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Charme évident du roman : une fable d'une simplicité trompeuse sur l'exploitation, la corruption et l'étroitesse d'esprit dans une petite communauté finlandaise.
Paasilinna jette un regard désapprobateur sur les failles de l'industrialisation et du capitalisme, symbolisées par la lutte entre Gunnar Huttenen - le héros éponyme - et la roue du moulin qui menace de l'écraser. Paasilinna n'hésite pas à montrer les cruautés perpétrées par le pouvoir contre les moins fortunés, qu'il s'agisse de la mort inutile d'un écureuil pour amuser le chef de la police ou de l'exploitation des locataires du fraudeur Happola, qui déclare "le loyer doit être payé à temps, que le propriétaire soit fou ou non ».
Alors que le roman est plutôt lent à démarrer, la seconde moitié accélère le rythme avec un humour pince-sans-rire créant un contrepoint à l'inquiétante persécution du protagoniste.
Le Meunier hurlant est un roman à la gloire des étrangers et des victimes,
dans un style désarmant qui interdit d'oublier son message.

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le meunier Gunnar Huttunen vit en solitaire dans son moulin d'un petit village du nord de la Finlande. Ses talents d'imitateur attirent tout d'abord le voisinage : comme au spectacle, ils viennent le voir mimer un lièvre, un ours, les villageois. Mais voilà, souvent, la nuit venue, il se réfugie dans les bois et hurle à la lune. Ses excentricités qui d'abord attiraient, tout à coup effraient. C'est ainsi qu'un jour ils décident de l'envoyer à l'asile. Mais Huttunen n'a pas l'intention de se rendre si facilement, d'autant plus que ses yeux brillent pour la conseillère horticole Sanelma Käyrämö…

La plume d'Arto Paasilinna est anguleuse. Il impose une distance entre les personnages, même lorsque ceux-ci se trouvent l'un contre l'autre. Distance que l'on retrouve entre ces êtres de papier et le lecteur. L'on observe, avec un détachement qui remue tout de même, le meunier se débattre dans les affres d'une société normative qui peut faire de tout mensonge une réalité. On le laisse prendre de l'avance mais on le suit avec intérêt. Un ouvrage qui m'a laissée froide tout en m'accrochant ; une lecture en demi-teinte donc.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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J'ai beaucoup aimé ce livre qui hurle contre la société actuelle : du moment que tu ne rentres pas dans le moule, tu es tout de suite mis à part !
Ce pauvre meunier ne faisait que hurler son désespoir, et parce qu'il différait sur ce point, le village l'a exclu !

Le préfet a dit une phrase qui m'a interloquée :
Non. C'est impensable. On peut amnistier un criminel, cela ne pose pas de problème, mais comment amnistier un débile mental ?

Paassilinna nous dépeint bien la place des fous dans la société d'après-guerre et il valait mieux être un assassin qu'un fou malheureusement...

Pour ce qui est de la fin :
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J'ai vu à divers endroits que ce livre se retrouvait dans la catégorie « humour » et je n'y souscrit pas vraiment. On sourit parfois mais sous des dehors bonhomme ce livre dénonce l'intransigeance envers la marginalité, si peu dangereuse puisse-t-elle être. Vrai que ce meunier est original, a un caractère de chien, fluctuant d'un extrême à l'autre et refuse d'écouter les mises-en-garde que lui font ses concitoyens peu après son arrivée. Par contre on découvre là un habile charpentier au passé irréprochable, avec des plans bien pensés pour l'avenir et n'ayant a priori aucune mauvaise intention. Mais l'incompréhension s'installe et la petite bourgeoisie du coin, qui par méchanceté pure, par lâcheté ou par calcul, se met en tête de se débarrasser du fauteur de trouble.

Et s'appuyant sur un système psychiatrique totalement incompétent, la complicité d'un conseil de tutelle et une mauvaise foi généralisée des villageois, on parvient à faire vivre l'enfer au meunier devenu fugitif par la force des choses. Celui-ci s'en tire quand même assez bien avec l'aide d'une étonnante dulcinée et de quelque gens du peuple plus ouverts d'esprit. le portrait qu'esquisse l'auteur du système étatique est assez caustique et l'hypocrisie des gens en autorité est mise en évidence. Tout cela sur un ton quand même léger et avec une finale aussi jouissive qu'inattendue. Bref j'ai bien aimé et il me tarde de reprendre contact avec cet auteur que je découvrais avec son meunier.
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Un homme particulier qui hurle dans la forêt quand il ressent le besoin...La population ne peut l'admettre. Un livre sur la différence.
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Gunnar Huttunen retape un vieux moulin au nord de la Finlande. Très proche de la nature, il sait imiter les animaux et parfois même hurle comme un loup. Catalogué comme fou, il est envoyé à l'asile, parvient à s'échapper, puis doit fuir pour qu'on ne l'y remette pas. La fin du roman est à la hauteur ; une autre nous aurait déçus. Très bien écrit, le livre se lit d'un trait. le personnage principal est peu à peu ferré dans le piège du regard des autres, qui vont travestir tous ses actes en leur donnant l'apparence de conduites insensées, parce que Gunnar gêne, il n'est pas dans la norme, pas dans la leur en tout cas (celle des villageois), et ce côté animal de lui (celui que l'humain réfrène au nom de la société, ce côté instinctif, cette façon de montrer ses sentiments ou d'agir sur l'impulsion du moment) dérange au nom du « bon sens ». Il y a là bien deux « esprits » qui s'opposent, deux façons d'habiter le monde : la cohabitation avec la nature ou l'immersion (le « faisant partie de »).
Très bon roman en bref, qui donne envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur.
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Brassens a chanté « Mais les brav's gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux…. »

Ce roman d'Arto Pasilinna nous illustre une fois de plus cet adage.

Gunnar Huttunen rachète un moulin dans un petit village au Nord de la Finlande.
Son arrivée est vue d'un bon oeil par la communauté, il est bon que ce moulin tourne et qu'il rende service à la communauté.
Très vite cependant, tout le monde le trouve un peu singulier, il hurle à la lune.
A de rares exceptions amicales ou amoureuses, il se met à dos tout le village qui cherche à le faire enfermer dans un asile.
S'en suit alors une longue lutte du bonhomme pour sa liberté, sa survie, c'est la lutte de l'intelligence, de l'amour, de la sensibilité contre la bêtise ordinaire qui s'avère parfois d'une férocité inhumaine.
Caustique et déjanté, ce roman est également une fable, un plaidoyer en faveur de la différence et on ne saurait trop remercier son auteur pour cette leçon d'humanité.
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Un excellent passilinna
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Une bonne surprise !
L'auteur finlandais met le doigt sur une vérité qui dérange. A cette époque, les années après la deuxième guerre mondiale, les personnes qui sortent de l'ordinaire, qui ne se conforment pas à la société, qui dérangent sont écartées et internées sous le prétexte de la folie. C'est ce qui arrive à ce pauvre meunier, qui s'est battu pour son pays mais qui a trouvé un moyen de lutter contre son mal-être : hurler dans la forêt !
Heureusement, il a des alliés mais l'obstination des gens de son village va lui gâcher la vie. Ils vont carrément le mettre sous tutelle. Il se retrouvera sans aucun droit. Son argent, son moulin vont lui être confisqués , ce qui l'oblige à prendre la fuite.
J'ai bien aimé ce roman, j'ai éprouvé de l'empathie pour ce personnage; néanmoins j'aurais voulu une autre fin.
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Féroce critique des villageois finlandais peu après la 2e guerre mondiale que Paasilinna nous offre dans ce roman, relatant les malheurs du meunier Gunnar Huttunen, coupable, aux yeux des habitants du hameau voisin, d'être un peu perché.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à Georges Brassens et sa "mauvaise réputation" qui résume tout ça merveilleusement bien:
Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation ;
Que je me démène ou qu'je reste coi,
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En suivant mon ch'min de petit bonhomme ;
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux…
Non, les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux…
Tout le monde médit de moi....

Sauf la belle Sanelma, ca va de soi :))
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