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sur 360 notes
Sonietchka est une jeune fille pour qui les romans sont aussi réels que la vie autour d'elle. C'est tout naturellement qu'elle travaille dans une bibliothèque. Elle y rencontre un lecteur qui à sa grande surprise la demande en mariage. Elle se donne à son nouveau rôle d'épouse puis de mère, s'étonnant toujours de sa chance qu'elle trouve imméritée quels que soient les aléas de sa vie. Elle a moins le temps de lire. Sa fille partie, son époux mort elle replonge dans ses fictions.
La quatrième de couverture dit que Sonietchka est un personnage féminin pur, lumineux. C'est assez vrai. Mais je m'interroge sur le propos du livre. On pourrait croire que l'intention était de montrer quelqu'un pour qui la vie dans les romans est aussi puissante que la vie réelle. Dans ce cas pourquoi faire de Sonietchka une fille laide, qui n'intéresse longtemps personne, pourquoi la faire plus ou moins abandonner la lecture pendant son mariage pour n'y revenir avec ardeur que dans la solitude. Finalement cela illustre le propos que m'avait adressé une collègue : « la lecture, c'est pour les frustrés. »
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Union soviétique, années 1930. Sonietchka s'évade dans la lecture depuis son plus jeune âge. Elle y puise son bonheur. Elle se marie avec Robert Victorovich, un peintre plus âgé qu'elle. Ils ont une fille Tania. L'enfant et les charges du ménage éloigne Sonietchka de la lecture. Elle est toujours heureuse se demandant ce qu'elle a fait pour mériter tant de bonheur. Et pourtant ses conditions de vie sont difficiles. Les chagrins de la vie ne l'épargne pas : son mari la trompe avec la meilleure amie de sa fille, Jasia.
Il meurt inopinément. Sa fille préfère la vie moderne et quitte la maison. Jasia, qui a gardé l'amitié de Sonietchka, vit avec elle. Plus tard, Jasia retourne en Pologne, son pays natal. Sonietchka est seule et retourne vers la lecture.
Ce livre est très émouvant. L'héroïne cherche dans la lecture ce que la vie ne lui donne pas. Un très beau livre, un peu déconcertant sur le thème du bonheur. Un mot aussi sur la belle couverture de l'édition Folio du peintre expressionniste allemand Auguste Macke (1887-1914) représentant son épouse, Elisabeth en train de lire.
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Russie, dans les années 1910. Sonia vit encore chez ses parents. Elle a vingt-sept ans et ne se plaît que dans la lecture et la solitude. La journée, elle travaille dans une grande bibliothèque municipale où elle trouve plaisir à manipuler les livres. C'est là qu'elle rencontre un beau jour Robert. L'homme cherche des ouvrages de littérature française. Sonia s'engage dans cette recherche avec plaisir et trouve ce qu'il lui faut.
Victor revient quelques jours plus tard. Il demande Sonia en mariage.
Il est peintre. Elle est rêveuse. Ils auront une fille, et mèneront une vie de découvertes et de voyages avec beaucoup de sérénité.

C'est alors que la lecture, si chère à Sonia, vient au second plan. Sa vie est celle des déplacements en Europe, en Afrique et en Russie. Puis, après le temps de la guerre, du deuil, et des trahisons, il y a celui des rencontres, de la culture et de l'évolution sociale.

Sonia se plaît dans ce rôle de mère et d'épouse. C'est une femme mystérieuse, douce et calme sachant s'adapter aux changements de vie que lui imposent Robert. "Sonietchka" est un beau portrait de femme discrète et passionnée.

Après "Ce n'était que la peste", il s'agit de ma deuxième rencontre avec Ludmila Oulitskaïa. J'ai beaucoup aimé ce roman abordant les thèmes passionnant des livres et de la famille dans la Russie du XXème siècle.

Une excellente lecture.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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J'ai moins aimé ce roman que les nouvelles extraites des recueils "pauvres parents" et "mensonges de femmes" : pourtant, écrit en 1992, il a la caractéristique d'avoir été publié chez Gallimard en 1996 sous sa traduction française avant même d'avoir été publié en Russie, et a reçu la même année le prix Medicis étranger. Il s'agit donc là de la première oeuvre ou de l'une des premières oeuvres de Ludmila Oulitskaïa qui n'était jusque là connue que pour la rédaction d' articles de journaux.
J'ai pour ma part trouvé ce roman à la gloire de la lecture et des bibliothèques un peu balbutiant. Je ne me suis pas attachée à Sonietchka qui m'a semblé manquer un peu d'épaisseur humaine à force de passivité, relative, bien sûr, mais de passivité quand même. Je n'ai pas su capter l'âme de cette oeuvre.
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Certaines femmes ont de grands destins, ou vivent avec de grands hommes.
Certaines femmes sont belles, désirées, jalousées.
Certaines femmes écrivent, peignent, chantent, jouent du piano, gagnent des défis sportifs.
Ne cherchez pas une femme telle que cela chez Sonietcka.
C'est une femme simple, humble et qui se réjouit du bonheur qu'elle croit ne pas avoir mérité.
Elle vit en Russie dans les années 30.
Ludmila Oulitskaïa a su toucher mon coeur avec cette femme paisible et douce.
C'est un roman merveilleux. A lire en toute modestie.
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Sonietchka passe sa jeunesse dans la brume de ses lectures. Elle lève le nez de ses livres le jour où le destin pousse Robert devant son bureau de bibliothécaire. Elle accepte la demande en mariage de cet artiste qui vit en relégation après une longue captivité. Viennent ensuite les années de bonheur conjugal, malgré les privations: Sophia donne naissance à une fille, Tania, la vie devient plus confortable et le couple peut s'installer à Moscou. Robert renoue avec l'avant-garde de la capitale et Sophia se consacre à tenir son ménage. Tania grandit dans cette atmosphère de bohème, s'émancipe et s'éveille tôt à la sensualité. Elle fait entrer une quatrième personne dans cette famille et dans ce roman : Jasia, une orpheline d'origine polonaise, qui entretiendra une liaison avec Robert. Ce dernier trouvera dans ce dernier amour l'énergie nécessaire pour réinventer sa création artistique.

Ludmila Oulitskaïa nous livre le récit de la vie simple et épanouie de Sonietchka, et ce malgré la guerre, la relégation, la pauvreté, la mise au ban. Sonietchka quitte l'imaginaire de son monde de lectrice pour bâtir un foyer d'amour et de bonheur. La douceur du tempérament de l'héroïne tranche avec tout le tragique de son époque.
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Quel beau portrait de femme que cette "Sonietchka" de Ludmila Oulitskaïa. J'aime beaucoup la littérature russe et cela se confirme avec cette autrice contemporaine.
Son talent est d'incarner une femme paisible et heureuse qui vit à travers les livres et son mari, grâce à la simplicité de son écriture et à son style épuré. D'ailleurs, ce roman a reçu le Prix Médicis étranger en 1996.

Dans la Russie des années 30, la jeune Sonietchka ou plus simplement Sonia n'a pour passion que la littérature. Elle est sans beauté voire assez vilaine et s'évade grâce aux livres. Elle trouve donc sa place dans la pénombre de la réserve d'une bibliothèque. Elle aime ce travail qu'elle quitte pourtant par amour pour Robert Victorovitch, un peintre plus âgé qu'elle. Il la demande en mariage charmé par leur harmonie intellectuelle.
Toute sa vie, elle se voue corps et âme à ce mari admiré pourtant incestueux, à sa fille Tania pourtant ingrate, parce qu'elle trouve son bonheur presque immérité à ses yeux. Elle s'oublie totalement pour permettre aux autres d'être. C'est sa façon d'être heureuse.
Je ne la jugerai pas car je trouve qu'il y a beaucoup de tendresse. Et puis, face à elle, les autres personnages du roman sont beaucoup moins sages.

En toile de fond de cette Russie des années 30 à 80, il y a un peintre mis à l'index par le régime stalinien puis célébré mais aussi l'épanouissement personnel dans la littérature et l'art.


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Sonietchka de Ludmila Oulitskaïa
Sonietchka avait lu sans discontinuer de ses sept ans à ses vingt ans, « elle tombait en lecture comme on tombe en syncope », pour elle, les personnages imaginaires existaient. C'était l'époque finissante de la NEP. Elle ne s'en préoccupait point, vivant entre le très suspect Dostoïevski, l'ombreux TOURGUENIEV et le sous estimé Leskov. Elle obtint un diplôme de bibliothécaire. La guerre éclata et elle fut déplacée à Sverdlovsk …dans le sous sol d'une bibliothèque! C'est là qu'elle rencontra Victor, un peintre beaucoup plus âgé qu'elle, qui cherchait la liste des auteurs d'ouvrages en français. Elle lui prêta trois livres et deux jours plus tard il revint…lui demander sa main! Au milieu de la désolation des lieux et de la misère, un Robert à bout de forces après cinq ans de camp et une Sonia fragile entament une vie commune, car elle avait accepté de l'épouser! Une Tania naîtra de cette rencontre, Robert exerça des petits métiers, Sonia fit de la couture avec une machine héritée de sa mère. Sonia se demandait chaque comment elle avait fait pour mériter un tel bonheur. Robert ne peignait plus mais composait des jeux étranges, avec des copeaux de bois et du papier, pour sa fille, c'était un artiste étonnant.

Quel superbe portrait de femme nous propose Ludmila Oulitskaïa, sa Sonietchka est une femme lumineuse, résiliante dans une URSS imprévisible, au gré des déménagements et des vicissitudes de leur vie de couple. Un petit livre de 110 pages, une écriture précise et maîtrisée, une très belle découverte.
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Si Sonietchka se répète « Seigneur, Seigneur, qu'ai-je donc fait pour mériter un tel bonheur … » nous lecteur nous sommes conscients du bonheur que nous apporte cette lecture.
L'histoire est simple, l'auteur nous conte la vie de Sonietchka, son amour dès son plus jeune âge pour la lecture, elle deviendra bibliothécaire. Sa vie de femme mariée avec Robert, peintre et plus âgé qu'elle, la naissance de sa fille, les difficultés matériels. Je vous avais prévenue l'histoire est simple mais sous la plume de l'auteur cela prend une dimension autre, elle réussit à nous faire entrer dans l'univers d'une femme émerveillé par son bonheur qui aux yeux de certaines n'en serait pas. Je vous invite à découvrir ce beau petit roman et à ne pas lire la quatrième de couverture qui dévoile toute l'histoire du livre.
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Un beau portrait de femme. Un roman très intéressant.
Je ne sais pas que penser de Sonia. Elle est très attachante, c'est une personne accueillante, chaleureuse, pleine de bonté.
C'est une femme qui a eu la vie qu'elle a voulue, une vie à laquelle elle n'aurait jamais pensé aspirer. Pour elle, tout lui sourit. Sa vie n'a été que bonheur.
Mais sa façon de gérer la maîtresse de son mari et d'y trouver son compte a du mal à me convaincre. Son attitude est tellement complaisante et bienveillante , à la limite de l'incompréhension pour moi.
Un court roman très bien écrit, une belle incursion dans la littérature russe.
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