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3,89

sur 200 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aussitôt reçu, aussitôt lu ! Et je suis ravie d'avoir pu faire cette découverte grâce à Babelio, c'était un très bon moment de lecture.
Du miel sous les galettes est le premier roman de Roukiata Ouedraogo publié en 2020. Dans un style d'écriture simple, on baigne dans les péripéties de la famille Sankaké à Fada, au Burkina Faso. C'est dans le quotidien de Djelila, Hamado et leurs sept enfants que nous sommes plongés. Roukiata a aujourd'hui une trantaine d'années et vit en France où elle est comédienne. Alors qu'elle révise son discours et s'apprête à dicter la grande dictée de la Francophonie, elle replonge dans ses souvenirs d'enfance au Burkina Faso et nous entraîne dans son voyage. On découvre à travers ses yeux d'enfants sa vie là bas, celle de ses frères et soeurs, et surtout celle de sa mère à qui elle rend un merveilleux hommage. Famille plutôt aisée, elle va rencontrer des difficultés lorsqu'Hamado, le père de famille sera emprisonné à tort. C'est Djelila qui va s'occuper seule de ses sept enfants et trouver des moyens pour toujours subvenir à leurs besoins tout en se battant pour faire libérer son mari innocent. Malgré quelques passages à la fin que j'ai trouvé très romancés, j'ai beaucoup aimé ce roman. Il se lit d'une traite! Une fois commencé, on ne veut plus lâcher cette famille très attachante et cette mère que l'on admire autant que sa petite dernière. Je ne peux que recommander cette lecture, cette belle lettre d'amour à une mère courage.
Je me suis aperçu après l'avoir terminée que j'avais aussi lu le roman graphique Ouagadougou pressé de la même autrice que je recommande aussi, pour son humour et sa légèreté. Que d'écrits agréables pour cette personnalité que l'on a envie de connaître et dont on se sent déjà proche grâce à ses livres.
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Du miel sous les galettes (2020) est le premier roman de la comédienne, humoriste et actrice française d'origine burkinabè Roukiata Ouedraogo (1979). Elle livre dans ces pages le récit largement autobiographique de sa petite enfance marquée par l'arrestation et l'incarcération de son père et rend un bel hommage à sa mère qui, avec beaucoup de force et de courage, a su mener de front sa vie de mère de famille nombreuse et appauvrie et son combat inlassable contre une administration corrompue.

Alors qu'elle s'apprête à prononcer un discours à l'OIF en sa qualité de marraine de la Journée internationale de la Francophonie, Yasmina Sankaké repense à sa mère qu'elle admire et chérit profondément. C'est l'occasion pour elle de se remémorer les premières années de sa vie et les événements qui ont brutalement et à tout jamais altéré la vie de sa famille.

Benjamine d'une fratrie de sept enfants, Yasmina n'a que six mois lorsque son père, un fonctionnaire de Fada N'Gourma, est dénoncé et arrêté de façon arbitraire au domicile familial. S'ensuit alors une période extrêmement difficile pour sa mère qui doit désormais subvenir seule aux besoins de sa famille nombreuse, tâche d'autant plus difficile qu'elle est devenue une paria infréquentable.

Mais qu'à cela ne tienne! Si elle doit, par la force des choses, renoncer aux tontines et à ses activités commerciales lucratives en Côte d'Ivoire et au Mali, elle n'a pas l'intention de baisser les bras pour autant. C'est ainsi qu'en femme avisée et entreprenante elle met sur pied une micro-entreprise consistant à cuisiner et vendre des galettes devant son domicile. Parallèlement, elle remue ciel et terre pour faire libérer son mari, n'hésitant pas à entreprendre de très longs et coûteux voyages jusqu'à la capitale.
(...)
Malgré l'ampleur de la tragédie qui frappe la famille Sankaké, du miel sous les galettes est un récit lumineux, empreint de douceur, de tendresse et d'amour.

Roukiata Ouedraogo brosse le beau portrait d'une femme mue par l'amour infini qu'elle porte à sa famille et raconte le formidable combat d'une épouse et d'une mère, sa force, sa détermination et sa résilience pour faire face à l'injustice et aux nombreuses difficultés qui perdurent bien après la libération. Et que dire de cette fin bouleversante et de cet épilogue engagé?
(...)

Lien : https://livrescapades.com/20..
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Dans ce premier roman, Roukiata partage les moments marquants de son enfance dans un village du Burkina Faso. L'auteure nous fait découvrir son village et l'histoire de la famille à travers le regard du bébé qu'elle a été, ce qui lui permet de mettre un peu de fantaisie et de romanesque au récit. Ce regard permet à l'auteure de raconter aussi ce qu'elle n'a pas vécu ou ce dont elle ne se souvient pas, rendant la lecture plus fluide.

Roukiata Ouedraogo, ou Yasmine Sankaké dans le texte, fait preuve d'une grande douceur et de beaucoup de tendresse pour sa famille et le parcours douloureux de celle-ci. le père est fonctionnaire et la mère s'occupe de sa famille, sans pour autant sacrifier ses ambitions. Elle saura faire preuve de beaucoup d'énergie et de débrouillardise pour faire vivre son commerce, traversant les frontières pour aller chercher les tissus et tapis qu'elle revend dans son village. La famille n'est pas riche, mais s'en sort économiquement. Elle semble surtout unie et heureuse.

Quand le père se fait emprisonner sans réel motif, la vie de la famille devient plus difficile, révélant aussi les jalousies de voisins. L'auteure témoigne alors du courage et de l'énergie de sa mère, mobilisée pour élever ses 7 enfants et tout tenter pour faire sortir son époux de prison. C'est l'occasion pour Roukiata Ouedraogo ne faire l'éloge du courage des femmes africaines qui, dans l'ombre de leur époux, mettent tout en oeuvre pour faire vivre la famille et la communauté. Elles mettent en place des systèmes de solidarité, la tontine, pour offrir à chaque famille les moyens de s'en sortir. Sur leurs épaules repose la survie d'un village. Ce roman autobiographique est un très bel hommage à ces femmes et à cette mère en particulier.

Le texte est aussi l'occasion de dénoncer les drames de l'Afrique, du Burkina Faso en l'occurrence, l'un des pays les plus pauvres au monde. A côté de cette population pleine d'énergie, évolue une classe dirigeante soucieuse surtout de faire fructifier ses propres richesses. Quand les fonctionnaires ne sont pas payés, les dirigeants et politiques s'enrichissent de jour en jour. L'auteure dénonce aussi la corruption qui a conduit le père de famille en prison. le parcours de sa mère pour l'en faire sortir s'apparente à un roman de Kafka, dans lequel elle déambule de bureaux en bureaux, prend le car pour se rendre à Ouagadoudou plusieurs fois de suite et tenter de rencontrer quelqu'un qui pourra l'aider.

L'auteure dépeint aussi l'organisation de la société burkinabé et de la famille, la place forcément en retrait des femmes, même quand la survie de la famille dépend d'elles, l'autorité dont doivent faire preuve les pères, même lorsqu'il ne s'agit que d'une façade comme chez Yasmine, la place des filles et l'excision, quand les femmes qui prônent une certaine indépendance et la joie de vivre sont aussi celles qui perpétuent cette barbarie, au nom d'une quelconque tradition. Cette manière de mêler l'histoire d'une famille vue par le regard d'un enfant, à celle d'un pays et d'une société d'hommes et de femmes prise par les traditions est très riche et la lecture plaisante. Ce récit faisait écho à une lecture que j'avais faite peu de temps avant, Les Impatientes, de la camerounaise Djaïli Amadou Amal. On retrouve une culture voisine, même si le sujet est ici très différent et le récit beaucoup plus léger. Roukiata Ouedraogo a du talent pour raconter des histoires, avec énergie et allégresse.


L'auteure vit aujourd'hui en France où elle est arrivée il y a 20 ans. Elle est actrice, humoriste et chroniqueuse sur France Inter. Cette double culture lui donne du recul par rapport à son vécu et lui permet de faire des rapprochements souvent cocasses entre deux modes de vie.

J'ai beaucoup aimé le vent de fraicheur qui souffle entre ces pages, même quand l'histoire est difficile et douloureuse. J'ai lu depuis d'autres récits autobiographiques écrits par ce que l'on appelle des transfuges de classe et qui décrivent les difficultés économiques vécues au sein de familles nombreuses : jamais je n'y ai retrouvé cet espoir, cette énergie et cette lumière transmise par l'auteure et, surtout, par sa mère.

Ce récit est un bel hommage d'une fille à sa mère, à la féminité et aux femmes de manière générale.

Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Hier, 20 mars, était la journée internationale de la Francophonie. Hors, tout à fait par hasard, je terminais ce roman qui mentionne justement cette journée comme un fil rouge.

Le roman démarre donc lors de cette journée de la Francophonie dont l'auteure est la marraine cette année-là (2019). Née au Burkina Faso, le français n'est pas sa langue maternelle et elle le parle avec un accent dont elle est fière.
Dans son roman, elle rend un vibrant hommage à sa maman, à sa force et son courage, elle qui s'est battue toute sa vie pour sa famille. Roukiata raconte son enfance dans le Burkina des années 80, une vraie immersion où l'on ressent presque les odeurs et où l'on voit les couleurs de ce pays.

Roukiata met beaucoup de tendresse dans son roman pour se raconter d'une manière très personnelle. Une enfance difficile dans un pays où le système juridique est corrompu. Mais beaucoup d'amour et de résilience.
Elle raconte aussi son étonnement une fois en France, les différences culturelles notamment dans la façon de s'occuper des bébés.

Un roman autobiographique qui se lit avec beaucoup de plaisir. Merci Roukiata !
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L'esprit qui glisse et les pensées qui filent . Sous les feuilles de tamarinier . Entre curiosité et inquiétude .
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[ Monsieur Sankaké Hamado , vous êtes en état d'arrestation. Veuillez nous suivre, s'il vous plaît ]
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Une épreuve à traverser . Une sentence confirmée . Une injustice à surmonter .
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[ Madame Sankaké, il faut avoir confiance en la justice de notre pays . Si le procès de votre mari n'a pas été équitable, il sera dénoncé et M. Sankaké obtiendra gain de cause ]
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Le bruit des pilons . Une colère à chasser . Une famille à porter . de longs silences . Les regards de tristesse et les mains tremblantes .
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[ on vous appelle La Baronne. Celle qui n'a peur de rien ]
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Un roman révoltant mais en tendresse .
Comme une lutte acharnée .
Une lecture colorée .
Triste mais radieuse, en espoirs, en force .
Un courage féminin fascinant .
Comme un drame bouleversant .
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[ Vous êtes libre, Monsieur Sankaké ]
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A l'occasion d'une invitation à l'Organisation Internationale pour la Francophonie, Roukiata se souvient de son enfance et c'est par ses yeux que l'on découvre son pays, le Burkina-Faso avec ses hauts (entraide, animation du quartier, traditions…) et ses bas (corruption, transports publics, éducation, condition des femmes…). Son livre constitue un très bel hommage à sa famille et notamment à sa mère, une femme forte, et démontre aussi qu'une femme arrivant d'Afrique peut faire carrière en France puisqu'après avoir écrit et interprété des spectacles, elle a aussi écrit une BD et participe de façon régulière à plusieurs émissions radiophoniques.
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Ce livre autobiographique nous transporte à travers un joli voyage au Burkina Faso, dans les pas d'une femme forte et inspirante : la mère de l'autrice.
Une mère qui se retrouve seule, sans ressource, à la tête d'une famille de 7 enfants et doit mener seule des combats face à une justice corrompue, une société misogyne, pour secourir son mari injustement emprisonné.

Courage, esprit entrepreneur, force mentale et physique, capacité à faire face aux humiliations, dévotion, sont autant d'atouts que cette femme parvient à déployer pour porter sa famille. Un livre, intime et tendre, à la lecture facile, qui décrit à merveille l'ambiance de ce pays, les odeurs, les paysages... et rend un bel hommage au courage des femmes.

RDV sur Instagram pour échanger sur ce livre et découvrir d'autres portraits de femmes inspirantes :)
Lien : https://www.instagram.com/gi..
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Bechdel oui
Bechdel racisé : obviously

Je n'avais aucune idée de ce dont parlait « du miel sous les galettes », à part que c'est le premier roman d'une comédienne et chroniqueuse de France Inter d'origine Burkinabé.
Je découvre un récit autobiographique plein de tendresse, prenant place à Fada N'Gourma, une ville a une journée d'autocar de Ouagadougou, où la petite Yasmina grandit parmi sa ribambelle de frères et soeurs. Plus qu'une autobiographie, c'est le portrait de sa mère, véritable personnage principal, qui va tenir sa famille et leur destin à bout de bras alors que leur père leur sera enlevé pendant des années. Une lutte contre l'adversité, contre une bureaucratie kafkaïenne, contre les mesquineries du voisinage, contre un territoire parfois hostile, avec ses pluies et ses sécheresses. Mais aussi, le récit d'une battante, qui ne reculera devant rien pour protéger ses enfants, et qui trouvera du soutien auprès de quelques alliés salutaires, et sa famille, toujours.
C'était plein d'une certaine naïveté, le récit étant narré à travers les yeux du bébé emmailloté contre le dos de sa mère, et qui nous incite à découvrir le monde en même temps que lui. On y est. le Burkina Faso des années 80. On sent l'odeur de la poussière, on entend le bruit des poulets dans les paniers des passagers de l'autobus, on salive a l'idée des arachides, des mangues, et des fameuses galettes.


Petite réserve : la question, cruciale et tragique, de l'excision, est traitée en deux pages dans l'épilogue. Je n'ai pas bien compris quel était le but de cette parenthèse. Survolé ainsi, comme rajouté en dernière minute, c'est presque dommage. Je pense que l'excision mériterait un traitement au coeur du texte, ou un roman à part entière. Je lis que c'est un sujet récurent, central même, au spectacle de l'autrice, que j'aimerais voir un jour. Avec la réouverture des salles de spectacle, pourquoi pas !

Je referme le livre avec l'envie d'appeler ma mère, de lui dire que je l'aime, et quelque chose d'un peu régressif peut-être, comme le désir improbable d'être un bébé blotti contre son dos. A hauteur d'homme.
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Lire "Du miel sous les galettes", c'est entrer dans l'histoire de la famille Sankaké à Fada N'Gourma au Burkina Faso. Une famille unie face à l'adversité et aux injustices qu'elle va devoir affronter. Une famille qui exprime sa force et sa ténacité au travers de Djelila, la mère de famille. Aussi re-baptisée "La Baronne" ou encore "la Dame de fer", Djelila fera tout pour tenir la barque, tirer sa famille vers le haut, sans renier ses valeurs.

"Chez nous, la femme est considérée comme détentrice des valeurs morales, culturelles, traditionnelles, et sociales".
Djelila incarne sans nul doute cette exigence. Elle va même beaucoup plus loin pour retrouver son mari, retrouver leur honneur, leur joie de vivre, leur famille réunie. Sur son dos, Yasmina, leur plus jeune enfant vie toutes ses tribulations au 1er rang... Est-ce que c'est ce qui la poussera plus tard à passer sur le devant de la scène ?

Un bon moment de lecture
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Yasmina est Burkinabé et se déplace à dos de sa mère. Un pagne wax enrubanne cette adorable fusion.
Adossée de cette manière elle est à hauteur d'homme.
Et c'est ainsi qu'elle nous décrit avec amour et fierté la vie d'une femme forte profondément féministe on la prénomme la Baronne mais pour Yasmina elle n'a qu'un seul nom: Maman.
J'ai été touchée par ce roman sucré et coloré avec quelques notes plus fortes qui m'ont apportées connaissance et compassion.
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