AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'exposition coloniale (63)

Mon père n'a jamais entretenu avec la vérité des relations stables.
Commenter  J’apprécie          190
Ma vie aura ressemblé à une Exposition coloniale : un faux empire, des rêves trop grands, un spectacle pour les familles…
Commenter  J’apprécie          130
Et plus tard, quand son fils ou d'autres lui demandaient pourquoi elle n'avait jamais voulu recommencer à aimer, Marguerite répondait avec toujours les mêmes mots : il était tout, la tristesse et la gaieté, la mer turquoise et la poussière des chemins, la haine des voyous américains et le respect de l'Académie française, la guerre et les maisons fraîches, le besoin d'Empire, le goût des bateaux, il était une main et un corps, j'ai vécu dans l'arche de Noé de l'amour, pourquoi voulez-vous que j'aille chercher, après le déluge, un morceau de sentiment là, un autre ici ?
Commenter  J’apprécie          110
C'est dur d'écouter une femme qui marche, surtout dans le vacarme de la ville : il faut toujours la précéder d'un demi-pas, pencher le buste de son côté puis tendre l'oreille en tournant la tête d'au moins quarante-cinq degrés, de telle manière que les mots passent directement de ses lèvres à votre ouïe, le tout sans perdre l'équilibre, sans lui écraser les bottines, sans paraître importun ni gauche, mais attentif et désinvolte, charmant compagnon ; bref, je n'ai jamais su.

(p. 204)
Commenter  J’apprécie          91
Le commissaire disait vrai. Louis avait fait le bon choix, le Viêt-nam était le pays idéal pour mourir. Comme la Suisse pour faire de la finance ou l'Italie pour tomber amoureux.
Commenter  J’apprécie          81
Au commencement, donc, était la librairie. C'est là que je fus conçu, dans un environnement favorable aux bougeottes: récits de voyages, cartes marines, manuels d'hygiène tropicale. Mes parents se connaissaient depuis peu, et la passion qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était violente. Or mon père, qui vivait chez sa mère, ne pouvait recevoir. Comme, en outre, il détestait la campagne et que sa fiancée refusait les promenades en fiacre et les chambres à la journée, ne restait que le magasin.
- L'acte auquel tu dois la vie fut trop bref, m'a-t-il confié, bien des années plus tard. Aurais-je duré plus longtemps que peut-être tu serais moins petit... Mais j'avais des circonstances atténuantes, le rideau de fer n'était pas baissé, tu comprends, un client pouvait se présenter à tout moment... Excuse-moi.
Excuses acceptées. Adieu prestance. N'en parlons plus.
Commenter  J’apprécie          80
Certains jours, maintenant que la psychanalyse a triomphé, creusant sous le monde humain les étages de sous-sol (ça, préconscient, subconscient, paraconscient, surmoi, fosse, orchestre, mezzanine) si bien qu’il faut pour descendre en soi-même non plus faire silence, écouter, mais prendre l’ascenseur…

(France Loisirs, p.217)
Commenter  J’apprécie          60
Il vit en rêve des Auvergnats sautillants, comme montés sur ressort. Il vit en rêve des cathédrales élastiques dont le porche gothique s'arrondissait jusqu'au roman pour laisser entrer la grande foule du dimanche matin. Il vit une colère de Blaise Pascal : il n'arrivait à rien. Chaque fois qu'il lançait un solide par la fenêtre, pour mesurer je ne sais quelle pression de l'air, ledit solide, à peine touché le sol, rebondissait et revenait narguer le savant droit dans les yeux. Il vit la Tiretaine prendre une couleur ocre et se couvrir de pirogues.
Au réveil, il avait compris : le caoutchouc était le jardin secret, la nostalgie des austères Clermontois. Le caoutchouc et Clermont étaient complémentaires, faits l'un pour l'autre. Il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.
Commenter  J’apprécie          60
Dites-moi, monsieur , pourquoi la ville de Clermont aime-t-elle tant le caoutchouc ?
- C'est très simple.
Suivi une interminable histoire de généalogie d'où ressortait entre deux questions (-Vous aimez ma tourte ? Qu'est-ce que vous pensez de ce râble ?) que l'épouse Elisabeth Pugh Baker du premier cofondateur de la Manufacture clermontoise de machines agricoles était la nièce du savant écossais MacIntosh, lequel avait découvert la solubilité du latex dans la benzine et subséquemment inventé l'imperméable moderne...
Un Italien aurait conclu : la réponse à votre question, la raison qui fait de Clermont la capitale mondiale du caoutchouc, mais c'est l'amour, jeune homme !!
Commenter  J’apprécie          50
Il accueillait l'âge en lui comme un locataire à qui l'on peut parler lorsqu'on est trop seul. Il tendait l'oreille, il guettait ses pas, les pas de l'âge en lui, il notait ses habitudes, les moments où l'âge sommeille, paraît avoir oublié sa tâche, un an, deux ans, et ceux, beaucoup plus courts, parfois un été manqué, ou même une simple nuit, durant lesquels le temps met les bouchées doubles et assène les fameux « coups de vieux ». Celui qui n'a jamais pu se faire à son visage voit venir l'âge avec soulagement, une complicité douteuse.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (1192) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Erik Orsenna, presque...

    Erik Orsenna est un pseudonyme ?

    vrai
    faux

    5 questions
    104 lecteurs ont répondu
    Thème : Erik OrsennaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}