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De Padura, j'avais adoré « L'homme qui aimait les chiens » magnifique roman historique sur la fuite de Trostky et j'avais également beaucoup apprécié « Les brumes du passé » qui mettait en scène Mario Condé son héros récurrent.

Son dernier opus, Hérétiques, est composé de trois livres qui pourraient presque se lire séparément.

Le premier qui met de nouveau en scène Mario Condé se lit très facilement et raconte l'histoire de Daniel Kaminski, jeune juif polonais réfugié à Cuba au moment de la montée du nazisme. On y apprend l'histoire terrible du navire qui devait y amener ses parents et sa soeur et dont les passagers qui avaient pourtant payé leur visa, ne pourront jamais débarquer, condamnés à retourner vers l'enfer européen. Ce premier livre est émouvant, intelligent, passionnant. Il est également instructif sur ce que pouvait être la vie à Cuba sous Batista et de manière générale, tous les romans de Padura sont une mine d'informations sur Cuba.

Le deuxième livre nous fait voyager à Amsterdam au 17ème siècle au temps de Rembrandt. Là je dois avouer que même si le récit est érudit , j'ai eu un peu plus de mal. Comme d'autres babeliotes l'ont souligné, je n'avais pas souvenir que l'écriture de Padura soit aussi ardue.

Le troisième nous ramène à Cuba avec Mario Condé à notre époque. Il fait le portrait d'une jeunesse désabusée et déçue des rêves castristes. Plus simple à lire que les précédents, il m'a semblé aussi un peu moins intéressant.

Le tout est relié par l'histoire d'un tableau de Rembrandt et par le libre arbitre qui habite chacun des personnages principaux. Ils n'hésiteront pas à faite des choix pouvant les mettre en danger mais leur permettant de vivre en accord profond avec leur personnalité. Les hérétiques.

Voilà c'est dense (plus de 700 pages pour l'édition poche) parfois un peu longuet mais ca reste un roman passionnant.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman dans lequel je me suis plongée et même immergée à partir d'un certain moment. de ces livres qui vous happent.
J'ai tout aimé : l'information donnée sur Cuba à tous ceux qui, malgré quelquefois une intelligence plutôt brillante, s'enfermaient dans la belle image rebelle du Che et s'accrochaient à un Cuba idéalisé .
J'ai adoré les commentaires distillés comme le rhum du personnage qui raconte le désespoir, comme savent le faire les sud-américains, avec toujours quelque part au coin des lèvres un sourire prêt à renaître, une fête prête à éclore, même ds une cour sordide avec une boîte de sardines et un verre prêt à réchauffer les corps et les coeurs.
Tout m'a appris qq chose d'interessant: le sort du bateau chargé de juifs abusés et rackettés , façon Exodus dont on n'a pas entendu parler  et l'ignominieux cynisme de sa gestion, tant par l'Europe que les US… les mêmes qui prendront des mines de patenôtre
après 1945 en prétendant qu' « ils ne savaient pas ». Ils auront d'abord pris la peine de saisir bijoux et oeuvres d'art que c'est malheureux avait emporté comme sauf conduit dans leur exil et leur exode… La spoliation des biens n'a largement pas été seulement le fait des nazis…
Et puis, l'histoire continue avec la geste des familles , juives émigrées, avant l'ignoble extermination , souvent pour des raisons idéologiques; et puis la rocambolesque émigration des Cubains qui risquaient leur vie plutôt que de se laisser mourir au petit feu des privations-récession. Et soudain, la plongée dans le XVIIe et ses tortueux diktats religieux, Rembrandt et le monde de l'Art nous emportent ailleurs!
Et que dire de l'esprit de résistance qui anime les personnages à diverses époques, leur courage et leur unicité, leur refus délibéré de rejoindre le troupeau. J'oublie certainement encore bien d'autres éléments car ce livre est un foisonnement , une sorte de matriochka  littéraire, chaque histoire en enferme une autre et chaque fois l'intérêt renaît car chaque fois, l'époque ou le point de vue diffère. L'enthousiasme et l'émotion ne m'ont pas quittée depuis que j'ai refermé ce chef-d'oeuvre .
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Comme à chaque fois que je me sens envahie par toute une palette d'émotions différentes, lorsqu'une lecture me chamboule du tout au tout et me laisse longtemps accrochée à ses mots et son univers, je me sens complètement dépassée lorsqu'il s'agit d'en faire une critique. Je vais sans aucun doute être dense mais je ne peux faire autrement étant donné la profondeur de ce roman. Vous me pardonnerez sans nul doute.

Je vais commencer par le plus simple : la forme. Ce petit pavé de 715 pages en format poche se décline en quatre parties.

Le livre de Daniel nous raconte l'histoire de Daniel Kaminsky, jeune juif ayant fui l'Europe pour Cuba d'où il assiste, impuissant, au destin du Saint Louis et de ses passagers parmi lesquels se trouvent ses parents et sa petite soeur. Le Saint Louis est un bateau de réfugiés juifs qui, au début de la seconde guerre mondiale, a tenté de trouver refuge à Cuba, puis à Miami et au Canada. Il a été refoulé à chaque fois et ses passagers se sont vu obligés de rejoindre l'Europe où la plupart périt lors de l'Holocauste. Dans cette partie nous faisons connaissance avec Elias Kaminsky, fils de Daniel, ainsi qu'avec Mario Conde, un inspecteur à la retraite. Tous deux tentent de comprendre comment le tableau de Rembrandt, qui appartenait aux parents de Daniel Kaminsky, a pu se retrouver dans une vente aux enchères, loin de Cuba.

Le livre d'Elias nous narre quant à lui la genèse du tableau de Rembrandt. Nous suivons le jeune apprenti séfarade du Maître, Elias Ambrosius, à travers Amsterdam. Il y est question de religion, de peinture (et tout particulièrement de la série des têtes de Christ de Rembrandt) et de libre arbitre.

Le livre de Judith, de façon assez surprenante, nous amène sur les traces de Judith Torres, jeune emo. Si comme moi vous n'y comprenez goutte, sachez que "emo" signifie plus ou moins "émotif" et sert à désigner un groupe qui se démarque par sa tenue vestimentaire (de type gothique), son état dépressif, sa relation torturée au corps... On se demande ce que ça fait là, entre juifs, Dieu, Cuba et Rembrandt. Mais tout a sa place dans ce récit !

Et enfin la genèse permet de boucler la boucle, de comprendre le fin mot de l'histoire. Elle est très courte, pas forcément indispensable mais agréable pour satisfaire la curiosité de lecteurs comme moi.

Comme vous l'aurez compris, Hérétiques fait explicitement référence à la Bible dans sa forme. Dans le fond, la religion y tient une place prépondérante. Beaucoup de questionnements sur la qualité de juif, le rapport à toute croyance religieuse. Mais le thème central est sans conteste la question du libre arbitre, de la liberté de penser et d'agir selon des choix qui nous propres. Voilà le fil conducteur de ce roman fleuve qui se déroule sur plusieurs continents (Cuba, Miami, Amsterdam, la Pologne et même un peu le Moyen-Orient) et sur plusieurs siècles (du XVIIème siècle aux XXIème).

J'ai aimé la description de la vie quotidienne à La Havane, sa misère, la corruption mais aussi sa musique, le base-ball, les liens très fraternels qui unissent les cubains entre eux.
J'ai aimé les multiples références historiques : le Saint-Louis en 1939, le XVIIème siècle hollandais, la vie cubaine sous Batista, le massacre des Juifs en Pologne en 1648...
J'ai aimé suivre Rembrandt dans son atelier, en apprendre plus sur sa vie et ses techniques picturales.

L'écriture de Leonardo Padura n'est pas limpide : les phrases sont longues, parfois un peu tortueuses, mais la langue est belle et très évocatrice. Elle convient parfaitement à l'esprit de ce roman, un peu torturé mais très beau. Comme Rembrandt, Padura travaille plutôt l'émotion, l'humanité de ses personnages qui sont très approfondis et réalistes. Si l'auteur est très souvent critique envers son pays, c'est seulement comme on peut l'être envers les gens que l'on aime le plus : on sent l'amour à travers les blâmes.

C'est une véritable découverte, un coup de foudre, que cette oeuvre magistrale qui fraye avec le polar, le roman historique, la saga familiale. Une véritable ode à l'Humanité et à la Liberté qui s'inspire d'événements ayant vraiment eu lieu et qui les relie les uns aux autres de façon très naturelle.

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Ode aux anti-conformistes de tous temps et de tous bords, "Hérétiques" est un merveilleux roman qui nous mène de par le monde et le temps, de la belle et désespérante île de Cuba du vingt-et-unième siècle, il nous transporte jusqu'à la délicieuse Amsterdam des années 1640 et nous amènera à connaître le grand Rembrandt et ses brillants disciples aussi bien que les clans emos et gothiques qui zonent sur la grand place de la Havane.

A la fois polar, grande littérature et invitation aux voyages, "Hérétique" touche à tout et y excelle. J'ai passé pour ma part un excellent moment de lecture et je n'ai pas vu passer ses 715 pages. Je déplore seulement avoir été moins charmée par la troisième partie que par les deux premières et avoir donc quitté le roman moins enchantée que je ne l'aurais souhaité.
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Sommes-nous libres, ou mêmes capables de nous libérer des carcans moraux, religieux, idéologiques imposés ? Que gagne l'Hérétique, celui qui s'éloigne de ces carcans pour gagner sa liberté?
Vaste question que ce gros roman explore en trois longues séquences:
- L'histoire de Daniel Kaminsky dans les années 50 à Cuba puis de son fils Elias à la recherche d'un tableau de Rembrandt volé à sa famille fuyant le nazisme, recherche qui l'amènera à questionner sa judéité et sa foi,
- La genèse de ce tableau à Amsterdam au milieu du 17ème siècle à travers l'apprentissage de l'art de la peinture que fait un jeune Juif auprès du maître Rembrandt, bravant les interdits religieux,
- L'enquête menée par un ex-flic à Cuba de nos jours pour retrouver la trace d'une jeune fille en déshérence morale et sociale.

Il me faut avouer qu'il m'a couté autant qu'il m'a plu de lire ces trois histoires, dont chacune est marquée de son propre style et qui finissent par se rejoindre, tant il est dense et luxuriant de mots, de questionnements et de connaissances (avec une troisième partie plus faible à mon avis et dont le lien aux deux autres m'a semblé un peu capillotracté).

Je ne regrette cependant pas de m'être accrochée malgré les longueurs, et d'avoir découvert un regard novateur sur le Cuba d'hier et d'aujourd'hui, par un auteur d'une belle profondeur.
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On dit souvent que le monde est petit, mais c'est encore plus vrai à Cuba qu'ailleurs. Mario Conde, personnage phare de Leonardo Padura, se retrouve cette fois-ci confronté à deux mystères des plus déroutants, qui comportent plus de liens entre eux que ce qu'on imagine initialement.
C'est d'abord Elias Kaminsky, qui cherche à retrouver la trace d'un tableau de Rembrandt, héritage familial disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale à Cuba, alors qu'il devait être échangé contre la survie des derniers Kaminsky arrivés sur le SS Saint-Louis. C'est ensuite Yadine Kaminsky, plus ou moins de la famille du précédent, qui lui demande d'enquêter sur la disparition de son amie Judith.
Et on passe tout le roman à se demander finalement où veut en venir l'auteur, qui nous fait tourner sans cesse autour du pot, au point qu'on finit par deviner la fin avant qu'il ne nous la livre.

Pourtant, j'ai apprécié dans ce livre le portrait qui est fait de Cuba, une grande fresque temporelle finalement, puisqu'elle commence dans les années 1940 avec l'arrivée de Daniel Kaminsky à La Havane, et se finit en 2007, par l'arrivée de son fils, revenu de Miami pour chercher des réponses. A travers la vie quotidienne des juifs cubains, puis plus tard de Conde et sa troupe d'amis fidèle, c'est un pays en constante transformation qu'on découvre, profondément attachant, malgré son irrémédiable décrépitude.


Finalement, c'es un ouvrage qui, outre les intrigues policières, tourne autour de la question du libre-arbitre, de la capacité qu'à chacun d'entre nous de décider de son destin, de faire ses propres choix. Peut-on véritablement ignorer les règles de notre communauté ou de notre religion? Dans quelle mesure nos choix sont-ils dictés par notre hérédité et les histoires qu'elle nous transmet? Quel poids a véritablement l'opinion de nos amis les plus proches sur nos décisions? Ils ne nous forcent à rien, mais le cas de Mario Conde, ils peuvent nous entraîner sur une pente qu'on ne souhaite pas prendre.

C'est divertissant et intelligent, mais je ne peux m'empêcher de penser que le style en espagnol doit être bien plus agréable à lire que la traduction française.
Lien : https://theunamedbookshelf.w..
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Vivre libre est plus qu'un choix, c'est un combat quotidien. Contre la société, sa communauté, les pouvoirs en place, la morale aussi et le regard des autres. Hérétiques, cette fresque de Leonardo Padura, rend hommage à ceux qui tentent de tracer leur propre route, quitte à choquer, quitte à souffrir, quitte à y laisser sa peau. le roman de l'auteur cubain est clairement constitué de trois parties distinctes, correspondant à des périodes historiques différentes, dont le lien, outre la thématique évoquée plus haut, est un tableau peint par Rembrandt, à l'étrange destin. La relation entre les différents segments est sans aucun doute tirée par les cheveux mais beaucoup sera pardonné à Padura pour certains passages formidables, notamment pour toute sa première partie qui raconte, entre autres, l'odyssée du navire SS Saint-Louis qui rappelle, en plus tragique, celle de l'Exodus.
Si Hérétiques parait d'emblée dense et touffu, parfois noyé dans un luxe de détails, l'histoire de ce bateau maudit et l'énigme qui entoure le tableau de Rembrandt captent immédiatement l'attention, d'autant que le personnage de Mario Condé, ex-flic et symbole d'une population qui survit tant bien que mal dans le Cuba de Castro avec pour armes la débrouille, l'humour, l'amitié et quelques bouteilles de rhum, est un homme attachant, notamment pour ses faiblesses très humaines, y compris un certain manque de courage. La césure est très nette avec le deuxième récit qui nous entraîne du côté d'Amsterdam, dans l'atelier de Rembrandt où un jeune juif, contre vents et marées, va tenter de vivre pleinement sa passion : la peinture, au côté du grand maître. Ce n'est pas que son destin soit inintéressant, loin de là, mais Padura lambine beaucoup trop au milieu du roman et, faut-il l'avouer, Conde nous manque alors beaucoup. le troisième mouvement de cette symphonie romanesque nous ramène enfin dans le Cuba d'aujourd'hui pour un portrait désenchanté de la Havane à travers la "tribu" des emos, une jeunesse revenue de tout et sans illusions. Il serait trop long de décrire les sinuosités du livre qui se fait alors thriller pour mieux revenir au fil rouge du tableau de Rembrandt, la genèse finale (mais oui), nous catapultant sur les dernières pages dans la Pologne du XVIIe siècle à une époque où les juifs sont massacrés sans autre forme de procès. Ouf.
Hérétiques est un peu "étouffe chrétien", excusez l'impression, et souffre d'une overdose d'informations et de considérations multiples. Maintenant, il est indéniable que le livre a du souffle et une sacrée ambition en dépit d'une intrigue centrale éclatée qui tient du puzzle dont les morceaux se recollent de façon, hum, un peu désinvolte. Dans l'ensemble, un bon livre mais bien trop long.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Livre construit en trois parties dont chacune porte un titre à résonance biblique et dont le fil conducteur est la quête d'une toile de Rembrandt représentant la tête du Christ, dont le modèle est un jeune juif qui voulait devenir peintre et qui se heurtait aux Lois de sa religion.
L'histoire débute en 1939 sur le port de la Havane où ce jeune garçon attend l'arrivée de ses parents qui seront empêchés de débarquer. Puis, flash-back au 17e siècle à Amsterdam où vit Rembrandt et où s'était réfugiée une importante colonie de Juifs séfarades qui avait fui
l'Inquisition et les Excommunications en Espagne et au Portugal. Enfin retour à Cuba au début des années 2000.
Ce roman historique est un plaidoyer pour la liberté sous toutes ses formes , qu'elle soit religieuse, de penser, de création : en un mot la liberté de vivre.
Magnifique oeuvre.
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La Havane, 1939 "une ville, où, pire encore, chaque soir à neuf heures précises, un coup de canon résonnait sans qu'il y ait de guerre déclarée ou de forteresse à fermer et où toujours, invariablement dans les époques prospères comme dans les moments critiques, quelqu'un écoutait de de la musique, et en plus, chantait", le jeune Daniel Kaminsly d'origine polonaise vit chez son oncle paternel Joseph appelé Pepe Cartera arrivé à Cuba des années plus tôt. Daniel s'apprête à vivre une journée particulière : ses parents et sa soeur doivent arriver par mer sur le S.S. Saint-Louis. Un bateau transportant presque mille juifs qui ont réussi à fuir l'Allemagne. Mais le bateau reste à quai pendant plusieurs jours avec ses passagers et est renvoyé à son point de départ avec la mort au bout du compte. Les parents de Daniel avaient avec eux un tableau de très grande valeur appartenant à leur famille depuis plusieurs générations et signé de Rembrandt.

2007, Elias Kaminsly le fils de Daniel fait appel à Mario Conde (ancien flic reconverti désormais dans le commerce des livres anciens) pour essayer de comprendre comment le tableau se retrouve désormais à une vente aux enchères à Londres. Ce tableau représente représente le buste d'un jeune homme ressemblant au Christ. Sauf que son modèle n'était autre autre qu'un jeune juif rêvant de devenir peintre...un anathème dans la religion juive. Et nous voilà embarqués à Amsterdam en 1643.

Mais Mario Conde se retrouve face à une énigme supplémentaire. Une jeune fille intelligente qui s'habille "Emo" disparaît alors que son père trempe dans des affaires louches impliquant beaucoup d'argent.

Vous l'aurez compris plusieurs histoires s'imbriquent et certaines s'insèrent dans la grande Histoire. Un roman sur la liberté, sur les "hérétiques" qui refusent de se soumettre à des lois, sur le massacre des juifs . Les magouilles, la corruption, le mauvais rhum, la débrouille des habitants de Cuba ou encore l'ambiance d'Amsterdam nous collent à la peau ! Des personnages humains tiraillés par leurs origines et ce qu'elles impliquent, leurs devoirs ou la volonté de vivre une autre vie, le fait de s'en affranchir.
Je découvre Leonardo Padura avec ce titre et ça ne sera pas le dernier !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Trois livres en un seul (Le livre de Daniel, le livre d'Elías, le livre de Judith), et un fil rouge, un tableau de Rembrandt, voilà l'architecture de cet ouvrage de Leonardo Padura, qui met en scène une fois de plus, l'ex inspecteur Mario Conde.
Cuba, 1939 : Daniel Kaminsky, Juif réfugié à Cuba chez son oncle Joseph (devenu Pepe avec les années cubaines), attend l'arrivée du paquebot "Saint-Louis" et de ses passagers, des Juifs ayant eu la chance de pouvoir fuir à temps l'Allemagne nazie, dont ses parents et sa soeur. Victimes d'une machination, ils ne pourront pas débarquer : des politiciens et potentats locaux s'y sont opposés, certains même après avoir accepté et « empoché » la monnaie d'échange convenue, en l'occurrence un tableau de Rembrandt possédé par la famille de Daniel. Ils devront retourner en Europe où ils seront les proies de la barbarie nazie. Il se trouve que le tableau réapparaît dans une salle des ventes en 2007. Sollicité par le fils de Daniel, Mario Conde mène l'enquête : comment et par qui ce tableau a-t-il pu être arraché à la famille Kaminsky ? C'est l'intrigue du "livre de Daniel".
Le "livre d'Elías", retracera la naissance du tableau dans les Pays-Bas du XVIIe siècle, et les aventures sont il sera l'objet avant de tomber dans les mains des Juifs polonais Kaminsky. C'est une longue digression, une réflexion sur la liberté de création et le judaïsme.
Le "livre de Judith", nous ramène à l'époque contemporaine, dans le Cuba des jeunes marginaux, en mal d'avenir, où Conde mène l'enquête sur une jeune fille disparue. Et dans les toutes dernières pages, le tableau resurgit.
Voilà un roman dense, touffu, qui va bien au delà de l'enquête stricto sensu, en se penchant sur la nature du judaïsme, et nous offre un regard à la fois critique et amoureux sur la société cubaine, avec comme toile de fond dominante un hymne à la liberté de pensée et de création et ce culte de l'amitié que l'on retrouve dans tous les romans de Padura.
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