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Comme elles se ressemblent ces deux femmes d'une même lignée. A tel point que je me perdais parfois dans ce tissage des destins.
Maroussia est née à Kiev en 1890, d'un père suisse et d'une mère juive. Elle a été sauvée des pogroms par une voisine. Une cliente de son père la prend comme assistante d'éducation. Passionnée de musique, elle rencontre Jacob Ossetski lors d'un concert de Rachmaninov. Fils d'un riche industriel, Jacob est surtout intéressé par la musique, la littérature. Leur couple repose sur cet échange d'idées. Mais Jacob passera trente années en relégation, interdit de domicile à Moscou.

Lorsqu'un livre commence avec un arbre généalogique, le lecteur se doute qu'il va embrasser une complexe saga familiale. Si il y a de nombreux personnages, le récit se concentre sur quelques uns. Mais l'auteur ne se prive pas de nous embarquer dans des dialogues scientifiques ou spirituels entre Vitia et son ami Gricha, de nous parler des histoires des couples des parents de Nora, des projets de mises en scène de Tenguiz ou de la vie de Jacob dans les différents camps. Ce qui donne un roman tentaculaire d'une grande richesse mais aussi d'une vraie complexité.
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Saga familiale qui s'étend du début jusqu'à la fin du XXè siècle en URSS, Russie. Chaque personnage principal, nous fait vivre une période de l'histoire soviétique. Nora, petite-fille de Jacob Ossetski, homme érudit, et de Maroussia Kerns, danseuse et féministe, découvre à la mort de sa grand-mère, la relation épistolaire qu'entretenait ses grands-parents. Les nombreuses lettres permettent de connaître l'amour, les doutes, les malheurs de quatre générations … Histoire inspirée des grands-parents de l'auteure.

Gros et long Bouquin (624 pages) que j'ai lu lentement et qui m'a inspiré un “ouff” lorsque je l'ai enfin terminé. Ce n'est pas que le roman est inintéressant mais, les noms russes sont très difficile à retenir et, de plus, chacun avait un surnom donc … je me suis souvent référé à l'arbre généalogique au début du livre afin de me retrouver. La traduction est bonne, l'histoire aussi mais … peut-être que la littérature russe n'est pas pour moi ?

“ - (...) je ne comprends pas ce que c'est que cette échelle de Jacob dont tu parles …
- (...) le songe du patriarche Jacob près de Béthel ! Il a vu en rêve une échelle avec des anges qui montent et qui descendent, et depuis le haut de l'échelle, Dieu lui dit quelque chose du genre - voilà, tu es couché ici, et je t'informe que la terre sur laquelle tu roupilles t'est donnée, je te bénis toi et toute ta descendance, et à travers toi toutes les autres tribus.”

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Cette passionnante chronique familiale nous raconte à travers les vies de Nora et de Jacob l'éternel récit des destins brisés par les évènements historiques. Il s'agit ici de la Russie du 20 ème siècle, de la révolution jusqu'aux années Poutine. S'inspirant de la correspondance de ses grands-parents, Ludmila Oulistskaïa, met en scène des personnages qui se débattent dans les rets du filet de la grande histoire.
Nora, petite-fille de Maroussia et de Jacob, a grandi dans l'URSS post staliniste et contrairement à sa grand-mère, elle a pu développer ses talents artistiques dans la conception de décors pour le théâtre et la mise en scène. A l'aube de la vieillesse, elle prend connaissance de la correspondance entre Jacob et Maroussia et découvre l'histoire tragique de ce couple fusionnel que la révolution communiste et les répressions qui ont suivi ont fini par séparer.
Alternant la vie de Nora et celle de Jacob dont on suit la vie à travers les nombreuses lettres qu'il a écrites à sa femme de ses différents lieux de détention, l'autrice remonte le cours du temps et des générations qui se succèdent, donnant ainsi une grande amplitude à son roman. de cette transmission découle la consolation que rien n'est jamais perdu et que chaque naissance est un nouveau pari sur l'avenir. C'est dans ce sens que l'on peut interpréter le titre « l'échelle de Jacob » à la portée hautement symbolique, ainsi que le prénom du personnage principal.
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L'échelle de Jacob entre ave brio dans le cercle des grandes sagas Russes. Avec en prime l'avantage d'être résolument moderne, puisque qu'elle investi une large période - de 1975 à maintenant. Sur le devant de la scène, la scénographe Nora, féministe convaincue, hérite de la malle de sa grand mère Maroussia, dont elle découvre la vie à travers de nombreuses lettres ... ainsi que le point commun qu'elles partagent : la volonté, même femme, de vivre leur vie comme elles l'entendent. Seulement, l'histoire soviétique bouleverse les convictions ...

Cette saga familiale est hautement instructive, documentée à grands renforts de précisions historiques. le récit n'en demeure pas moins vivant, puissant.
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Enfin!!! J'ai fini ce monument !!! Je ne suis pas du tout familière de la culture russe, ce qui fait que la lecture de ce livre, truffée de références, a été laborieuse. Cela ne m'a pas empêché de le finir, car il reste très intéressant ! Je suis persuadée que je n'ai pas tout compris, toutes les subtilités, toutes les références.... Mais je l'ai tout de même apprécié, et cela m'a permis de découvrir plusieurs générations russes d'artistes, et d'intellectuels.
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800 pages d'un texte que l'on sent touffu, il faut se jeter à l'eau. Quand la narration change d'époque selon les chapitres, sans forcément suivre l'ordre chronologique, on pourrait se dire qu'on va vite s'y perdre. En fin de compte, ce n'est pas le cas, on suit plusieurs générations d'une famille russe (voire ukrainienne, selon les époques). L'histoire de la Russie est en arrière-plan, évoquée non pas selon les grandes dates (révolution d'octobre, Stalingrad, chute de l'URSS…), mais vue par ce que ces changements ont comme répercussion pour les personnages, qui restent au coeur du roman. C'est brillant, dépasse parfois (voire souvent) notre intelligence, comme ces discussions philosophiques ou religieuses sur la place des ordinateurs, ou notre culture (le théâtre russe), mais sans que cela soit un frein à la lecture. Ludmila Oulistkaïa fait confiance aux lecteurs qui la suivent et ressortent de la lecteur un peu moins bêtes qu'avant.
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Au fil des quelque 600 pages de ce roman, nombreuses sont les existences qui se croisent, dans un arrangement où la chronologie n'a pas sa place. Jacob, musicien et lecteur insatiable ; Maroussia, artiste indépendante et flamboyante ; Nora, scénographe sensuelle et audacieuse ; Yourik, musicien curieux ; Heinrich, fils si désireux de protéger sa mère : tous constituent une famille qui, de génération en génération, connaît les visages successifs de la Russie.

Je retiens de ce grand roman que les femmes peuvent certes être des mères et des épouses, mais toujours en restant les personnages de leur propre existence, les actrices de leur histoire. « le destin avait voulu que toute sa jeunesse, elle soit l'épouse d'un seul homme, mais intellectuellement, elle était une femme libérée, une femme moderne, émancipée. » (p. 507) L'échelle de Jacob est un texte profondément féminin et féministe. En écrivant l'histoire de sa famille, l'autrice s'inscrit dans une continuité artistique et affranchie qu'aucun régime politique n'a sur réduire au silence.
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C'est en 1911 que commence la grande histoire de la famille Ossetski. Dans ce roman de 800 pages, nous suivons, "simplement" la vie de cette famille durant plus de 3 générations. Et c'est tout. Pas de situation problématique, si ce n'est deux guerres mondiales, des progroms et des Goulags.
Vous l'aurez compris, le livre est long, les thématiques sont pesantes. Et pourtant, il tient en haleine. Il nous plonge instantanément en Russie, à diverses époques. Et à ce moment-là, elle nous paraît si familière (alors que honnêtement, j'y connaissais rien à la culture Russe). Bien sûr, quand on voit les dates, on s'attend à du drame. Et je vous mentirais s'il y en avait pas mais il m'a tout de même surpris (je vous laisserai découvrir !). Comme tous les récits de vie, on passe de la joie, aux rires, aux larmes, à l'ennui, puis des rires, ...
L'échelle de Jacob, c'est basé sur une correspondance entre Jacob et Maria, tout au long de leur mariage. Ce qui est parfois frustrant, c'est que nous lisons les trouvailles d'une malle. On ne suit donc qu'une partie de la correspondance. Mais cela ajoute encore de l'authenticité !

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Je suis devant la brique de 800 pages en format poche écrit très petit que je viens de refermer. Je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais, à savoir une histoire de Russie à travers une histoire particulière.
Qu'est-ce que j'y ai trouvé alors ?
Une saga familiale écrite sur deux niveaux :
- la vie de Maroussia et de Jacob, couple du début du 20ème siècle. Lui, issu d'un milieu aisé et haut potentiel, traversera la première guerre mondiale, les années du début du communisme, le stalinisme. On suit leur histoire épistolaire. S'ils se sont aimés, c'est toujours de loin.
- La vie de Nora, leur petite fille qui a découvert leur correspondance dans une malle. Elle est issue du milieu artistique, vit à l'époque contemporaine. A envoyé son fils vivre aux USA pur éviter la guerre d'Afghanistan.

Les personnages ne sont jamais acteurs des changements sociétaux de la Russie (qui ne sont parfois même pas cités), au pire ils subissent.

C'est assez plaisant à lire, mais souvent tiré en longueur. Il y a énormément de références à la littérature Russe, à la musique qui sont là pour montrer l'érudition de l'autrice (et vous font sentir vous sentir tout petit petit).

Bref, c'est sympa, mais ce n'est pas ma came.
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En 1905, le pogrom de Kiev a déclenché une vague de violence antisémite qui a tué plus de 2 000 Juifs dans tout l'empire russe. Par la suite, les Juifs russes ont été confrontés à un choix : émigrer ou s'assimiler. Dans le roman tentaculaire de Ludmila Oulitskaya, L'échelle de Jacob, un couple juif nouvellement marié, Jacob et Maria Ossetsky, a finalement choisi l'assimilation, déménageant de Kiev à Moscou après la guerre civile russe.

Malgré leur amour exceptionnel, ils ne sont pas ensemble depuis longtemps. D'abord parti servir dans l'armée, puis arrêté à plusieurs reprises, Jacob vit une grande partie de sa vie dans l'archipel du goulag tandis que Maria reste à Moscou, stigmatisée comme l'épouse d'un ennemi du peuple. le roman commence des années plus tard, en 1975, avec sa mort et la découverte par sa petite-fille d'un coffre contenant des lettres échangées par Maria et Jacob. À partir de là, des intrigues alternées se déroulent : l'une suit la vie de Maria élevant son fils, Genrikh, et sa relation de timbre-poste avec Jacob, et l'autre suit la vie de sa petite-fille Nora élevant son propre fils, Yurik, et manoeuvrant à travers sa relation erratique avec son amant insaisissable, Tengiz. Comme Oulitskaya elle-même, les deux femmes travaillent dans le théâtre et élèvent seules leurs enfants.

Nichés les uns dans les autres comme des poupées russes, les histoires de ces personnages se déroulent sur cent ans d'histoire russe agitée. Tiré de lettres des archives familiales d'Oulitskaya et du K.G.B. , "L'échelle de Jacob tisse une toile de personnalités liées par l'amour et le sang.

En fouillant dans la nature de l'amour, Oulitskaya suggère des forces encore plus profondes qui façonnent nos vies. À un moment donné, Nora et Tengiz sont chargés de mettre en scène un classique russe. le professeur de théâtre de Nora suggère qu'ils adaptent l'histoire de Nikolai Leskov "La Lady Macbeth du district de Mtsensk", et ici, comme le soleil entre les nuages, Oulitskaya met en lumière l'idée derrière son livre. L'histoire de Leskov, à propos d'une femme aveuglée par la passion, parle avant tout de sudba — le destin. Acceptant de mettre en scène la pièce, Tengiz déclare vouloir « que tout tourne autour du destin », un destin russe. "Le destin horrible enfonce son doigt dans les organes génitaux d'une femme ordinaire", dit-il, capturant de manière colorée l'essence de "l'échelle de Jacob". Nora et Maria sont toutes deux tourmentées par le destin alors qu'une variété de problèmes - antisémitisme, communisme, cancer, dépendance, infidélité - contrecarrent leur vie.

L'échelle de Jacob dramatise ce concept russe de sudba, la compréhension du destin comme une sorte de prison à laquelle nous ne pouvons jamais nous échapper. Mais à un niveau plus subtil, il s'agit de l'essence de la vie elle-même, en particulier l'essence de nos ancêtres qui se manifeste à travers nous. Des essences qui, comme les anges grimpant sur l'échelle de Jacob, vivent éternellement.

effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
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