AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 493 notes
5
54 avis
4
36 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout au long du récit, Leonardo Padura file la métaphore du titre de son roman à merveille.
Poussière dans le vent est un roman d'une grande intelligence qui nous mène de Cuba à la Floride en passant par l'Europe.
Les membres du groupe d'amis de la photo prise quelques mois avant la chute du bloc de l'Est qui aura de lourdes conséquences sur l'île sous embargo américain partiront tous dans des directions variées et à des moments différents en fonction des opportunités qui se présenteront. Mais le coup de vent qui provoquera la dispersion de ces petits grains de poussière ne sera pas le souffle du changement socio-économique.
Beaucoup quitteront donc Cuba. Certains quitteront Cuba mais essaieront aussi de quitter leur "cubanité".
Les itinéraires des différents personnages font voyager le lecteur dans des lieux extrêmement bien restitués et décrits par l'auteur.
Les personnages du roman ont une véritable épaisseur et le lecteur s'attachera facilement à chacun d'entre eux.
L'histoire est dense mais se lit relativement facilement. Poussière dans le vent est un bon compagnon littéraire dont on peut étaler la dégustation sur deux petites semaines pour mieux le savourer.
Commenter  J’apprécie          80


Dès le lycée dans les années 80 un groupe de jeunes adolescents cubains se rapproche. Leur amitié grandit et ils se baptisent "Le Clan" et se pensent indestructibles. On les suit pendant 40 ans.

C'est une histoire d'amitié, d'amour, de passion, de déchirement, de trahison. Cuba est présente en toile de fond même lorsque les protagonistes sont en Espagne en France ou aux Etats Unis.

La vie de chacun est analysée à l'aune des évènements politiques de l'île et des évènements intimes des uns et des autres. Et cela est passionnant à plusieurs titres. La misère et les difficultés de la population à Cuba après le démantèlement de l'Union soviétique, l'impact sur la destinée de ces jeunes adultes. Ils commençaient leur vie avec l'image d'une société bien compartimentée et structurée. le basculement des années 90 met à mal leurs évidences. C'est une étude psychologique vraiment intéressante et en même temps les révélations du pourquoi du comment nous tient en haleine jusqu'aux toutes dernières pages 

En résumé un roman passionnant à multiples facettes que je conseille aux amateurs d'histoire contemporaine et d'études psychologiques.

Commenter  J’apprécie          80
Leonardo Padura suit une bande d'amis aux destins qui s'entrecroisent et pour chacun d'entre eux à mesure de l'avancement de l'histoire il nous fait découvrir leur personnalité profonde, leurs envies, leurs espoirs, leurs interrogations et leurs doutes.
A partir de ces éléments, Leonardo Padura bâtit une vaste fresque sur Cuba et les cubains de la fin des années 80 à nos jours et engage une réflexion approfondie sur l'exil et ses conséquences qui même s'il se veut libérateur laisse toujours des séquelles : on n'en sort jamais complètement indemne.
La construction du récit est particulièrement bien pensée, on suit sans difficulté le fil de l'histoire malgré les nombreux personnages et les multiples allers-retours dans le temps qui s'étire sur plus 2 générations.
A tout cela s'insère une intrigue qui se développe et se résout tout au long du récit et qui nous tient en haleine.
Un très bon roman à recommander.
Commenter  J’apprécie          70
Il était une fois …
Clara, Elisa, Bernardo, Irving, Dario, Horacio … ceux dont on peut dire :
« Et ils rêvaient, ils rêvaient, ils rêvaient… parce qu'ils y croyaient ».
Et le temps a passé et se posa alors la question :
« Croire sans douter ou douter pour ensuite perdre la foi, ou garder la foi et continuer à croire malgré les doutes? ».
Une histoire d'émigré (1), d'exilé (2) ou d'expatrié (3) … difficile de choisir le bon terme.
Que peut on … que doit on … que veut on … faire quand on traverse la crise de 1991, la crise dans la crise de 1994.
Un roman à lire en écoutant en boucle « Dust in the Wind ».
Deux ans d'écriture pour accoucher de ce roman, ce gros pavé qui évoque la patrie rêvée, la patrie aimée et parfois détestée mais toujours celle qui colle aux pieds.
Pour nous ce sera quelques heures passées dans l'intimité de cette bande de copains.
C'est un essai magistral sur la douleur ressentie par le peuple cubain qui a cru aux jours meilleurs.
Ma seule réserve sera sur le côté polar évoqué brièvement mais tout au long du livre et qui à mon humble avis n'apporte pas grand chose.

(1)
Emigré
Personne qui a quitté son pays pour des raisons économiques, politiques, etc., et qui est allée s'installer dans un autre.

(2)
Exilé
Se dit de quelqu'un qui est condamné à l'exil ou qui vit en exil ; banni

(3)
Expatrié
Qui a quitté sa patrie volontairement ou qui en a été chassé.
Commenter  J’apprécie          110
Lorsqu'elle découvre une photo que lui montre son compagnon cubain, Adela manque de défaillir. Cette photo, prise 26 ans plus tôt, représente les amis de la mère de Marcos lors de son 30e anniversaire. Une photo de groupe où apparait une certaine Elisa enceinte qui ressemble fort à Loreta, la mère d'Adela.
L'auteur retrace alors le parcours des différents intervenants qui composaient alors ce qu'ils appelaient le Clan, et qui fit ce jour-là sa dernière soirée au grand complet. Car le lendemain, Walter (qui a pris la photo) chute d'un toit, puis c'est au tour d'Elisa de disparaître quelques jours après. Plusieurs d'entre eux seront interrogés longuement et on sait qu'à Cuba, les interrogatoires peuvent prendre des directions surprenantes et ne sont pas sans dangers, physiques et psychiques.
Et au fur et à mesure des exils successifs, le Clan va se disperser aux États-Unis, en Espagne et en France, laissant finalement seuls Clara, la mère de Marcos, et Bernardo vieillir à Cuba. Et si quelques amitiés perdurent, l'éloignement et les soupçons nés de la répression policière mettront à mal l'existence du Clan au fil des ans. L'enquête d'Adela sur ses origines et le destin de sa mère va réveiller toute une mémoire endormie sur le drame qui s'est passé cette année-là, mais aussi sur les destins contrariés des nombreux personnages.
Leonardo Padura réussit une fois de plus ce roman choral, retraçant l'histoire de son pays avec des personnages attachants, une mélancolie et un style qui n'appartiennent qu'à lui. L'histoire de son pays de la Période spéciale (les années 90 où le pays perd le soutien de l'URSS, et pour cause) aux années de (relatif) assouplissement durant les années Obama. Et puis le thème de l'exil, très fort ici, décrit avec sans doute beaucoup de justesse et de sensibilité, loin de tout manichéisme (“Mais entre voyager et émigrer, il y avait un gouffre insondable. Et entre émigrer et se procurer un onéreux permis de « sortie définitive », scellant la transmutation du statut de citoyen en celui d'apatride, une horreur semblable au bannissement”).

Magnifique et profondément humain.
Commenter  J’apprécie          140
J'ai adoré.
C'est un groupe d'amis, qui s'appellent entre eux le clan ; ils vivent dans un Cuba qui sombre.
Quel plaisir de les suivre pendant près de 30 ans ; ceux qui vont choisir de partir, ceux qui vont rester.
Le personnage principal est Cuba avec ses contradictions, sa misère, l'excellence de son enseignement, sa corruption, ses danses, sa musique...
Il est question d'exil, de déracinement, de pauvreté, de résilience, de trahison et de solidarité.
Il est aussi questions de rêves, d'espoir, de déception, de renoncement et d'espérance.
Ce récit est surtout une ode à l'amitié.
L'écriture est élégante et nostalgique.
Les personnages sont attachants et je les quitte avec regret.
Un roman émouvant et passionnant.
Commenter  J’apprécie          383
Poussière dans le vent... ou poussière dans les yeux, c'est plusieurs livres en un.
Alors c'est un beau morceau certes, mais il s'agit surtout de l'histoire de plusieurs récits de vie, ceux d'Adela et Marcos, puis d'Irving, Horacio, Elisa, Clara, Darío... Toutes, tous, sur l'île de Cuba dans un moment de son histoire ou l'insécurité économique, sanitaire et politique règne. Chacun raconte le récit à sa façon, avec leurs yeux, leur passé, leurs envies, mais c'est aussi les conséquences des choix de chacun vis-à-vis des uns, des autres, de leurs prochains...

C'est un livre d'amour, de politique, d'histoire mais surtout un livre social raconté brillamment
Commenter  J’apprécie          90
Les lectures communes sont souvent l'occasion d'aller vers des livres que nous n'aurions pas choisis seuls, parce nous ne connaissions pas l'auteur, nous avions des appréhensions face à un pavé ou encore que le thème n'entrait pas dans nos sujets de prédilection.

Poussière dans le vent fait partie de ces romans que je n'aurais pas découverts sans les babeliotes-amis. Un grand merci à mes acolytes de LC !

Leonardo Padura présente son île de Cuba de manière très belle, avec ses ambivalences, des quartiers les plus pauvres aux maisons d'architectes proches du pouvoir, des manques subis dans les besoins les plus primaires à l'éducation de qualité dispensée à tous ceux qui en ont les capacités sans distinction de classes. Cet auteur est passionnant dans son traitement politique en montrant les deux côtés tant du communisme que du libéralisme, sans présentation manichéenne et sans préjugé.

Au départ, l'histoire est celle de la rencontre d'un couple, d'une jeune femme venant de New-York et d'un jeune homme fraîchement arrivé de Cuba. La découverte d'une photographie où leurs parents fêtent ensemble un anniversaire va les mener à s'interroger sur leurs origines. On explore alors, avec chacun des personnages, le déroulement de sa vie et l'influence que cela a pu avoir sur d'autres existences.

L'amitié forte qui relie les membres du clan est indestructible, malgré les amours et désamours, entre ceux qui restent et ceux qui partent, sur plusieurs décennies. L'exil est omniprésent, dans une reconstruction autour du passé, du présent et de l'avenir, quel que soit le lieu d'ancrage. Les choix auront des conséquences sur les générations futures, qui connaîtront une vie très différente de leurs parents ou grands-parents.

Ce roman a une intrigue, mais je retiendrai surtout son ambiance. Si vous avez envie de passer la soirée avec un groupe d'amis qui ont des rêves plein la tête, de voir comment ils ont évolué dans un monde à la fois fermé et ouvert, de réfléchir sur ce qui est vraiment important pour vivre heureux… Ecoutez et lisez Poussière dans le vent !
Commenter  J’apprécie          3614
Un groupe de personnes ne peut pas résister au courant de l'histoire. Chacun donne sa réponse, jusqu'où faut-il rester fidèle et à partir de quand faut-il sauver sa peau? Il ne s'agit pas d'une histoire d'opposants cubains mais de gens plutôt dans le système mais qui ne pourront pas résister à son écroulement après la chute du mur. Avant tout, une belle histoire de destins humains autour d'un personnage central féminin.
Commenter  J’apprécie          70
Un livre inoubliable, qui nous entraîne de Cuba aux États-Unis en passant par l'Espagne et qui se lit en un seul souffle. Que de nostalgie dans ces personnages qui se cherchent, se retrouvent et se perdent de nouveau. Probablement le meilleur romans lu ces dernières années.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (1238) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}