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3,29

sur 472 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme le signifie Martin Page à la fin de son ouvrage, " Comment je suis devenu stupide " est un livre de désespoir mais porté avec une teinte d'humour et une force de vie que je bataillais à entretenir. Pour cette raison, c'est un livre très intime.
L'humour n'est pas la politesse du désespoir. C'est une néccessité vitale, une subvertion à opposer au règne de la société.

Pour cette raison, je pense qu'il est essentiel de citer ce paragraphe afin d'éviter tout malentendu sur le sujet épineux du suicide, un projet qu'Antoine, lassé de son intelligence, décide de mettre en application, quelle que soit la manière.

Première étape choisie : devenir alcoolique ! l'idée lui parait si séduisante qu'après avoir bu un demi verre de bière, le voilà plongé dans un coma éthylique ! Autant dire que ce n'est pas gagné ! Si sa première tentative vient d'avorter, il garde l'espoir du désespoir et part en quête de nouvelles idées.

Tout au long de ce récit, Antoine nous entraîne dans son périple suicidaire, en passant par la dégustation d'un macdo débordant de graisse et de frites, au groupe de futurs trucidés.

Ce roman oscille entre du Boris Vian dans " L'arrache coeur " et " La petite fille qui aimait trop les allumettes " de Gaëtan Soucy, tant Matin Page embarque le lecteur dans des situations jubilatoires.

Une lecture très originale et divertissante.
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Antoine est bardé de diplômes, mais ça ne lui sert à rien, personne ne veut l'engager. Il sent qu'il est rejeté par la société, que pour vivre l'esprit libre il doit devenir stupide ; ne plus penser, ne plus réfléchir. Il se met à se renseigner méthodiquement sur divers moyens pour parvenir à ses fins...

Nous avons affaire à une fable sociale fantastico-absurde, bourrée d'humour bien senti mais également de critiques à peine détournées envers la société consumériste. Clairement, ce livre ne s'adresse pas aux "lecteurs du dimanche" comme les nomme Page, à ceux qui se complaisent dans la littérature de gare ou sans aucun intérêt littéraire. Il faut lire ce livre au premier degré, mais de manière consciente. Conscient du public visé. Et en cela, ça tire sévère.
Mais qu'est-ce que j'ai apprécié cette première partie qui tranche dans le vif, intégrant le surréalisme de manière naturelle, avec des phrases bien placées et des constats sur la société souvent tristement véridiques ! C'est frais, ça sent presque le Magasin des suicides de Jean Teulé. L'auteur ne fait certes pas d'envolées lyriques, mais a un sens de la formule qui frappe dans le mille.
Le choix du trader comme reconversion de vie stupide n'est pas anodin. Non seulement il est à l'opposé du cadre de vie de l'étudiant bardé de diplômes rejeté des grands groupes, ignoré des petits et voué à enseigner à l'université pour des clopinettes et une reconnaissance inexistante ; mais c'est également la représentation à l'état pur du capitaliste qui ne réfléchit qu'à travers les billets verts et se fait des milliards sur le dos du monde. Page choisit le stéréotype suprême pour coller au thème général de la stupidité. Au premier abord ça fait cliché, en y réfléchissant à deux fois c'est ingénieux.
Toutefois je dois émettre deux points négatifs : l'auteur développe l'idée que devenir riche, c'est plus ou moins être bête. Que vouloir être beau, c'est carrément rejeter l'humain intérieur. Qui n'a pas philosophé sur la beauté intérieure ? Sur les diktats marketings de la beauté... Mais est-ce forcément débile de vouloir avoir de l'argent, ne serait-ce tout simplement pour pouvoir profiter de toutes les belles choses de la vie, y compris l'art pas toujours accessible à tous dont l'auteur s'évertue à rappeler le caractère élitiste et limite rebutant pour les écervelés qui préfèrent la télé ? Page oublie qu'une personne intelligente peut prendre le temps de s'abrutir de manière consciente, parce qu'utiliser son cerveau 24h sur 24 c'est juste un peu fatigant...
Enfin, dernier point, la fin est extrêmement décevante. le personnage principal se fait désenvoûter de sa vie en même pas deux pages, on ne comprend pas trop pourquoi il a décidé de sortir de son nouvel état d'homme stupide (l'étape Dany Brillant convainc guère), lui qui reconnaît pourtant que désormais il n'est ni heureux ni malheureux (ce qui pourtant est une amélioration, lui qui était tout simplement malheureux avant la transformation et ne concevait même pas le bonheur). Et le dernier chapitre laisse clairement à désirer.
Quel dommage, une morale bien plus "intelligente" aurait pu émerger de ce récit ambitieux !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Antoine est trop intelligent pour ne pas souffrir des abus de la société de consommation et du prêt-a-penser.Comment s'en sortir?il tente l'alcoolisme mais son corps ne tient pas le coup..Il prend des cours de cuisine mais il n'est pas doué pour passer à l'acte.La solution pour échapper aux thourments de la pensée? Devenir un "imbécile heureux".Antoine va s'y employer avec méthode...
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Honnêtement je n'ai pas vraiment connu un grand plaisir à la lecture de ce court ouvrage à l'exception peut-être de la première partie, celle dans laquelle Antoine le héros nous explique que son intelligence ne lui permet pas d'être heureux "l'intelligence rend malheureux, solitaire, pauvre". de l'humour égaye cette partie.

Il cherche des solutions pour devenir stupide . Il échoue en essayant l'alcoolisme puis le suicide.Il décide de consulter son pédiatre (malgré ses 25 ans il va toujours chez un pédiatre. pour ne pas être ridicule dans la salle d'attente il se fait accompagner d'une enfant - qu'il rémunère). Il lui demande de lui pratiquer une sorte lobotomie, il s'explique "Après une étude minutieuse de mon cas, j'en ai déduit que mon inadaptation sociale vient de mon intelligence sulfurique". En réponse le médecin lui prescrit de l'Heurozac dont l'action serait tranquillisante et anti-dépressive.

Dans la deuxième partie, la personnalité d'Antoine se modifie sous l'influence de traitement. Il rompt avec ses amis. Il retrouve un ancien copain de classe qui l'embauche dans sa société de courtage. L'histoire part en vrille, l'intérêt s'estompe, la lectrice s'ennuie.....



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J'avoue que j'ai flashé sur le titre. "Comment je suis devenu stupide", de Martin Page, raconte les déboires d'Antoine, trop intelligent pour être heureux. Il n'arrive pas à s'intégrer dans notre société et à être comme tout le monde, ne trouvant aucun attrait aux choses qui intéressent le commun des mortels. Cependant, il décide de prendre les choses en main, et choisit tout d'abord de devenir alcoolique, mais il échoue lamentablement au premier demi avalé ; il se tourne alors vers le suicide, en dégottant un hilarant cours destiné à apprendre à mettre fin à ses jours, mais là encore n'y arrive pas. C'est à ce moment là qu'il prend la décision de devenir stupide...

Le problème avec ce livre, c'est qu'il ne tient pas toutes les promesses faites au départ : si le début du roman pose bien les choses, le reste est assez inégal. Il y a de bonnes idées, mais qui sont je trouve exploitées trop vite au profit d'autres un peu moins bonnes. Par exemple il y a de supers personnages (les amis de Martin), tous plus farfelus les uns que les autres, mais après les avoir décrits, l'auteur n'en fait plus rien (ou bien peu). Bref, on en aurait voulu plus.

Cependant le livre est original, pas trop long, le ton est décalé, et met en évidence la stupidité quotidienne qui nous entoure mais qui est acceptée de tous. Bref, vous l'aurez compris, je suis partagée !


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Il s'agit des difficultés de vivre la douance pour certains. Toutes ces particularités qui y sont attachées et peuvent empêcher d'être heureux. Au-delà de ce qui peut être perçu comme de l'arrogance (rah la la que c'est dur d'être intellligent) on peut se reconnaitre dès lors que l'on a une particularité qui nous donne l'impression de sortir du lot et que l'on souhaiterait gommer.
Je n'ai pas trouvé que c'était si original et absurde que cela, car j'ai l'impression que l'on est nombreux à être passés par là, à trouver des stratégies d'adaptation pour survivre lorsque l'on s'aperçoit qu'être trop ceci ou cela paradoxalement nous dessert, alors on veut faire simple pour être efficace comme le voisin qui réussit mieux que nous sans se prendre la tête.
Quand la réalité a dépassé la fiction, on n'est pas vraiment touché par l'aspect décalé du que faire? en finir? s'étourdir? se faire tout petit? J'ai souri quelques fois, mais globalement ça m'a mise mal à l'aise tant l'humour tombait à plat, manquait cruellement de finesse, de subtilité et d'originalité. Ca tombe parfois dans la facilité, et l'immaturité quant à sa vision du monde.
J'ai lu des critiques qui avaient justement apprécié la première partie et pas la deuxième et fin et moi, c'est l'inverse. J'aurais mis un moyen moins, mais la deuxième partie et fin du livre qui y va franchement dans l'invraissemblance et le délire a contre toute attente très bien fonctionné sur moi. (moi qui trouvait que ça manquait du finesse, peut-être qu'il y en avait trop ou que je ne peux pas me satisfaire du juste milieu C'est pourquoi je donnerai un moyen plus avec trois étoiles au lieu de deux. Pour ma part, il s'agit d'une fable pas toujours réussie mais sympa avec d'excellent passages très lucides, et une dimension affective touchante.
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Antoine, le héros de ce roman, est un personnage assez atypique en ce sens qu'il est trop intelligent pour être heureux.

Il nous est tous arrivé, à un moment ou à un autre de notre vie, de trouver notre société absurde. Mais, le plus souvent, nous arrivons à évacuer les questions existentielles pour aller de l'avant.

le problème d'Antoine, c'est qu'il est incapable de fermer les yeux sur ce qui ne tourne pas rond dans le monde. Pour arrêter de souffrir, il se met dans l'idée de trouver une solution pour arrêter de penser. Il tente dans un premier temps de devenir alcoolique, puis de se suicider, sans succès. Lui vient alors une idée lumineuse : il va devenir stupide pour ne plus rien comprendre du monde…

J'ai lu ce livre il y a une quinzaine de jours. Bien que le ton soit humoristique, ce n'est pas le côté amusant de l'histoire qui me reste. Si les réflexions d'Antoine sont très pertinentes, elles tout autant désespérantes. On referme le livre en se demandant s'il est possible d'être heureux sur cette terre sans être stupide !

La fin n'est pas très originale mais elle a au moins le mérite de ne nous laisser un peu d'espoir sur le devenir de ce pauvre Antoine...

Sur un ton humoristique, une histoire pour nous faire réfléchir à l'absurdité de notre monde.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Antoine est très intelligent. Trop, en fait, pour être heureux dans notre société : il décide alors de devenir stupide, pour se sentir plus en harmonie avec le monde qui l'entoure. Il tente d'abord de devenir alcoolique, mais l'expérience tourne court. Il prend ensuite des cours de suicide, mais se rend compte à la fin de ceux-ci qu'il se s'en veut pas suffisamment pour mettre fin à ses jours. Il trouvera la bonne solution en avalant des anxiolytiques, et laissera son entourage dicter son mode de vie.

Le ton du livre est agréable, et l'auteur a pour moi réussi à éviter le piège de devenir pédant et donneur de leçon. le récit est un peu court cependant, j'aurais souhaité que certains thèmes soient abordés un peu plus en profondeur. Et enfin, je regrette de ne pas lire les vers d'As, les pirouettes "déclara en alexandrins que" sont un peu décevantes.
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Voilà un livre bien surprenant que j'ai pris plaisir à relire, Martin Page s'attaque à la bêtise. Il aurait pu aller plus loin (j'ai souhaité qu'il aille plus loin). Ce roman reste pourtant agréable. Comment Antoine, un intellectuel, peut devenir stupide ? Il va tenter cette expérience par de nombreux subterfuges (devenir alcoolique, se suicider, regarder la télévision…) sans vraiment réussir.

J'aime l'originalité, la simplicité, l'humour et la fantaisie que l'auteur partage avec nous mais j'ai trouvé que le sujet n'était pas vraiment exploité ! C'est une accumulation de possibilité mais pour aller où ? Mystère ! Est-ce juste une manière de dénoncer l'absurdité de notre société où je consomme donc je suis?

En somme, un livre rafraichissant mais je n'aime pas la fin !
Lien : http://thebookaddictes.canal..
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Pour Antoine, l'intelligence ne fait pas le bonheur, c'est le moins qu'on puisse dire... Lorsque, conformément à ses souhaits, il est enfin devenu heureux/stupide, "Antoine n'était plus singulier, il se reconnaissait dans les autres comme dans des miroirs vivants ; ce qui lui épargnait bien des efforts." (p.82)... Les fast-food, la TV, les salles de sport, les grosses voitures, les vêtements de marque... bref toutes nos "faiblesses" d'occidentaux privilégiés, nos signes de beaufitude et/ou d'aisance matérielle en prennent pour leur grade. Mais l'anti-conformisme n'est pas épargné non plus !
Ce court roman est amusant, quelques passages sont mignons, un bon moment de lecture malgré une fin qui m'a laissée dubitative...
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