassembler, se connaître, se reconnaître, se retrouver quelques heures pour ne pas oublier leur véritable Nation. En effet, ils se battent dans l'Amérique moderne depuis, des années, mais " ils veulent exister comme un peuple au présent, convenable et vivant ", " tout cela pour mourir dans l'herbe en habit de plumes ". Ceux qui portent les noms de poèmes, de description d'animaux, de couleurs, attribués par des généraux, des amiraux, des colonels..ne veulent pas être étiquetés comme des bestiaux ! Hélas, le Pow-How sera une tragédie et leurs vies seront encore brisées !
Un roman sur les Indiens qui sort des clichés habituels, du récit officiel et, qui les présente après les massacres de Sand Creek, et après 500 ans d'une campagne génocidaire pour les absorber, les effacer, les diluer dans le béton, les rues, les gratte-ciel, suite à le loi du Programme d'assimilation qui en fit des Indiens urbains..loin des montagnes sacrées, des sequoias, de la forêt sauvage ! Car Ici n'est plus Ici !
L.C thématique de janvier 2022 : un(e) auteur(e) des U.S/Canada.
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Ce livre ne m'inspire qu'un seul mot : tristesse. Une profonde tristesse de voir ces existences gâchées, ce peuple détruit par un génocide. Quelle pitié de voir ces vies souvent ruinées par la défonce du fait de ne pas trouver de place dans une société qui déteste la race indienne et traite ses individus comme des parias. J'ai lu Joseph Boyden et Richard Wagamese qui traitaient plus du temps passé, avec ce roman nous sommes dans le présent et la souffrance actuelle de ce peuple est un terrible constat.
Un bon livre même si le gros bémol de ce roman choral a été ma difficulté à suivre l'histoire de chaque personnage, j'ai souvent fait marche arrière, et cela a beaucoup gêné ma lecture à tel point qu'en fin de roman, j'ai lu sans me rappeler qui était qui pour certains d'entre eux.
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🥁 Ici n'est plus ici - Tommy Orange 🥁
Traduction : Stéphane Roques @editionsalbinmichel
@terres_amerique

À Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d'une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d'une culture que l'Amérique a bien failli engloutir. À l'occasion d'un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l'expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux.

Ce roman est une succession de portraits, parfois écrits à la première personne parfois à la troisième, d'Indiens citadins. Les personnages changent à chaque chapitre, l'époque aussi parfois. J'avoue que ça m'a par moment décontenancée de ne pas savoir dès le départ quand les situations racontées avaient lieu, et je me suis aussi mélangée dans l'histoire de certains personnages et loupée certaines connexions... (on va mettre ça sur le dos de la reprise du travail 😆). Mais si l'on se laisse juste porter par les histoires des personnages (sans chercher à anticiper les recoupements) c'est vraiment très intéressant. On voit les rapports différents que les personnes entretiennent avec leur culture, certains parents ont préféré ne pas parler des rites, des croyances de leurs tribus à leurs enfants, quand d'autres ont encouragé les leurs à perpétuer les traditions. La quête identitaire, la reconnaissance par les siens sont très présents dans le livre, tout comme les addictions, la tristesse, la misère et la violence. Loin des westerns et des grands espaces, Tommy Orange nous parle des Indiens d'aujourd'hui, ces autochtones que l'Amérique a voulu assimiler sans jamais vraiment les accepter.
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Le roman commence par un prologue qui dénonce le stéréotype de l'indien car Tommy Orange, lui-même américain appartenant à la tribu des Cheyennes du Sud, veut parler des indiens d'aujourd'hui, plus précisément des indiens qui habitent la ville.


À travers douze indien(ne)s, tous parlant à la première personne, on réalise que ces hommes et ces femmes sont en quête d'identité, qu'ils ont perdu leur repères, qu'ils sont isolés, désincarnés, et cherchent quelque chose ou quelqu'un auquel s'accrocher. Ils revendiquent, consciemment ou pas, leur culture.


Une réalité urbaine peu souvent abordée. Une écriture simple et directe. Des personnages attachants et d'autres qu'on déteste. Un roman qui fait réfléchir aux conditions que nous avons imposées à ces êtres qui étaient là bien avant nous … le seul bémol, de chapitre en chapitre, les personnages parfois se confondent. À lire !


Un grand pow-wow où se réuniront cheyennes et arapahos s'organise au “Coliseum” d'Oakland. Certains veulent célébrer leur culture en participant au concours de danse traditionnels, d'autres malheureusement, veulent s'emparer de l'argent offert au gagnant de ce concours.
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J'ai mis un certain temps avant de rédiger cet avis, car il m'a fallu du temps pour digérer cette lecture.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Tommy Orange, empreinte d'une dimension à la fois tragique et poétique ; certains passages sont d'une beauté déchirante.
J'attendais énormément de ce livre, trop peut-être, et je ne peux m'empêcher d'être déçue car j'ai le sentiment de ne pas avoir su l'apprécier à sa juste valeur.

Après un prologue très fort sur le massacre des Indiens au fil des siècles, Tommy Orange bâtit son roman à travers le portrait de douze personnages, des « Indiens urbains », qui vont participer au grand Pow Wow d'Oakland. Très vite, on devine que l'issue sera tragique.

Je n'avais encore jamais rien lu sur les « Indiens urbains », ce thème m'a beaucoup intéressée.
« Les Indiens urbains se sentent chez eux quand ils marchent à l'ombre d'un building. Nous sommes désormais plus habitués à la silhouette des gratte-ciel d'Oakland qu'à n'importe quelle chaîne de montagnes sacrées, aux séquoias des collines d'Oakland qu'à n'importe quelle forêt sauvage. »
L'un des personnages se réfère à la citation de Gertrude Stein « Il n'y a pas de là, là » et explique : « pour les Autochtones de ce pays, partout aux Amériques, se sont développés sur une terre ancestrale enfouie le verre, le béton, le fer et l'acier, une mémoire ensevelie et irrécupérable. Il n'y a pas de là, là : ici n'est plus ici ».

Les personnages de ce roman ont tous en commun une histoire très sombre, faite de misère, d'injustice et de violence, ils partagent un sentiment de rejet très fort et peinent à trouver leur place dans la société. Nombreux sont ceux qui se sentent déboussolés et qui se perdent dans les addictions. Chez chacun d'entre eux, la question de l'identité semble prépondérante : est-on vraiment un Indien quand physiquement on ne ressemble pas à un Indien tel qu'on se l'imagine, ou que notre sang n'est pas 100% indien, ou encore quand on ne connaît presque rien de la culture traditionnelle ? Pourquoi ce besoin de se retrouver lors des pow wows ? « Nous avons organisé des pow-wows parce que nous avions besoin d'un lieu de rassemblement. Un endroit où cultiver un lien entre tribus, un lien ancien, qui nous permet de gagner un peu d'argent et qui nous donne un but, l'élaboration de nos tenues, nos chants, nos danses, nos musiques. Nous continuons à faire des pow-wows parce qu'il n'y a pas tant de lieux que cela où nous puissions nous rassembler, nous voir et nous écouter (...) Les filaments emmêlés et pendants de nos vies forment une tresse attachée derrière tout ce que nous avons fait pour nous retrouver là. Nous avons traversé des kilomètres. Et nous avons traversé les années, les générations, les existences, en couches de prières et de costumes décorés de perles, ornés de plumes, tressés, bénis et maudits».

Malgré la grande beauté du texte, j'ai gênée par la construction du récit : j'ai eu l'impression de lire une galerie de portraits où toutes les histoires individuelles des multiples personnages se mélangeaient et m'ont fait perdre le fil de la trame principale. Ce roman pourrait plutôt s'apparenter à une série de témoignages, un peu à la manière de ce qu'entreprend de faire l'un des personnages du livre, Dene Oxendene, dont le projet est de réaliser un film en recueillant la parole des Indiens d'aujourd'hui.

Une lecture difficile, mais néanmoins très instructive.

Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
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