AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 360 notes
Voilà un petit roman qui se laisse lire, d'autant que l'écriture de Ludmila Oulitskaïa est savoureuse. Malgré son format assez court (une centaine de pages), je ne l'ai pas lu d'une traite car j'avoue avoir mis du temps à adopter ce personnage de Sonietchka. Je le trouvais creux au début, puis j'ai vite compris qu'il était exceptionnel, dans son amour inconditionnel pour la lecture et pour autrui. Et sa vie se déroule sous nos yeux, en l'espace d'une centaine de pages, et l'on finit par attacher de l'importance à ses mots : « Seigneur, qu'ai-je donc fait pour mériter un tel bonheur ? », d'autant que malgré les déceptions, Sonia reste heureuse. J'ai donc fini par m'attacher à Sonietchka, qui a un « nez en forme de poire » parce qu'elle a passé 20 ans de sa vie (de 7 à 27 ans) à lire presque sans discontinuer… et qui va finir sa vie le nez plongé dans la littérature… Au final, la lecture de ce livre a été une belle expérience littéraire.
Commenter  J’apprécie          120
Superbement écrit.
Apparemment mal dotée par le destin, Sonia, Sonietchka a reçu un don immense : celui du bonheur. Elle le trouve dans les livres qu'elle vit sans bien démêler le réel de la fiction, puis dans l'amour de son mari peintre qui la laisse émerveillée, dans les rudes tâches quotidiennes. Tout cela sur fond d'URSS, de guerre, de répression, de nouvelle vague artistique. Tant de bonheur ? Cela ne peut pas durer ! Et cela dure dans les épreuves, car même perdu le bonheur passé la rend éperdue de bonheur. Agaçante mais touchante.
Commenter  J’apprécie          110
Spicilège Oulitskaïen


Que je t'aime Ludmila...


"Les hommes, c'est très bien, mais pourquoi en avoir chez soi?" demandait perfidement Anna Véniaminovna.
Et l'autre lui répondait du tac au tac :
"Anna Véniaminovna ! Je ne vais pas emprunter à ma voisine son fer à repasser, son moulin à café ou son mixeur, j'ai les miens. Pourquoi irais-je emprunter un homme ?
- Comment pouvez-vous comparer un homme à un fer à repasser, ma petite Genia ? Un fer à repasser caresse quand on en a besoin, tandis qu'un homme caresse quand il en a besoin, lui !" rispostait Anna Véniaminovna.


" Peut-on comparer le bon gros mensonge masculin, stratégique, architecturé, aussi ancien que la réponse de Caïn, avec ces charmants petits mensonges de femmes dans lesquels on ne décèle aucune bonne ou mauvaise intention, ni même aucun espoir de profit ? 
Voici un couple royal , Ulysse et Pénélope. Oh leur royaume n'est pas bien grand...des chèvres dans un enclos, la reine fabrique du fromage, et tisse des tapis, pardon, des tapisseries...Il est vrai qu'elle est d'une bonne famille, son oncle occupe un poste de roi, et sa cousine est cette fameuse Hélène qui a déclenché la plus féroce des guerres de l'antiquité. À propos, Ulysse aussi faisait partie des prétendants à la main d'Hélène, mais – c‘était un petit malin ! - il avait pesé le pour et le contre, et avait épousé, non la plus belle des femmes, non la superstar d'une moralité douteuse, mais la bonne ménagère Pénélope qui, jusqu'à un âge avancé, a enquiquiné tout le monde avec sa fidélité ostentatoire et déjà démodée pour l'époque….


Vraiment j'aime cette russe

.effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          110
Sonia, Sonietchka, un diminutif affectueux, qui par son euphonie, traduit un peu le rat ou plutôt la petite souris de bibliothèque quelle fut dans son enfance, grignotant les livres avec la frénésie de ses furtifs rongeurs. D'humble extraction et d'un physique plutôt disgracieux, elle tombe subjuguée amoureuse d'un artiste rescapé des camps, alors qu'elle occupe un modeste emploi de bibliothécaire, incrédule devant le bonheur dont elle se juge indigne. Elle goûte alors la douce torpeur du foyer auprès de son mari, de sa fille et va jusqu'à accueillir une amie de cette dernière, enjôleuse et dotée d'une plus puissante vitalité que son hôtesse. le temps délite tout et elle retourne à ses premières amours dans la solitude des vieux jours.

Chronique de la médiocrité ordinaire. Grisaille en bémol, sans dièse. Honnêtement cent-dix pages d'une platitude confondante. Il semble qu'il suffise d'évoquer des figures de la littérature, des personnages de cette dernière, pour que sa titille la critique émasculée. Prix Médicis étranger 1996 ex aequo (sic!), rien que çà.
Commenter  J’apprécie          110
Mais quel destin!... Dans la Russie soviétique d'après guerre, nous suivons le destin d'une femme. Une femme tout à fait ordinaire, telle que l'a "produit" ce régime. Terne, sans ambition, sans rêve. En fait, si, elle rêve par procuration, par les romans qu'elle dévore. La vie, le bonheur, elle n'en attend rien et quand tout cela lui arrive, elle croit rêver justement et ne pas le mériter.
D'autres personnages dans ce livre veulent sortir de cette routine, avoir un avenir qui sorte de l'ordinaire.... ils y parviennent mais du coup sont moins crédible que cette femme, Sonietchka, ce qui est un diminutif de Sophia, la sagesse!
Commenter  J’apprécie          110
Au hasard d'une promenade dans les agréables rues du Marais, mon regard fut attiré par une librairie toute colorée. Je décidai d'y entrer, le lieu me plut. "Chic, pensai-je, profitons-en donc pour trouver de quoi valider les trois lettres du Challenge ABC pour lesquelles je n'ai encore aucun candidat !" Si je suis sortie bredouille pour le U et le X, j'ai jeté mon dévolu sur ce petit roman de Ludmila Oulitskaïa pour la lettre O. Mais venons-en au fait...
Sonia, Sonietchka, est une femme d'origine biélorusse relativement peu séduisante dont l'existence est remplie quasi exclusivement par les livres. Alors qu'elle travaille dans une bibliothèque glacée, en Ukraine où sa famille a émigré, elle fait la connaissance de Robert Victorovitch. Ah, Robert ! Il a quitté la France sans savoir que ses peintures y avaient un succès fou et a été détenu dans les camps. Et le voilà qui demande la pâle Sonia en mariage !
Après quelques temps en Ukraine, ils sont contraints de partir pour la Bachkirie. Sonia est enceinte et c'est dans cette région reculée qu'elle mettra au monde la petite Tania. Son monde se transforme : elle délaisse les livres, se transformant en parfaite mère au foyer.
Les années passent, Tania grandit, la petite famille déménage à Moscou. Robert renoue avec les arts, Tania découvre les amusements de la jeunesse... et un jour, elle présente la belle Jasia à ses parents...

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, le roman n'est pas tout à fait centré sur Sonietchka. Les autres personnages y ont une part au moins aussi importante. Cela ne suffit pourtant pas pour donner du relief à l'histoire... Que cette Sonia m'a parue fadasse ! En fait, le roman entier m'a laissée indifférente. Aucun des personnages ne m'a touchée, ni Jasia avec son enfance de misère, ni Sonia avec sa douce (stupide?) abnégation, ni les autres.
Je regrette mais je ne garderai pas un souvenir très enthousiaste de ce livre. Au moins, j'aurai validé la lettre O !

Challenge ABC 2022/2023
Challenge XXème siècle 2023
Commenter  J’apprécie          101
Sonietchka grandit, entourée d'une passion dévorante, celle de la littérature. La vie l'effleure à peine, toute occupée qu'elle est de vivre les joies et les peines des autres.

Mais la vie reprend son dû, en la personne De Robert qui la demande en mariage.

La jeune femme devient une épouse pragmatique, soucieuse du bien-être de son époux et de leur fille.

Une femme n'aimant qu'avec passion, accueillant le bonheur comme une erreur, quelque chose d'éphémère, immérité.

Dans ce court roman, Ludmila Oulitskaïa dresse le portrait d'une femme reconnaissante, malgré les épreuves d'abord matérielles puis morales.

Cette acceptation lui donne une tranquillité d'esprit mais inspire, également, une certaine forme de pitié pour ce perpétuel contentement, cette vie au final dont la seule chaleur aura été l'amour de son mari et de sa fille. Une vie en dehors de ses rêves. Une vie qui lui aura convenue et dans lequel elle aura, malgré tout, trouvé le bonheur.

Un court premier roman et pour moi, une première très belle incursion dans les écrits de cette autrice.

Lien : https://allylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          100
Sonietchka est un petit livre fin et mélancolique que j'ai beaucoup aimé. Robert, le mari de Sonia est artiste peintre et beaucoup de pages de ce livre sont "peintes" comme des tableaux, où les personnages sont un peu floutés, où l'on devine le décor (ici l'URSS dans sa période stalinienne). On songe à Renoir, à Pissaro ou encore à Bonnard. La couverture reprend un tableau d'August Macke (que je ne connais pas) représentant une femme lisant et intitulé : "La femme de l'artiste". On ne saurait trouver meilleure illustration.

Je regrette que l'éditeur ait cru bon de dévoiler en 4ème de couverture toute la trame de ce roman. Il gagnerait à être lu sans cela à mon avis.
Commenter  J’apprécie          100
Sonia, fille d'horloger, férue de lecture, travaille comme bibliothécaire. Elle est grande, a une poitrine imposante, des fesses plates et un nez en forme de poire. Elle n'a pas un physique avantageux ce que sa mère ne manquera pas de lui rappeler, mais elle est heureuse, simplement heureuse au milieu de ses livres. Elle fait la connaissance de Robert, peintre, plus âgé qu'elle ; lorsque celui-ci lui propose le mariage, elle dit oui, tout simplement, sans se poser mille et une questions. Les années passent, leur petite Tania grandit. Sonia réussit à dénicher un appartement dans une maison avec un atelier pour son époux. Jasia, polonaise et orpheline, qui est amie avec Tania, se voit proposer par Sonia de demeurer avec eux. Quelques temps après, Robert trompe son épouse avec Jasia.

------------------

Etrange Sonia qui manifeste peu ou pas du tout ses idées, ses sentiments. Elle se laisse porter par les événements sans une once de colère, de ressentiments, d'amertume, même lorsque son époux la trompe. Elle reste là, placide, stoïque, heureuse de ce qu'elle a et même pas malheureuse de ce qu'elle n'a plus ou de ce qu'elle a perdu.

J'ai trop peu apprécié ce bref roman, contaminée par la platitude de Sonia plutôt que par son bonheur discret.
Dommage. J'aurais aimé être conquise mais ai trouvé le tout trop plat, sans relief, dénué de rythme et de sentiment.
Commenter  J’apprécie          100
Sonia jeune femme solitaire, est passionnée de littérature. Elle rencontre par hasard Robert qui devient son mari, la famille s'agrandit avec l'arrivée de la petite Tania. Sonia vit simplement et se contente du peu qu'elle a.
Bien plus tard, Tania, elle aussi devenue une jeune femme présente son amie Jasia, fille de déportés, fantasque, mythomane et surtout très belle, elle devient la maitresse de son père. Mais malgré son chagrin Sonietchka retrouvera réconfort et sérénité grâce aux livres. Auteur ukrainienne, Outliskaya dans ce court roman, livre un portrait intense d'une femme qui malgré les blessures de la vie, garde en elle une part de rêve. Prix Médicis étranger, je crois. Subtil et attachant.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (808) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}