Au début du XVIe siècle, des Dominicains invitent Bartolome, un vieil homme à l'approche de la mort, à leur raconter sa vie et à libérer sa conscience des crimes qu'il a commis. Ils s'intéressent aussi à l'histoire de Christophe, le frère aîné du vieillard, décédé quelques années plus tôt.
Bartolomé Colomb (1460-1514) accède à leur requête.
Il raconte son travail de cartographe à Lisbonne puis en Espagne, sa collaboration avec Christophe (1451-1506), son accession au gouvernorat d'Hispaniola, île (re)découverte par son frère, sans oublier quelques désastres humanitaires engendrés par la colonisation.
Ce roman historique est très fidèle à la réalité, et c'est surtout sur la forme que réside le romanesque.
Orsenna montre la fièvre exploratrice des Portugais à la fin du XVe siècle, et l'obstacle que constitua pendant
longtemps le Cap Bojador.
Orsenna met aussi en évidence le fait que
Christophe Colomb doit sa réussite à sa persévérance, et à ses erreurs de calculs : c'est parce qu'il sous-estimait très nettement la distance entre l'Europe et les Indes par la route de l'ouest qu'il osa entreprendre un long trajet ; heureusement pour lui est pour ses équipages, des îles et un continent se trouvaient sur le chemin.
Orsenna a en outre souvent le sens de la formule. Ainsi lorsqu'il fait dire à Barolomé Colomb : "Mon frère mourut au milieu du printemps 1506, j'étais dévasté. Il me laissait un monde d'autant plus vide qu'il l'avait agrandi".
Cette lecture est agréable, et très instructive.