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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce court roman raconte une nuit de la vie d'un écrivain connu et respecté qui se dédouble en narrateur. Le principal sujet en est la création littéraire, narrative, mais aussi poétique, dans la mesure où l'un des personnages est un certain Tsefania Beit-Ha'lachmi, poète dont on vient d'apprendre le décès. Est-ce que le récit de cette nuit d'été est le fruit de l'imagination et du désir créateur de l'écrivain personnage archétypal, autrement dit de la fiction, ou bien une réalité simplement relayée par l'écriture ? Il nous appartient à nous, lecteurs, de répondre à cette question selon que nous croyons l'auteur légitimement omniscient et omnipotent.
Ce fut pour moi une lecture agréable dont résonneront assez longtemps les lignes suivantes : « écrire le monde tel qu'il est, tâcher d'emprisonner une nuance, un parfum ou un son dans des mots, c'est un peu comme jouer du Schubert en présence du compositeur qui ricane dans la salle obscure. »
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Tout écrivain doit nécessairement avoir une imagination foisonnante mais dans cet écrit, le personnage principal, "l'auteur" en est doté semble-t-il plus que de nécessaire. En début de lecture la chose est attrayante et pousse à sourire mais peu à peu cette imagination débordante devient étouffante et se métamorphose en une sorte de vampire, de démon ne laissant aucune possibilité à sa proie de se ressaisir. L'auteur ne semble présent désormais que par ses automatismes et la bête ne le lâche plus. Aucune réponse ne serra donnée à ses questions concernant le pourquoi de l'écriture car la possibilité de se concentrer désormais lui échappe. On voudrait presque répondre pour lui, sentant que c'est justement dans les moments d'écriture, quand l'auteur accouche la bête, que le répit se fait, double délivrance où l'auteur se réapproprie sa vie. Son "pourquoi de l'écriture" relèverait-il de la survie ? de la conservation de sa santé mentale ? et que reste-t'il de sa vie intime dont sa vie publique se nourrit jusqu'à s'emparer de ses souvenirs d'enfance
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Apprenant la mort de cet auteur réputé et n'ayant jamais rien lu de lui, je me suis précipitée à la bibliothèque de mon quartier sur un des titres présentés dans une exposition hommage. Choisi donc plus ou moins au hasard, ce texte m'a laissée de marbre et je ne suis pas sûre d'avoir fait le meilleur choix. Rendez-vous donc sur une autre histoire qui je l'espère, me permettra de mieux apprécier les qualités évidentes d'écriture de cet auteur.
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Connu sous son pseudonyme d'Amos Oz (« force » en hébreu) Amos Klausner, né à Jérusalem en 1939 et mort le 28 décembre 2018 à Tel-Aviv, est un poète, romancier et essayiste israélien. Professeur de littérature à l'université Ben Gourion de Beer-Sheva, Amos Oz était le cofondateur du mouvement La Paix maintenant et un fervent partisan de la solution d'un double Etat au conflit israélo-palestinien. Son oeuvre compte plusieurs recueils de nouvelles, des essais et une petite vingtaine de romans. Vie et mort en quatre rimes date de 2008.
Un écrivain connu est convié à une soirée donnée en son honneur dans un centre culturel. Très vite il s'ennuie, las de ces réunions où l'on discute de son oeuvre et où il doit répondre aux questions du public sur son dernier roman. Cette routine promotionnelle laisse le champ libre à son imagination…
Quel astucieux petit roman ! le héros du livre, écrivain célèbre mais anonyme pour nous lecteurs, va tromper son ennui en imaginant des vies fictives aux spectateurs venus l'interroger ou le voir par simple curiosité. de telle ou tel, Amos Oz, oups ! pardon, l'écrivain célèbre héros du roman, va dresser d'improbables portraits plus ou moins farfelus ou drôles et les placer dans des situations ne l'étant pas moins le plus souvent. Vous l'aurez compris, nous sommes au coeur de la création littéraire. Quasiment en direct grâce à un tour de passe-passe de ce magicien d'Oz. Amos Oz l'écrivain réel a créé un écrivain sans nom qui lui-même créé les personnages d'un éventuel roman à écrire…
Du coup tout se mêle, la réalité (néanmoins fictive puisque nous sommes dans un roman !) de la réunion culturelle et les histoires nées de l'imagination de l'écrivain sans nom. Par exemple, Rochale Reznik, comédienne chargée de lire des extraits du roman de l'écrivain lors de cette soirée, va devenir un personnage central du bouquin que nous lisons (Et de Rochale devenir Rachel) par le biais d'une aventure sentimentale/sexuelle entre elle et l'écrivain. Un coup d'une soirée dont on ne saura jamais vraiment s'il a bien existé ou s'il est sorti de l'imagination de chacun des deux protagonistes par ailleurs hésitants et timides ; en tout cas, une dizaine de pages d'une très grande qualité littéraire où la scène de sexe nous est livrée d'une écriture délicate toute de tendresse et de drôlerie mêlée. du grand art.
Avec ce roman Amos Oz s'interroge sur le rôle ou le but de l'écrivain et de l'écriture : « Qu'est-ce qui te pousse à écrire ? Et pourquoi de cette manière ? (…) Quel rôle joue tes récits, si rôle il y a ? » Questions qui resteront sans réponses précises mais qu'importe puisque le lecteur aura passé un bon moment à jubiler in petto.
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Quelque part en Israël, un écrivain célèbre doit assister à une soirée organisée en son honneur dans un quelconque centre culturel. Il sait d'avance que l'on va présenter ses oeuvres, faire des lectures de ses textes et qu'il va devoir répondre aux questions de ses lecteurs. Toujours les mêmes questions : pourquoi écrivez-vous, comment vivez-vous votre célébrité, comment trouvez-vous l'inspiration. Pour retarder au maximum l'arrivée à cette soirée (à laquelle d'ailleurs il arrivera en retard..), il va boire un verre dans un café et commence à regarder la serveuse et à lui imaginer un nom, une vie, une histoire d'amour à tiroirs... Une fois dans la salle, là aussi, puisqu'il s'ennuie quand même un peu, il regarde de près les spectateurs et, là aussi, leur recrée une existence. Et la jeune femme à la natte, celle qui lit ses textes, il va la raccompagner en sortant, mais que va-il se passer entre eux ? Soit il ne se passe rien car il ne lui propose rien, soit il ne se passe rien parce qu'elle refuse, soit il lui propose et elle accepte, soit. ..... Bref tout est à la fois réel et imaginaire, l'écrivain qu'il est ne pouvant s'empêcher de rêver sa vie autant que la vivre !


Si l'histoire m'a amusée au début, je dois dire qu'elle m'a lassée au bout d'un moment car on comprend vite le procédé. J'ai regardé les critiques professionnelles qui sont dithyrambiques mais je me demande si ce n'est pas l'écrivain, le vrai, Amos Oz, qui est célébré ainsi. Si l'on parle d'Oz, alors moi aussi je tombe à genoux tellement j'ai été emportée par le superbe "Une histoire d'amour et de ténèbres". Si on parle de ce livre, je trouve qu'il est moyen et même un peu facile !
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En pleine Ozmania et j'aime les textes brefs voici "Vie et mort en quatre rimes".

Un grand écrivain s'ennuie lors d'une soirée au centre culturel en son honneur. Alors il anticipe un peu les questions du public, passablement banales en général en ces moments. Et son esprit recrée, vagabonde, invente à ces admirateurs un nom, une histoire, un passé, des parents, des amours. Lui-même pourrait bien être piégé en homme amoureux. C'est que quelquefois ces cérémonies peuvent un peu déraper, pas méchamment. On reste en pays de comédie mais il peut s'avérer troublant de mélanger les sphères privée et publique. Alors il vadrouille dans la petite ville, qui ressemble à celle de "Scènes de vie villageoise" (je trouve les deux livres très proches). Des silhouettes, un chien menaçant puis un peu collant, et ses pensées vont aux lecteurs là-bas au centre, qu'il imagine, qu'il reconstruit déjà en écrivain de profession, peut-être pas très capable d'une vie propre. Alors reste l'aventure, une lectrice, une complicité, ça m'étonnerait mais qui sait?

le titre "Vie et mort en quatre rimes" serait celui d'un recueil poétique d'un auteur flou et tout aussi incertain que cette nuit de perplexité. D'une perplexité cependant finement observée par l'une des belles plumes israéliennes.
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Plaisant, mais ne m'a pas laissé de souvenirs mémorables. Oz poursuit son propre cheminement et s'interroge sur le succès, le respect de la vie privée des gens publics, dans un roman qui semble teinté d'autobiographie. Il a le chic pour dépeindre les petits tracas quotidiens et les revêtir de ridicule, à tel point que nous finissons par rire de nous-mêmes.
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Un livre à classer plutôt dans les bons textes, mais qui ne me laissera cependant pas un souvenir impérissable.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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