AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 360 notes
Par quel mystère un livre aussi insignifiant , sans colonne vertébrale narrative et sans la moindre perspective discursive a pu se voir décerner le prix Médicis Etranger ?
La réponse est malheureusement très prosaïque et tiens vraisemblablement à deux préalables concomitants que l'on retrouvaient également chez l'insupportable Andrei Maikine : une francophilie flagorneuse et exhibitionniste et un anti- soviétisme viscéral. Il n'en à pas fallu d'avantage pour faire défaillir de bonheur et de gratitude la bourgeoisie éditoriale française qui quelques décennies plus tard saura se délecter de la même façon et avantageusement promotionner les quelques arabes de service opportunément convertis à l'Islamophobie ambiante.
Commenter  J’apprécie          50
Sonietchka, diminutif russe de Sofia, un personnage féminin fort dans ce roman dont la brièveté n'enlève rien à l'élégance de l'écriture de son auteure, Ludmila Oulitskaïa, admirablement traduite par Sophie Benech. Tellement au-dessus des contingences du quotidien, que Sonietchka, désavantagée par un physique quelconque mais amoureuse des livres, consent, avec un certain fatalisme, à côtoyer l'intolérable dans sa vie de couple vieillissant. Très beau roman d'amour avec un fond de tragédie, à la manière russe.
Commenter  J’apprécie          50
Cent pages pour raconter la vie d'une femme dans l'URSS du XXe siècle. Une femme pas vraiment belle, mais qui sait se contenter de ce qu'elle a. Une philosophie de la bienveillance lui permet d'aimer sa simple vie apparemment sans relief, de faire gagner l'amour contre la misère. Forgée par les livres, auxquels elle retournera ( Ludmila Oulitskaia l'explique dans les éblouissantes premières pages du roman), elle met simplicité et obstination à connaître un bonheur serein qui échapperait à d'autres.
Dans cette biographie ramassées l'auteur va à l'essentiel de l'intime des êtres, dans une prose à la fois claire et emportée.
Une réussite.
Commenter  J’apprécie          50
Un magnifique portrait de femme. Sonietchka (Сонечка) est une jeune fille peu avantagée par la nature. Sa passion, c'est la lecture. Elle rencontre son mari dans une bibliothèque. Des malheurs vont la frapper: la guerre, l'infidélité de son mari, puis la solitude..
Elle trouvera malgré tout la force de continuer dans la lecture..
Un portrait émouvant, une écriture qui fait penser à Tchékhov; une atmosphère intimiste font de ce livre un grand succès, couronné par le prix Médicis étranger de 1996.
A découvrir en version bilingue..
Commenter  J’apprécie          50
Il était un jour une jeune femme qui trouvait son bonheur dans la lecture et dans la solitude. Et toute sa vie aurait pu se poursuivre ainsi si un homme ne l'avait épousée. Et tandis que la vie de Sonietchka devient autre, qu'elle lit moins, qu'elle s'occupe de la maison, de son mari peintre qui a beaucoup voyagé et vécu avant de la connaître, de leur fille, et malgré toutes les difficultés inhérentes au climat dans lequel elle vit, elle reste heureuse. Comme si le seul bonheur d'être en vie lui était suffisamment. Même le jour où son mari fait de l'amie de leur fille sa maîtresse.

Et quand on fermera le livre sur cette héroïne créée par Ludmila Oulitskaïa, il restera toujours d'elle cette image heureuse d'une femme qui aimait les livres et qui les aimera toujours. Une héroïne qui n'a rien à envier à celles des auteurs russes dont elle est si friande et à laquelle tout lecteur s'attache parce que, peut-être dès le départ est-elle décrire en ces termes par son frère : « À force de lire sans arrêt, Sonietchka a un derrière en forme de chaise… »
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          50
La quatrième de couverture de l'édition Folio du roman "Sonietchka" est sans doute l'une des pires que j'ai jamais lues. L'histoire y est résumée du début A LA FIN !
Et moi, comme une idiote, j'ai lu la quatrième de couverture...
Bon, heureusement, l'intérêt de "Sonietchka" ne réside pas principalement dans son suspense (mais quand même...).

Dire qu'il aurait suffit, pour allécher tout lecteur digne de ce nom, d'y citer cet extrait, que l'on découvre en page 2 du roman : "Pendant vingt années, de sept à vingt-sept ans, Sonietchka avait lu presque sans discontinuer. Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu'à la dernière page du livre.
Elle avait pour le lecture un talent peu ordinaire, peut-être même une sorte de génie".

Sonietchka est une héroïne ordinaire, une femme qui a priori n'a rien de remarquable. Cette fille d'un modeste couple d'ouvriers biélorusses au physique ingrat, peu liante, sans éclat, obtient son diplôme de bibliothécaire. Ensuite, c'est le mariage, inattendu, avec un homme plus âgé, un artiste. Puis le couple donne naissance à une fille, Tania.
Sonietchka ne trouve plus le temps de se livrer à sa dévorante passion : la lecture.

En peu de pages (une petite centaine), c'est toute la vie de ce personnage que nous parcourons. Une vie modeste, simple, derrière laquelle se fait entendre l'écho, en sourdine, des grands événements qui secouent la Russie, voire le monde (le récit s'ouvre dans les années trente, et s'étale sur plusieurs décennies). Quels que soient les aléas de l'existence, Sonietchka affiche une inébranlable sérénité, une reconnaissance émerveillée face au bonheur, modeste mais précieux, que lui procure notamment l'amour de son mari. Sa discrétion, sa générosité, sa fidélité, sont autant de traits de caractère qui font d'elle une femme finalement exceptionnelle. Une femme qui possède en outre un trésor : l'amour de la lecture, ultime et sûr refuge qui l'accueillera en temps de solitude...

Il y a dans "Sonietchka" une douceur, l'expression d'une placide joie de vivre qui rendent sa lecture très agréable. Ne vous méprenez pas, ce récit est exempt de toute mièvrerie, de tout bon sentiment. Seulement, les drames qui jalonnent son existence -la mort, la maladie, la pauvreté, l'ingratitude des siens- sont accueillis par l'héroïne avec une telle humilité, qu'ils ne prennent jamais toute la place, et ne font pas le poids face à son invulnérable optimisme.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          41
Depuis sa plus tendre enfance Sonia s'évade à travers les livres, ils sont son refuge et son bonheur. Elle fait des études de littérature et obtient un diplôme de bibliothécaire. C'est dans le cadre de son travail qu'elle fait la rencontre de Robert Victorovitch un peintre voyageur passé par le goulag et qui la demandera en mariage.

Le destin de Sonia ne sera pas très heureux, on en découvre tous les détails dans la quatrième de couverture. Et quand la quatrième de couverture d'un roman vous dévoile la totalité de l'intrigue c'est que l'essentiel ne se situe pas dans celle-ci.

En effet, ce n'est pas le destin De Robert, Sonia ou de leur fille Tania qui importe dans ce roman. Mais la manière dont ils font face à l'adversité.

Sonia au même titre que les personnages de Dostoievski se contente de tout, accepte tout, pardonne et s'adapte. Et c'est ce qui lui donne toute sa noblesse est son héroïsme.
C'est déroutant voire incompréhensible pour les européens que nous sommes et dont la littérature est peuplée de héros prêts à mourir pour un idéal.

Mais Sonia est un personnage à l'âme Russe, elle ne lutte pas, c'est ainsi.
Ne serait-ce que pour le choc culturel qu'il provoque, ce roman mérite le détour.
Commenter  J’apprécie          40
Sonia, Sonietchka, est le personnage principal de ce roman.

Enfant et adolescente disgracieuse, elle trouve refuge dans les livres. devenue bibliothécaire, son futur mari tombe littéralement raide amoureux d'elle.

C'est un artiste ancien déporté qui doit malheureusement loger dans des villes bien précises. Mais Sonietchka devient une femme d'intérieure et une mère attentive.

Ainsi, son mari peut se remettre à peindre et sa fille partir sur les routes avec son amoureux après son idylle ratée avec Jassia.

Jassia est une jeune fille polonaise peu farouche dont le mari de Sonietchka s'éprend.

Mais toujours, Sonia est là et accueille tout le monde.

Un personnage lumineux dont la vie se déroule dans la Russie communiste du début des années 20, entourée d'artistes.

Toutefois, je ne suis pas certaine que ce petit roman me marquera longtemps.

L'image que je retiendrai :

Celle du gros nez de Sonietchka décrit en début de roman.
Lien : http://alexmotamots.fr/sonie..
Commenter  J’apprécie          41
Après ma formidable découverte de Ludmila Oulitskaïa à travers ses nouvelles du recueil Les Pauvres Parents, j'ai eu très envie d'enchaîner avec son premier et très court roman intitulé Sonietchka. Roman dont je n'ai reçu que des louanges sur Instagram, ce qui a largement contribué à cette si rapide lecture, car d'habitude il est rare que j'enchaîne deux ouvrages d'un même auteur. Mais, si vous avez lu mon article précédent, mon enthousiasme pour cette auteure a été tel que je me suis dit que je ne pourrais qu'aimer ce roman. Et j'avais raison!

Sonietchka – de son vrai nom Sofia Iossifovna – est le diminutif de Sonia, lui-même diminutif de Sofia. La sonorité de ce prénom m'a plu d'emblée, tout comme son personnage même s'il semble être un peu triste au prime abord. C'est une jeune fille au physique ingrat qui grandit aux côtés de sa soeur et son frère, ses exactes opposés, mais isolée dans le monde qu'elle s'est créé à travers ses lectures. A un point tel que cela devient le trait principal de sa personnalité et que son corps s'est déformé au contact constant et journalier de la chaise. La lecture est pour elle plus qu'un passe-temps ou passion, c'est un véritable mode de vie, qui lui permet de s'épanouir dans son univers à elle. Elle les enchaîne, sans discontinuer, comme une drogue, comme seul fil conducteur à sa vie, qui ne prend de sens que dans ces livres qu'elle dévore et qu'elle revisite la nuit dans son sommeil. Indifférente au monde extérieur, c'est encore dans une bibliothèque qu'elle intégrera à sa façon le monde du travail. Elle passe en quelque sorte de la bulle apaisante et bienveillante de son foyer à celle de cet univers où elle continue à être confinée au milieu des livres, refusant par là toute intégration au monde extérieur. de jeune fille invisible elle devient une jeune femme tout aussi peu visible, perdue entre les étagères poussiéreuses d'une réserve et de ses fiches rabougries. Ainsi, cet amour de la lecture s'accorde à une volonté d'esquiver la réalité d'une vie dure et « miséreuse » qu'est celle de ses parents, entre autres. Ce repli sur soi volontaire s'apparente à une retraite monacale, au renoncement de tout désir. Jusqu'à sa rencontre, inespérée et inattendue, avec celui qui sera son mari, Robert Victorovitch, petit homme malingre, plus âgé qu'elle et qui exerce la fonction d'artiste-peintre. Homme plutôt hors du commun, décrit comme un grand séducteur de femmes, qui a passé sa vie à « trahir » les espoirs de son entourage, à fuir loin des attentes que les autres avaient de lui.

Contre toute attente, cette union improbable d'une jeune femme aussi innocente que lui est un homme expérimenté va se réaliser comme une évidence et se révéler être heureuse, du moins, le temps de ses premières années. Ce sont deux personnalités absolument antinomiques, Robert Victorovitch apparaît être un célibataire endurci, farouchement réfractaire au mariage, mais qui se trouvent et se complètent. Lui voit en elle ce que personne d'autre n'a jamais su voir, et c'est ce qui constitue la poésie même de ce livre: d'une personnalité qui semble aux premiers abords être un peu terne et triste, sans attrait particulier, notre peintre découvre une jeune femme pleine d'attrait et porteuse d'une certaine lumière qu'il n'a jamais trouvé chez nulle autre avant elle.

C‘est une vie de couple qui se construit autour de longues conversations au détriment des livres que Sonia délaisse peu à peu et qui paraissent bien ternes à côté des petites joies que lui réserve sa nouvelle vie. Elle s'épanouit doucement mais sûrement jusqu'à la naissance de leur fille Tania. Sonia vit et profite de son bonheur, qu'elle retrouve dans les moindres tâches domestiques ingrates, jusqu'à l'arrivée de Jasia, amie de Tania, une belle polonaise de 18 ans, qui va définitivement bouleverser la vie de la famille. Jeune orpheline qui provoque à la fois l'admiration, le désir, la compassion des trois membres de la famille. Tandis que Jasia profite de la place que les trois sont prêts à lui accorder au sein de leur foyer, Sonietchka est prise de pitié pour elle, Tania est un temps attirée par elle. Mais c'est sa relation avec Robert Victorovitch qui va mettre un terme à l'union de ce foyer pour laisser place au bonheur égoïste du père de famille qui semble renaître dans la découverte de ces nouveaux sentiments et plaisirs que lui provoque sa relation charnelle et sentimentale avec la jeune fille. C'est une relation qui verse dans l'ambiguïté, Jasia étant sans cesse désignée par le terme « la fillette » alors qu'on devine que son amant a dépassé la soixantaine d'années. Tandis que Sonietchka, dans son aveuglement béat et toute à son regret de n'avoir pas eu d'autres enfants, est ravi de s'occuper de cette nouvelle fille. Jasia apparaît comme le symbole d'une lumière renouvelée, la fin de la stérilité de Sonia, qui n'a jamais pu avoir d'enfant après Tania, et de son mari, qui se remet à peindre avec acharnement vingt ans après avoir arrêté, et qui permet même l'épanouissement intellectuel de Tania. Jasia est comme un renouveau inespéré de sensations dont le souvenir est depuis longtemps enfoui, la découverte d'une volupté, d'un désir sans précédent. Une apothéose de joies et bonheurs jusqu'à la chute ultime: la perte de leur demeure, comme symbole de la dissolution du couple, des années heureuses, le départ de Tania.

Malgré la désertion et l'abandon de son mari, Sonia a été admirée, aimée et choyée par lui et elle ne pourra pas oublier cela. Même si elle retourne dans ses livres, c'est avec le souvenir du bonheur inespéré qu'elle a connu entre son mari et sa fille et qui a laissé quelques traces immuables. Si Jasia apparaît comme étant la lumière qui redonne un dernier sursaut de vie à cette famille, Sonietchka me semble en vérité être celle qui a réellement permis aux uns et aux autres de mener une vie aussi heureuse que possible. Acceptant Jasia au milieu de son foyer, c'est une maîtresse potentielle qu'elle a introduit mais surtout une autre fille qui a su lui rendre son affection à sa manière à elle. A force de sacrifices insensés aux yeux de leur entourage, Sonia est celle d'où provient la véritable lumière qui entretient la vie de cette famille et de ce roman. Un personnage inoubliable!
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman a eu le prix Médicis en 1996.
Je m'y suis assez ennuyée, alors que tout commençait bien : l'histoire d'une femme pas très gracieuse, dont la passion est les livres. Elle promettait, dès les premières pages d'avoir quelque chose de la prodigieuse Emerence qu'on rencontre dans La Porte de Magda Szabo. Malheureusement, quelque temps après son mariage, les choses deviennent assez ternes. Là où le récit aurait pu prendre un certain envol, quand sa fille de quatorze ans, Tania tombe amoureuse de Jasia et que celle-ci s'introduit dans la famille. Malheureusement, cette passion est très vite abandonnée au profit d'une autre intrigue que j'ai trouvée plutôt banale.
Il y a quelque chose dans ce livre, des personnages à creuser sans doute, mais le tout laisse sur sa faim.
Lien : http://edencash.forumactif.o..
Commenter  J’apprécie          41




Lecteurs (808) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}