"J'habite une contrée nouvelle dans laquelle l'homme n'est plus qu'un point à la marge. Une survivance." (p 81)
Ne pas savoir est une chance : la vérité est soit trop laide, soit trop banale. Il vaut mieux imaginer les mille explications possibles.
Je n’ai pas paniqué. C’était trop effroyable pour que je panique. On panique pour des choses connues, une araignée, un examen, une fille qui se met en tête de vous faire découvrir les joies de l’orgasme prostatique dès le premier rendez-vous.
Le monde nous enseigne la douleur, la tristesse et la peur. Et comme nous sommes bien élevés, nous incorporons tout ça, nous en faisons notre vie. Il faut que nous apprenions à ne pas être de bons élèves. La joie et le bonheur sont beaux parce qu'ils procèdent de la désobéissance. C'est cela vivre: apprendre à désobéir.
Ce qui est sûr et beau, c’est la passé. Même le passé triste, ma solitude, mes difficultés matérielles, mon adolescence, tout ça me paraît doux désormais : j’étais heureux et je ne le savais pas.
Notre littérature était reliée à la vie et disait quelque chose de réel pour la simple raison qu'elle remplissait notre frigo.
Quand deux hirondelles, un mâle et une femelle, se sont échappées ensemble, j'ai été aussi ému que la première dois que j'ai vu Humphrey Bogart et Lauren Bacall s'embrasser au cinéma .
Tout est détruit dehors, les zombies ne se soucient pas de leur apparence. Il faut donc que tout soit construit et beau chez moi. J'incarne la civilisation. J'en suis le gardien et le protecteur.
Par ces nouveaux vêtements, je me débarrasse de mon ancien moi. Pour ne plus souffrir, je m'invente une identité adaptée à la folie du nouveau monde.
J'imagine mes chairs rompus et mes os désarticulés. Comme si mon corps avait été construit pour être disloqué telle une simple poupée de chiffon. C'est peu dire que je sens mortel et fragile : je me sens fabriqué pour être mis en pièces.
La magie d'une terre mondialisée a donné une épidémie mondiale.