AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le quai de Wigan (30)

La démocratisation des produits de luxe dans l'après-guerre a été une aubaine pour nos gouvernants. Certainement que le fish and chips, les bas en viscose, le saumon en boîte, le chocolat à bas prix (cinq barres de soixante grammes pour 6 cents), le cinéma, la radio, le thé noir et les paris sportifs ont à eux tous évité une révolution.
Commenter  J’apprécie          240
Vous, moi, le rédacteur en chef du Times Literary Supplément, les poètes et l'archevêque de Canterbury et le camarade X, auteur du Marxisme à l'intention des nourrissons, nous devons tous, qu'au bout du compte, le confort relatif de notre existence à de pauvres hères qui triment sous terre, noircis jusqu'aux yeux, la gorge emplie de poussière de charbon, poussant leur pelle à la force de leur bras et de leurs abdominaux d’acier. 
Commenter  J’apprécie          140
Car il faut se souvenir qu’un ouvrier, dans la mesure où il demeure un authentique ouvrier, est rarement, pour ne pas dire jamais, un socialiste au sens entier et logiquement cohérent du terme. Il vote probablement travailliste, ou même communiste si l’occasion lui en est offerte, mais sa conception du socialisme est très différente de celle qu’en a le socialiste plus élevé dans l'échelle sociale, celui qui a fait son apprentissage dans les livres.
Commenter  J’apprécie          130
Il serait sans doute très facile de découvrir, comme l’a fait Arnold Bennett, la beauté cachée derrière les façades noircies des villes industrielles. On imagine très bien un Baudelaire, par exemple, consacrant un poème à un terril. Mais la beauté ou la laideur, ce n’est pas là ce qui importe dans la société industrielle. Le mal véritable à des racines beaucoup plus profondes et insidieuses. Il faut toujours garder cette idée présente à l’esprit, car la tentation reste grande de croire que l’industrialisme est inoffensif du moment qu’il présente un visage pimpant et soigné. (Page 123) 
Commenter  J’apprécie          131
Derrière une de ces maisons, une femme, jeune, était à quatre pattes sur la pierre, enfonçant un bâton dans le tuyau de vidange de cuivre partant de l'évier. Celui-ci devait être bouché . J'eus la temps de détailler cette femme-son tablier informe, ses grosses galoches, ses bras rougis par le froid. Elle leva la tête au passage du train et je pus presque croiser son regard. Elle avait un visage rond et pâle, le visage las de la fille des taudis ouvriers, qui a vingt-cinq ans et qui en paraît quarante, après une série de fausses couches et de travaux harassants. Et, à la seconde où je l'aperçus, ce visage était empreint de l'expression la plus désolée, la plus désespérée qu'il m'ait jamais été donné de voir. Je compris soudainement l'erreur que nous faisons en disant que "pour eux ce n'est pas la même chose que pour nous", sous-entendant que ceux qui sont nés dans les taudis ne peuvent rien imaginer au delà des taudis. Car ce que j'avais reconnu sur ce visage n'était pas la souffrance inconsciente d'un animal. Cette femme ne savait que trop ce qu'était son sort, comprenait aussi bien que moi , l'atrocité qu'il y avait à se trouver là , à genoux dans le froid mordant sur les pierres glissantes d'une arrière-cour de taudis, à fouiller avec un bâton un tuyau de vidange nauséabond.
Commenter  J’apprécie          130
L’idée que les classes laborieuses ont été stupidement chouchoutées, perverties à jamais par les allocations de chômage, les pensions de vieillesse, la gratuité de l’enseignement, et encore largement répandue.
Commenter  J’apprécie          120
Les opinions du sentimentalisme se muent en leur contraire dès qu'elles sont mises à l'épreuve de la réalité.
Grattez le pacifiste moyen et vous trouverez un patriotard à tout crin. Le petit-bourgeois inscrit au parti travailliste indépendant et le barbu buveurs de jus de fruit sont tous deux pour une société sans classes, tant qu'il leur est loisible d'observer le prolétariat par le petit bout de la lorgnette. Offrez-leur l'occasion d'un contact réel avec un prolétaire - par exemple une empoignade avec un porteur de poissons ivre, un samedi soir -, et vous les verrez se retrancher dans le snobisme de classe moyenne le plus conventionnel.
Commenter  J’apprécie          90
... tout individu qui s’interroge vraiment sur lui-même, doit bien s’avouer qu’il n’est qu’un imposteur. Nous daubons tous allègrement sur les particularismes de classe, mais bien peu nombreux sont ceux qui souhaitent vraiment les abolir. On en arrive ainsi à constater ce fait important que toute opinion révolutionnaire tire une partie de sa force de la secrète conviction que rien ne saurait être changé. (Pages 177-178)
Commenter  J’apprécie          70
On ne résout pas le problème de classe en fraternisant avec les clochards. On arrive, au mieux, à se débarrasser par ce biais d'un certain nombre de ses propres préjugés.
Commenter  J’apprécie          70
J’ai remarqué que les logeurs haïssent généralement ceux qu’ils hébergent. Ils veulent bien prendre l’argent du locataire mais le considèrent comme un intrus et adoptent à son égard une attitude de jalouse suspicion destinée, au bout du compte, à faire en sorte que le pensionnaire ne se sente pas trop « chez lui ». C’est la conséquence, inévitable, du système pernicieux qui oblige quelqu’un à loger des gens sans faire lui-même partie de la famille. (Page 18)
Commenter  J’apprécie          52






    Lecteurs (337) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La ferme des animaux

    Qui est Mr Jones en Russie?

    le tsar Nicolas I
    le tsar Nicolas II
    Trotski
    Lénine

    8 questions
    1820 lecteurs ont répondu
    Thème : La ferme des animaux de George OrwellCréer un quiz sur ce livre

    {* *}