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Une chronique sociale intéressante, percutante, qui ne laisse pas indifférent et fait réfléchir. Une femme devenue maman s'interroge et revient sur son passé, sur sa génération, sans portable, où le consentement n'était pas abordé, ...
Elle regarde sa fille grandir, comme toutes les mères elle s'interroge, elle a des doutes, peur de mal faire. Une fois sa fille devenue adolescente, Ovidie s'interroge sur son propre passé. Nous avons des parallèles, des situations qui ressortent à travers les deux prismes, chacun étant aussi sous l'influence de son époque. Certaines choses on se disait que c'était normal, on n'en parlait pas, on faisait avec, de nos jours les consciences se sont plus éveillées, on dénonce, on qualifie de viol ce qui était tue à l'époque. Encore une fois, nous voyons autant les dangers que les bienfaits apportés par les réseaux sociaux, comme toute évolution technologique cela reste principalement une question d'utilisation. Dans le temps, trop bourré, on ne savait rien, mais aujourd'hui avec ceux qui filment il y autant la double peine que des faits avérés.
Certains moments sont bouleversants, et cela commence déjà avec la préface qui donne le ton.
Il y a également un autre moment très intelligent, c'est la mère d'Ovidie, ces réactions décalées, ses oppositions avec sa fille. Mais ces femmes ont chacune à leur mesure était
assujetties au poids de leur époque, des convenances, de leurs croyances etc.
Comment protéger sa fille dans ce monde ? Comment faire de son garçon quelqu'un de bien, quelqu'un qui respecte les filles ? Comment préserver sa liberté ?
Sur la couverture, nous voyons Ovidie jeune adolescente. Cette façon de suivre les tendances, même douteuses, reste dingue, mais adolescente, rebelle, sans toutes les cartes en main, ce n'est pas toujours facile. L'influence des autres, du suivi, est très forte.
La partie qui cerne Ovidie a plutôt des tons bleus, alors que celle qui cerne sa fille plutôt des tons jaunes. le dessin est simple, sans l'être de trop, efficace et tout a fait agréable.
Elle met pas mal d'éléments en avant, et montre aussi les différences entre sa génération et celle de sa fille. Tout aurait beaucoup plus pu mal tourné pour Ovidie, heureusement elle a quand même pu construire une vie, faire de belles rencontres.
Un livre à mettre entre toutes les mains et dans les bibliothèques.
Une découverte qui vaut le coup.
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Cette bande dessinée (roman graphique ?) fut une intéressante découverte pour moi car au départ je n'avais absolument pas l'intention de la lire, simplement la feuilleter et puis j'ai été complètement happée.
C'est l'histoire d'une mère de famille quadragénaire, la narratrice, qui en voyant sa fille devenir adolescente va se remémorer et nous raconter la sienne. C'est une véritable plongée au coeur des années 90 et une découverte (pour moi) de la façon dont vivaient et interagissaient les adolescents à une époque sans téléphones portables, sans réseaux, sans instantanéité et surtout avant la libération de la parole féminine.
La narratrice va donc mettre en parallèle la société dans laquelle elle a grandit avec celle d'aujourd'hui où sa fille grandit. Et je dois dire que c'était pour le moins fascinant de constater les changements et évolutions drastiques apparus en moins de 30 ans. La narratrice va aborder tout ce qui a marqué la jeunesse de cette époque : le rock/grunge, l'alcool, la drogue, le lycée, les mouvements sociaux de 95, le sentiment de révolte etc. Mais aussi et surtout les relations hommes/femmes et les difficultés de ces dernières qui étaient loin de bénéficier du même droit à la parole qu'aujourd'hui... Elle évoquera notamment une agression sexuelle qu'elle a subit, et comment ce drame a contribué —entre autre— à la lancer dans le combat féministe qu'elle porte aujourd'hui. Un combat qu'elle mène aussi pour sa fille.

En somme, c'est une bande dessinée vraiment très intéressante à plusieurs points de vue et je ne m'y attendais pas du tout. Et ce qui est bien c'est que ce n'est démagogique à un aucun moment. L'autrice ne crache sur aucune des deux époques mais simplement les mets en parallèle, avec leurs avantages et inconvénients respectifs.
En qui concerne les planches, là aussi j'ai eu du mal au début, ce n'est vraiment pas le genre de dessins que j'aime : trait "grossier" et pages monochromes, mais j'ai fini par m'y habituer et j'ai trouvé finalement que ça allait plutôt bien avec le fond.
Bref, une belle découverte ! Un album fort et nécéssaire dans ces temps troublés que nous vivons.
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Depuis que j'ai découvert Ovidie avec "Tu n'es pas obligée ", j'avais hâte de la connaître mieux et de voir si ma première impression positive se confirmait dans ce roman graphique. Cette auteure au discours authentique et percutant, a pu faire de ses blessures et humiliations un vrai combat, juste mais nuancé et non victimaire, contre la misogynie et les diktats sociétaux. Elle veut donner aux filles/femmes une place égalitaire et surtout la liberté d'une part de disposer de leur corps comme elles le souhaitent, de l'assumer au même titre que le choix de leurs vêtements ou leurs préférences et orientations sexuelles et d'autre part d'affirmer leur consentement ou non par rapport à tout ce qui relève de la sexualité. Dans "Les coeurs insolents", elle dissèque l'évolution au fil du temps, en l'occurrence entre sa génération et celle de sa fille, du positionnement des ados dans leur rapport au corps, à la sexualité et aux violences . Moi je dis bravo à Ovidie pour cet engagement auprès des jeunes, pour ces message sans tabou et pour ce partage d'expérience personnelle ainsi qu'à Audrey Layné pour ses magnifiques illustrations.
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Un véritable coup de coeur..

Une jeune femme repense à son adolescence dans les années 90 quand sa fille devient elle-même adolescente. Son combat de toujours pour les femmes, ses valeurs, ses questions identitaires. Avec des illustrations très réussies, ce livre est vraiment génial à lire. Je l'ai complètement dévoré, et j'ai adoré.
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Ovidie nous parle de son enfance et surtout de son adolescence dans les années 90. Cette génération qui a succédé à des parents ayant fait la révolution sexuelle (on sait ce qu'elle valait pour les femmes) et qui avaient un problème avec la notion d'autorité. Elle le dit noir sur blanc à un moment : ils nous ont laissés libres et on a fait n'importe quoi. Elle aborde la question de la découverte sexuelle des femmes et le fait que ce soit un tabou ET une nouvelle liberté, comment cela a profité aux garçons et aux hommes. Elle a connu agression et viol. J'ai envie de dire "bien sûr" même si c'est cynique parce que beaucoup de témoignages de jeunes femmes rapportent les mêmes "expériences" de jeunesse et Ovidie, là aussi, le dit, elle estime que vu le comportement de ses propres amis, beaucoup de sa génération sont des violeurs.
L'idée de ce récit c'est de savoir pour elle comment élever sa fille, comment l'aider dans ces transitions difficiles, comment la protéger des dangers qui la guette, surtout ne pas laisser de tabou et de nons-dits. Mais les choses ont changé, aujourd'hui les femmes ont commencé à parlé, le mouvement #metoo est passé par là et sa fille est mieux armée qu'elle. Elle l'espère du moins mais je crois vraiment que oui. Même si tout comme elle je pense que le combat est loin d'être finit.
D'un point de vue très personnel, je suis de la génération qui a juste suivi Ovidie, je suis née au début des années 90 et j'ai fait mon adolescence dans les années 2000 avec des parents qui avaient retrouvé une volonté un peu plus structurantes mais beaucoup de choses dont elle parle je les ai observé, son univers m'est familier et, même si ma génération a connu et connait encore d'autres défis, plus d'une fois je me suis estimée heureuse d'être née une dizaine d'année après elle...
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Voici un récit bien personnel de l'autrice Ovidie qui, à l'arrivée de sa fille de remémore son adolescence et voit l'évolution avec son époque. Elle questionne le traitement des femmes par les hommes mais également par les femmes elles mêmes. Pendant son adolescence on ne parlait pas de ce genre de chose. Il n'y avait pas internet, on ne pouvait donc pas savoir ce qu'il se passait pour les autres. On vivait sa condition de femme comme on nous l'imposait et on devait bien fermer nos bouches. Il a fallu se rendre compte, s'adapter, déconstruire, reconstruire. Malgré que le patriarcat a encore de beaux jours devant lui, #metoo a libéré la parole des femmes. Les nouvelles générations comme celle de la fille d'Ovidie ont de nouveaux codes. Mais Ovidie essait d'accompagner sa fille comme elle le peut pour ne pas qu'elle vive les mêmes travers que sa maman.

C'est un récit nécessaire et poignant qui m'a happée, bien que légèrement plus jeune que l'autrice, je me suis retrouvée dans énormément des situations et des avis.

Je le recommande fortement. À mettre dans les écoles, les bibliothèques mais surtout dans les mains des hommes!
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En voyant sa fille devenir une adolescente, Ovidie se remémore son passé au même âge. Adolescente dans les années 90, elle est la génération sans nom, ni baby-boomeuse ni millenial. Une génération où le consentement n'est pas encore un mot fréquent, où le féminisme n'est pas encore un combat pour les jeunes filles. Ovidie raconte ses traumatismes, son rapport aux hommes et aux femmes, sa liberté mais surtout les avancées féministes dont bénéficie la génération de sa fille.

Une BD autobiographique intéressante, qui montre que l'idéalisation d'une époque n'est jamais juste. Certes, la jeune génération est aujourd'hui critiquée pour son utilisation des réseaux sociaux, mais elle est aussi plus informée qu'Ovidie au même âge. Plus engagée également, sur les questions féministes. Les illustrations d'Audrey Lainé accompagnent avec justesse le propos.
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Comme l'auteur, j'ai été une ado des années 1990, cette génération "sans nom", sans repères. Avec une liberté gagnée par un bon bulletin scolaire, mais qui ne sait pas quoi en faire. Une génération pour qui le concept de sexualité et consentement est inconnu. Qui se cherche, dans un monde où le féminisme est encore considéré comme un "sous" combat, un combat de seconde zone.

Le texte est très juste, percutant. le point de départ est le regard de l'auteur sur sa fille lors des manifestations anti mariage pour tous.

J'ai trouvé ce regard très interessant, très juste. Il met en lumière l'évolution différente des 2 générations.

J'ai aimé également le contenu, le traitement de l'auteur de son viol, et l'explication faite de sa génération.

C'est une très bonne BD, qui me fait découvrir de plus son auteur, Ovidie. Elle a fait la série "libres" sur Arte, que je vais m'empresser de regarder!
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Je ne m'attendais lire quelque chose qui me toucherait autant.
Tous les sujets sont là : l'adolescence, la découverte de la sexualité, la consommation de drogues et d'alcool, mais surtout qu'est-ce qu'être mère et comment élever une fille à l'époque de #Metoo, et du harcèlement de rue ?
La résilience. Laisser son enfant faire ses choix, ne pas les enfermer dans un cocon trop protecteur, ne pas reproduire les schémas du passé.

Après Libres !, qu'elle fait illustrer par Diglee, Ovidie me surprend encore tant ses mots sont justes. Ils résonnement en moi car ses questions sont aussi les miennes et devraient être, je pense, celle de toutes les femmes.

A mettre entre toutes les mains, dès l'adolescence pour bousculer les idées reçues. ♥
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Coup de coeur sur cette BD ! Son dessin, ses couleurs vives rafraîchissantes, son récit autobiographique plein de sagesse... C'est l'aventure d'une génération, un bilan des années 90 vécues par une jeune femme de la classe moyenne.
Ovidie montre que la misogynie, les violences sexuelles, étaient déjà bien présentes, mais sans la chambre d'échos que sont les réseaux sociaux, et sans les portables, qui donnent des outils nouveaux et modernes au harcèlement. Elle confie ses premiers émois amoureux et sexuels, mais aussi ses engagements politiques.
Comme sa BD que j'ai lu précédemment, "Baiser après #MeToo", Ovidie interroge la sexualité et le consentement, mais aussi l'évolution de la représentation des corps... démarche activée entre autres par son statut de mère d'une jeune fille.
J'ai été touchée par ce retour sur soi, aussi parce qu'il pose la question de la transmission mère-fille, qui est au coeur de mes interrogations personnelles.
Ses réflexions sont intéressantes et ponctuées de scènes drôles, tendres, parfois inquiètes. Intelligent et touchant, une combinaison parfaite pour moi.
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