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4,42

sur 9957 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir vu le film (entraînée par des amies) j'ai eu envie de découvrir le livre. Pas de doute la version écrite est supérieure à la version filmée, qui disons-le franchement ne m'a pas convaincue. D'abord parce que le lieu décrit dans le livre, un marais sauvage et hostile, ultime refuge des exclus de Caroline du nord, est présenté dans le film comme un jardin d'eden aussi accueillant que luxuriant, ensuite parce que la fille des marais n'a rien à voir avec la sauvageonne du roman quand elle apparaît en vraie gravure de mode, comme d'ailleurs la cabane qu'elle habite. Des éléments, parmi d'autres, qui transforment l'oeuvre de la naturaliste Delia Owen en bluette aseptisée comme seuls les Américains savent les faire. Ce que n'est pas cette véritable ode à une nature apprivoisée par une fille que les préjugés mettent au ban d'une société ségrégationniste et inégalitaire, alors même qu'elle est abandonnée par sa famille. Une histoire dont j'ai aimé plus que tout la fin, pour le moins... inattendue (il se dit qu'elle aurait un rapport avec la mort d'un supposé braconnier quand Delia Owen et son mari jeunes défendaient les éléphants en Zambie).
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Kya livrée à elle elle-même dans les marais va s'instruire grâce à Tate qui va tout lui apprendre. Mais pris par ses études, il va l'abandonner comme l'avaient fait avant ses parents et son frère. Elle va subir les rumeurs malveillantes qui vont la menacer d'un avenir incertain. Tres belle écriture, très belle description des marais ,on y vit nous aussi ...très belle histoire.
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Embarquons vers le grand sud
Des bayous et des marais
Au bord  de l'océan
Où le héron bleu parle
Aux cormorans,
Où les cabanes des pêcheurs pauvres
disparaissent
Dans les cannes souples des roseaux,
Où les barques furtives
glissent
Dans le labyrinthe des canaux.



Petite fille abandonnée
Farouche
Fière
presque folle,
La fille des marais vous mène 
Dans son histoire dévastée .

Le ciel et l'eau,
La sauvage liberté, 
Et les oiseaux de mer
Lentement
La reconstruisent.
La nourrissent
Et la vêtent
Leurs forces l'innervent
Leurs plumes , leurs coquillages la parent.

De son ponton, un vieil homme noir ,
paternel
Veille sur elle,
Un garçon blond l'aime ,
Et lui apprend lettres et chiffres.
Un autre, arrogant,
La guette,  la veut.
La prend.

Mais la renarde lui a appris
Qu'il faut parfois lâcher pour prendre,
La luciole , que la lumière
Dans la nuit peut être un piège ,
Et la mante,  que sexe et  mort s'épousent
En de sombres noces.

Les plumes des oiseaux sont un langage codé
Et ĺe sable mobile efface les traces
Et  garde les secrets
Longtemps.

La fille des marais et le garçon au bonnet
Rouge
Dans leur sillage
Sauvage
Vous emmèneront

Cruel  délice
Doux supplice

Là où chantent les écrevisses.

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J'ai enfin découvert ces fameuses écrevisses chantantes, entre deux nouvelles de Karine Giebel il me fallait un bol d'air. Alors dans les marais ça ne sent pas toujours la rose, parfois on s'y englue ou même on y trouve des cadavres, mais on y rencontre aussi des personnages attachants et une nature d'une richesse inattendue.
Deux histoires à deux époques qui s'entremêlent et se rejoignent, le procédé n'est pas nouveau, mais je suis bon public et en général ça marche sur moi, comme ici. En 1969, une enquête sur la mort suspecte d'un jeune homme "tombé" d'une tour de guet au coeur du marais. La victime, Chase Anders, la vedette de Barkley Cove, le beau gosse sportif et qui a "réussi", a croisé à plusieurs reprises la route de Kya, la fille des marais lors de leur enfance et adolescence. Mais Kya est une solitaire, de toute façon tout le monde l'a abandonné, mère, frères et soeurs, et pour finir son ivrogne de paternel qui l'a laissée seule dans leur cahute paumée à l'âge de 10 ans. Alors elle n'a plus confiance en les humains, elle préfère les oiseaux, les plantes et les coquillages. Mais pour se procurer l'indispensable, elle est bien obligée de se rendre à la ville (un bien grand mot !) de temps en temps pour y troquer moules ou poissons contre du gruau ou du pétrole. On la voit grandir, développer des trésors de débrouillardise, et lentement nouer des liens avec de rares élus : Jumping qui tient une petite boutique et accepte le troc, sa femme Mabel qui se prend d'affection pour la petite sauvageonne, ou Tate, un jeune garçon qui deviendra son ami.
Parallèlement l'enquête sur le décès de Chase se poursuit en 1969.
Ce deuxième aspect a été plutôt secondaire pour moi, même s'il prend plus d'importance dans la seconde partie du livre. j'ai de loin préféré voir évoluer Kya dans son monde, constituer ses collections et se débrouiller comme elle peut loin de l'hostilité des habitants de la ville. Par contre, pour moi qui suis phobique de certains oiseaux (notamment marins), l'image récurrente de la gamine sur sa plage entourée de nuées de goélands qu'elle nourrit m'a fait froid dans le dos et occasionné quelques cauchemars ! Mais c'est un problème tout personnel qui n'enlève rien au plaisir que j'ai eu à lire ce livre. L'auteure n'est pas une romancière, habituellement elle écrit plutôt des documentaires sur les animaux, et ça se ressent à certains moments. Peut-être la traduction est-elle en cause aussi, quelques tournures un peu maladroites ici et là m'ont fait un peu grimacer. Et "l'enquête" est menée un peu à la one-again, ce n'est pas très réaliste ! Il ne faut surtout pas lire ce livre si on recherche un bon polar, on en est loin. En fait, rien n'est vraiment réaliste, mais ce n'est pas grave, la fiction permet cette liberté !
Sans être une révélation aussi fracassante que je m'y attendais après certaines critiques, ce roman m'a apporté un bon moment de détente entre deux textes bien plus sombres. Merci à ma belle-soeur qui me l'a offert pour Noël.
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Là où chantent les écrevisses...
Quel beau titre déjà avant de débuter la lecture et, quelle chance, tout le roman est à l'avenant !

C'est en effet un très beau livre centré sur “la jeune fille des marais” pardon, non, cela c'est le nom dont l'affublent les habitants de Barkley Cove, sur Mademoiselle Catherine Danielle Clark comme Ma lui a dit de se présenter, ou plus simplement Kya.

Kya vit avec ses parents, Pa et Ma, et le plus jeune de ses frères, Jodie, au milieu des marais, dans une cabane sommaire. Ses autres frères ont déjà tous quitté la maison quand un matin Kya voit partir Ma, bien habillée, en hauts talons avec sa valise. Kya l'attendra, guettera son retour mais en vain. Jodie suivra, elle se retrouve seule avec son père alcoolique et doit apprendre à cuisiner et à s'occuper de la demeure. Pa partira lui aussi, elle est seule et abandonnée.
Elle ira bien une journée à l'école mais ne voudra pas y retourner suite aux moqueries des autres élèves.
Elle se débrouille, a faim, trouve de l'aide chez un couple de noirs, Jumping et Mabel, qui lui échangeront ses moules contre de l'essence pour son bateau ou des vêtements.
Kya acquiert une connaissance étendue du marais, elle collectionne les coquillages et les plumes des oiseaux, elle les dessine mais ne sachant ni lire ni écrire, elle leur donne des noms qu'elle invente.

Elle rencontrera un jeune garçon, Tate, qui lui apprendra à lire et lui apportera des livres, ils tomberont amoureux mais Tate la quittera lui aussi pour étudier à l'université ...
Sa solitude est énorme et lui pèse, elle croira trouver l'amour avec Chase, le beau gosse du bourg mais elle apprendra qu'il profite d'elle...

À ce récit de la vie de Kya, se superpose dans le roman une enquête criminelle.
Il y a des chapitres relatifs aux années 1952 et suivantes, consacrés à Kya entrecoupés de temps à autre par le déroulement de l'enquête, en 1969.
La fin du livre verra converger ces récits.

J'ai aimé le personnage de Kya, sa capacité à s'adapter au marais, J'ai été de voir sa complicité acec Tate, j'ai souffert avec elle des abandons successifs qu'elle a connus, je l'ai accompagnée quand elle se cachait lors de toute visite, je l'ai plainte devant son rejet par les habitants de Barkley Cose, je rêvais pour elle du retour de Ma, de Jodie et de Tate.

C'est une petite fille, puis une femme inoubliable.

J'ai vu que Delia Owens est diplômée et zoologie et biologie, cela se remarque dans ses descriptions des animaux et de leur comportement.

Beaucoup de poésies émaillent ce roman, toujours très à propos.

Je n'avais pas adhéré à un autre livre sorti récemment, My absolute Darling qui traite également d'une jeune fille livrée à elle-meme, mais Kya et ce livre-ci m'ont vraiment conquis !
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Sauvage - Nature - Poésie - Différence - Solitude
Ce sont les mots qui me viennent en tête en refermant ce roman. Une ode à la vie, à la liberté.
A l'écart du monde et au plus près de la faune et la flore, un monde dur, sans concession. Une enfant abandonnée, obligée de subvenir à ses besoins et qui deviendra une jeune adulte en dépit de la dureté de la vie sauvage et en dépit de la dureté des humains.
Une légende se crée. L'histoire en elle-même m'a paru peu crédible. Et en même temps, je m'y suis plongée, comme on lit un joli conte, une légende contemporaine.
Délia Owens arrive à nous emporter dans ces marais sauvages...
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Il y a des livres qui ne passent pas inaperçus par leur succès important, celui-ci en fait indéniablement partie. Il suffit de voir le nombre de chroniques sur Babelio, plus de 1200, et le nombre de notes, plus de 7000, avec une excellente moyenne de 4,41.

Des chroniques positives sur ce livre, j'en ai lu beaucoup, j'ai d'ailleurs très probablement lu la vôtre, chers Babelionautes qui me lisez. Des avis positifs, de très bons avis. Ouais, mais moi j'avais décidé que je ne lirais pas ce roman. Vous connaissez la chanson : trop de livres, trop de sorties, pas assez de temps, blablabla...

Oui, mais mes parents sont allés voir il y a quelque temps l'adaptation cinématographique du livre. Mon père est rentré en me disant : "C'est un excellent film, tu aimerais. Tu devrais aller le voir." Mais voilà, je n'ai pas lu le livre, donc je ne suis pas allé voir le film au cinéma. Cependant, j'étais désormais curieux de découvrir ce film qui a captivé mes parents.

J'ai acheté le roman, puis je l'ai laissé se perdre dans ma PAL, mais le film est actuellement diffusé sur Canal+. Avant qu'il ne disparaisse du catalogue, je me suis donc enfin lancé dans les premières pages du roman, et j'ai compris les nombreuses critiques élogieuses que j'avais vues passer.
Oui, c'est un excellent roman, oui, le personnage principal est extrêmement attachant, l'histoire est prenante avec une alternance temporelle bien réalisée. On veut connaître le dénouement, savoir ce qui s'est passé, et on profite des magnifiques descriptions du marais que nous offre Délia Owens. C'est beau, c'est prenant, et plus l'intrigue avance, moins il m'importait que Kya soit coupable ou non d'un potentiel crime.

C'est sans doute pour cela que j'ai moins aimé la dernière partie. Elle ne dure pas longtemps, mais je lui ai de loin préféré les passages dans le marais. La partie judiciaire m'importait peu, elle m'a aussi sans doute moins captivé parce qu'elle me ramenait à quelque chose qui se rapproche de mon quotidien, du moins à la profession d'avocat, ce qui m'a un peu sortie de ma lecture.

Cette partie est mieux passée dans le film, je trouve. Je l'ai regardé quelques heures après avoir fini ma lecture, et je ne suis pas surpris que mes parents aient aimé. C'est une belle adaptation, j'avoue que j'ai été agréablement surpris car à la lecture du roman et ces passages parfois magnifiquement contemplatif, je me de demandais bien comment cela avait été retranscrit à l'écran. J'ai trouvé finalement que si le film n'atteint pas la profondeur du livre, il s'en rapproche. Des choix ont été faits, des détails ont été modifiés, mais la substance du roman a été, selon moi, très bien retranscrite. La partie judiciaire à la fin du roman a été découpée tout au long du film, ce qui la rend moins lourde que dans le livre.

Pour un livre que je ne comptais pas lire, j'ai passé un excellent moment à la lecture de celui-ci et je ne regrette vraiment pas d'avoir pris le temps de découvrir l'histoire de Là où chantent les écrevisses que ce soit à travers le roman ou le film.
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Dans un marais de Caroline du Nord, Kya, 5 ans, est abandonnée de tous. D'abord Ma, sa mère fuit les violences conjugales, puis un à un ses frères et soeurs s'enfuient, la laissant avec Pa, son indifférence, ses frustrations, sa colère …
Elle n'a pas le choix, elle va devoir se débrouiller pour survivre seule dans ce milieu hostile car ce ne sont pas les habitants de la ville voisine qui vont l'aider, bien au contraire. le seul à vraiment lui tendre la main sera Jumping, un homme noir qui tient une station-service au bord du littoral.
Certes Tate, un garçon un peu plus vieux va lui apprendre à lire, lui apprendre l'amour mais il la quittera lui aussi.
Et si Chase Andrews, le beau gosse du coin, l'apprivoise à son tour c'est uniquement pour alimenter son tableau de chasse et se vanter auprès de ses potes…
Et puis Chase est retrouvé assassiné.
Par un va et vient entre l'histoire de Kya au fil des années et l'enquête qui peu à peu se resserre autour d'elle, on découvre les combines de cette gamine pour couvrir ses besoins matériels, sa solitude et ses besoins en relations humaines…
C'est plutôt efficace, écrit avec simplicité et pas désagréable du tout. On ne peut qu'adhérer à cet ode à la nature.
Pourtant, je n'ai pas été totalement conquise. J'y ai retrouvé les lieux communs habituels. La fille est forcément d'une beauté hors du commun, elle est brillante puisqu'elle se forme à la biologie toute seule, le méchant est forcément l'enfant gâté du coin, le gentil est... gentil…
Bon je suis satisfaite quand même car cette lecture va me permettre de valider deux challenges en cours.
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MAGNIFIQUE
Là où chantent les écrevisses... quelle magnifique expression pour désigner le fin fond de la terre, là où la nature est reine. Là où rien ne trouble.
C'est aussi le tire de ce magnifique roman qui nous mène à suivre la vie de Kya.
Kya, c'est une gamine pauvre qui vit dans les marais avec son frère, sa mère et son père. Un jour sa mère, battue comme plâtre, part sans se retourner et laisses ses enfants aux bons soins d'u père alcoolique et violent. le frère part aussi. Et voici la petite Kya, 6 ans, seule avec un homme absent.
Elle vit dans un marais... la nature et les animaux vont vite devenir sa seule famille. Elle apprend à se débrouiller, cuisine, bateau, pêcher pour se faire un peu d'argent.
Elle ne va pas à l'école mais apprend à lire avec un gamin du coin qui comme elle est en harmonie avec la nature.
Je stoppe là avec le résumé du bouquin. Vous avez juste le pitch, le reste vous le découvrirez par vous même! ;-)
Oui il y a aussi un cadavre à un moment donné, mais ne comptez pas sur moi pour vous donner des détails !

Ce que l'on trouve dans ce bouquin, c'est tout d'abord un hymne à la nature. Ce roman, sans rentrer dans les considérations écologiques actuelles vous pousse à regarder dehors. la vie au fil de l'eau, le calme et le mystère qu'un marais. Coquillages, poissons, oiseaux, plantes, ils sont tous la famille de Kya.
On va y trouver aussi en filigrane une description de la société rurale américaine des années 1950, sexiste, inégalitaire, raciste.

Bien qu'il ne s'agisse pas à mes yeux d'une lecture indispensable, c'est un très bon roman d'amour sans mièvrerie qui se dévore rapidement
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Kya, petite fille de 6 ans vit dans les marais entre un père violent, une mère dépassée, des frères et soeurs.
Suite à l'abandon de la mère, la famille va se disloquer et Kya va devoir apprendre à grandir seule dans une grande misère et une immense solitude.
Un garçon bienveillant sera t'il son sauveur ?
Bien sur, il y a beaucoup d'invraisemblances de ce roman ; non on n'apprend pas à lire en une journée surtout des mots difficiles comme "certains".
Il n'en reste pas moins que l'atmosphère est unique ; on entend le bruit des oiseaux, le frottement des insectes, les turbulences de l'eau.
Il est question de racisme, de violences conjugales, d'abandon, de trahison, d'alcoolisme, de préjugés, d'agressions, de moqueries mais aussi d'amour, d'entre-aide et de résilience.
Le style est agréable et simple .
Vraiment un roman poignant et c'est le premier roman de l'auteure...
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