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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Epoustouflant! Aussi bien sur le tableau dressé de cuba sur plusieurs décennies que sur la profondeur des personnages, quels qu'ils soient. On sent l'énorme travail pour tracer cette histoire à voix multiples si cohérente et qui nous fait avancer fébrilement vers le dénouement des dernières pages.
Adela Fitzberg est une jeune femme New-Yorkaise de père argentin et de mère cubaine, cette mère qui a totalement rejeté ses racines cubaines justement et qui, lorsqu'elle apprend que sa fille, en plus d'étudier l'histoire de ce pays honni, s'installe avec un exilé cubain, Marcos Martinez Chaple, c'est le déclencheur d'un raz de marée émotionnel et dramatique pour des raisons que je ne dévoile rai pas évidemment.
On entre alors dans l'histoire du Clan, un groupe d'amis cubains, qui avaient leur base de regroupement à Fontanar, chez Clara, le pilier de ce Clan et la mère de Marcos, lieu magnétique soi-disant et qui a le pouvoir de toujours rassembler les membres de ce Clan en son sein.
Les personnages de ce Clan sont si attachants, quels qu'ils soient, pour diverses raisons, de par leur histoire familiale, de par leurs agissements. Ce lien est si puissant entre eux et en même temps parfois si nuisible...
C'est une histoire forte, puissante sur l'amitié, sur l'amour et ce que cela peut engendrer de trahisons, de culpabilités, de pertes. La mort plane, le tragique plane, la misère et la débrouille sont omniprésentes. C'est un roman d'émotions dans lequel on est quasi en permanence chamboulé par les décisions prises, par les comportements de chacun.
C'est un Cuba comme on s'en doute mais à l'échelle d'un roman et on découvre, pour ma part en tout cas, ce que comporte l'exil, contraint ou voulu comme cicatrices qui ne se referment jamais et rongent forcément la personne.
Mais c'est une magnifique réflexion sur tout ça justement, sur l'amitié, l'exil et ses conséquences pour chacun, à court, moyen et long terme et sur le choix de chacun de le vivre ou pas, de vivre avec ou pas. On entre dans la tête de chacun et c'est franchement époustouflant.
J'ai adoré lire ce roman qui nous retrace 26 ans de vie, de questions, d'évènements plus ou moins marquants, avec toujours en filigrane la réalité historique de Cuba, de "qu'est-ce qui nous est arrivé?" et dont le titre poussière dans le vent, Dust un the wind, est un mantra puissant tout au long de cette lecture.
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Leonardo Padura base son roman sur une question essentielle : quand jeune diplômé à Cuba dans les années 90 on gagne à peine de quoi vivre, doit-on rester fidèle au parti ou fuir ? C'est le dilemme pour Clara et son "clan" , anciens amis de lycée qui se retrouvent régulièrement chez elle à l'occasion de son anniversaire. Ainsi on passera de Cuba à d'autres pays ( Etats Unis, Espagne, France) pour suivre cette diaspora cubaine.
A cela s'ajoute une intrigue présentée dès le premier chapitre mais qui ne verra son dénouement qu'aux dernières pages : qui est le père biologique d'Adéla, fille de Loreta/Elisa ?
Roman historique et thriller, le lecteur se doit de reconstituer l'histoire de ces 12 personnages de 1989 à 2016, soit une génération et leurs enfants !
Passionnant !
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J'ai aimé ce livre pour plusieurs raisons: les dimensions historiques et les relations américano-cubaines très compliquées mises en avant par l'auteur fruit d'une situation politique exécrable qui dans les années 90 a contraint de nombreux cubains à quitter leur île, quitte à partir dans des conditions plus que déplorables afin d'aspirer à une "vie meilleure".
Une vie meilleure oui, mais à quel prix? Laisser les êtres que l'on aime derrière soi, partir et pour certains ne pas avoir la chance de revenir faute de contraintes politiques...
Et de l'autre côté tous ces "sacrifiés" qui décideront de rester pour l'amour de leur patrie, mais encore une fois à quel prix?

"Poussière dans le vent" est un très grand roman qui met en avant tous ces questionnements dont le thème prédominant celui de l'exil est abordé avec une telle profondeur que l'on ne peut pas ne pas être touchés.
L'histoire d'un groupe de 8 amis cubains que l'on prendra le temps de connaître à travers chaque chapitre et qui restera soudé malgré les épreuves du temps.
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Il est des livres dans lesquels on se sent tellement bien que l'on appréhende la fin de la lecture. Ce fut mon cas avec ce roman de Léonardo Padura. L'auteur cubain nous montre à la perfection ce qu'est la vie de ses compatriotes depuis la révolution. Il n'attaque pas directement le pouvoir communiste, il décrit les privations, les frustrations, la suspicion d'être entouré d'indics de la police, et le cataclysme de la fin de l'Union soviétique, la désillusion des jeunes lorsqu'ils arrivent à la fin de leurs études et ne trouvent pas de débouchés et leur obsession de l'exil qui les transforme en "Poussière dans le vent". Léonardo Padura accorde toujours une place majeure à l'amitié, encore plus dans ce roman que dans les autres. C'est l'histoire d'un groupe d'amis, le Clan comme ils se nomment, regroupés autour de Clara, tous sont nés à la fin des années 50 et aux débuts des années 60, ils font de brillantes études, obtiennent des diplômes d'architectes , de neurochirurgien, d'ingénieurs, de physicien, certains ont fait leurs études en URSS. Lorsque celle-ci s'effondre vers 1990, ils ne voient que l'exil pour exercer pleinement leurs métiers, et avoir une vie meilleure, car l'île manque alors de tout. Au tournant des années 2000 ce sont les enfants de ceux qui sont restés qui prennent le chemin de l'exil. Ils sont disséminés à travers le monde en Espagne, en France, en Argentine, à Porto-Rico et aux Etats Unis , surtout en Floride. de l'étranger, ils aident ceux qui subsistent au pays. L'exil ne veut pas dire l'abandon, les événements qui se sont déroulés avant leur départ continuent de les hanter jusque dans les années 2010. Ils veulent savoir comment est mort l'un d'eux? Pourquoi l'une d'entre eux a disparu et qui était le père de sa fille?
Au fil des pages on est ému, touché, bouleversé, par les séparations, par la vie difficile de ceux qui sont restés, on est captivé par la vie de ceux qui sont partis, on vit leurs angoisses de leurs implantations et le bonheur des naissances. Jamais Léonardo Padura n'avait décrit avec autant de force et sans concession le destin de ses compatriotes, sans oublier toutes les références à la culture et à l'art qui régulièrement émaillent son oeuvre. On a l'impression de faire parti du "Clan", tant on partage leurs joies, leurs peines notamment celles de Clara qui est restée dans l'île et devient le centre du monde de tout ces déchirés de l'exil.
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Un roman absolument éblouissant, mêlant les drames et l'histoire politique avec sensualité et humour, où l'intrigue repose sur des femmes dignes et fascinantes, remarquables héroïnes. La saga d'une famille cubaine contemporaine remarquablement réussie, maîtrisant les codes de l'exercice et en évitant les écueils, avec, en filigrane, une réflexion sur l'exil.
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Ce livre magnifique aborde de nombreux sujets : l'amour, l'amitié, la trahison, l'exil, la rédemption, la quête d'identité.
Grâce à Leonardo Padura nous découvrons cuba et son histoire depuis l' enfance, l'adolescence des personnages à la fin des années 50 jusqu'à nos jours.
Ce Cuba qui donne accès aux études à tous et qui formera d'excellents médecins, physiciens, architectes mais qui seront sous payés et manqueront de tout. Ce Cuba qui après la chute du mur se trouvera isolé n'ayant plus l'appui de son allié Soviétique. Bref, ce Cuba mal connu, mystérieux et déroutant.
Un très bon moment de lecture.
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Dans une discothèque de Miami, Adela, une jeune Américaine, rencontre Marcos, un Cubain fraîchement exilé. Elle est passionnée par Cuba, dont sa mère est originaire mais ne veut pas parler. Lui, il veut oublier la misère et vivre comme un Américain. Ils réalisent rapidement que leurs parents se connaissaient à La Havane. A la manière d'un polar, par d'incessants allers-retours entre l'Amérique du jeune couple et le Cuba des parents, Leonardo Padura fait ressurgir le passé et ses mystères.
Poussière dans le vent est l'occasion pour Leonardo Padura de nous raconter l'histoire de sa génération. Il aurait très bien pu être un des membres de ce clan de lycéens, étudiants puis jeunes adultes qui sont maintenant éparpillés à travers le monde. Dans les années 1990, après la chute de l'URSS et l'abandon du pays frère, leur vie était très difficile à Cuba. L'auteur nous décrit toutes les combines pour survivre ou pour partir. Il nous parle aussi de la difficulté de l'exil, du manque viscéral de la terre natale pour certains, des rêves perdus, des regrets de ceux qui sont restés, des amitiés indéfectibles mais aussi des trahisons, de la culpabilité et de plein d'autres choses qui font le quotidien des Cubains. Il y a aussi ce thème universel, la question que se pose, une fois la jeunesse passée, tout groupe d'amis : qu'est-ce qui nous est arrivé ?
Poussière dans le vent est un roman très fort, un pavé avec quelques longueurs et répétitions, mais je serais bien restée encore des heures et des heures avec ses personnages si attachants. Chacun d'eux y est minutieusement campé et Leonardo Padura les a rendus admirablement vivants pour mieux nous émouvoir.
Leonardo Padura est un auteur que j'aime beaucoup. J'ai visité Cuba, il y a quelques années, avec son policier Mario Conde dans ma liseuse. En élucidant ses cold cases il m'a permis de mieux appréhender l'histoire de cette île et de comprendre l'arrivée de Castro. Avec ce nouveau récit Padura nous raconte son époque, celle de la fin du rêve communiste.
#Poussièredanslevent #NetGalleyFrance
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Poussière dans le vent est un véritable bonheur de lecture et il faut se laisser prendre par cet ample roman choral qui embrasse la vie d'un groupe d'amis "Le Clan " sur près de 30 ans entre 1990 et 2016.
Le Clan, c'est huit amis soudés qui vont être affectés par les transformations du monde sur la vie à Cuba
Nous entrerons dans le Clan par le truchement d'une photo de groupe postée sur Facebook par Clara. à l'intention de son fils Marcos. La photo a été prise en 1990 dans les jardins de la maison familiale de Fontanar.
Cette photo est révélatrice de secrets , des souvenirs et plus.
En s'appuyant sur cette photo, Leonardo Paduro va nous entrainer dans un roman à trois niveaux:
1 / La découverte approfondie de chacun des membres du Clan et de leurs secrets
2 / le déroulement d'une intrigue et d'un suspense tenu jusqu'au dernier chapitre
3 / Cuba et son régime politique dans les années 1990 et jusqu'en 2016.
Et pour bien fluidifier ces trois niveaux , Leonardo Padura va faire que son roman ne soit pas chronologique mais qu'au contraire il oscille entre ses trente années de vie de ces personnages.
Il faut un peu de temps au départ pour tout mettre en ordre , entre l'ensemble des personnages et la ligne de temps. Mais une fois que cela est acquis , c'est un grand bonheur de lecture de retrouver Clara , Horacio , Bernardo , Walter , Irving , Joel , Fabio et Liuba.
Poussière dans le vent est un roman de l'amitié, de l'amour , de la fidélité le tout sur fond d'exil, de perte.
La force de ce roman vient aussi de la façon dont est traité Cuba et son régime politique. Rien n'est dit frontalement. Jamais le nom de Fidel Castro n'est prononcé ( Juste une fois le prénom !). On comprend les liens forts avec l'Union Soviétique, on a vent de la chute du mur de Berlin. Une peur certaine des indics espions et délateurs parcourt le roman.
Cette chape enveloppe chaque personnage est dicte en partie leurs actions.
Tout cubain est viscéralement attaché à son île .Mais les pénuries alimentaires, économiques et le besoin de liberté font que chaque cubain devient candidat à l'exil et avec des bouts de ficelle il fait une vie.
Ce roman est aussi celui de la diaspora cubaine à travers les Etats Unis , l'Argentine et l'Espagne .
L'amour, la fidélité à une terre , des paysages, des familles
Mais laisse t -on son pays ?
Poussière dans le vent ?
Leonardo Padura à la double nationalité cubaine et espagnole".
Quand il est interrogé sur cette double nationalité il répond qu'il a une double citoyenneté : espagnole et cubaine mais qu'il n'a qu'une nationalité et elle est cubaine.
Leornado Padura vit à Cuba.
" Clara fouilla dans son sac, sortit les clés, ouvrit la porte et entra dans la maison où l'accueillirent la solitude, le silence et ses souvenirs. La coquille de Clara. "
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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Ce week-end, je me suis offert un voyage à La Havane, et en Floride, Barcelone, Madrid, et même Tacoma...700 pages, un roman-fleuve de 710 pages qui m'a emportée. Addictif! Oubliés, le cinéma, la télévision, le Monde ou Facebook. 

26 ans séparent les premiers épisodes de l'histoire : la fête d'anniversaire de Clara en 1990 où sont réunis les amis formant le Clan immortalisé par la photo de groupe dans le jardin de la maison de Fontanar, et le dénouement en Floride. C'est avant tout le roman de l'amitié, la fraternité, de la solidarité qui a uni les membres de ce Clan pendant toutes ces années même à travers sa dispersion et l'exil.


Roman de Cuba, de sa culture, sa cuisine, sa chaleur, mais aussi la débrouillardise dans les privations, les combines et les compromissions, la peur aussi et la défiance. Dans l'exil, ces cubains ressentent et font revivre cet attachement. 

Romans des trahisons multiples, infidélité conjugales, non-dits de ceux qui savent qu'ils vont quitter l'île. Plus grave : un mouchard s'est infiltré dans le groupe. Des évènements dramatiques vont peser des décennies sans faire éclater les solidarités.

En dix chapitres centrés chacun autour d'un protagoniste, l'histoire sera contée, et l'énigme va se découvrir par bribes. La lectrice devine l'intrigue, mais les indices parfois se contredisent.

"Une complicité avec suffisamment de force pour vaincre l'apocalypse divine et l'entropie de la matière. Selon
Horacio : la dynamique de la cohésion l'emportant sur la dissociation. Les fragments d'un aimant que leur
propre nature ingouvernable rassemble toujours."

Padura met en scène la vie quotidienne de ses personnages sans aucun manichéisme. Tous sont attachants avec leurs différences. S'il y a parmi eux un traître, un ange déchu, un alcoolo, un arriviste...il y a aussi le pardon qu'ils sollicitent et obtiennent.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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