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EAN : 9782823600070
96 pages
Editions de l'Olivier (10/01/2013)
3.51/5   78 notes
Résumé :
Oh les beaux jours! « J'ai répondu que j'étais libre dès maintenant. Il a eu l'air enchanté. Il m'a assigné une première mission : acheter quatre grosses boîtes en carton. Il a ajouté un sandwich au poulpe à la commande. J'ai noté l'adresse du traiteur grec et de son appartement. » Un été à Paris, le narrateur, un doctorant en anthropologie, est chargé par Samuel Beckett de classer ses archives : cette rencontre lui semble si improbable qu'il en tient le journal afi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai été emmenée dans une très belle fiction construite autour de Samuel Beckett et d'un assistant qu'il a engagé pour conserver ses archives, dont une partie doit être lyophilisée afin d'être préservée des dommages qu'elle a subi au cours d'un incendie.

Deux choses se dégagent de ce récit. D'abord, le fait que Beckett décide de glisser quelques archives fausses parmi les vraies, ce qui est inattendu, fort probablement fictif, même si l'on ne pourrait le prétendre avec certitude. Cette anecdote hypothétique permet de réfléchir à l'image que tout artiste projette de lui, souvent reprise et distordue par ceux qui la reçoivent. Tout type d'image est réapproprié, pour subir une modification quelconque. L'artiste ne s'appartient plus, il s'est perdu. Il faudrait qu'il abandonne tout contrôle sur ses créations, et qu'il ait un regard zen sur les choses.

Beckett et son assistant parcourent donc les magasins à la recherche d'objets, et ensuite, ils s'amusent à les abimer, les chiffonner, les patiner, afin de leur donner l'authenticité nécessaire.

Ensuite, il se produit un autre événement dans le récit, qui lui est vrai et ça on en est sûrs. C'est la représentation dans une prison de la pièce En attendant Godot. Ce passage est également très captivant car il parle de l'art dans l'univers carcéral, il parle de liberté, du vécu des prisonniers, de l'empathie de Beckett.

Ce livre était un bon moment de lecture, il a réveillé des endroits de ma pensée inhabituels. Bourré d'humanisme, avec une pensée claire et simple, il a mis des mots sur ce que j'aurais voulu exprimer moi-même. Par là je veux dire que j'apprécie la vision de l'auteur sur à peu près tout ce qu'il a exprimé. Je ne m'attendais pas à passer un si bon moment, et pour moi, cela fut une surprise totale. C'est un livre qui me donne envie de mieux connaître à la fois Samuel Beckett et Martin Page.
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Juin à octobre 1985.
"Samuel Beckett avait besoin d'un assistant pour trier ses archives" relate le narrateur, étudiant parisien préparant sa thèse d'anthropologie, dans son journal.
Tenté par cette incroyable expérience, enthousiaste, admiratif de ce "prix Nobel" dont il n'a pourtant lu que deux livres, ce solitaire nostalgique accepte.
L'apiculture selon Samuel Beckett, court roman fictif (basé sur des faits authentiques) dépeint un Beckett fantaisiste en chemise hawaïenne et casquette de marin, qui possède des ruches, sur son toit, dont les abeilles butinent des orchidées, mais un Beckett très littéraire aussi qui concocte une autre sorte de miel.
Entre deux chocolats chauds sublimes et deux tartines de miel également sublimes, le narrateur, travailleur énergique se voit proposer de fabriquer de fausses informations pour pallier le manque de documents à archiver.
De sex shop en Galeries Lafayette et gare Montparnasse, les joyeux drilles prennent du bon temps.Parallèlement, un metteur en scène veut faire jouer En attendant Godot, oeuvre culte de Beckett, par des détenus dans une prison suédoise. Ce sera l'occasion pour Martin Page (s'exprimant à travers le narrateur et faisant s'exprimer Beckett) de réfléchir sur ce qu'est l'oeuvre (ne réduit-on pasBeckett au seul Godot?), l'héritage littéraire,le statut d'artiste, la "figure de l'écrivain",la renommée, l'image imposée (l'oeuvre de Beckett par exemple, n'est-elle pas interprétée et sujette à des malentendus?, l' "idiote étiquette collée théâtre de l'absurde") . Il montre Beckett en intellectuel s'élevant contre l'image imposée, contre la réputation imposée aussi, pour l'abolition des classes sociales afin que le théâtre soit ouvert à tous (car les riches spectateurs dans cette prison-théâtre ne sont-ils pas les vrais détenus?).
Martin Page, romancier (qui a également publié aux éditions de l'Olivier: Peut-être une histoire d'amour) dans L'apiculture selon Samuel Beckett donne envie à son lecteur de découvrir Beckett, une tartine de miel à la main!
Frais, distrayant, original et bien écrit....à lire!
Et à commander bien sûr par la Médiathèque de Bandol, puisque je l'ai lu dans le cadre du comité de lecture.
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Un petit livre très court mais très étrange.
L'auteur imagine un assistant de Samuel Beckett. Etudiant en anthropologie, il est chargé de l'aider à classer tous ses documents et pendant quelques mois partage pratiquement son quotidien.
Je ne sais pas trop quoi en penser sinon que ça se laisse lire.
On découvre un Bechett original, excentrique dans ses tenues, profond et fatécieux à la fois….
Il me semble avoir apprécié « Comment je suis devenu stupide », bien que ne m'en souvenant plus vraiment.
Je ne pense pas que celui-ci me laissera un souvenir beaucoup plus significatif. Mais au moins il m'aura donné envie de me replonger dans Beckett à l'occasion.
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Martin page
L'apiculture selon Samuel Beckett
Edition Points
• D'un journal sur Samuel Beckett répertorié par l'Université de Reading le lecteur pénètre dans la ruche littéraire intime de l'écrivain.
• Un étudiant fait une thèse sur l'oeuvre de Samuel Beckett. Nous ne saurons jamais la part du réel de ce récit. On devine que l'auteur de ce livre Martin Page est le double du narrateur. Ce dernier devient l'assistant de Samuel Beckett. Il n'aura de cesse de s'imprégner de ce temps de gloire. Vivant chez l'écrivain il deviendra admiratif, respectueux, voire étonnamment réaliste de l'importance des heures intenses passés au côté de ce dernier. Les ruches métaphores verbales deviennent la transmission littéraire. Elles affirment ferventes travailleuses, l'importante vitale pour Samuel Beckett de lier le quotidien et l'art du mot. le concret, l'abstrait, liés à l'envergure livresque.
• « Nous devons être à la hauteur des abeilles. Etre des alchimistes et faire notre miel. »
• Les ruches dans ce récit sont la symbiose du beau de l'importance du réel. Une majuscule écrite sur du concret par Samuel Beckett.
• « J'ai besoin des abeilles pour me rappeler que des choses merveilleuses sont possibles. »
• Ce livre se déguste comme du miel sur du pain. On vit chaque heure avec Samuel Beckett comme si nous-mêmes devions écrire cette thèse, mais sur l'Ere Des Petits Riens, sur les pas feutrés de Samuel Beckett avec l'ardeur d'un apiculteur qui nourrit la terre d'un puissant miel littéraire.
• « Toute chose est une fleur dont nous devons faire notre miel. »
Martin Page par ce récit devient le maître de la ruche.
• A lire tant il fait du bien à petites bouchées sur du pain moelleux.




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Ne pas se fier au titre, mensonger : L'apiculture selon Samuel Beckett n'est pas un manuel pour féru d'abeilles. Il s'agit plutôt d'une ballade, certes irréelle, mais ô combien enchanteresse en compagnie de l'un des auteurs les plus importants du siècle dernier.
Suite à un incendie à l'université de Reading (qui existe vraiment, j'ai vérifié !), en Angleterre, un professeur retrouve un texte d'un « homme se présentant comme l'assistant de Samuel Beckett » datant de l'année 1985. Et c'est ce texte, un journal intime, qui forme la trame de ce livre. Un jeune étudiant, reclus dans sa chambre de bonne parisienne, termine sa thèse. Un libraire le met en relation avec Samuel Beckett qui cherche quelqu'un pour classer ses papiers. Une drôle de relation se noue entre les deux hommes, relatée dans le journal intime que tient l'étudiant. En filigrane, un metteur en scène demande à Beckett, l'autorisation de monter une de ses pièces dans une prison…
Même « si le coeur de ce texte est véridique », l'auteur insiste dès le départ pour en souligner le côté fantaisiste. Samuel Beckett, dont nous connaissons tous le profil austère, à défaut d'avoir lu son oeuvre, apparaît ici comme un homme heureux de vivre, cuisinant allégrement, récoltant son miel et même affublé de vêtements richement colorés. A l'exact opposé de ce que nous aurions pu imaginer de son intimité.

Martin Page a gaiement butiné dans l'oeuvre de Beckett pour imaginer ce très court roman qui m'a enchantée. Son texte est un habile et subtil support pour interroger le lecteur sur la place de l'artiste dans la société, son rapport à la célébrité et sa philosophie artistique. Voici un aperçu de ce que dit Samuel Beckett au jeune étudiant : « ce qui compte, c'est la biographie de ceux qui lisent mes livres, plus que la mienne. Les universitaires feraient mieux d'enquêter sur leur propre vie s'ils veulent comprendre quelque chose à mon oeuvre ».
Parallèlement, Martin Page insuffle beaucoup d'humour et de légèreté au texte, ce qui donne un ensemble très original à mon goût. Un mélange de sérieux et de fantaisie. le seul reproche que je donnerai à ce livre, c'est sa brièveté : j'aurais aimé cheminer encore un peu avec Samuel Beckett, l'écouter disserter sur l'art tout en l'observant préparer un chocolat chaud.
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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critiques presse (3)
Culturebox
27 mai 2013
Martin Page a inventé une histoire autour de Samuel Beckett dans un court roman imaginatif, qui fait du dramaturge irlandais, auteur d"En attendant Godot", un hurluberlu comique, désinvolte et attachant, bien loin de l'image glacée et austère du prix Nobel.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
28 février 2013
Un ovni fascinant: L'apiculture selon Samuel Beckett, faux journal intime d'un secrétaire fictif qui a été l'assistant ébahi du célèbre dramaturge le temps d'un été. Le jeune homme y dresse un portrait iconoclaste de l'auteur, éleveur d'abeilles, maniaque de chocolat chaud, excentrique barbu aux cheveux longs...
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
05 février 2013
Lu en une heure, ce petit livre se savoure sur le coup, sans laisser, néanmoins, un souvenir impérissable. Comme une cuillerée de miel.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Je ne supporte pas les discours sur le mode "nous sommes tous en prison, chacun habite sa cellule, la liberté n'est qu'une illusion". Croyez-moi, la prison réelle c'est autre chose, c'est d'une autre nature que nos propres prisons mentales et sociales. L'oublier, c'est abject.
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Nous avons parlé de cette mode des institutions qui récupèrent les archives des écrivains. Ca n'avait plus le même sens qu'avant : n'importe quel écrivain débutant organise consciemment la mémoire de ce qu'il léguera aux chercheurs (il a cité l'exemple de Gide, recopiant les courriers qu'il envoyait à ses correspondants pour une édition future, j'ai parlé de Freud, détruisant les lettres compromettantes). L'autocensure et la manipulation sont la norme des archives. Beckett pensait que cet appétit pour la cellulose était dénué de toute valeur scientifique. C'était un pur désir de possession, quelque chose qui avait plus à voir avec le fétichisme qu'avec la recherche universitaire. (p.20/ Editions de l'Olivier, 2013)
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J’ai alors compris que l’art est lui aussi un crime, mais un crime contre la réalité. Par ses incessantes transformations, il remet en cause l’intégrité du monde et de la société, comme le meurtre remet en cause l’intégrité du corps d’une personne. Une œuvre d’art coupe le souffle, accélère notre cœur, change notre rapport aux formes, aux couleurs et aux sons. Nous ne sommes pas changés au point de mourir. Mais la réalité jusque-là connue meurt pour être remplacée par une autre, plus complexe, plus étrange. Plus belle également.
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Il avait cessé de traduire et de dactylographier des textes sérieux et littéraires pour traduire et dactylographier pour la Résistance. Il avait alors découvert un monde ou les classes sociales étaient abolies : l'intellectuel se trouvait aux cotés de l'ouvrier, le riche était le complice du pauvre. C'est à cette époque, et peut être seulement à celle-là, qu'il avait eu le sentiment que la communication était possible, qu'on pouvait se parler et s'entendre. Se comprendre. Il n'avait pas la nostalgie de la guerre et de l'occupation allemande, mais d'un temps où les gens avaient conscience que la vie était précieuse et se jouait à chaque instant, et qu'on n'avait pas de temps à perdre en simagrées sociales.
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Ce qu'on ne peut éviter, il faut le vouloir.Ce qu'on ne peut changer,il faut l'accepter.
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