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sur 263 notes
Nous sommes en 2003, et l'ex-flic Mario Conde - l'anti-héros hérétique et alcoolique du Quatuor de romans policiers Havane de Padura - est maintenant un marchand de livres d'occasion.

Dans sa recherche constante de joyaux littéraires, il tombe sur le manoir délabré d'un riche Cubain qui a fui le pays après la révolution. À l'intérieur, Condé découvre une bibliothèque contenant un trésor de livres anciens - surveillé par un frère et une soeur à moitié affamés.

L'un des volumes poussiéreux révèle une coupure de journal sur une belle chanteuse de boléro disparue il y a 50 ans. Conde devient obsédé par la découverte de ce qui lui est arrivé.

Puis l'un des gardiens de la bibliothèque est assassiné. Les deux événements sont-ils liés à travers les décennies ? le détective étant toujours dans le sang de l'ancien détective, Condé entreprend de résoudre les deux affaires.

Padura évoque de manière vivante le glamour et la sordide des années 50 sous Batista - lorsque La Havane était un terrain de jeu mafieux pour les riches américains - et les difficultés de la vie quotidienne à Cuba post-soviétique. La capitale cubaine est au coeur de l'histoire alors que les enquêtes de Condé le conduisent du coeur de sa Havane bien-aimée à son ventre sombre et dangereux.

C'est un crime noir livré avec toute la verve et les vers d'un boléro mémorable.

Padura, journaliste d'investigation devenu romancier, vit toujours dans le quartier de la Havane où il a grandi.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Plus qu'une enquête de l'ex flic, Mario Conde, Padura signe un grand roman initiatique sur Cuba. Ce roman policier nous entraîne 40 ans en arrière, dans l'île tous les plaisirs, de la musique, des cabarets, dans un endroit où tous les phantasmes pouvaient se réaliser.

Dans une bibliothèque remplis de livres d'exception, le Conde trouve une affichette de Violetta del Rio, une chanteuse de bolero. Ce simple article va lui apprendre une partie de son propre passé et aura des conséquences dramatiques dans son présent.

Une merveilleuse à lire en écoutant Buena Vista Social Club
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Mario Conde, personnage récurent de Padura est un ancien flic un peu "alcoolo", et assez désabusé. Il gagne sa vie en revendant des livres anciens, dont les cubains, se débarrassent pour pouvoir manger et vivre, et faire face aux restrictions et aux pénuries dues au régime castriste. Il a trouvé une famille, d'anciens serviteurs d'un homme riche, vivant dans l'appartement luxueux qu'il a abandonné et qu'ils gardent en attendant son hypothétique retour. Après avoir vendu les vases en porcelaine de Sèvres, ils se décident à vendre les livres de la bibliothèque. Parmi eux des trésors inestimables pour lesquels des riches américains dépenseraient des fortunes capables de faire vivre un cubain pendant toute sa vie.
Conde, honnête et aimant plus les livres que l'argent, trie les ouvrages et propose de ne céder dans un premier temps que ceux ayant la plus faible valeur. En les feuilletant, il trouve un vieil article de journal des années 50 parlant d'une chanteuse Violetta dont il a entendu parler : son père en était amoureux et il s'interroge : "qu'est-elle devenue?". Elle s'est suicidée...pas sur.
Son tempérament d'ancien flic le mène dans une nouvelle enquète pour retrouver la trace de cette chanteuse, pour connaître les conditions de sa mort en recherchant ceux qui l'ont connue. Une enquête qui nous fera voyager dans le monde des livres, du Cuba des années 50 à celui des années 2000, du Cuba des fêtes, des Music-Hall et des bordels, de la Mafia au cuba triste et délabré, ses prostituées repoussantes ... Il retrouvera d'autres chanteuses qui l'ont connue. Mais par ce polar Padura nous fait passer de la lumière à la grisaille, de l'opulence à la pauvreté, du régime de Batista au castrisme, et nous fait partager son amour des livres.
Un voyage dans le temps .... Une découverte de Cuba.
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Condé n'est plus policier depuis quelques années mais bon sang ne saurait mentir, entre deux achats-ventes de livres il retourne à ses enquêtes comme il se retourne sur sa vie et sa ville avec nostalgie.
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Assommée, par un choc émotionnel.... pouvoir passer quelques heures à La Havane sans quitter mon canapé ... avoir senti les effluves parfois malsaines de certains quartiers ... avoir entendu la cacophonie des bruits de la rue parfois au delà du supportable ... avoir vu la détresse de certains, la fierté d'autres et la provocation de corps s'offrant à tous ou simplement fiers de ce qu'ils sont ...
Groggye par l'inventaire universitaire savant des trésors de la littérature exhumée d'une bibliothèque imaginaire qui nous fait remonter dans l'histoire de l'île aux mille visages ... et aux mille personnages ...
Charmée par une musique lancinante nous murmurant des mots d'amour éternel ... le but n'étant pas de croire en l'amour éternel mais de se laisser bercer encore et encore par une mélodie qui parle à notre corps avant d'atteindre notre cerveau ...
Instruite par l'histoire d'avant et celle d'après ... avant Batista avec sa corruption ... après avec ses rêves d'espoir en des valeurs portées par une révolution populaire ... avant la période spéciale quand le régime frère a arrêté de subventionner l'économie cubaine ... après la chute de l'empire et la venue des restrictions, le moment où le peuple a réappris la faim.

De ces brumes du passé, il y a tant de choses qui flottent dans l'air ... c'est à chacun de nous de chercher et de trouver ce qu'il a envie d'y prendre ... le style est toujours impeccable ... l'atmosphère rendue avec un réalisme époustouflant... la forme choisie plutôt originale nous traîne de lettre en lettre en nous permettant de voir poindre la solution ... l'intrigue est tenue en haleine tout au long des pages et sa résolution se laisse petit à petit deviner ...
Du grand Padura ... quand un polar nous aide à réfléchir au poids de la culture dans une vie au delà du symbole d'une simple bibliothèque ...
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J'ai eu du mal ! mais j'ai ENFIN réussi à finir ce livre ! J'ai failli abandonner plusieurs fois en cours de route, lassée des trop nombreuses descriptions et des phrases à rallonge. Je m'attendais à un "pur" roman policier...erreur ! Il y a bien une enquête en toile de fond, mais elle n'est pas là pour rythmer la lecture ! Elle est en fait le prétexte qui permet à l'auteur de nous faire découvrir Cuba à travers l'histoire. Sur ce dernier point, il est vrai que j'ai appris énormément sur ce pays en lisant ce livre. En conclusion, je recommande la lecture de cet ouvrage avant tout pour la découverte de Cuba et des Cubains.
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Nous avions laissé Mario Condé avec les fantômes d' Hémingway, nous le retrouvons alors qu'il a quitté la police depuis treize ans. Il approche dangereusement de la cinquantaine, ses amis vieillissent eux aussi, seule la belle Tamara son amour de jeunesse semble ne pas prendre une ride.
Pour vivre Condé s'est fait acheteur de livres anciens, les cubains sont obligés pour survivre de vendre leurs biens; les pauvres vendent leurs corps, les nantis leurs bijoux et leurs bibliothèques. Parfois un livre rare lui permet de vivoter pendant quelques semaines, cela lui arrache le coeur, lui l'amoureux des livres, il écume les beaux quartiers à la recherche de trésors cachés
Quand il pénètre dans la belle villa coloniale de Dionisio Ferrero, le coeur lui manque, il a trouvé une bibliothèque de plusieurs milliers de livres, le pactole assuré.
Il ne sait pas qu'il vient de commencer une enquête qui le fera partir à la recherche d'une chanteuse de boléro mystérieusement disparue quarante ans avant, symbole du Cuba des années cinquante. Son enquête le conduira dans les quartiers les plus miséreux de la Havane, il sera en danger dans cette ville gangrenée par le crime et les trafics en tous genres.
Dans les nuits étouffantes de Cuba, Mario Condé va poursuivre une ombre, les témoins de l'époque évoqueront pour lui un monde disparu dans les Brumes du passé, balayé par le régime castriste. Un monde de violence, de prostitution, bref très ressemblant à celui d'aujourd'hui.
J'ai beaucoup aimé ce roman, le terme de polar ne convient pas vraiment, c'est un récit nostalgique, plein de tout l'amour de Leonardo Padura pour son pays qu'il sait évoquer magnifiquement.
Le personnage de Mario Condé est très attachant, son amour des livres, sa fidélité aux amis, jusqu'à ses défauts qui le rendent sympathiques, et puis comment en vouloir à un homme qui dès qu'il a trois sous offre à ses amis un banquet digne de Lucculus.
Récit désenchanté au rythme du Boléro dont retentit La Havane.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Les Brumes du passé, c'est un de ces livres qu'on savoure et qu'on ne lâche pas.
Parce que le lecteur y trouve tout : l'enquête policière et son suspens, l'histoire d'amour qui au final n'est pas celle qu'on imagine, les secrets de famille, sordides ou pitoyables, le tableau magistral de Cuba en pleine crise et l'histoire de la Havane dans ses périodes de gloire, misère, corruption, débrouille, quartiers sordides et maisons vouées à l'écroulement. On y trouve l'amour des livres et leur amoureux en la personne d'un ancien flic reconverti dans la quête des bibliothèques. Des personnages inoubliables sur fond de boléro.
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Ce roman me fait découvrir un Cuba inconnu, une couche de population qui a faim, conséquence de l'embargo et de la « guerre civile ».
Mario Conde, ancien inspecteur de police, s'est reconverti dans la vente de livres rares. Un banal rachat de livres précieux d'une bibliothèque privée s'achèvera sur deux enquêtes pour meurtre, l'un à l'époque actuelle, l'autre dans les années cinquante. L'enquête que mène Mario Condé fait aussi resurgir l'époque glorieuse de la Havane.
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Un ancien inspecteur de police, maintenant acheteur de livres anciens qui les revend à prix d'or tombe sur une bibliothèque oubliée depuis 40 ans qu'un mystérieux couple de frère et de soeur gardait caché dans leur magnifique demeure. Mais plus que les trésors littéraires que recèle cette bibliothèque, c'est un mystère de femme disparue il y a 40 ans qui va redonner à Conde l'occasion de replonger dans les enquêtes policières.

Les brumes du passé est loin d'être un mauvais polar et possède même quelques atouts non négligeables.
En premier lieu, l'auteur arrive à parfaitement restituer cette ambiance de la Havane des années 50/60, décor de cette intrigue sur lequel revient quarante ans aprés notre inspecteur/bibliothécaire Mario Conde .

Au crédit du roman, il faut reconnaitre qu'il témoigne d'un amour sincère pour la littérature, que ce soit par la description de tous ces livres rares qui parsème la bibliothèque en question, objet de tous les fantasmes de Conde, mais aussi et surtout par cet amour de la langue,dont Pandura use à bon escient.
Enfin,l'idée de créer un personnage de femme fatale de chanteuse qui fait tomber tous les hommes à ses pieds ( un peu comme la Marlène Dietrich de l'ange bleu) et d'instaurer un parralèle entre les deux faces de ce disque maléfique et les 2 parties du roman est un procédé assez ingénieux.

Hélas, toutes ces qualités ne suffisent pas à en faire un polar captivant, et la clé du problème, selon moi, vient du fait que, comme cette intrigue a pour mystère principal un évènement survenu 50 ans en arrière, les enjeux ne sont pas très forts, et du coup, amoindrit totalement la tension inhérente à l'enquête de Conde.

La première partie,notamment, m'a vraiment semblé très lente à démarrer, encombrée par des descriptions et des digressions- notamment sur des réflexion sur le Cuba d'aujourd'hui plutôt banales et quelque peu conservatrices- qui ralentissent réellement le tempo.
Les 50 dernières pages m'ont semblé un peu plus captivantes, et le dénouement, bercé par une douce mélancolie, plutôt joli, mais cela ne m'a pas empêché de ressentir, pendant une bonne partie de la lecture des brumes du passé, une douce torpeur, pas vraiment désagréable, mais pas très emballante non plus.
Lien : http://filou49.canalblog.com/
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