Ce roman d'aventure nous entraine de Seville jusqu'à l'empire Inca, via la cote atlantique du Panama et la recherche de l'Eldorado
Il présente une description détaillée des lieux et d'évènements historiques dans une langue ciselée, assez soutenue et procurant un réel plaisir de lecture.
On y croise une abondante galerie de personnages mélant des figures historiques (Francsco Pizzaro) et d'autres imaginaires comme le narrateur, accompagné du docteur Bolivar et de l'aumonier Don Anselmo, certains apportant une touche d'humour.
Ce grand voyage qui s'étale sur plusieurs années, fait traverser des forets luxuriantes et les eaux turquoise des caraibes. On y découvrira une civilisation réelle et mystérieuse car assez peu connu, celle d'un peuple vivant dans les montagnes, les Chachapoyas. le roman devient alors roman initiatique, en faisant évoluer le narrateur au contact, parfois intime, avec leur culture pleine de spiritualité.
En plus de incas et des chachapoyas,on y croise aussi les Muiscas et les Arwaks, les luttes avec les incas, et les rivalités entre conquistadores.
Je suis ressorti de ce roman comme d'un beau voyage mouvementé et dépaysant, et imprégné de la douce spiritualité des Chachapoyas, tout en ayant au passage appris quelques mots de quechua, la langue parlée par les incas.
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Un de nos navires s'était échoué contre les récifs de Curaçao, l'île des Géants, sombrant corps et bien. Et j'avais cru comprendre qu'Alonso y avait perdu ses meilleurs compagnons d'armes. Lors de cette tempête, peu s'en était fallut que l'océan engloutît notre caravelle. Néanmoins, plusieurs voies d'eau la condamnaient à sombrer et nous avions du l'abandonner.
Le transbordement du matériel et des naufragés dans les canots avait été hâtif et confus, aussi avions nous déploré quelques pertes, dont mon astrolabe. Ayant réchappé à la tempête, le troisième navire avait normalement pu atteindre Coro, notre port d'escale, pour y accoster. Selon mes estimations, nous étions à deux ou trois lieues de la colonie. Le capitaine Flavio devait nous y attendre pour le ravitaillement avant de mettre le cap sur Panama.
Notre convoi se mit finalement en branle, de façon chaotique d'abord. Inigo Riviera et Raul Garcia, les lieutenants de Felipe del Castillo, crièrent les ordres qui nous firent avancer à marche forcée. Derrière nous, la caravelle sombrait. Nous tournions désormais le dos à l'Espagne et à toute possibilité de retour en arrière.
Je crois au Camaquen, cette volonté universelle, créative et généreuse, qui imprègne l'existence. Celle qui fait jaillir l'arbre de terre et se dresser les arbres vers la lumière. Celle qui unit les êtres et leur insuffle de l'amour. Chaque chose a sa raison d'être et notre rencontre n'était pas fortuite, Naïa.