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sur 396 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une chaussure parfaite tombe du ciel devant Lancelot, qui devient fou amoureux de sa propriétaire, la splendide, voluptueuse et mystérieuse Irina. Pour elle, il met fin à dix-neuf années de mariage, rompant illico avec sa femme, une institutrice bavarde qui "semblait confondre les enfants dont elle s'occupait en classe et les adultes qu'elle était amenée à côtoyer".

Encore une superbe histoire de Véronique Ovaldé aux allures de contes, grâce à :
- une chaussure aphrodisiaque qui évoque Cendrillon
- une Belle aux Bois Dormant/Blanche-Neige puisqu'on apprend d'emblée qu'Irina décède prématurément
- et surtout un Prince Charmant fou amoureux, fou malheureux - un homme charmant, un vrai, c'est à dire doux, tendre, discrètement jaloux, parano, plein de failles mais tellement miiiignooon

Cette auteur a vraiment une plume délicieuse, empreinte à la fois d'humour et de gravité. J'admire son génie pour nous raconter des histoires d'amour, de vie, de mort, de deuil qui se dévorent comme des fables, bien que tristement réalistes et donc parfois terribles.

Quel dommage que les titres des trois derniers ouvrages me rebutent autant (ainsi que cette couverture), ce sont mes préférés de cette écrivain - trois merveilles ('Ce que je sais de Vera Candida', 'Des vies d'oiseaux', celui-ci)...

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Au départ, c'est l'histoire d'un type qui prend un talon aiguille sur la tête en marchant dans la rue. Ou plutôt non, c'est l'histoire d'un homme qui aime les talons hauts mais "vit dans une absence paisible aux autres", quitte sa femme pour une sulfureuse Irina. Une histoire où les femmes ont des cheveux de Gorgone et où les objets comme les maisons ont une fâcheuse tendance à disparaitre.

"Des piles de livres et des paires de chaussures, toutes avec des talons si hauts qu'elles existaient sans les pieds qui les chaussaient - les mocassins plats ont toujours un air abandonné, incomplet et pitoyable, les chaussures à talons aiguilles vivent leur vie de conte de fées sans le soutien de qui que ce soit, elles peuvent gésir à terre, sur un lino douteux, elles conservent une grâce miraculeuse et une splendeur distante"

Lancelot est appelé au téléphone un soir par la police. Sa femme, Irina a été retrouvée morte dans une voiture ne lui appartenant pas. Lancelot se précipite sur les lieux, se remémorant sa rencontre avec Irina.

Mais très bientôt il bascule dans un monde étonnant, allant de révélation en questions, et d'inquiétudes en angoisses et en paranoïa. Irina était-elle bien réalisatrice de documentaires animaliers ? Qui est cet homme qui se prétend son père ? Qui est vraiment Tralala ? Et pourquoi les meubles se volatisent-ils ? Que veut Marie Marie à Lancelot avec son tailleur rose et son parfum à la framboise synthétique ?

"Un tiers de Schweppes + deux tiers d'essence. Il relit la phrase. Dessous il y a écrit en plus petit : Schweppes ou concentré de jus d'orange. Il se dit, C'est un cocktail spécial"

Au départ je suis un peu agacée par le phénomène Ovaldé ; et puis le style, très travaillé, me fatigue. Et puis le charme de l'étrange aura agit de manière mystérieuse. Des accents de l'Ecume des Jours, et une pincée de Murakami type Kafka sur le rivage (du reste on retrouve le tailleur rose bonbon).

Indéniablement étonnant, inclassable à bien des égards, en tous les cas à essayer.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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L'histoire c'est celle d'un homme paumé, qui découvre, après le décès accidentel de sa femme, qu'elle menait une vie totalement différente de ce qu'il croyait (et qu'elle était donc une femme totalement différente de celle qu'il aimait). Il a l'impression d'avoir été manipulé... et se rend compte au fil des pages que ce n'est pas qu'une impression.
Le style est tout en sensibilité, mais sait aussi utiliser l'humour et une certaine poésie.
La sensibilité nous permet, très finement, de se sentir aussi paumé que le personnage central, aussi ivre que lui quand il force un peu la dose de petites pilules bleues destinées à l'aider à passer le cap, puis on continue d'évoluer avec lui, jusqu'au dénouement surprenant (eh oui, encore une surprise à la dernière ligne).
L'humour est dans les descriptions des personnages, leurs réactions, mais aussi certaines situations un peu loufoques. J'ai pensé à un moment donné à l'écriture de Vian, même si celle d'Ovaldé est plus réaliste. Mais le rapprochement me semblait d'autant plus fort que Lancelot, le héros de "Et mon coeur transparent" est tout aussi perdu face à la vie que Colin dans l'Ecume des jours. Et tous les deux se débattent pour comprendre, pour tenter d'agir, pour rattrapper des situations qui leur échappent. Et les deux auteurs les suivent dans ce combat perdu d'avance, avec sensibilité, comme je l'ai dit, et humour, comme je l'ai dit, et poésie, comme je vais l'expliquer.
La poésie de Véronique Ovaldé se retrouve dans les sentiments qui parcourent son livre, mais aussi dans la description des décors, des personnages, des objets. Mais ce n'est pas seulement les images qu'elle emploie qui créent cette poésie, c'est également le rythme de ses phrases, très mélodieux. On se sent emporté par ses mots, elle les enroule, les déroule et on la suit... même quand la phrase fait une page. Véronique Ovaldé a ce que j'appellerai une écriture cinématographique. Cela ne veut pas dire que son roman ferait un bon scénario (pour un scénario, on se moque pas mal du style du scénariste), mais qu'elle sait écrire de manière à nous immerger totalement dans son décor, comme s'il se matérialisait sous forme d'images face à nous, et qu'elle parvient ensuite, par les mouvements, les ondulations, les glissements de sa plume d'une idée à la suivante, à nous faire nous déplacer dans ce décor qu'elle a créé. Et l'avantage, par rapport au cinéma, c'est que, dans un livre, le décor n'est pas seulement en face du spectateur, mais tout autour. D'ailleurs, quand on lit, on est plus qu'un spectateur.
Vous l'aurez compris, ce roman est un coup de coeur.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Lancelot Rubinstein subit le décès de sa femme Irina de plein fouet. Complètement anéanti par la perte de l'amour de sa vie, il a pourtant l'impression de la perdre une seconde fois. Qui était vraiment Irina ? Comment peut-on si mal connaître la personne avec qui on vit ? Car non, Irina n'était pas partie en avion pour un de ses reportages sur une espèce en voie de disparition. Elle est morte dans un accident de voiture, noyée au fond de la rivière Omoko. Au fur et à mesure de l'enquête et de ses interrogations, Lancelot s'aperçoit qu'il ignorait beaucoup de choses au sujet de son épouse. Désespéré, il mène son enquête afin de découvrir la vérité.

Et mon coeur transparent est le cinquième roman de Véronique Ovaldé, celui qui l'a véritablement révélée. Jusqu'à récemment, j'étais assez peu attirée par cette romancière mais Reka a réussi à éveiller ma curiosité. Et je dois dire que la rencontre a été plus que concluante. J'ai même cru avoir trouvé mon premier coup de coeur de l'année, avant que l'enthousiasme ne retombe un peu. Mais les quelques rares réserves n'ont pas entaché mon engouement pour l'auteur, dont je n'hésiterai pas à lire d'autres titres.

Dès les premières pages, le style chatoyant et la plume élégante de Véronique Ovaldé m'ont régalée. Je suis rarement à ce point sous le charme d'une écriture et surtout, tout au long d'un roman. Mais dans ce cas précis, la romancière réussit à offrir une prose imagée et sensible en toute beauté et simplicité sur la durée. Bien sûr, certains seront décontenancés par ces majuscules après des virgules indiquant un début de dialogue. Cela peut casser le rythme. Personnellement, j'ai adoré. L'intrigue m'a aussi rapidement embarquée, me prenant dans ses rouages, m'interpellant, me prenant dans les filets de ce pastiche de roman noir. J'étais ferrée, persuadée que le coup de coeur était à portée de main. Las, la magie n'a pas opéré totalement et j'ai trouvé que le roman s'est enlisé dans le genre qu'il voulait pasticher. Il n'a pas tenu ses promesses et l'auteur s'est un peu embrouillée dans ses pistes. Au final, il ne se passe plus rien. Lancelot tourne en rond et les pages défilent avant que le récit ne reprenne un nouveau souffle.

Heureusement, Véronique Ovaldé peut compter sur sa plume onirique, la solidité de son histoire mais surtout l'originalité de son roman et de ses personnages. Car ceux-ci sont certainement un des points forts. le ton innovant du récit et l'anticonformisme des sujets qui apparaissent dans Et mon coeur transparent, Lancelot et Irina en tête, font que j'ai profondément aimé ce roman et suis passée outre les petites faiblesses du scénario.

Un roman atypique qui me réconcilie avec la littérature française ? J'attendrai de lire les autres titres de l'auteur pour me prononcer mais c'est prometteur.
Lien : http://www.chaplum.com/et-mo..
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j'ai été littéralement subjuguée par ce livre et par ce style qui s'apparente à un poème, un poème d'amour fou.
Un régal de lecture !
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Tout y est !
- L'intrigue est passionnante. le narrateur perd sa femme et se rend compte que celle-ci lui a caché beaucoup de choses, lui a menti, avait une double vie, au profit d'une idéologie politique...
- L'écriture est belle. Elle n'est pas fluide et c'est un livre à lire lentement car l'auteur choisit ses mots. Parfois, il s'emballe et la phrase n'a plus besoin de ponctuation.
- L'émotion est possible. On se prend à aimer le narrateur qui est un être naïf, soucieux et excentrique à la fois. On a de la peine pour lui.
Je vous recommande ce livre.
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