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Jerry Ordway (Illustrateur)
EAN : 9781506700014
104 pages
Dark Horse (01/07/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
Elle s'appelle Alice Creed et sa spécialité ce sont les enquêtes impliquant des phénomènes magiques inexpliqués et étranges ! Elle ne travaille pas pour la police, mais son expertise est reconnue de tous, même si particulièrement marginalisée. En parallèle, elle anime des ateliers sur l'ésotérisme. Un jour, on lui demande de se rendre sur els lieux d'une bien étrange mort... Un jeune homme semble avoir mis dans le coma après avoir été attaqué par un virus venu de so... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit du premier tome (et vraisemblablement du seul) d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les pages contenues dans Dark Horse Presents 4 à 9 et 13 à 17, initialement parues en 2014/2015, écrites par Alex de Campi (qui s'est également chargée du lettrage), dessinées et encrées par Jerry Ordway, avec une mise en couleurs de Marissa Louise. Il comprend également 2 pages d'esquisses et les 4 premières pages dessinées par RM Guéra de Slayride, récit paru dans Grindhouse: Doors Open at Midnight Double Feature Volume 3, également écrit par de Campi.

The bomb that will bring us together - Alice Creed est une femme qui est à la fois une professeure d'université spécialisée dans l'occulte, et une enquêtrice dans la même spécialité. Alors qu'elle était attendue à l'université de New Haven, elle se trouve en fait dans une maison de banlieue de Bridgeport, requise par la police, pour un cas de catatonie inexplicable. Mark (un adolescent) a cessé de bouger et de répondre aux stimuli, alors qu'il était devant son ordinateur. L'origine de son état semble provenir d'une base militaire à Las Cruces, dans le Nouveau Mexique.

Throne of blood - En faisant sa toilette, Alice Creed a le pressentiment en contemplant ses cheveux restés sur sa brosse que quelque chose de malsain est en train de progresser vers elle. Elle se rend à l'université pour donner son cours sur Mithra, une divinité indo-iranienne. Elle demande à Chloe si elle a bien progressé dans ses lectures. Un nouvel élève arrive. Il s'agit de Mark, celui-là même qu'elle a sauvé dans l'histoire précédente. À l'évidence, il est animé par une énergie surnaturelle, aux manifestations repoussantes.

En découvrant ce recueil, le lecteur se demande quelles circonstances ont bien pu aboutir à son existence. Il s'agit de 2 récits courts dont rien n'est moins sûr qu'ils bénéficieront d'une suite, avec un personnage entièrement nouveau, du temps passé à développer son histoire personnelle, et un rythme élevé pour pouvoir faire aboutir une intrigue digne de ce nom. Après la lecture, il s'avère que la scénariste a réalisé un travail sérieux. Elle a imaginé un personnage original : une femme maîtrisant la magie et capable de se servir de son cerveau, légèrement cynique, mais sans que cela ne devienne une composante majeure. En outre, Alice Creed est faillible et ses erreurs ont des conséquences. Elle se bat contre des menaces surnaturelles sadiques et mal intentionnées à l'encontre de l'humanité.

Il s'agit donc d'un récit s'inscrivant dans le genre de l'aventure, en en respectant les conventions habituelles. L'héroïne est courageuse et téméraire. Elle doit résoudre des conflits en y prenant part et en usant de ses compétences et de ses ressources, ce qui l'amène à se mettre en danger. Elle sauve de pauvres victimes innocentes qui sont incapables de participer à leur propre sauvetage. Au vu de la faible pagination (66 pages au total), elle évoque l'histoire personnelle d'Alice Creed par sous-entendus. Elle fait apparaitre des personnages secondaires (Archie Rollins, Harriet Thompson) le temps d'une poignée de cases, faute d'un nombre de pages suffisant pour les faire exister. Cet aspect-là du récit crée même une frustration chez le lecteur qui aurait bien aimé en apprendre plus sur Rollins, ou sur cette mystérieuse Harriet qui est à la dérive dans le flux du temps. Alex de Campi donne l'impression d'avoir conçu un environnement bien plus développé que ce qu'elle n'arrive à caser dans le récit.

Ces 2 histoires convoquent les créatures surnaturelles, avec un premier degré entièrement assumé comme tel. Alice Creed se confronte à des monstres venus du dehors, sous forte influence d'Howard Phillips Lovecraft, avec tentacules et dents en pointe acérées. Elles proviennent d'une autre dimension, grâce à des portails dont elles ont le secret. Elle ajoute encore un couteau avec des inscriptions magiques et un déferlement d'insectes peu ragoûtants. Au fil des séquences, le lecteur peut apprécier l'inventivité d'Alex de Campi qui ne se contente pas d'enfiler les clichés. Il y a un virus surnaturel qui se propage en débloquant le dernier niveau d'un jeu vidéo (Asylum Hill 5), l'utilisation d'un pendule qui permet de découvrir d'où proviennent les manifestations surnaturelles, une attaque psychologique alors qu'Alice Creed est en train de voyager en avion, une marée d'insectes qui proviennent des parties intimes d'une adolescente, ou encore des personnages secondaires très savoureux (comme l'indicateur à l'aéroport qui est en fauteuil roulant, ou la jeune fille qui sert de guide à Alice Creed, avec un maquillage utilisé lors de la fête des morts mexicaine).

D'ailleurs il est plus probable que le lecteur ait été attiré par le nom du dessinateur que par celui de la scénariste. Jerry Ordway est né en 1957 et il est acquis sa notoriété auprès des lecteurs de comics en aidant George Perez sur ses planches de Crisis on infinite earths (1985). Il fut l'un des 2 dessinateurs à réaliser le redémarrage à zéro de Superman en 1986, dans le mensuel Adventures of Superman. Durant sa longue carrière, il a régulièrement aidé George Perez, et parfois Phil Jimenez. Il a travaillé sur de nombreuses séries de premier plan comme Avengers / X-Men: Maximum Security de Kurt Busiek, The Power of Shazam qu'il a écrit et dessiné, Death of Superman de Dan Jurgens, Justice Society of America: Black Adam & Isis de Geoff Johns. Il devient donc vraisemblable que la présente série ait été créée pour mettre en valeur son travail.

Effectivement, Alex de Campi a ménagé plusieurs séquences de nature visuelle qui repose sur le talent de l'artiste. Cela commence avec le cauchemar dans l'avion. Pendant 5 pages, Jerry Ordway fait le nécessaire pour donner corps à des petites horreurs volantes, des têtes grimaçantes composées uniquement d'une bouche pleine de dents acérées sur l'avant, et des connexions électroniques sur l'arrière. La gestion des cadrages, le plan de prise de vue et la profondeur de champ donnent corps à une séquence propre à provoquer un malaise, dépassant les clichés visuels habituels dans les comics de superhéros avec magie. Quelques pages plus loin, Alice Creed se retrouve au milieu d'une ville fantôme destinée aux essais de destruction par lâcher de bombes, en étudiant les dégâts sur des mannequins. À nouveau, l'artiste prend le temps de représenter chaque élément en détails, de manière factuelle, avec une attention particulière portée à la spatialisation. Il fait voir au lecteur les créatures dans toutes leurs bizarreries, les objets bien concrets, les tentacules avec toutes leurs ventouses. La consistance de chaque objet, de chaque créature aboutit à un rendu descriptif, premier degré, peut-être un peu enfantin dans l'esprit, mais très respectueux du lecteur.

L'approche graphique de Jerry Ordway donne une réalité concrète à ce flot d'insectes qui provient de l'entrejambe de Chloe. L'artiste l'a affublé de vêtements entre gothique et lolita japonaise, révélateurs de sa personnalité. Chloe relève le bas de sa jupe dans un geste obscène, mais sans découvrir ses parties intimes, et il se déverse un flot démesuré d'insectes rampants. L'image est des plus perturbantes, et l'artiste pousse la logique visuelle beaucoup plus loin avec l'affrontement qui en découle. Il s'investit de la même manière pour représenter les vêtements, les décors, les façades, les aménagements intérieurs, etc. le lecteur observe donc des personnages normaux (sauf pour les créatures surnaturelles) évoluer dans des endroits concrets et réalistes (sauf pour les dimensions surnaturelles). Il n'y a que les expressions des visages qui peuvent manquer de justesse de temps à autre, sans que cela n'en devienne ridicule.

Grâce aux dessins de Jerry Ordway, le scénario consistant d'Alex de Campi prend une forme visuelle descriptive détaillée qui montre tout au premier degré, sans ironie ni moquerie. le lecteur peut ainsi apprécier les bonnes idées du scénario et l'investissement de l'artiste pour leur donner de la substance. Ces 2 histoires se lisent rapidement du fait leur simple ambition de raconter juste une histoire, avec des passages visuels inventifs, bien construits et honnêtes dans leur façon de montrer les manifestations surnaturelles. Un lecteur occasionnel de comics trouvera cette lecture un peu légère, d'autant plus que ces apparitions d'Alicia Creed semblent sans lendemain, alors que le scénario prouve qu'il y a matière à développer son histoire. Un lecteur amateur de comics apprécie de pouvoir retrouver Jerry Ordway en pleine forme sur le plan graphique, avec un scénario qui manie les conventions des récits d'horreur de manière professionnelle. 3 ou 4 étoiles, selon ce que le lecteur est venu chercher.
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critiques presse (1)
Sceneario
04 octobre 2016
Semiautomagic ne restera certainement pas dans les mémoires, il n'en demeure pas moins une très bonne lecture !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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